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SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 1 sur 17 Conflits et tentatives de paix dans le monde contemporain Introduction : Alors que la fin de la guerre froide (1947-1991) laissait entrevoir la construction d’une paix internationale démocratique sous l’égide des Nations Unies, les années 1990 ont au contraire vu se multiplier les conflits armés, au point que la décennie 1990 a pu être qualifiée de « décennie du chaos » en Afrique. La définition classique de la guerre, perçue comme un conflit entre États, semble aujourd’hui dépassée du fait de l’émergence de nouvelles formes de conflits dont certaines sont héritées du passé. Dans ce contexte, le nombre de conflits interétatiques décroît, excepté dans leur dimension frontalière, faisant émerger de nouveaux acteurs comme les sociétés militaires privées, tandis que les conflits internes s’inscrivent dans la durée et contaminent des États qui en étaient jusqu’alors indemnes. Quels sont aujourd’hui les acteurs et les formes des conflictualités ? En quoi sont-elles différentes de celles du passé ? Répondre à cette question nécessite, dans un premier temps, de saisir les évolutions des notions de guerre et de paix à travers l’histoire. Nous nous efforcerons, dans un second temps, de dresser un panorama des conflits actuels, de leurs acteurs et de leurs modes de résolution. 1 Guerre et paix : une histoire pluriséculaire a. Évolution de la guerre en Europe depuis l’Antiquité À partir de l’Antiquité, la guerre s’institutionnalise progressivement dans le cadre des cités-États. Elle repose sur des principes simples unanimement reconnus, comme l’inviolabilité de la personne des ambassadeurs. Les Romains, comme la majorité des peuples antiques, considéraient que le fait de porter atteinte à l’intégrité d’un ambassadeur pouvait être un SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 2 sur 17 motif légitime de guerre. En d’autres termes, la personne de l’ambassadeur était considérée comme sacrée. Dans les cités grecques, chaque citoyen participe à l’effort de guerre selon ses moyens : les aristocrates forment la cavalerie, tandis que les autres citoyens composent l’infanterie. Les péripéties de la guerre de Troie, narrées par Homère dans l’Iliade, constituent le parfait exemple de cette conception commune de la guerre dans l’Antiquité. Avec l’essor de la République romaine (509 à 27 avant J.-C.), puis de l’Empire (-27 à 476), apparaît l’armée régulière et professionnelle, encadrée par des officiers formés par l’État et dont le recrutement est organisé par l’administration et l’équipement financé par le pillage des régions conquises et l’impôt sur les peuples vaincus. La guerre est ainsi vue comme un acte civique. La chute de l’empire romain, en 476, va entraîner un profond bouleversement de la guerre. À l’armée professionnelle permanente des Empereurs romains succède l’armée médiévale non permanente : l’ost. Convoqués à l’assemblée générale, le plaid, les hommes libres sont enrôlés dans l’armée du souverain, leur solde résidant dans le partage d’un hypothétique butin. Chaque seigneur peut ainsi lever son ost sur ses terres et appeler ses vassaux à lui prêter main-forte. L’affaiblissement du pouvoir central carolingien après le règne unificateur de Charlemagne (768-814) va voir l’apparition d’une multitude de petites armées seigneuriales aux mains des vassaux du roi. La stratégie militaire évolue, l’infanterie est remplacée par la cavalerie : c’est l’époque de la chevalerie, une aristocratie militaire entretenue par la population qui est encadrée par l’Église. La guerre est saisonnière et ne s’étend généralement pas à l’hiver. L’apparition de nouvelles armes, en particulier l’artillerie, modifie la nature de la guerre à partir du XIVe siècle et de la guerre de Cent Ans (1337-1453). Définition Guerre de Cent Ans : La guerre de Cent Ans est un conflit armé qui opposa la dynastie des Plantagenêts, c’est-à-dire le royaume anglais, à la dynastie des Valois qui Leur rassemblement crée l’ost royal. SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 3 sur 17 régnait sur la France. La cause principale de ce conflit est la revendication de la couronne de France par le roi d’Angleterre Édouard III et ses descendants en 1337. Elle s’achève par une victoire française en 1453. La bataille d’Azincourt, en 1415, voit l’anéantissement de la chevalerie française par des archers britanniques inférieurs en nombre et marque le début de la suprématie des armes à longue distance sur les champs de bataille. Elle amorce également la salarisation de l’armée. Dans les dernières années de la guerre de Cent Ans, en 1445, le roi Charles VII interdit les compagnies privées et les remplace par une armée permanente placée sous l’autorité directe du roi. Sous l’Ancien régime, la guerre