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MARDI 21 JUILLET 2020 76E ANNÉE– NO 23492 2,80 € – FRANCE MÉTROPOLITAINE WWW.LEMONDE.FR – FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY DIRECTEUR : JÉRÔME FENOGLIO Algérie 220 DA, Allemagne 3,70 €, Andorre 3,50 €, Autriche 3,80 €, Belgique 3,10 €, Cameroun 2 400 F CFA, Canada 5,70 $ Can, Chypre 3,20 €, Côte d'Ivoire 2 400 F CFA, Danemark 36 KRD, Espagne 3,50 €, Gabon 2 400 F CFA, Grande-Bretagne 3,10 £, Grèce 3,50 €, Guadeloupe-Martinique 3,20 €, Guyane 3,50 €, Hongrie 1 330 HUF, Irlande 3,50 €, Italie 3,50 €, Liban 6 500 LBP , Luxembourg 3,20 €, Malte 3,20 €, Maroc 22 DH, Pays-Bas 3,80 €, Portugal cont. 3,50 €, La Réunion 3,20 €, Sénégal 2 400 F CFA, Suisse 4,40 CHF, TOM Avion 500 XPF, Tunisie 4,10 DT, Afrique CFA autres 2 400 F CFA Europe : les coulisses d’une négociation hors norme ▶ Après trois journées de négociation, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne devaient se retrouver lundi après­midi ▶ L’enjeu est considérable : les Vingt­Sept doivent décider à l’unanimité de l’ampleur du plan de relance, de son finance­ ment et de son contrôle ▶ Le plan initial, défendu par la France, l’ Allemagne et la Commission, proposait l’émission d’une dette commune de 750 milliards d’euros ▶ Nos correspondants à Bruxelles racontent comment Merkel et Macron se sont heurtés, parfois durement, aux Pays­Bas et à l’ Autriche ▶ « Il vaut mieux s’accor­ der sur un projet ambi­ tieux, même si ça prend plus de temps », a déclaré Christine Lagarde (BCE) PAGES 2 ET 3 LE REGARD DE PLANTU Jean­Paul Belmondo et Jean Seberg, dans « A bout de souffle » (1960), de Jean­Luc Godard. RAYMOND CAUCHETIER Cinéma Belmondo, dans une chambre avec Godard PAGES 18-19 Histoire La Californie, l’histoire française de la Ruée vers l’or PAGE 20 Débats Pourquoi il faut dépasser le dualisme entre nature et culture PAGE 23 L’été en séries L’enquête sur l’incendie qui s’est déclaré samedi 18 juillet à la cathédrale Saint­Pierre­et­Saint­Paul de Nantes se poursuit. Le sinistre, rapidement maîtrisé, a notamment détruit le grand orgue PAGE 7 Patrimoine Cathédrale de Nantes : la piste criminelle Le ministre de l’intérieur, mis en cause par une femme pour viol, est pris à partie par des féministes à chacun de ses déplace­ ments. Cette situation devient un « boulet » pour l’exécutif PAGE 6 Politique Darmanin : la majorité dans l’embarras Agriculture L’ Allemagne redoute une épizootie de peste porcine PAGE 12 Russie A Khabarovsk, épicentre de la contestation contre Moscou PAGE 3 Culture Le renvoi de la directrice du Musée des beaux­ arts de Montréal PAGE 14 L’UNIVERSITÉ AU POINT DE RUPTURE PAGE 24 1 É D I T O R I A L Des femmes et des hom­ mes racontent les préju­ gés ou les petites phrases de la vie quotidienne, imperceptibles pour ceux qui en sont à l’origine, mais vécus comme un racisme ordinaire, insi­ dieux et inconscient par ceux qui les subissent PAGES 8-9 Société « On me rappelle tout le temps ma couleur de peau » Titre certifié par l’état niveau I En partenariat avec des universités accréditées par : Investissez sur votre avenir à l’international du BAC au MBA Boston nYC Albany Lawrenceville www .cefam.fr West Long Branch Fredericksburg Philadelphia Philadelphia Contact : Mattieu MOnTERO – 04 72 85 73 63 – mattieu.montero@cefam.fr CEFAM Centre d’études Franco-Américain de Management Lyon & USA Concours : Juillet : nous contacter pour fixer la date 2 rentrées par an: septembre et janvier 2| INTERNATIONAL MARDI 21 JUILLET 2020 0123 PLAN DE RELANCE EUROPÉEN Négociations au forceps à Bruxelles Après trois jours et trois nuits de débats tendus et souvent proches de la rupture, les chefs d’Etat européens étaient, lundi au petit matin, « tout près d’une solution » sur leur plan de relance post­covid, selon plusieurs témoins. Ils devaient tenter dans l’après­midi de finaliser un accord RÉCIT bruxelles ­ bureau européen I ls ont plusieurs fois été au bord de la rupture. Mais, face à l’ampleur de la récession historique qui s’est abattue sur le monde avec la pandémie due au coronavirus, aucun d’eux n’a osé prendre la responsabilité de siffler la fin des réjouissances, même quand elles ont viré au pugilat. Les chefs d’Etat et de gouver­ nement européens, réunis à Bruxelles de­ puis vendredi 17 juillet, ont donc continué à négocier, encore et encore, pour tenter de trouver un accord sur un plan de relance. Lundi 20 juillet au matin à six heures, les Vingt­Sept étaient « tout près d’une solu­ tion », selon