2ème année - numéro 2 Avril 1999 BULLETIN de LIAISON des ETUDES sur les MOUVEME

2ème année - numéro 2 Avril 1999 BULLETIN de LIAISON des ETUDES sur les MOUVEMENTS REVOLUTIONNAIRES « Isolé, aucun spécialiste ne comprendra jamais rien qu’à demi, fût-ce à son propre champ d’études. [L’histoire] ne peut se faire que par entr’aide » Marc Bloch, Apologie pour l’histoire. 2 20 Francs TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES • Déclaration d’intentions................................................................................................page 3 • Editorial : Premier bilan, premiers changements.............................................................page 4 • Tribune : Du bon usage des livres noirs.........................................................................page 5 • Tribune : Deux réactions de «l’extrême gauche» au livre noir du communisme................page 7 • Centres d’Archives : Archives de l’institut de sociologie de Bruxelles.............................page 11 • Rubrique Internet : Centres d’Archives.........................................................................page 12 • Liste des chercheurs.....................................................................................................page 13 • Présentation d’éditions et de collections : Entretien avec Agone Editeur.........................page 15 • Critique cinématographique : Disparus, de Gilles Bourdos, par Y. Kindo......................page 20 • Compte-rendus de lectures ..........................................................................................page 21 - J. BECKER, Les forçats de la faim dans la Chine de Mao, par C. Jacquier.....page 21 - Cahiers Léon Trotsky n°63, Sur le mouvement ouvrier aux Etats-Unis, par Q. Dauphiné..........................................................................................................................page 21 - F. CHALLAYE, Un livre noir du colonialisme. «Souvenirs sur la colonisation», par C. Jacquier.......................................................................................................................page 24 - V.FRY, La liste noire, par C. Jacquier..............................................................page 25 - G. HEURE, Gustave Hervé, par S. Moulain......................................................page 26 - W. et P. LUBITZ, Trotsky bibliography, par J.-G. Lanuque .............................page 28 - G. ORWELL, Essais-Articles-Lettres vol. III, par C. Jacquier..........................page 29 - A. PEREGALLI et S. SAGGIORO, Amadeo Bordiga - La sconfitta e gli anni oscuri, par P. Bourrinet................................................................................................................page 30 • Bibliographie thématique : Mouvements révolutionnaires et guerre d’Espagne, par M. Christ page 35 • Chronologie indicative : Les minorités «ultragauches» en France (1938-1968), par P. Bourrinet ........................................................................................................................................page 38 • Revue des livres...........................................................................................................page 42 • Revue des revues.........................................................................................................page 44 • Courrier des lecteurs....................................................................................................page 49 3 • Crédits et Correspondance - Bulletin d’abonnement .....................................................page 52 DECLARATION D’INTENTIONS DECLARATION D’INTENTIONS L’étude de l’extrême gauche, des minorités révolutionnaires marxistes, libertaires, ou des mouvements de contestation de la société, est un domaine délaissé de l’histoire savante et de la recherche. Bien que des travaux continuent de se multiplier, leurs différents auteurs restent isolés les uns des autres; et malgré des relations occasionnelles de personne à personne, il manque une réelle coordination de ces liaisons. Cette fragmentation de la recherche accentue la difficulté de fonder une épistémologie de ce champ d’étude. Qui plus est, les travaux déjà réalisés portent essentiellement sur des biographies, ou sur l’angle idéologique des choses. Des types d’approche tels que les permettent la sociologie, la philosophie, l’anthropologie, la psychanalyse, l’histoire orale ou celle des mentalités, sont trop rarement mis à contribution. Toutes ces faiblesses commandent l’utilité, voire la nécessité, de créer un bulletin permettant de relier tous les chercheurs, et de leur donner un vecteur facilitant les échanges et contribuant à féconder un champ de recherche encore en friche. Pour ce faire, l’indépendance à l’égard de toute organisation politique ou syndicale s’avère indispensable, afin de fournir des travaux d’histoire différents de ceux des militants historiens, et de viser à la scientificité. Néanmoins, nous sommes tous unis par les valeurs d’émancipation sociale et humaine. De même, la décision prise de ne fixer aucune limite stricte aux champs chronologique ou géographique abordés doit permettre un enrichissement et un approfondissement maximum de la recherche. Si, par la force des choses, le XXème siècle et la France seront des thèmes privilégiés, ils ne doivent en aucun cas constituer des limites. La constitution, à terme, d’un réseau international en dépend. Ce bulletin vise donc à coordonner les recherches pour ce champ d’études sur lequel il y a tant à faire, en fournissant à tous, chercheurs, étudiants, ou simple amateurs, un matériau trop souvent dispersé. Sans concurrencer les revues déjà existantes, qui publient articles ou documents, le Bulletin fera, trois fois par an, le point sur l’actualité des livres, articles, travaux universitaires et manifestations intéressantes; ces listes seront complétées par quelques notes de