Second rapport stratégique de synthèse DECEMBRE 2013 Programme d’études « Chang

Second rapport stratégique de synthèse DECEMBRE 2013 Programme d’études « Changement climatique : impacts sur le Maroc et options d’adaptation globales » 2 3 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ............................................................................................................ 5 1. LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : UNE MENACE INTERNATIONALE ET REGIONALE ............................................................................................................. 9 1.1. LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, UNE ORIGINE ANTHROPIQUE, DE PLUS EN PLUS CONFIRMEE .............. 9 1.2. LA NECESSITE D’UNE POLITIQUE D’ADAPTATION, MALGRE LA DIFFICULTE D’EVALUER LES IMPACTS GLOBAUX DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ............................................................................. 11 2. LE MAROC, UN PAYS FORTEMENT VULNERABLE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ......................................................................................................... 13 2.1. L’EVOLUTION CLIMATIQUE : UN MAROC PLUS CHAUD ET PLUS ARIDE ......................................... 13 2.2. DES VULNERABILITES INTRINSEQUES MULTIPLES ..................................................................... 14 2.3. LA RAREFACTION DES RESSOURCES HYDRIQUES ...................................................................... 16 2.4. UNE SECURITE ALIMENTAIRE MENACEE ................................................................................ 18 2.5. DES RISQUES IMPORTANTS SUR LA SECURITE SANITAIRE ........................................................... 23 2.6. UN LITTORAL FRAGILISE, AVEC DES IMPACTS POTENTIELS SUR LA SECURITE ECONOMIQUE ............... 25 3. LES POLITIQUES PUBLIQUES, FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ............ 27 3.1. LA NECESSITE D’UNE BONNE GOUVERNANCE CLIMATIQUE ........................................................ 27 3.2. UNE PRISE EN COMPTE INSUFFISANTE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LES STRATEGIES SECTORIELLES ................................................................................................................. 29 4. POUR UN DEVELOPPEMENT RESILIENT, DANS UN CONTEXTE CLIMATIQUE, EN EVOLUTION ..................................................................................................... 33 4.1. PLACER LA QUESTION DE L’EAU AU CŒUR DES POLITIQUES PUBLIQUES ....................................... 34 4.2. ERIGER LA SECURITE ALIMENTAIRE AU RANG DES PRIORITES STRATEGIQUES ................................. 37 4.3. RENFORCER LA SECURITE SANITAIRE, DANS UN CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DE MALADIES EMERGENTES ................................................................................................................. 40 4.4. PRESERVER LA SECURITE ECONOMIQUE, EN DONNANT LA PRIORITE AUX SECTEURS STRATEGIQUES.... 42 4.5. METTRE EN PLACE UNE GOUVERNANCE CLIMATIQUE APPROPRIEE ............................................. 44 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 47 4 5 Introduction Le changement climatique est, aujourd’hui, une réalité. L’impact anthropique sur l’évolution du climat est avéré. Le changement climatique est, actuellement, considéré comme l'une des menaces les plus sérieuses pour un développement durable, avec des effets néfastes potentiels, non seulement sur les ressources en eau et les autres ressources naturelles, mais aussi sur la sécurité alimentaire, la santé humaine et l'activité économique. Le changement climatique est, donc, devenu une question d'intérêt mondial, parce qu'il affecte, à des degrés variables, toutes les communautés, indépendamment de leur milieu de résidence. Il est de plus en plus considéré comme un problème de sécurité, à cause de ses effets directs sur les écosystèmes et leurs habitants et de ses répercussions indirectes sur la stabilité sociale. Cependant, la dégradation de l’environnement, consécutive aux effets du changement climatique, n’est pas l’unique cause de l’insécurité, mais, plutôt, un catalyseur de son intensification. Avec ses conséquences, en termes de raréfaction des ressources naturelles et avec les dégâts matériels et humains qu’il est en mesure de susciter, le changement climatique pourrait exacerber les problèmes existants dans la gestion et l’utilisation de ces ressources. Il risquerait, ainsi, d’agir en tant que déclencheur de conflits d’usages ou d’usagers, du fait qu’il bouleverserait les modes de vie des populations, en affectant leurs moyens de subsistance. En plus de la dégradation de l'environnement, le changement climatique pourrait occasionner des migrations humaines, à grande échelle et causer des dommages aux infrastructures. Faire face aux impacts du changement climatique suppose la mise en place d’un processus itératif de gestion des risques, à court, moyen et long terme, qui comprenne des mesures d’adaptation et qui prenne en considération les dommages éventuels du réchauffement climatique. Comme toutes les régions arides ou semi-arides de par le monde, le Maroc est caractérisé par des précipitations annuelles et saisonnières très variables. La pluviométrie y est irrégulière, avec des vagues de froid et de chaleur ainsi que des sécheresses imprévisibles et de plus en plus fréquentes. Le Maroc est situé en Afrique, l’un des continents les plus touchés par les effets du changement climatique, comme l’attestent de nombreuses études, menées au niveau national et international. Ainsi, le Maroc est appelé à accorder à la question du changement climatique une importance primordiale. Il devrait, désormais, prendre en compte l’impératif climatique, de manière systématique dans sa planification du développement et dans sa stratégie de coopération internationale. Les politiques relatives à la sécurité alimentaire et sanitaire ainsi qu’à celles visant la promotion d’un développement humain durable devraient, impérativement, intégrer la donne climatique, en tant qu’enjeu actuel et futur. 