CINÉASTES, DE NOTRE TEMPS CINÉASTES, DE NOTRE TEMPS 27 AVRIL - 9 JUILLET 2011 1

CINÉASTES, DE NOTRE TEMPS CINÉASTES, DE NOTRE TEMPS 27 AVRIL - 9 JUILLET 2011 1 Cinéastes, de notre temps du mercredi 27 avril au samedi 9 juillet 2011 au Centre PompidoU Une intégrale exceptionnelle de la série sur grand écran, en présence d’André S. Labarthe et de nombreux cinéastes et invités. Plusieurs générations ont grandi avec la télévision. Elles ont grandi en même temps avec « Cinéastes » et « Cinéma, de notre temps », parfois sans le savoir. Avec Cassavetes se roulant au sol pour mimer les mouvements de la caméra, Ford sur son lit bougonnant son amour du western, Lang et Godard discutant mise en scène et censure, Scorsese mangeant des pâtes chez ses parents, Kitano comme un écolier face aux doctes questions de l’universitaire Hasumi, Tarkovski tournant Le Sacrifice, Hou Hsiao-hsien entraînant Assayas à travers le Taïwan de son enfance, Kiarostami sillonnant les routes d’Iran à la recherche de ses acteurs, Straub et Huillet remontant Sicilia ! tout en se chamaillant devant la caméra de Pedro Costa… Parmi la centaine de portraits que compte aujourd’hui la collection qui traverse tout le cinéma, de Buñuel à Cronenberg, de Renoir aux Dardenne, chacun d’entre nous, en France et ailleurs, a croisé au moins l’un de ces films et rencontré avec lui un cinéaste. Debra Granik, réalisatrice américaine de Winter’s Bone, déclarait dans Libération en mars dernier à l’occasion de la sortie de son film : « Je me souviens d’un documentaire extraordinaire sur Cassavetes réalisé par une équipe de la télévision française. On y sentait tout l’esprit et le désir d’expérimentation de l’époque. » Au-delà de la liste impressionnante de cinéastes sollicités de part et d’autre de la caméra, au-delà de ses presque 50 ans d’existence, si la collection imaginée par Janine Bazin et André S. Labarthe pour la télévision est aujourd’hui devenue mythique, c’est surtout grâce à son intelligence et à sa liberté d’esprit qui ont permis et offert de véritables rencontres avec les artistes filmés. Le Centre Pompidou montre exceptionnellement toute la série sur grand écran, en présence de cinéastes, de comédiens et d’autres invités, rassemblés sous le regard d’André S. Labarthe. Une occasion unique de voir la collection dans son ensemble et de découvrir, en avant-première, de nouveaux portraits et des rushes inédits. Alain Seban Président du Centre Pompidou En partenariat avec l’Ina et AMIP En partenariat média avec CINÉ CINÉMA, AlloCiné et parisART SOMMAIRE Présentation • Toile de fond, par Valérie Cadet, p. 2 • Janine Bazin, par André S. Labarthe, p. 7 • Cinéastes de notre temps, une collection unique, par l’Ina, p. 8 • La Saga « Cinéastes, de notre temps » et autres publications, p. 9 Programmation • Séances présentées, p. 10 • La série, p. 12 à 59 • Rushes et hors série, p. 60 à 65 • Films, p. 66 à 73 • Calendrier, p. 76 • Index, p. 80 Nous remercions tout particulièrement André S. Labarthe, Danielle Anezin Sylvie Richard, Brigitte Dieu et l’Ina Xavier Carniaux et AMIP Serge Toubiana, Sylvie Vallon, Frédéric Savioz, Samantha Leroy et la Cinémathèque française Thierry Lounas, Camille Pollas et Capricci. Nous remercions également Thomas Chabrol, Jacques Champreux, Bernadette Lafont, Christa Lang Fuller, Pierre Rissient, Alexander Rockwell, la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg, la Cinémathèque québécoise, l’Institut Hongrois de Paris, le Museum of Modern Art de New York, l’Office national du film du Canada, Ardèche Images, Camera Lucida, Ciné Tamaris, Clavis Films, Documentaire sur grand Écran, epileptic, les Films d’Ici, les Films du Paradoxe, Les Films Roger Leenhardt, Gaumont, Independencia, Pyramide Distribution, Softitrage Com, Tamasa Distribution, Théâtre du Temple, Warner Bros. France, Zeugma Films. 2 3 toile de fond C’est une programmation d’ampleur inédite, une toile mouvante composée de près d’une centaine de films qui traversent l’art cinématographique, de Luis Buñuel, Raoul Walsh ou Friedrich Wilhelm Murnau, jusqu’à Abbas Kiarostami, David Cronenberg ou Takeshi Kitano. Du mercredi 27 avril au samedi 9 juillet, les écrans du Centre Pompidou font la part belle à un ensemble d’émissions sur le cinéma inspiré par André S. Labarthe et Janine Bazin ; une série sans équivalent dans l’histoire audiovisuelle, « Cinéastes de notre temps », devenue « Cinéma, de notre temps » lors de sa reprise en 1988 sur Arte, après seize ans de silence à l’image. Cette exceptionnelle série est ici présentée dans son intégralité, augmentée d’inédits, de rushes exhumés, et rehaussée de séances spéciales. L ’aventure, inaugurée en 1964 sur la première chaîne de télévision, s’est profilée à contre-courant d’un projet