Reconversion d’un silo de lancement de missiles nucléaires sur le plateau d’Alb
Reconversion d’un silo de lancement de missiles nucléaires sur le plateau d’Albion en pôle astronomique touristique et universitaire Directeur de diplôme : Philippe Dahan Mémoire de Projet de Fin d’Etudes 2013 _ Magali Suc Institut National des Sciences Appliquées de Strasbourg Département architecture Soleil depuis SIRENE par Stéphane Poirier Source : [r] 3 Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier monsieur Philippe Dahan pour avoir accepté de me suivre dans ce travail et pour avoir fait l’effort de comprendre mon raisonnement pour m’aider à suivre le cheminement du projet d’architecture. Merci également à Camille Pierrat qui ne m’a pas laissée me décourager. Merci pour ce coup de téléphone à Sherbrooke, qui m’a dissuadée de m’y enraciner trop tôt, merci pour tout ce qui a suivi, pour ta présence, ta disponibilité, ton aide et ton enthousiasme. Merci Arash Najari, pour ta patience au cours de tout ce temps que tu as passé à m’aider. Merci d’avoir tenté de me montrer une autre façon de réfléchir, et merci pour toutes ces références ! Un grand merci à Françoise Delplancke, pour avoir, dans la nuit du 1er au 2 août 2000 à Esparron, pris la main d’une petite fille pour lui faire toucher du doigt l’infinité de l’univers, la courbure de l’espace temps, la vitesse de la lumière... et le fonctionnement de la ligne à retard. Un tout aussi grand merci à Solange et Colette Fouvet. Merci pour les nombreux plans et documents sur lesquels j’ai pu m’appuyer. Merci pour votre gentillesse et votre écoute. Merci pour votre passion, merci de la partager ainsi ! Merci à Cyprien Pouzenc, pour le temps que tu as passé à dessiner les lignes de niveaux de SIRENE, et pour ton témoignage sur Concordia. Merci à Stéphane Poirier, pour toutes ces belles images... bien plus accessibles que les tâches floues découvertes à Palomar et que l’esprit de défi pousse à photographier à travers les nuages avant même qu’elles ne s’élèvent au-dessus de l’horizon... Merci aux 2(A+D) et aux sireniens, pour m’avoir très tôt montré que les astronomes amateurs n’ont rien d’intellectuels intellectualisant mais sont des passionnés se nourrissant d’observation et de partage joyeux. Merci à mon grand frère Vincent pour avoir fait rentrer le virus de l’astronomie dans la famille et l’avoir partagé sans compter. Merci d’avoir ouvert le chemin de Raphèle à SIRENE... et de l’avoir prolongé jusqu’au Chili. Merci de me montrer qu’on peut vivre de sa passion. Merci à mes parents pour m’avoir soutenue, portée et supportée... pendant tout ce temps. Et merci pour la certitude quant au fait que je peux garder cette confiance parce que c’est elle qui permet d’avancer. M31 depuis SIRENE par Stéphane Poirier Source : [r] 5 Sommaire INTRODUCTION 7 LA DISSUASION NUCLÉAIRE FRANÇAISE 11 Le plateau d’Albion : cœur historique Transition : démantèlement et reconversion du Plateau Quel avenir ? L’OBSERVATION ASTRONOMIQUE 29 Une histoire de l’astronomie Évolution de la conception des observatoires dans le temps Qui sont les astronomes aujourd’hui ? PROJET 75 Enjeux de l’intervention Programme Etape du 20 mai 2013 Critique de la dernière version, évolutions à mettre en place au cours de l’été CONCLUSION 107 ANNEXES 111 Notions d’astronomie influant certains choix dans la conception architecturale BIBLIOGRAPHIE - SITOGRAPHIE 117 Introduction Page de gauche : NGC 7635 depuis SIRENE par Stéphane Poirier Source : [r] 8 NGC 6960 depuis SIRENE par Stéphane Poirier Source : [r] 9 « Le commencement de toutes les sciences, c’est l’étonnement de ce que les choses sont ce qu’elles sont. » (Aristote) A une époque où l’outil mathématique s’est généralisé comme paradigme universel, la science est devenue la voie fondamentale de la connaissance du monde. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, elle se partage en une multitude de sciences particulières dédiées à des objets hétéroclites et incommensurables. Qui a la curiosité d’approcher l’étude d’un domaine de la science se retrouve alors rapidement entraîné dans un engrenage sans fin le menant de livre en livre et d’expérience en expérience vers un objectif toujours repoussé. De ce fait, les chemins qui mènent à l’acquisition de la connaissance scientifique sont légion. Dans le cas particulier de l’astronomie, ils sont souvent poétiques. Tout peut commencer avec un ciel étoilé, ce ciel en voie de disparition dans les lieux de nos civilisations parce que les villes y ont cette étonnante tendance à éclairer davantage le ciel que le sol. Il suffit d’un voyage dans un désert – à défaut, à la campagne – et la voie lactée apparaît. L’œil non averti peut croire y voir des nuages. Premier étonnement, premier questionnement, premier pas vers le savoir. S’il trouve un accompagnateur, le