« Au fond d’un trou vivait un hobbit. » Lorsqu’en 1937 J.R.R. Tolkien, brillant

« Au fond d’un trou vivait un hobbit. » Lorsqu’en 1937 J.R.R. Tolkien, brillant professeur d’Oxford, publie Le Hobbit, il est loin d’imaginer que l’ensemble de ses récits constituera l’une des œuvres majeures de la littérature du xxe siècle. Dévoilant à la fois l’homme et son œuvre, l’exposition de la Bibliothèque nationale de France, la plus grande jamais réalisée sur le sujet, réunira quelque 300 pièces exceptionnelles sur plus de 1000 m2. Conçu comme un voyage en Terre du Milieu, cet événement permettra au public d’appréhender le monde imaginaire forgé par l’auteur du Seigneur des Anneaux, ses paysages, ses peuples et leurs langues, toutes inventées par celui qui fut professeur de langues et littératures médiévales à Oxford. Pour la première fois en France seront présentés de nombreux manuscrits et dessins originaux de J.R.R. Tolkien. L’occasion de découvrir ou redécouvrir les œuvres littéraires, connues et moins connues, qui retracent l’histoire de la Terre du Milieu. Ce dossier pédagogique a pour but d’aider les élèves à se familiariser avec l’œuvre de Tolkien pour mieux appréhender la visite de l’exposition et la variété des pièces proposées. Nous proposons donc un parcours au travers des personnages, de l’histoire mais aussi de l’univers créé par J.R.R. Tolkien. Ce dossier ne se veut pas exhaustif et peut être utilisé en entier ou en partie. Séquences pédagogiques Tolkien, voyage en Terre du Milieu Niveaux conseillés : du collège aux diplômes supérieurs en adaptant les consignes « La Terre du Milieu » à propos, n’est pas le nom d’une région qui n’a absolument jamais existé, sans rapport avec le monde dans lequel nous vivons (comme Mercure chez Eddison). Il s’agit seulement d’un emploi du moyen anglais middel-erde (ou erthe), altération du vieil anglais Middangeard, nom donné à la terre habitée par les Hommes, « entre les mers ». Et bien que je n’aie pas essayé de faire coïncider la forme des montagnes et des masses terrestres avec ce que les géologues peuvent dire ou supposer concernant le passé proche, cette « histoire » est imaginairement censée se dérouler réellement à une certaine époque dans le Vieux Monde de cette planète. Lettre 165 de J.R.R. Tolkien à la Houghton Miffl in Company, 5 juin 1955, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005 [1981] Carte de la Terre du Milieu, traduite en français Christian Bourgois éditeur, 2005 [1981] Carte de l’Atlantide, d’après Platon et Diodore, 1775, BnF, département Cartes et plans, GE D-17772 J.R.R. Tolkien invente un univers, sa géographie, son histoire, ses langues et ses peuples mais quelles sont ses inspirations ? Document A Document B Document C Questions 1) Observer la carte de la Terre du Milieu établie par Christopher Tolkien d’après le travail de son père et relever les caractéristiques réalistes (titre, échelle, légende,orientation...) et les indices (s’il en existe) que cette carte est celle d’un univers inventé. 2) Faire des recherches sur l’Atlantide puis observer la carte proposée en document B à la recherche d’espaces connus. Faire établir aux élèves que la carte de l’Atlantide est incluse dans celle d’un espace connu (l’espace méditerranéen) alors que la carte de J.R.R. Tolkien propose un univers qui semble totalement inventé. 3) À l’aide du document C, établir quels peuvent être les échos entre l’Europe et la Terre du Milieu. 4) Proposer aux élèves d’établir une carte de leur ville / quartier / maison contenant des éléments « sensibles » et des éléments plus techniques. On peut soit fournir un fond de carte aux élèves soit les laisser le réaliser. 1 La terre du Milieu “ 2 Niveaux conseillés : du collège aux diplômes supérieurs en adaptant les consignes et en coupant les textes pour les collégiens ou en ne choisissant de travailler que sur le personnage du Hobbit Les Hobbits sont un peuple longtemps passé inaperçu mais néanmoins très ancien, plus nombreux autrefois qu’il ne l’est aujourd’hui ; car ils aiment la paix, la tranquillité, et une bonne terre aux longs labours : rien ne leur convenait mieux qu’une campagne bien ordonnée et bien cultivée. Ils ne comprennent pas et n’ont jamais compris ni aimé les machines plus compliquées qu’un soufflet de forge, un moulin à eau ou un métier à tisser rudimentaire, bien qu’ils aient su manier les outils avec habileté. Même aux temps anciens, ils étaient généralement très réservés avec « les Grandes Gens », comme ils nous appellent, et de nos jours, ils nous évitent avec effroi et deviennent difficiles à trouver. Ils ont l’ouïe fine et l’œil perçant, et s’ils ont tendance à