patrimonial, en écho réfléchi de ce que Labarthe, philosophe de formation, insufflait dans son travail aux Cahiers du cinéma – les fameux Cahiers jaunes où l’avait convié son ami André Bazin, brillant critique et théoricien dont la réflexion a fortement imprégné la Nouvelle vague. C’est ainsi que « Cinéastes de notre temps » a d’emblée élargi son horizon sur les contemporains immédiats – La Nouvelle vague par elle-même (deux volets, en 1964), Jean-Luc Godard ou le cinéma au défi et François Truffaut ou l’esprit critique (tous deux en 1965), Pasolini l’enragé (1966), Visages du nouveau cinéma italien (1967)… À la manière d’un puzzle dont chaque nouvelle pièce viendrait modifier le paysage, d’un corps vivant constamment innervé, les films de « Cinéastes » et de « Cinéma, de notre temps » font dialoguer d’un continent à l’autre les époques et les générations, les styles, les points de vue, les interrogations. Ils composent par là-même une lecture transversale et, comme le relèvera André S. Labarthe, fournissent les outils pour « pénétrer, par des portes orientées différemment, un même édifice qui est le cinéma ». Une telle démarche, conçue « à la manière obstinée du facteur Cheval bâtissant son fameux palais pierre après pierre, au gré des matériaux que le hasard mettait sur son chemin », impliquait la collaboration de partenaires sensibles à cette vision du projet. Dans un texte donné au Monde en 1972, Labarthe précisait : « Dès le début, pour la fabrication des émissions, nous avons fui les tâcherons et fait appel à des hommes – cinéastes ou critiques – qui aimaient et connaissaient le cinéma et / ou que nous savions capables de réaliser un portrait, un essai ou l’équivalent d’un bon article André S. Labarthe © Éric Mulet / Agence VU’ 4 5 de fond. Nous avons donc confié des sujets à Jacques Rozier, Éric Rohmer, Jean Douchet, Jacques Rivette, Jean-Louis Comolli, Jean-André Fieschi, Michel Mitrani, Hubert Knapp, Jacques Baratier, Alexandre Astruc, Claude Nahon, Noël Burch… » Comme par un jeu de miroirs, un effet de transfusion réciproque s’est produit entre de jeunes cinéastes et leurs aînés. Jacques Rozier a porté son regard sur Jean Vigo (1964), et Éric Rohmer sur Carl Th. Dreyer (1965), avant de se décliner, Preuves à l’appui, face à André S. Labarthe et Jean Douchet (réalisé en deux parties, 1994) ; Jacques Rivette a croqué Jean Renoir le patron (trois volets, 1967) avant d’être lui-même appréhendé par Claire Denis avec le concours de Serge Daney (Jacques Rivette le veilleur, deux parties, 1990) ; Rithy Panh s’est intéressé au Malien Souleymane Cissé (1991) et Olivier Assayas au Taïwanais Hou Hsiao-hsien (HHH, 1996) ; Chris Marker a partagé Une journée d’Andreï Arsenevitch (Andreï Tarkovski, 2000), Rafi Pitts l’errance endiablée d’Abel Ferrara dans la nuit de New York (Not Guilty, 2003), et Julie Bertuccelli a écouté Otar Iosseliani, le merle siffleur (2006)… Tous ont souscrit avec bonheur à cet impératif de liberté privilégié par André S. Labarthe et Janine Bazin dans le traitement des films. « Elle est la flamme, je suis le combustible ». Ainsi Labarthe signait-il, lors de la reprise de la collection sur la chaîne Arte, ce compagnonnage d’exception interrompu avec la mort de Janine, au printemps 2003. La fidélité d’un Xavier Carniaux, producteur AMIP, ou d’un Thierry Garrel, responsable de l’unité documentaire d’Arte jusqu’à l’été 2008, le soutien indéfectible de Bruno Deloye – aux commandes de trois des antennes de CINÉ CINÉMA – a protégé le navire face aux vents contraires. Et ce sont aujourd’hui les « petits-enfants » des Cahiers du cinéma, ceux des éditions Capricci ou du site Independencia qui s’engagent dans son sillage. Ni codes, ni contraintes formelles, en dépit des diktats et du formatage de plus en plus prononcé imposés par les responsables des chaînes qui alimentent jour après jour le cimetière des images. C’est en cela que réside la belle énergie, l’extraordinaire vitalité de cette collection, avant tout portée par le désir. Qu’ils aient recours au langage du cinéma-vérité ou qu’ils empruntent les dispositifs de la fiction – comme dans le savoureux Jean-Pierre Melville (portrait en 9 poses) de Labarthe (1996), ces essais cinématographiques laissent le champ libre à l’inventivité, à l’irruption de l’insolite. Bref, ils sont inattendus, donc précieux. Même, et peut-être surtout, si elles s’articulent selon une mise en scène, les évocations de ces cinéastes accueillent et mettent à profit les hasards du tournage. Labarthe – qui s’est fait aussi acteur à ses heures, dans plus d’une vingtaine de films – est passé maître en la matière, lui dont uploads/Geographie/ programme-cineastes-de-notre-temps-au-centre-pompidou.pdf

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