SOCIOLOGIE URBAINE Définition de la sociologie La sociologie est une science qu
SOCIOLOGIE URBAINE Définition de la sociologie La sociologie est une science qui se consacre à l’étude des groupes sociaux (ensemble d’individus ressortant de plusieurs types d’associations qui se rassemblent pour des raisons de convivialité). Cette science analyse les formes internes d’organisation, les relations que les personnes entretiennent entre elles et avec le système et le niveau de cohésion qui existe au sein de la structure sociale. Il y a lieu de mentionner que la sociologie existe depuis très longtemps, bien avant qu’elle ne se développe en tant que science et que son objet d’étude ne soit délimité. Au Ve siècle avant Jésus-Christ, Hérodote a fait plusieurs descriptions complètes des peuples et de leurs habitudes. Ibn Jaldún (1332-1406), en ce qui lui concerne, fut celui qui attribua le terme Ilm el Iytima (la science de la société ou du social). C’est Auguste Comte qui a donné forme au concept de sociologie, lors de la présentation, en 1838, de son Cours de Philosophie Positive. La sociologie s’est consolidée comme une science autonome récente vers le milieu du XIXe siècle. Au XXe siècle déjà bien entamé, plusieurs écoles et divers courants dominants ont commencé à se distinguer. La sociologie peut être étudiée depuis des méthodes différentes : la qualitative, qui comprend des descriptions détaillées de situations, comportements et personnes, pouvant également inclure le témoignage des participants ; et la méthode quantitative, chargée des caractéristiques et des variables pouvant être représentées par des valeurs en chiffres et qui permettent de chercher de possibles relations au biais de l’analyse statistique. Concernant les principales paradigmes sociologiques, nous en retiendrons le fonctionnalisme (selon lequel les institutions sociales sont des moyens développés collectivement pour répondre aux besoins de la société), le marxisme (la théorie du conflit), l’interactionnisme symbolique (dans lequel est mis en évidence le caractère symbolique de l’action sociale), le structuralisme et la théorie des systèmes. Lire tout: Définition de sociologie - Concept et Sens http://lesdefinitions.fr/sociologie#ixzz2gVqIEj1t La ville est un ensemble d’abris habités et de structures qui assument les trois fonctions suivantes: travail, repos et loisir, dans les lieux qui leur ont été impartis, reliés par des réseaux de communication variés, en surface, dans les airs ou en sous-sols. La fonction et le but de la ville est de réussir la vie de ceux qui à la fois la servent sans être asservis par elle et se servent d’elle sans l’asservir. Les émeutes des banlieues de ces dernières années ont mené à la prise de conscience d'un « problème des banlieues ». De ce fait, discours, textes et actions politiques traduisant une inscription territoriale des problèmes sociaux ont été mis au goût du jour. Ainsi, l'essoufflé « plan espoir-banlieue » de Fadela Amara ne vise-t-il pas - officiellement tout du moins - la valorisation de quartiers à l'abandon, pour mieux réduire les tensions sociales dont ils sont la scène ? Mais ne regarder la société et ses difficultés qu'à l'aune de leur inscription territoriale présente le danger de négliger, dans l'espace urbain, les rapports sociaux - notamment de différenciation et de distinction - au principe des ségrégations. En outre, n'est-il pas paradoxal d'observer qu'alors que les frontières de la ville et de l'urbain se diluent, les « politiques de la ville », faisant de la ville un acteur en tant que tel, se multiplient ? Face à toutes ces questions, La sociologie urbaine d'Yves Grafmeyer et de Jean-Yves Authier, parue initialement en 1995 et rééditée en 2008, présente le mérite de nous éclairer sur les concepts complexes, mais bien souvent galvaudés de sociologie urbaine. L'ouvrage nous dresse tout d'abord un état des lieux de la sociologie urbaine, se définissant comme l'analyse de la dimension urbaine des principaux aspects de la vie sociale : les auteurs lyonnais du Groupe de Recherche sur la Socialisation nous exposent en premier lieu les définitions de la ville et les approches sociologiques de l'urbain. Ensuite, nous sont présentées des analyses de sociologie urbaine centrées sur le comportement des citadins, avant que, finalement, la ville ne soit appréhendée à travers le regard des agents et l'étude des processus permettant la transformation et l'évolution des espaces urbains. 