BULLETIN EPIGRAPHIQUE 2006-2016 INSCRIPTIONS CHRETIENNES ET BYZANTINES par Deni
BULLETIN EPIGRAPHIQUE 2006-2016 INSCRIPTIONS CHRETIENNES ET BYZANTINES par Denis FEISSEL Les notices bibliographiques réunies ci-dessous ont paru dans le Bulletin épigraphique de la Revue des Études grecques, au chapitre « Inscriptions chrétiennes et byzantines », en six livraisons plus ou moins espacées : REG 119 (2006), p. 723-742 ; 122 (2009), p. 567-587 ; 124 (2011), p. 518-533 ; 126 (2013), p. 604-613 ; 127 (2014), p. 581-602 ; 129 (2016), p. 559-574. À ces chapitres s'ajoutent deux notices isolées parues en 2015. Cette compilation s'ajoute aux notices précédemment parues dans la REG de 1987 à 2004, rééditées en 2006 dans mes Chroniques d’épigraphie byzantine (Travaux et Mémoires Monographies, 20). Elle complète également mes contributions au chapitre « Syrie, Phénicie, Palestine, Arabie » (en collaboration avec P.-L. Gatier), parues en onze livraisons dans la REG de 2005 à 2015 et déjà consultables en ligne sur Academia.edu. 2006, 518. Généralités. – D. Feissel, Chroniques d’épigraphie byzantine, 1987- 2004 (XXI-433 p. ; Paris, 2006), donne une nouvelle édition, refondue et augmentée, de ses contributions au Bulletin épigraphique parues jusqu’en 2004. La plupart des notices ont été reclassées par provinces et par cités (y compris, pour l’Égypte chrétienne, la réédition des notices de J. Bingen), sauf deux chapitres consacrés aux inscriptions non lapidaires et à des études thématiques. Des références systématiques au SEG et à l’AE, le cas échéant une mise à jour succincte, complètent les notices déjà parues. Quelque 80 notices supplémentaires portent l’ensemble à 1206 numéros. Trois index (auteurs, mots grecs, index général) visent à en faciliter la consultation. Une table de concordance avec le Bulletin permet de retrouver dans le volume les notices déjà parues. Nous continuerons cependant, dans la présente livraison et les suivantes, à renvoyer de préférence au Bulletin sous la forme habituelle (année, numéro), et aux Chroniques (en abrégé CEByz) seulement dans le cas de notices largement remaniées ou inédites. 2006, 519. Chronologie. – Ere de l’Hégire, no 471. Ere non identifiée, no 475. Jours de la semaine, no 492. 2006, 520. Inscriptions postérieures au VIIe s. : nos 443, 471, 532, 535, 536, 538, 542, 550, 555, 556, 568. 2006, 521. Citations bibliques. – A. E. Felle, Biblia epigraphica. La sacra scrittura nella documentazione epigrafica dell’orbis christianus antiquus, III-VIII secolo (Inscriptiones christianae Italiae, Subsidia 5 ; Bari, 2006 ; 679 p. ; 16 pl.). Comblant un besoin depuis longtemps éprouvé par le bibliste comme par l’épigraphiste, cet ouvrage 2 de grande qualité est à la hauteur de leur attente. Son noyau consiste dans l’édition critique et commentée de plus de 800 inscriptions chrétiennes, grecques et latines, comportant un emprunt direct à l’Ancien ou au Nouveau Testament. Ce corpus, classé géographiquement, inclut aussi bien l’instrumentum que l’épigraphie lapidaire. Environ 300 autres textes, réunis en Appendice, se réfèrent moins directement au texte biblique, ou ne sont pas chrétiens (36 textes sont juifs). Huit chapitres de synthèse, des index, des concordances, une ample bibliographie complètent un instrument de travail appelé à faire autorité. – Autres citations bibliques : nos 480, 551, 556, 561, 565, 569. 2006, 522. Droit. – Constitutions impériales en latin à Antioche de Pisidie (no 551) et à Sinope (no 554). Rescrits de Justinien à Didymes (no 548) et à Milet (no 549). 2006, 523. Épigrammes. – Nos 439, 446, 451, 464, 468, 469, 481, 495, 533, 537, 541, 547, 553, 563. – Dodécasyllabes byzantins : nos 532, 556. 2006, 524. Judaïsme. – Nos 464, 470, 492, 521, 551, 567, 569. 