plusieurs témoignages. Ils se sont séparés pour prendre un peu de repos, et faire tourner leurs ordinateurs, avant de se retrouver en milieu d’après midi. « De diffici­ les négociations viennent de s’achever et nous pouvons être très satisfaits du résultat d’aujourd’hui. Nous continuerons cet après­ midi », a déclaré le chancelier autrichien Sebastian Kurz, lundi matin. A moins de nouveaux rebondissements et d’ultimes marchandages, les Vingt­Sept se­ raient prêts à s’entendre sur les contours de leur plan de relance : 390 milliards d’euros de subventions, un peu moins de prêts, sur une enveloppe comprise entre 700 et 750 mil­ liards d’euros. Quant au mécanisme de con­ trôle des sommes allouées, qui a profondé­ ment divisé La Haye et Rome, le premier mi­ nistre néerlandais Mark Rutte et son homo­ logue italien Giuseppe Conte se seraient mis d’accord sur un dispositif qui permet, selon certaines conditions, à un Etat membre de soumettre la question aux Vingt­Sept s’il juge que les aides sont utilisées à mauvais es­ cient. Enfin, le versement des fonds euro­ péens pourrait être bloqué par une décision des Vingt­Sept à la majorité qualifiée, s’ils es­ timent que le pays bénéficiaire ne respecte pas l’Etat de droit. LE DESSIN D’UNE UNION PLUS SOLIDAIRE Très largement inspiré des propositions fran­ co­allemandes du 18 mai, le dispositif inédit sur lequel les Vingt­Sept ont travaillé d’arra­ che­pied est bien plus qu’un plan de relance à plusieurs centaines de milliards d’euros, alors que la pandémie a fait plus de 200 000 victi­ mes en Europe. Il doit certes permettre une réponse économique massive à une crise sans précédent – et c’est fondamental – mais il dessine aussi une Union européenne plus fédérale, plus solidaire et plus intégrée, dont le Nord, Allemagne en tête, ne voulait pas, jus­ qu’à une date récente, entendre parler. La gravité de la crise du Covid­19 a con­ vaincu Angela Merkel de changer d’avis et de s’allier avec Emmanuel Macron pour pro­ mouvoir une solution qui prévoyait l’émis­ sion d’une dette commune de 750 milliards d’euros, dont la majeure partie (500 mil­ liards selon leur schéma initial) devait être versée sous forme de subventions aux pays les plus touchés par la pandémie due au co­ ronavirus. Le reste sous forme de prêts, rem­ boursables par les capitales concernées. Les quatre « frugaux » (Pays­Bas, Autriche, Suède et Danemark), souvent appelés les « radins », et la Finlande, eux, ont eu beau­ coup plus de mal à évoluer que leur ancien allié de Berlin. Opposés à tout ce qui ressem­ ble de près ou de loin à une mutualisation de la dette comme à la perspective de transférer de l’argent à des pays peu orthodoxes budgé­ tairement, ils ont tout fait, ces derniers jours, pour tenter de réduire l’ambition du plan de relance. « Et de monétiser au mieux leur rallie­ ment », ajoute un diplomate, comme l’ont montré les trois jours fous d’un sommet en passe, lundi soir à minuit, de devenir le plus long de l’histoire. Depuis vendredi, des al­ liances se sont faites et distendues, des me­ naces ont été brandies, et les nuits ont été (très) courtes. Quand ils sont passés à table dimanche 19 juillet un peu avant 20 heures – le menu était frugal, car les services du Conseil n’ima­ ginaient pas qu’ils auraient à organiser une troisième soirée successive – chefs d’Etat et de gouvernement ne s’étaient pas réunis de­ puis la veille. Toute la journée, des réunions au format variable s’étaient succédé, dont les photos publiées sur Twitter ont permis d’avoir un aperçu. Sans que cela ait réelle­ ment permis de faire avancer les choses. Les « frugaux » et leur allié finlandais, op­ posés depuis le départ à la philosophie même du plan de relance, ne voulaient pas entendre parler de subventions qui dépasse­ raient 350 milliards, quand la France et l’ Alle­ magne refusaient qu’elles soient inférieures à 400 milliards. L’Italie et l’Espagne, particu­ lièrement affectées par la pandémie, elles, redoutaient d’être sacrifiés sur l’autel des di­ visions européennes. En cas de désaccord persistant, « quelle sera la manchette du Financial Times demain ? », a lancé Kyriakos Mitsotakis à ses partenaires durant le dîner de dimanche. Le premier mi­ nistre grec sait que les marchés financiers comptent sur la capacité des Vingt­Sept à s’entendre, il sait aussi – la crise de la zone euro n’est pas si lointaine – ce que des ater­ moiements à n’en plus uploads/Geographie/le-monde-21-juillet-2020.pdf

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