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Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/logiquemerc01merc LOGIQUE Bibliothèque de l'Institut Supérieur de Philosophie COURS DE PHILOSOPHIE VOLUME I LOGIQUE PAR le Cardinal D. MERCIER Archevêque de Malines Président honoraire de l'Institut Supérieur de Philosophie à l'Université de Louvain Membre de l'Académie royale de Belgique SIXIÈME ÉDITION LOUVAIN PARIS Institut Supérieur de Philosophie Félix ALCAN. Éditeur 1 Rue des Flamands. 1 108. B-» S< Germain, 108 1919 PREFACE DE LA QUATRIÈME ÉDITION Cette édition diffère assez notablement des précédentes. Les questions qui font l'objet de toute Introduction à un Cours de philosophie, la définition, la division, les lois de la philosophie, ont été traitées de façon moins abstraite, mises plus étroitement en rapport avec les préoccupations de Vlieure présente. Le traité est divisé en quatre chapitres, mais le premier, consacré à l'origine psychologique des matériaux de l'ordre logique, est préliminaire, et le dernier, relatif au but extrin- sèque de l'ordonnancement logique, est complémentaire : à proprement parler, les Chapitres II et III forment seuls les deux parties essentielles du traité. La Première Partie de la Logique, le Chapitre II de l'ouvrage a pour objet les con- cepts, matériaux de l'ordre logique ; la Seconde Partie, le Chapitre III de l'ouvrage a pour objet la cause formelle de l'ordre logique : le jugement, le raisonnement, la systémati- sation scientifique et philosophique. Plusieurs mathématiciens ont cru trouver en défaut la vieille Logique d'Aristote. Ils lui reprochent de ne connaître que des <i jugements de prédication ». Or, disent-ils. diverses formes de jugements sont irréductibles au.v « jugements de prédication »; en d'autres mots, il y a une multitude de rela- tions qu'on peut penser et affirmer entre deu.v ou plusieurs objets, et ces relations ne peuvent pas se ramener à l'unique VI PRÉFACE relation d'inclusion de deux concepts, exprimée par la copule est. On a rencontré ces appréciations et Von pense avoir montré que l'erreur des critiques d'Aristote réside dans une interprétation trop étroite des catégories et de la notion d'être. La distinction scolastiqiie des jugements en matière néces- saire et en 7natière contingente, parallèle à celle établie par Kant entre jugements analytiques et jugements synthétiques, est capitale. On s'est attaché à en préciser le sens avec phis de rigueur. La nature du raisonnement, les règles fondamentales du syllogisme, Vobjection bien connue de J. Stuart Mill contre la puissance du raisonnemejit sont examinées avec plus de soin. La théorie de Vinduction est traitée avec plus d'imité et a sa vraie place., c'est-à-dire parmi les problèmes de la méthode. Les diverses théories interprétatives du procédé inductif sont renseignées et brièvement discutées. Des adversaires de la philosophie^ « intellectualiste » se plaisent à dire que la science aristotélicienne manque d'unité organique : l'auteur a rencontré ce reproche ; il espère avoir établi Vtinité fondamentale des pi'oblèmes scientifiques ; il s'est attaché à préciser les méthodes, la synthèse et l'analyse, à les faire voir à l'œuvre dans les trois procédés généraux de la science, la définition, la division, la démo)istration ; à montrer, enfin., en quel sens elles sont propres respectivement aux sciences rationnelles et aux sciences expérimentales ; en quel sens, au contraire, elles se complètent l'une l'autre en toute science et dans la philosophie. Le caractère précis et le rôle scientifique de l'hypothèse ont fait l'objet d'une étude attentive. On a mieux marqué la subordination des obsen'ations statistiqttes aux recherches inductives, et l'on s'est attaché à déterminer avec plus de rigueur la signification et la portée des spéculations appuyées sur le calcul des probabilités. La méthode de la philosophie n'a pas seulement été esquissée, PREFACE VII on s'est efforcé de montre)' comment elle fonctionne dans les diverses parties de la philosophie — en Physique, c'est-à-dire en Cosmologie et en PsycJiologie; en Matliématiqiie ; en Méta- physique — et dans l'organisation du savoir. Enfin, quelques pages ont été consacrées à la Didactique ou méthode générale d'enseignemejtt ; à cette occasion, Von a présenté en un tableau comparatif les avantages et les dangers de la méthode scolastique. Un résumé général du traité^ placé à la fin du volume, dira comment Vauteur s'est appliqué à réaliser le travail de revision et d' unification qu'il s'était proposé. D. Mercier, Louvain, le 15 avril 1905. PREFACE A LA SIXIÈME ÉDITION Cette sixième éditioii de la Logique n'est qu'une réimpres' sion. Les changements apportés à l'édition précédente sont sans importance. Ils ne portent que sur des détails ou con- cernent quelques mises au point devenues nécessaires. L'Auteur. Janvier 1919. MTRODUCTIOh R LR PHILOSOPHIE § I