Paul Beorn est l’auteur de trois romans de Fantasy, dont Les Derniers Parfaits,
Paul Beorn est l’auteur de trois romans de Fantasy, dont Les Derniers Parfaits, finaliste du Grand Prix de l’Imaginaire 2013, et Le Septième Guerrier-Mage paru aux éditions Bragelonne. Il a publié un texte pour adolescents, Le Jour où, ainsi qu’un roman pour lecteurs à partir de dix ans, Un Ogre en cavale, chez Castelmore. Silène Edgar est professeure de français et anime le site Callioprofs à destination des professeurs de collège. Elle est l’auteure des romans Adèle & les noces de la Reine Margot ainsi que Les Lettres Volées pour lecteurs à partir de dix ans publiés chez Castelmore, et d’une trilogie d’anticipation jeunesse pour les Éditions du Jasmin. Silène Edgar et son complice Paul Beorn ont remporté le Prix Gulli du Roman 2014 pour 14-14 ainsi que le Prix des Incorruptibles 2015-2016 (5e/4e) et le Prix Tatoulu 2016. Un dossier pédagogique à destination des enseignants et des prescripteurs est disponible en téléchargement gratuit sur le site Internet www.castelmore.fr pour faciliter l’étude de ce roman en classe. www.castelmore.fr Ce livre est également disponible au format numérique De Silène Edgar, chez Castelmore : Adèle & les noces de la Reine Margot Les Lettres Volées Aux Éditions du Jasmin : Moana : 1. La Saveur des figues 2. Le Bateau vagabond 3. À la Source des nuages De Paul Beorn, chez Castelmore : Le Jour où Un Ogre en cavale © Bragelonne 2014 Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse Dépôt légal : Novembre 2016 ISBN : 978-2-36231-193-2 Castelmore 60-62, rue d’Hauteville – 75010 Paris E-mail : info@castelmore.fr Site Internet : www.castelmore.fr Castelmore est un label des éditions Bragelonne Collection dirigée par Barbara Bessat-Lelarge Remerciements Merci à Barbara tout d’abord car sans elle il n’y aurait pas 14-14, littéralement et pas par manière de dire. Merci à Stéphane qui a permis ce projet ainsi qu’à Marie si enthousiaste, Fabrice qui a supporté nos multiples hésitations, Nathalie et son sourire lumineux, César le pétillant et Jérôme qui porte bien le costume ! Merci à toute l’équipe Bragelonne en fait ! Merci à nos conjoints : nous remercions souvent nos amoureux mais là, vraiment, Élodie et Trouf méritent une médaille pour leur patience. Merci à vous, du fond du cœur. Merci à nos bêta-lectrices de rêve, toujours par tantes, rapides et enthousiastes, auteures de talent : Nadia Coste, Agnès Marot et Cindy van Wilder. Merci à Lise Syven, qui est aussi une auteure de talent, qui est notre compagne dans cette aventure et qui est notre copine, ce qui justifie bien assez sa présence ici. 5 Merci aux cinéastes qui ont transmis ce qui s’est passé en 14-18, en particulier Stanley Kubrick, Bertrand Tavernier, François Dupeyron et Jean-Pierre Jeunet. Paul et Silène Merci à Silène, sans qui ce roman n’aurait jamais vu le jour, puisque c’est elle qui m’a dit un jour : « Dis donc, Paul, si on écrivait un roman à quatre mains ? », Silène, mon amie de plume, qui est une fée, une authentique. Paul, alias Adrien Merci enfin et surtout à Paul, qui m’a donné confiance en lui, en moi, en ce roman, qui m’a dit oui, non, « tu as fini ton chapitre ? », qui a corrigé, corrigé, corrigé encore, qui est un homme et un auteur merveilleux. Silène, alias Hadrien À ma belle plante, ma petite pomme et l’arbre qui nous protège toutes les trois. À mes anciens, les présents et les absents : Louis, Madeleine, Edmond, Suzanne, Andrée, Pierre, Cécile et Alain. 9 Chapitre premier 1er janvier 2014 U n cimetière, c’est l’endroit idéal pour un rendez-vous, non ? À cette heure, il n’y a pas un chat, personne ne viendra les déranger. Adrien met le bouquet de fleurs entre ses dents, grimpe par-dessus la grille comme il l’a déjà fait des centaines de fois et se retrouve de l’autre côté du mur. Il remonte la pente en frissonnant et ses baskets crissent dans la neige à chaque pas. Quel idiot ! Il aurait dû mettre ses bottes. Les croix dépassent à peine du brouillard et il règne le silence des matins de jour férié. La plupart des sépultures tombent en ruine, mais pour Adrien, c’est le plus bel endroit du monde. Il sourit à la gravure en pierre d’une jolie dame, à moitié mangée de mousse, et adresse un petit coucou joyeux de la main aux dix soldats français qui reposent dans le carré militaire depuis près d’un siècle. Leurs noms, il les connaît tous par cœur. Autrefois, avec Marion, c’était leur terrain de jeu préféré. Ils se cachaient parmi les tombes. Ils connaissaient chaque allée, chaque pierre fendue, chaque médaillon. 