6 La situation géographique du Maroc, notamment sa proximité avec l’Europe, fait de lui un pays de transit ou même d’accueil pour de nombreux migrants subsahariens, fuyant des conditions socioéconomiques et environnementales difficiles. Cette migration environnementale multiforme pose au Maroc des problèmes sur le plan économique, social et culturel. Ainsi, il serait temps que le Maroc tienne compte du phénomène de la migration environnementale et œuvre pour son intégration dans ses stratégies de développement. Conscient de la nature des enjeux et des menaces qui pèsent sur le Maroc, l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) a inauguré, fin 2007, un important chantier de réflexion qui a abordé la complexité du changement climatique dans ses multiples dimensions : écologique, politique, économique et sociale et qui a exploré les trajectoires d’adaptation, à travers une approche holistique, afin d’affronter les problèmes dans leur globalité et de proposer des réponses durables et politiquement, économiquement et socialement acceptables. D’importants travaux ont été réalisés dans le cadre de la première phase de ce programme d’études, en mobilisant des compétences nationales. Ils ont été consacrés à des thématiques clés, telles que la question du littoral, des écosystèmes forestiers, des oasis, des montagnes... A ces travaux, s’est ajoutée la contribution des experts internationaux qui ont participé à la rencontre, organisée par l’IRES le 16 octobre 2009 à Rabat sur « Le changement climatique : enjeux et perspectives d’adaptation pour le Maroc ». Cette première phase du programme d’études a abouti à l’élaboration d’un rapport stratégique de synthèse, comportant des recommandations pour une feuille de route nationale dont l’ambition est de préparer le Maroc à relever le défi inhérent au changement climatique. Ce rapport comprend les propositions ci-après :  Sécuriser les besoins fondamentaux de la nation et gérer durablement les ressources naturelles.  Repenser le mode de conception des politiques publiques, en tenant compte des effets liés au changement climatique.  Inscrire le développement du Maroc dans le concept de l'économie verte.  Saisir les opportunités de financement et de coopération internationale et renforcer la visibilité du Royaume sur la scène internationale. En capitalisant sur les acquis de la première phase du programme d’études, la seconde phase s’est basée sur deux orientations générales :  Continuer à adopter la démarche du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, en investissant les champs de recherche, insuffisamment explorés et en évaluant, périodiquement, l’état des connaissances, en matière de changement climatique. 7  Privilégier la dimension sécuritaire, conformément à la vocation stratégique de l’IRES et ce, dans l’objectif d’évaluer les impacts du changement climatique sur la trajectoire de développement du Maroc. L’approche par les écosystèmes, nécessitant un nombre important d’informations, dépassant ce que pourraient fournir les systèmes d’observation actuels, a été abandonnée, au niveau de la seconde phase du programme, au profit d’une approche plus stratégique, celle de la sécurité hydrique, alimentaire, sanitaire, économique et, plus globalement, de la sécurité humaine. La sécurité humaine : un concept dont la définition reste encore large et non consensuelle Le concept de sécurité humaine est apparu, pour la première fois, au milieu des années 90. Le rapport du PNUD, publié en 1994, avait souligné que la sécurité humaine se compose de deux aspects principaux : la protection contre les menaces chroniques, telles que la famine, la maladie et la répression ainsi que la protection contre tout évènement brutal, susceptible de perturber la vie quotidienne. D’autres définitions de ce concept existent, mais qui restent pratiquement dans la même acception que celle du PNUD. Il s’agit, notamment, des définitions fournies par la Commission des Nations-Unies sur la sécurité humaine, la Banque Mondiale et le Comité d’aide au développement de l’OCDE. Ceux-ci considèrent que ce concept englobe la protection des êtres humains et des communautés locales contre une grande variété de menaces, individuelles ou collectives, physiques ou politiques, économiques, sociales ou environnementales. Il y a lieu de souligner qu’à l’heure actuelle, il n’existe pas de définition précise de ce concept, qui soit communément acceptée par la communauté internationale. Le rapport de la 64ème Session de l’Assemblée générale de l’ONU, en mai 2010, avait précisé que le contenu de ce concept ne fait pas l’objet de consensus et divise encore les Etats membres de cette organisation. Tout en actualisant les données climatiques, la seconde phase du programme d’études, menée selon une approche holistique, a analysé les conséquences du changement climatique sur les ressources hydriques et sur la sécurité, dans ses multiples dimensions. Elle a insisté sur la nécessité de mettre en cohérence les stratégies sectorielles, d’y intégrer le changement climatique et d’adapter leur horizon temporel, de manière à prendre en compte l’impact, de long terme, de ce phénomène. A ce titre, trois études thématiques ont été achevées en 2013 : « Les vulnérabilités climatiques et les stratégies de développement », « La sécurité alimentaire et sanitaire, face au changement climatique : essai pour une stratégie d’adaptation, dans le cadre d’une gouvernance intégrée au Maroc » uploads/Geographie/ rapport-de-synthese-cc-phase-2.pdf

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