curieux pourra avoir la chance de regarder dans l’oculaire d’un petit télescope et contempler les anneaux de Saturne. Il s’émerveillera de ne rien comprendre lorsque qu’un astrophysicien lui parlera de relativité générale, de vitesse de la lumière, de courbure de l’espace-temps et de matière noire. Il se retrouvera plongé dans l’antiquité grecque par un conteur qui lui narrera les origines des constellations. Il s’étonnera d’apprendre qu’une étoile filante est bien un phénomène lié à une particule qui rentre à grande vitesse dans l’atmosphère, mais que ce n’est pas sa combustion qu’il observe et que ce minuscule caillou pèse généralement moins de trois grammes. L’initiation à l’astronomie peut être un prétexte à l’étude d’une multitude de domaines. Il suffit pour cela de mettre en place la condition favorable à l’émergence d’un questionnement. Les astronomes amateurs sont généralement friands d’étude et de partage autour des sciences, leur curiosité n’ayant d’égale que leur envie de transmettre leurs connaissances. Un observatoire astronomique devient grâce à eux le creuset d’une folie enthousiaste favorable à l’étude et à la pratique de la science pour tous les âges et tous les niveaux de connaissance. Il ne peut alors qu’être bénéfique de mettre en relation des professionnels, des amateurs et des visiteurs qui évoluent habituellement au sein d’univers distincts alors qu’ils ont tout à apporter les uns aux autres. C’est l’objet de ce projet de fin d’études : développer un observatoire astronomique grâce à une architecture accompagnant un processus d’acquisition de connaissances scientifiques tant sur le plan pédagogique que professionnel. Le passé du site de ce projet propose – impose – par ailleurs un questionnement sur le devoir de mémoire. C’est en effet un ancien silo à missile nucléaire désaffecté à la fin de la Guerre Froide. La fascination de la population est grande pour ce type d’infrastructure et la question est de savoir quelle posture il est bon d’adopter vis-à-vis d’un héritage laissé par ce que l’humanité – dans sa course à la science – a eu de plus destructeur. Introduction : 11 La dissuasion nucléaire française Le plateau d’Albion : cœur historique «Savoir le faire, le faire savoir, pour ne pas avoir à le faire». Pierre Messmer, Ministre des Armées du général de Gaulle de 1960 à 1969 Page de gauche : situation géographique du plateau d’Albion 12 LA DISSUASION NUCLÉAIRE FRANÇAISE Les infrastructures militaires du plateau d’Albion (BA = base aérienne) 13 Le plateau d’Albion : cœur historique « Il faut, évidemment, que nous sachions nous pourvoir, au cours des prochaines années, d’une force capable d’agir pour notre compte, de ce qu’il est convenu d’appeler une FORCE DE FRAPPE susceptible de se déployer à tout moment et n’importe où. Il va de soi qu’à la base de cette force sera un armement atomique - que nous le fabriquions ou que nous l’achetions - mais qui doit nous appartenir... Il faut que notre force soit faite pour agir où que ce soit sur la Terre. » Général de Gaulle, le 3 novembre 1959 (source : [1]) Dès 1959 commence la période des grands travaux. Parallèlement au développement et à l’expérimentation du système d’arme, des études sont menées pour choisir le lieu d’implantation de la composante terrestre de la force nucléaire stratégique. Il s’agissait de procéder à l’établissement des sites stratégiques qui devaient respecter deux impératifs : être une zone à faible densité de population et présenter un sol qui soit capable de permettre un bon ancrage des silos renfermant les missiles, mais aussi d’amortir l’onde de choc qui serait provoquée par une agression nucléaire adverse. Le plateau d’Albion fut choisi pour l’implantation des missiles S.S.B.S. (Sol Sol Balistique Stratégique) et vit fleurir, de 1966 à 1972, dix-huit bases de lancement car il présentait de plus la qualité de se situer à bonne distance de toute faille susceptible de provoquer un séisme. L’arrivée des militaires sur le plateau a eu un impact évident sur les infrastructures civiles : les routes ont été élargies, les virages moins relevés, le revêtement refait et entretenu régulièrement, les carrefours agrandis, ceci afin de faciliter l’acheminement des transports volumineux et spécifiques des véhicules militaires. Chacune des 18 bases de lancement fut nantie de son abri auxiliaire (le BDS, Bâtiment De Surface), et distante de trois kilomètres de sa voisine afin qu’une seule attaque ne détruise plusieurs sites à la fois mais que des frappes nucléaires simultanées annulent leurs effets (deux explosions nucléaires simultanées annulent une uploads/Geographie/ reconversion-albion-pdf.pdf
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- Publié le Jan 21, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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