10 Ils se donnaient rendez-vous sous le feuillage du grand cyprès tous les mercredis après-midi. Parfois, ils jouaient aux zombies, parfois aux vampires – Marion adorait quand il la poursuivait en poussant de grands cris. Au milieu du cimetière, il y a une petite chapelle toute blanche. C’est là qu’un jour Adrien l’a demandée en mariage : elle a éclaté de rire et elle a dit « oui » en battant des mains. Bon, d’accord, ils avaient cinq ans et demi à l’époque, et maintenant ils en ont treize. Mais elle ne peut pas l’avoir oublié, quand même ! Aujourd’hui, c’est le premier janvier de cette année toute neuve, 2014. C’est le moment de toutes les bonnes résolutions. S’il ne se décide pas un jour comme celui-là, alors son cas est vraiment désespéré. En tout cas, c’est ce que dit Éloïse, sa petite sœur. Ça fait des semaines qu’elle lui répète de se jeter à l’eau : « Si tu l’aimes, pourquoi tu ne le lui dis pas ? » Bien sûr, à six ans, ça paraît évident. Quand elle en aura treize, elle aussi, elle verra bien que les choses deviennent beaucoup plus compliquées, en grandissant. Pour la millième fois, il compte et recompte ses chances, tous ces petits indices qu’il collectionne comme des trésors depuis des mois et qu’il se répète le soir avant de s’endormir. 11 Premièrement, elle a toujours admiré les garçons qui étaient bons en classe, or Adrien a de bonnes notes. Deuxièmement, l’année dernière, elle a dansé tout contre lui et elle a dit que si tous les garçons étaient comme lui, le monde serait meilleur. Troisièmement, samedi dernier au cinéma, elle lui a pris la main pendant le film. C’est ce geste-là, surtout, qui lui a donné le courage de faire sa déclaration aujourd’hui. Il regarde sa montre : neuf heures et demie, il a une demi-heure d’avance. C’est horrible d’attendre. Pour ne pas mourir d’impatience, il fait le tour de ses tombes préférées. La ville de Laon est pauvre et son cimetière ne vaut guère mieux. Il est presque à l’abandon et les morts ne voient pas souvent du monde, surtout sous le rempart, dans la grande pente. Là, c’est presque un champ de caillasses, ça ne ressemble même plus à des tombes. À cet endroit, il y a souvent de petits glissements de terrain qui bousculent les pierres tombales. Avec la neige et le brouillard, c’est dangereux de s’y aventurer, mais Adrien pourrait s’y promener les yeux fermés. Il laisse vagabonder ses pensées, puis son regard se pose sur son bouquet et, tout à coup, il s’affole : Les fleurs, est-ce que c’est ringard ? Il colle son nez dessus, mais elles ne sentent rien. Il a eu du mal à en trouver en plein hiver, c’est un mélange de chrysanthèmes blancs et de fleurs de coton. Elles lui paraissaient magnifiques dans le vase du salon mais, maintenant qu’il les tient à la main, toutes gelées, il se demande s’il a bien fait de les apporter. 12 Marion adorait les fleurs quand elle était petite. Le problème, c’est qu’elle a changé. Tous ses amis ont changé : ils ont des boutons, ils fument et ils passent leur temps sur Internet. D’ailleurs, Adrien non plus n’est plus le même. Autrefois, les choses étaient simples, c’était l’enfance, Marion était son amie pour la vie et ça lui suffisait. Maintenant, il a soif de baisers secrets. Il a envie de la serrer dans ses bras, de lui tenir la main et de faire sortir tous ces mots d’amour qui fleurissent en lui. Dix heures moins le quart. Non, ce n’est toujours pas l’heure. Vers dix heures moins cinq, il se met à dévaler la pente jusqu’au grand cyprès du rendez-vous. Ce serait trop bête d’arriver en retard maintenant. Il est à bout de souffle. Zut, les fleurs n’ont pas apprécié la course, il y en a une dont la tige s’est cassée. Il se tient debout devant la pierre tombale sous le grand cyprès. Celle-là est la préférée d’Adrien. Il y a tant de souvenirs ici. Quelqu’un a gravé deux petites silhouettes dans la pierre grise à cet endroit. Adrien s’est toujours demandé qui l’avait fait, mais il aime ces deux personnages ; on dirait un père et son fils qui se tiennent par la main. Enfant, Adrien rêvait uploads/Geographie/ t.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 12, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 2.3002MB