2Parce que l'urbanisation, en tant qu'ensemble de manières de vivre et de mentalités, affecte jusqu'aux communes rurales les plus traditionnelles, « la ville est aujourd'hui partout, sinon dans sa matérialité, du moins comme fait de société ». On peut dessiner plusieurs figures de la ville, d'où découlent différentes approches sociologiques du monde urbain. La ville, regroupant des populations et des activités sur un territoire donné, est tout d'abord un lieu de rencontre, une agglomération, dans le sens d'un processus par lequel on se rapproche et d'un résultat stabilisé de ce mouvement. Mais la ville est aussi mosaïque, comme l'ont établi les sociologues de l'Ecole de Chicago : les activités et populations ne se distribuent pas de façon uniforme sur son territoire. La ville est également centralité : non seulement la ville est centre, en tant qu'elle est reliée à d'autres espaces et d'autres villes, mais on observe aussi que le cœur géographique d'une ville, est le point d'appui d'un grand nombre de fonctions centrales politiques, économiques ou sociales. Parmi ces fonctions centrales, la fonction politique est prééminente : parce que, comme l'a montré Max Weber, la ville se définit par la coexistence de population diverses, elle est intrinsèquement politique. Enfin, la ville engendre une condition propre au citadin, « faite de tension entre la territorialité et la mobilité, entre la proximité et la distance dans les interactions quotidiennes, entre l'affirmation identitaire et l'expérience de l'autre... ». A ces différents visages de la ville sont liées différentes approches sociologiques du monde urbain, mettant tantôt l'accent sur les populations, tantôt sur les espaces, tantôt sur les interdépendances. 3En premier lieu, les approches sociologiques s'attachant à étudier les populations soulignent les appartenances multiples des citadins, et par conséquent, les différents rôles que ces mêmes citadins sont appelés à jouer : tour à tour, un même citadin peut être ouvrier, père de famille, et joueur de football amateur. L'analyse des populations des villes peut alors se faire de manière statique, via l'observation d'un sous-ensemble d'individus, ou bien via l'étude de réseaux et de milieux. Sous un autre angle d'approche, les populations peuvent être analysées de manière longitudinale et dynamique, dans l'objectif de retracer la carrière des membres d'une population. Le paysan polonais en Europe et en Amérique, de William I Thomas et Florian Znaniecki, paru entre 1918 et 1920, montre bien que l'étude d'une unique trajectoire permet d'enrichir considérablement la connaissance sociologique des processus sociaux. La sociologie urbaine est en second lieu une sociologie des espaces. Ces derniers peuvent être analysés comme produits sociaux, transformés par les rapports sociaux. L'espace fait alors partie intégrante de la structure sociale et constitue, pour reprendre une terminologie durkheimienne, des cristallisations de la vie sociale. L'espace urbain peut aussi être étudié comme un milieu, c'est-à-dire un cadre contraignant la vie des individus, et l'écologie urbaine de l'Ecole de Chicago s'est particulièrement attachée à cette approche. Dans l'approche bourdieusienne, l'espace urbain est en revanche analysé comme enjeu de lutte pour son appropriation matérielle ou symbolique. Enfin, l'espace urbain peut être compris comme un cadre d'observation. En troisième lieu, l'analyse sociologique du monde urbain peut reposer sur l'analyse de l'espace urbain comme système. Sont alors analysées les structures d'interaction qui mettent en jeu le devenir de la ville et les interdépendances reliant les différentes composantes d'une ville. Le dernier type d'approche repose sur une analyse en termes de processus, et propose d'étudier les interdépendances d'une manière plus dynamique que dans l'analyse systémique. 4L'analyse sociologique des espaces urbains peut tout d'abord mettre l'accent sur les comportements des citadins. A ce titre, on observe que la vie urbaine se caractérise par une tension permanente et intrinsèque entre distance et proximité. De même, analyser le comportement des citadins exige d'observer leur mobilité d'un logement à un autre, et dans un autre registre, implique d'étudier la ville comme étant au fondement de processus de socialisation et d'intégration. La vie urbaine peut tout d'abord se caractériser par des processus ininterrompus de distanciation, de différenciation de manières d'être et d'agir. Dans une telle perspective, le sociologue doit analyser la division sociale des espaces et les processus qui y mènent. Notons que la ségrégation, en tant que processus, n'a rien d'universel : à Paris, le déplacement des classes aisées vers l'Ouest est historiquement daté, remontant au XVIII° siècle. Pour être pertinente, une étude des jeux de distance entre citadins ne peut se passer également de l'analyse des positions des individus et groupes au sein de l'espace urbain, des relations entre les individus, et des configurations spatiales qui y sont associées. Les travaux de Paul-Henry Chombart de Lauwe ont montré que l'on peut associer aux groupes sociaux des modèles spécifiques d'appropriation de l'habitat et de la ville. Cela ne signifie cependant pas que l'on peut réduire les manières d'habiter la ville à une affaire de classe : des contextes différents peuvent par eux-mêmes donner lieu à des pratiques urbaines contrastées. Ainsi le type d'habitat influence-t-il uploads/Geographie/ sociologie-urbaine.pdf
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- Publié le Sep 29, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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