VUE d'ensemble sur la philosophie a l'heure présente DÉFINITION ET DIVISION DE LA PHILOSOPHIE 1. Vue d'ensemble sur la philosophie à l'heure présente. — La philosophie a-t-elle droit de cité parmi les sciences humaines ? Quelle place peut-elle légitimement y occuper ? D'après une opinion qui est rarement formulée en termes exprès mais qui est « dans l'air ~, les sciences spéciales auraient accaparé aujourd'hui tout ce qui peut faire l'objet d'une connaissance certaine, contrôlable. Au delà, c'est-à- dire dans le vague, le conjectural, serait reléguée la spécula- tion philosophique. En effet, dit-on, à mesure que la science avance, elle fait reculer les frontières du champ qui. jadis, était occupé sans conteste par la philosophie. Il n'est donc pas téméraire de prédire qu'un jour, bien proche peut-être, viendra où la philo- sophie aura vécu. ^ D'où vient cette opinion ? Elle est due à plusieurs causes : les unes extrinsèques^ les autres intrinsèques. Plusieurs ne voient dans la science que sa valeur pratique : des moyens d'accroître le bien-être. A ceux-là, évidemment, la philosophie ne peut rien dire. D'autres exagérément épris des progrès merveilleux des / 2 INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE sciences et de leur influence considérable sur la marche de la société, jetant en un même pêle-mêle et enveloppant d'un même sentiment de défiance, sinon d'antipathie, tout ce que Ton est convenu d'appeler en termes vagues « les idées métaphysiques, morales et religieuses >, se sont figuré que la science pourrait désormais suffire à tout. Ils attendent d'elle une morale ; ils lui vouent un culte idolâtrique. Nous citerons à titre d'exemples La Religion de Vhumanité d'Auguste Comte '), à prétentions exclusivement scientifiques, les dithyrambes d'Ernest Renan dans VAvenir de la science -), les Affirmations de la conscience moderne de M. Gabriel Séailles ^), sans parler des déclamations quotidiennes d'une certaine presse libre penseuse. ') « La constitution de la sociologie semble bien avoir été pour Comte, personnellement et subjectivement, la cause finale de tout le travail auquel il s'est livré sur les sciences inférieures ». Lachelier, dans le Bulletin de la Société française de philosophie, année 1903, p. 16. -) Nous empruntons à VAvenir de la science ces quelques lignes signi- ficatives : « La science ne valant qu'en tant qu'elle peut remplacer la religion, que devient-elle dans ce S5'stème (la science anglaise) ? Un petit procédé pour se former le bon sens, une façon de se bien poser dans la vie, et d'acquérir d'utiles et curieuses connaissances. Misères que tout cela ! Je ne connais qu'un seul résultat à la science, c'est de résoudre l'énigme, c'est de dire définitivement à l'homme le mot des choses, c'est de l'expliquer à lui-même, c'est de lui donner, au nom de la seule autorité légitime, qui est la nature humaine tout entière, le sym- bole que les religions lui donnaient tout fait et qu'il ne peut plus accepter ;>. Renan y revient, en un autre endroit, de peur sans doute qu'on ne l'ait pas compris, et il ajoute : « Que reste-t-il, si vous enlevez à la science son but philosophique ? De menus détails, capables de piquer la curiosité des esprits actifs et de servir de passe-temps à ceux qui n'ont rien de mieux à faire, fort indifférents pour celui qui voit dans la vie une chose sérieuse et se préoccupe avant tout des besoins religieux et moraux de l'homme. La science ne vaut qu'autant qu'elle peut rechercher ce que la révélation prétend enseigner ». Avenir de la science, pp. 22, 23, 29. Cfr. Brunetière, Vtitilisatton du positivisme, p. 152. Paris, 1905. ^j « Ayons donc le courage de le dire, écrit M. Séailles, la science ne nie pas seulement les vieux dogmes, c'est la morale chrétienne elle- même, c'est sa conception de la vie qu'elle contredit »... Ouv. cit., p. 43. INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE 3 Mais la raison plus profonde du discrédit dans lequel est tombée, en certains milieux intellectuels, la philosophie, est ailleurs. Les sciences spéciales se sont multipliées grâce au perfec- tionnement des instruments d'observation et à la division du travail intellectuel. Les découvertes ont surgi nombreuses, impressionnantes. Or chacune d'elles apporte à l'intelligence «^ une satisfaction au moins momentanée. Temporairement on n'en cherche pas d'autre. D'autant plus que les découvertes se succèdent avec une rapidité telle qu'elles ne laissent pas de répit au besoin d'apprendre, d'apprendre encore, d'ap- prendre toujours, qui stimule et passionne l'activité de l'homme. D'ailleurs, parce que spéciales, c'est-à-dire attachées à un • objet circonscrit, les recherches des hommes uploads/Geographie/logica.pdf
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- Publié le Dec 28, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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