l’embonpoint et ne se pressent jamais sans nécessité, ils montrent néanmoins beaucoup d’agilité et d’adresse dans leurs mouvements. Ils ont toujours été doués dans l’art de disparaître rapidement et sans bruit, quand de gros patauds qu’ils ne souhaitent pas rencontrer s’aventurent de leur côté ; et cet art, ils l’ont perfectionné à tel point qu’il peut paraître magique aux yeux des Hommes. Mais les Hobbits n’ont, en fait, jamais étudié de magie d’aucune sorte, et leur nature insaisissable n’est due en réalité qu’à une habileté professionnelle que l’hérédité et l’expérience, de même qu’une étroite union avec la terre, ont rendue inimitable pour d’autres races plus gauches et lourdes. Car les Hobbits sont des gens de petite stature, plus petits que les Nains : moins gros et trapus, s’entend, même quand ils ne sont pas beaucoup moins grands. Car leur taille est variable : entre deux et quatre pieds1, selon nos mesures. De nos jours, ils atteignent rarement trois pieds ; mais les Hobbits ont rapetissé, disent-ils, et anciennement ils étaient plus grands. […] Quant aux Hobbits du Comté dont il est question dans ces récits, aux jours de leur prospérité et de leur paisible existence, c’étaient de joyeuses gens. Ils s’habillaient de couleurs vives, avec une préférence marquée pour le jaune et le vert ; mais ils portaient rarement des chaussures, ayant la plante des pieds dure comme du cuir et recouverte d’un épais poil brun et frisé, très semblable à leur chevelure, laquelle était généralement brune. Ainsi, le seul métier qu’ils ne pratiquaient pas couramment était la cordonnerie ; mais ils avaient de longs doigts habiles et pouvaient fabriquer bien d’autres choses utiles et belles. Leur visage était d’ordinaire plus enjoué que joli, large, avec des yeux brillants, des joues rouges et une bouche qui se prêtait volontiers au rire, au manger et au boire. Et pour ce qui était de rire, de manger et de boire, ils le faisaient souvent et avec entrain, ne dédaignant pas une bonne plaisanterie, et six repas par jour (quand ils le pouvaient). Ils étaient accueillants et adoraient les fêtes, ainsi que les cadeaux, qu’ils offraient sans compter et acceptaient sans se faire prier. J.R.R. Tolkien, Prologue du Seigneur des anneaux, trad. Daniel Lauzon, Christian Bourgois éditeur, 2014 [1954] 1. Un pied est équivalent à environ 30cm Les Hobbits Document A J.R.R. Tolkien, La Colline, Hobbiton-sur-eau, 1937, Bodleian Library MS. Tolkien Drawings 26 Document B Les peuples “ Les Elfes 2 suite « Elfes » est une traduction, peut-être plus vraiment appropriée maintenant, mais assez satisfaisante à l’origine, de Quendi. Ils sont présentés comme une peuple d’apparence similaire (d’autant plus que l’on remonte le temps) à celle des Hommes, et de la même stature dans les jours anciens. Je ne parlerai pas ici de leurs différences avec les Hommes ! Mais je vois en fait très peu de liens entre les Quendi de ces histoires et les Elfes et les Fées européens ; et si l’on me forçait à parler en termes rationnels, je dirais qu’ils représentent réellement des hommes doués de facultés esthétiques et créatrices beaucoup plus développées, d’une beauté supérieure et d’une vie plus longue, et de noblesse. Lettre 144 de J.R.R. Tolkien à Naomi Mitchison, 25 avril 1954, trad. Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois éditeur, 2005 [1981] L’arrivée dans la forêt de Lothlórien Frodo s’émerveilla pendant un temps encore. Il lui semblait être passé à travers une fenêtre haute qui regardait sur un monde disparu. Ce monde était baigné d’une lumière qui n’avait aucun nom dans sa langue. Toutes choses y étaient belles, mais leurs contours paraissaient neufs, comme s’ils avaient été conçus et tracés à l’instant même du dévoilement de ses yeux, et anciens à la fois, comme s’ils subsistaient de toute éternité. Il ne voyait d’autres couleurs que celles qu’il connaissait, or et blanc et vert et bleu, mais elles étaient fraîches et émouvantes, comme s’il les percevait pour la première fois, en leur donnant des noms nouveaux et merveilleux. Ici, en hiver, les cœurs ne pleuraient pas l’été ou le printemps. Nulle flétrissure, maladie ou difformité ne paraissait sur les fruits de la terre. Le pays de Lórien ne portait aucune souillure. […] Au cours de sa lente montée [dans les arbres] Frodo passa par de nombreux flets, bâtis tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, parfois même autour d’un tronc, de sorte de l’échelle passait au travers. Loin au-dessus du sol, il parvint à un vaste talan, tel le pont d’un grand navire uploads/Geographie/ se-quences-pedago-en-francais.pdf

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