lecture synthétiques, et par des bibliographies thématiques et des présentations de centres et fonds d’archives. Enfin, des lettres de lecteurs pourront être publiées, et une présentation des chercheurs qui le souhaitent sera intégrée, permettant éventuellement de tisser des liaisons nouvelles entre eux. Juin 1998 Equipe de Rédaction : Jean-Pierre Bigaré - Philippe Bourrinet - Florence Collet - Quentin Dauphiné - Charles Jacquier - Yann Kindo - Jean-Guillaume Lanuque Directeur de Publication : 4 Jean-Guillaume Lanuque EDITORIAL : PREMIER BILAN, PREMIERS EDITORIAL : PREMIER BILAN, PREMIERS CHANGEMENTS CHANGEMENTS La parution de ce deuxième numéro du BLEMR est l’occasion de faire le point sur l’impact du premier, et à ce titre, de remercier tous les lecteurs qui nous ont rejoint, ainsi que les librairies ayant accepté de prendre des numéros et les revues qui ont eu l’amabilité de parler de nous1. Espérons qu’à leur tour, certains représentants de la presse historique spécialisée et de la presse grand-public, à qui nous avons envoyé des exemplaires du Bulletin, en feront de même. Au moment où je rédige ces lignes, le numéro 1 a dépassé le tirage de 250 exemplaires, ce qui est tout à fait encourageant pour la suite. Quant à l’augmentation du prix du numéro de 15 à 20F, elle est simplement due à un souci minimum d’équilibre financier, et à l’ajout de 8 pages supplémentaires. D’autre part, les lettres reçues nous ont amené à mettre effectivement en place de nouvelles rubriques. Un «courrier des lecteurs», tout d’abord, qui, espérons-le, permettra d’initier des débats, autour des «tribunes» de P. Bourrinet ou encore de la lettre de Julien Cynober, par exemple. Une rubrique «chronologie», ensuite, qui complètera les bibliographies thématiques en fournissant des points de repère sur l’histoire de tel ou tel courant révolutionnaire. D’autre part, la rubrique «revue des revues» s’est vue largement étoffée, et nous espérons bien atteindre une exhaustivité maximale. Enfin, nous commencerons bientôt à publier des 1 Citons en particulier Alternative Libertaire, L’Ecole Emancipée n°7, Echanges n° 88, La Lettre d’Information du CERMTRI n°6 et la Rivista storica dell'Anarchismo n°2. Un article (très) critique est également récemment paru dans le numéro 9 de Présence Marxiste. L’EDMP, la librairie de L’Ecole Emancipée, nous a fait également savoir que tous les livres étudiés dans le BLEMR y sont à votre disposition. études inédites. Ainsi, le numéro 3 permettra normalement de présenter une analyse de Yann Kindo sur la vision de l’extrême gauche dans la grande presse, des présidentielles de 1995 jusqu’aux européennes de 1999. Parmi nos lecteurs potentiels, justement, les journalistes de la presse écrite constituent une cible particulièrement névralgique. C’est par eux qu’une forte proportion de la population est informée, et les contre-vérités que certains peuvent véhiculer ont d’autant plus d’impact. Car trop souvent, les magazines voire, mais c’est plus rare, les journaux, contribuent à pérenniser idées reçues ou erreurs historiques (voir le récent n° 2595 de Paris Match, ou l’article de Pierre Lambert2). Le monopole de certains spécialistes, que l’on retrouve régulièrement au fil des colonnes, est loin d’être favorable au débat, à la discussion et plus simplement à une diversité et une pluralité gages de démocratie. Il n’est pas utopique d’envisager collaboration et échanges entre le journalisme et la recherche, particulièrement la recherche historique. Cette limite strictement documentaire se retrouve même dans des revues historiques: ainsi, Vingtième Siècle semble découvrir, dans son écho à la naissance des Cahiers du Mouvement Ouvrier, l’existence du CERMTRI. Par ailleurs, la critique implicite d’une histoire «trotskyste» ne s’accompagne malheureusement pas d’une proposition concrète d’alternative... C’est dommage, et nous espérons bien, quand à nous, réussir à combler progressivement ce vide. 2 Pierre Lambert, «A messieurs les honorables journalistes «d’investigation»», Informations Ouvrières, numéro 371, 10-16 février 1999, p.10. Sans que nous fassions nécessairement nôtre ses critiques, notons simplement qu’il relève un certain 5 nombre d’erreurs réelles. Pour une discussion sur ces thèmes, voir aussi le débat avec Christophe Bourseiller dans la rubrique «Courrier des Lecteurs», p. 49. J.-G. Lanuque TRIBUNE : DU BON USAGE DES LIVRES NOIRS TRIBUNE : DU BON USAGE DES LIVRES NOIRS Le livre noir du communisme3 a suscité beaucoup de réactions polémiques, pour ne voir en lui qu’un simple brûlot «anticommuniste». Il est vrai que Stéphane Courtois, le maître d’œ uvre de l’entreprise, n’a guère caché ses ambitions politiques: définitivement condamner le terme de «révolution». Courtois annonce clairement la couleur: «le travail de deuil de l’idée de révolution telle qu’elle fut envisagée aux XIXe et XXe siècles, est loin d’être achevé». Ce travail de deuil est certainement achevé pour Courtois, qui fut jadis un chef maoï ste, à une époque où le maoï sme présentait la contre-révolution mao-stalinienne comme une «révolution culturelle». Sans entrer dans la question de savoir qui sont les «révolutionnaires» que Courtois qualifie en bloc de «communistes», on peut s’interroger sur le sens politique de «son» livre: «Des groupes ouvertement révolutionnaires sont actifs et s’expriment en toute légalité (souligné par nous), traitant par le mépris la moindre réflexion critique sur les crimes de leurs prédécesseurs et n’hésitant pas à réitérer les vieux discours justificateurs de Lénine, de Trotski ou de Mao.» («Introduction», p. 31). Le regret que les «révolutionnaires» puissent uploads/Histoire/ bulletin-de-liaison-des-etudes-sur-le-mouvements-revolutionaires 1 .pdf

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  • Publié le Jan 23, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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