devient le monopole de l’État mais le commandement reste réservé aux nobles. Avec la Révolution, tout s’accélère. Pour faire face aux ennemis de l’intérieur (contre révolution en Vendée) et extérieurs, la conscription (réquisition de ses citoyens par un État pour servir dans les forces armées) est mise en place. Néanmoins, ce sont les guerres napoléoniennes qui vont complètement bouleverser les conceptions sur l’art de la guerre, l’objectif ultime de la guerre étant dès lors la destruction de l’armée adverse et la guerre ne se concevant que comme un affrontement entre États. Enfin, au XIXe siècle, l’armée s’industrialise. À sa tête, les aristocrates cèdent peu à peu la main à des officiers professionnels formés au sein d’écoles militaires. Ce processus d’industrialisation de la guerre va conduire aux deux guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945) : des guerres totales, mobilisant toutes les ressources des États dans le but d’anéantir l’adversaire. Menées à l’échelle de la planète, elles se déroulent sur plusieurs fronts et provoquent des dégâts effroyables du fait de la puissance des armes employées et un bilan humain dramatique. Leur originalité réside dans le fait qu’elles ont enfanté non pas la paix mais une nouvelle forme de conflit : la guerre froide, dans laquelle les principales puissances belligérantes, neutralisées par la dissuasion nucléaire, s’affrontent par le biais d’alliés interposés sur des champs de bataille secondaires. Des acteurs irréguliers émergent comme le Front national de libération du Sud Viêt Nam (péjorativement surnommé Vietcong par ses adversaires) qui menait des actions de guérilla au Sud-Vietnam lors de la guerre du Vietnam (1964-1975). À retenir SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 4 sur 17 Initialement conflit entre cités rivales, la guerre s’est peu à peu professionnalisée et est devenue à l’époque moderne un conflit entre États. Parallèlement, ses règles et sa portée ont évolué. Restreinte à l’aristocratie et à un nombre réduit de mercenaires au Moyen Âge et se déroulant sur des territoires circonscrits, la guerre a pris une dimension totale et mondiale au cours du XXe siècle, rendant son encadrement plus difficile. b. Prévenir la guerre La diplomatie est le premier et le plus ancien moyen utilisé dans l’histoire pour éviter la guerre. Définition Diplomatie : Représentation des intérêts d’un pays à l’étranger et conduite de négociations entre des personnes, des groupes ou des États afin de régler un différend sans faire usage de la violence. Le chant III de l'Iliade mentionne une ambassade des Grecs menée par Ulysse auprès des Troyens afin d’éviter la guerre de Troie. À l’origine du conflit se trouve Pâris, fils du roi de Troie Priam, qui avait enlevé Hélène, épouse du roi de Sparte Ménélas. En réponse à cet affront, ce dernier avait demandé et obtenu le soutien des autres rois grecs pour récupérer son épouse. À la question de Priam de savoir quelle était la personnalité d’Ulysse, Hélène aurait répondu : « Il est expert en ruses de tout genre autant qu'en subtils pensées », décrivant en Ulysse le parfait diplomate. Si l’ambassade d’Ulysse fut un échec et n’empêcha pas la guerre, sa mention dans l’Iliade, avec d’autres, démontre que le recours à la diplomatie pour éviter la guerre était usuel dans la Grèce antique. En 80 avant J.-C., Jules César lui-même fut chargé d’une ambassade auprès de Nicomède IV, roi de Bythinie, royaume situé en Asie mineure. Le récit scabreux de cette ambassade, qui fut un succès pour les Romains, nous est parvenu par la plume de Suétone, historien romain de la fin du SchoolMouv.fr SchoolMouv : Cours en ligne pour le collège et le lycée 5 sur 17 Ier siècle après Jésus Christ dans ses Vies des douze Césars. La pratique des ambassades perdura au Moyen Âge. L’exemple le plus fameux étant peut-être celui de l’ambassade envoyée par le calife de Bagdad, Harun al-Rachid, à Charlemagne, en 802, au cours de laquelle le calife offrit à son homologue chrétien un éléphant blanc nommé Abul-Abbas qui fit grande impression à la cour d’Aix-la-Chapelle au point d’ailleurs que le présent reçu par l’empereur fut plus documenté dans les chroniques franques que le résultat même de l’ambassade ! C’est d’ailleurs à la fin du Moyen Âge que les relations consulaires se développent avec le désir des cités marchandes italiennes de protéger leurs ressortissants qui commerçaient en Orient. Cependant, il faut attendre le Congrès de Vienne en 1815 pour que la diplomatie se professionnalise. c. Encadrer la guerre En cas d’insuffisance de la diplomatie à éviter uploads/Histoire/ 1-conflits-et-tentatives-de-paix-dans-le-monde-contemporain.pdf

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  • Publié le Jan 01, 2023
  • Catégorie History / Histoire
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