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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Théophile Roussel : no

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Théophile Roussel : notice historique, lue en séance publique le 10 décembre 1904 / par M. Georges Picot,... ; Institut [...] Picot, Georges (1838-1909). Auteur du texte. Théophile Roussel : notice historique, lue en séance publique le 10 décembre 1904 / par M. Georges Picot,... ; Institut de France. 1905. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78- 753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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COULOMMIERS INSTITUT DE FRANC~~J~ ~THÉOPHILE ROUSSEL ,'I~Y~TIGE HISTORIQUE Y~ij&M~'é~~a~ee publique le ~0 décembre 1904 PAR M. GEORGES PtCOT SECKËTAiRBPERPÉTUEL & E f.'ACABËMtE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET G'" 19, BOCLEVARBSAINT-&ERMAIN, 19 190S THÉOPHILE ROUSSEL NOTICE HISTORIQUE MESSIEURS, Au milieu d'une société lassée où tant d'hommes se plaisent à douter d'eux-mêmes, où, pours'épargner toute peine, on tient tout effort pour stérile, ne convient-il pas, sur- tout en cette enceinte, de faire entendre, au nom de la morale et de l'histoire, le récit d'une vie très simple tout entière consacrée au devoir, mêlée aux agitations des partis, en demeurant étrangère à leurs passions, ne cherchant dans les travaux du Parlement ? qu'un moyen de réaliser de grandesréformes, S ne poursuivant en une singulière unité, au- dessus de tous les calculs vulgaires, qu'une seule ambition, celle défaire avancer la. civilisation à l'aide de quelques lois longue- ment conçues et défendues avec une mer- veilleuse ténacité. Député à l'Assemblé législative à trente- trois ans, vivant pendant les dix-huit années de l'Empire dans la retraite la plus digne, élu en 18'!1 par le département où il était né, et ne cessant pas jusqu'à sa. mort de défea- dre les idées auxquelles il mettait son bon- j neur à demeurer fidèle, Théophile Roussel a donné aux politiques un rare exemple de ~j~ persévérance et de désintéressement. So]~j~ existence ~oit servir de leçon aux ambitiëM~~ etauxégoïstes en rie cherchant qu'araire dubien à ses contemporains, en ne pensant K qu'aux autres, il a forcé l'estime et con–~ ` quis ~le respect. Théophile Roussel est né le 27 juillet 1816,' à Stdnt-Ghéty-d'Apcher, dans cette partiel aride et sauvage de la Lozère voisine de S l'Auvergne, où il semble que la dureté du r sol ait trempé les caractères. Son grand-père avait exercé le rude métier de médecin de campagne et laissé dans le pays un souvenir de bienfaisance et de bonté dont son père, fidèle à la profession paternelle, avait re- cueilli l'héritage. Par son père comme par sa mère, les souvenirs des ascendants re- montaient très loin, formant autour de la souche, dont il était issu, ces relations entre les moindres incidents de l'histoire locale et les siens, qui sont, dans nos provinces, la noblesse des familles bourgeoises. Son enfance s'écoula active et paisible; c'est de sa mère, d'une piété tendre et éclairée, véri* table providence pour tout ce qui souffrait dans le pays, qu'il reçut ses premières inspirations de bienfaisance. Ainsi, bien avant qu'aucune leçon pût lui être donnée, il trouvaitchez ses parents un enseignement qui devait être ineffaçable, voyant pratiquer auprès de lui, en pleine action, sans jamais de repos, le dévouement aux malades et la charité envers les pauvres. Tout enfant,, il accompagnaitsa mère et il sentait naître en lui cet attachement filial qui devait devenir le culte de sa jeunesse et le souvenir ému de sa vie. Lorsque furent achevées ses pre- mières études à l'école des Frères, il fallut. prendre un parti. Sur sa profession, il n'y avait pas de doute il devait être médecin. Ses .parents se décidèrent à l'envoyer à Paris le voyage était long et la sépara" tion plus longue encore. En ce temps-là, les vacances ne ramenaient pas les écoliers au pays natal il devait passer plusieurs années au collège Stanislas; il se souvint toujours de son arrivée; il racontait que son costume et son accent avaient soulevé l'hila- rité de ses camarades; dès les premiers jours, sa vigueurphysique le fit respecter, en attendant que ses succès le missent au pre- mier rang de sa classe. Il retrouvait d'ailleurs sur les bancs du collègeun élève, plus jeune que lui, Eugène de Rozière,qu'il avait connu tout enfant, qui devait être l'ami des bons et des mauvais jours. Mme de Rozière accueil- lait Th. Roussel comme un fils et le jeune homme trouvait dans ce foyer toujours ouvert les souvenirs vivants de la Lozère. L'intimité des deux jeunes gens se resser- rait d'année en année. A l'heure où Eugène de Rozière entrait à l'École de droit, Théo- phile Roussel suivait depuis deux ans les cours de la Faculté de médecine. Tandis que l'étudianten droit, sous les 'auspices de son savant aïeul Pardessus, s'initiait à une science que son érudition devait honorer, l'étudiant en médecine se reposait des cours et des cliniques en con- sultant les livres de son ami; le moyen âge l'attirait; il aurait voulu partager son temps entre la médecine et l'histoire. Un voyage d'Italie fait en commun, à petites journées, avec des séjours prolongés, causa une joie sans égale aux deux amis; ce qui fut sans doutel'emploid'une seule vacance d'automne laissa dans leur pensée une trace ineGa.çable. Les souvenirs ne se mesurent pas par le temps qu'ils ont mis à se graver dans la mémoire, mais par la durée des impressions reçues en un instant et se prolongeant par- fois autant que la vie. La curiosité des voya- geurs était très vive et les jetait dans toutes les directions monuments de l'art, vestiges de l'antiquité, tout les intéressait. Ils revin- rent épris d'une étude sur un pape originaire de leur pays natal. Guillaume de Grimoard, qui était devenu pape en i363, sous le nom d'Urbain V, n'était-il pas issu d'une famille noble du Gévaudan? Pourquoi un enfant de la Lozère n'écrirait-il pas son histoire? Théophile Roussel entreprit les recherches les plus précises et les plus malaisées, dans les archives alors mal classées de nos pro- vinces il suivit le futur pape au monastère de Chirac où il avait pris la robe de béné- dictin, à Toulouse où il reçut le bonnet de docteur, à Montpellier où il professa avec succès, à Auxerre où il fut abbé de Saint- Grermain, à Marseille où uploads/Geographie/ theophile-roussel-notice-historique-picot-georges-bpt6k62902v.pdf