2006, 525. Onomastique. – A. Laniado, Antiquité tardive 12 (2004), 325-345 : « L’onomastique romaine dans le monde proto-byzantin : quelques témoignages négligés », prend pour point de départ d’une étude novatrice des scholies oubliées de juristes du Bas-Empire. Il constate de leur part la méconnaissance des notions romaines traditionnelles de prénom, nom et cognomen, assimilées de façon erronée aux pratiques onomastiques de leur temps. L’intérêt de ces confusions est, entre autres, d’éclairer le mécanisme du phénomène de polyonymie qui se développe en Orient, à partir du Ve s., dans l’élite sénatoriale. Deux facteurs contribuent, ensemble ou séparément, à l’allongement des nomenclatures : tandis que le nom personnel (κύριον ὄνοµα, dit aujourd’hui « nom diacritique ») occupe la place finale, les noms précédents témoignent tantôt de liens familiaux, tantôt (ce qui est plus nouveau) de relations de clientèle. L. réexamine plusieurs documents, inscriptions et surtout papyrus, où se vérifie de façon plus ou moins nette l’effet de ces deux facteurs. Ainsi dans le cas de Φλ. Ἴλλους Πουσαῖος Διονύσιος, préfet d’Orient en 480 (SEG 44, 909), L. montre que sa carrière précédente fut vraisemblablement favorisée par Illous (maître des offices à partir de 477) et par Pousaios (préfet d’Orient à partir de 465). A contrario, la polyonymie purement chrétienne du préfet Jean de Cappadoce, révélée par l’inscription de Didymes (ici no 548) m’a fait écrire que cet « homo novus dont l’ascension devait tout à Justinien, n’avait apparemment pas lieu de mettre en avant son ascendance, ni ses relations ». 2006, 526. Noms sémitiques nouveaux, no 492. Noms à Sinope, no 554. Le surnom Κηλήτης, no 539. 3 2006, 527. Prosopographie. Hauts fonctionnaires civils. – Préfets du prétoire : nos 525, 548. Préposite : 541. Gouverneurs de Carie : nos 546, 548, 549. Stratège de thème : 555. 2006, 528. Haut clergé. – Patriarches : nos 449, 473, 539, 556. Autres évêques : nos 479, 480, 486, 487, 492, 540, 549, 550, 551, 554. 2006, 529. Rapports avec la littérature. – S. Agusta-Boularot, Recherches sur la Chronique de Jean Malalas, II, éd. S. Agusta-Boularot et al. (Paris, 2006), 97-135 : « Malalas épigraphiste ? Nature et fonction des citations épigraphiques dans la Chronique », rouvre dans une perspective surtout historiographique un dossier que n’épuisait pas l’étude classique de G. Downey, TAPA 66 (1935), 55-72, portant, note ici l’a., « principalement sur le crédit à accorder à ces citations ». Malalas cite ou mentionne en tout 25 inscriptions (dont 11 à Antioche ou Daphné, mais aussi à Byzance, Rome, Alexandrie etc.), des lendemains du déluge au règne de Théodose II. Chacune est ici l’objet d’une notice détaillée. Suit une analyse générale des inscriptions (support, genre, dédicants etc.), dont les conclusions rejoignent ou dépassent le pessimisme de Downey : le texte des inscriptions n’est pas fiable ; Malalas, qui n’en a vu aucune, les emprunte à des sources livresques ; c’est la source littéraire et non l’inscription qui fait autorité aux yeux du chroniqueur. Ni ces analyses, ni ces conclusions ne satisfont entièrement. Il est difficile d’affirmer que dans l’Antiquité « les inscriptions ne sont pas considérées comme des sources dans l’établissement de la vérité historique » (p. 134), une généralisation que dément par exemple l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe (cf. Bull. 1990, 920). Il est difficile aussi de soumettre aux mêmes méthodes des textes pseudo-épigraphiques, inventions littéraires par nature, et des inscriptions plausibles (jusqu’à preuve du contraire), éventuellement déformées par la tradition littéraire. Ces deux catégories ne sont pas entièrement étanches puisqu’un exemplaire de l’oracle gravé, selon Malalas, à Cyzique par les Argonautes (p. 103-105) a réellement été découvert à Ikaria (cf. Bull. 2004, 520, cité par A.-B. sans marquer assez qu’il s’agit de la même prophétie) ; quant aux Pythia Therma mentionnés là par Malalas, il ne s’agit pas d’un « lieu-dit oraculaire inconnu par ailleurs », mais du Pytheion bithynien attesté depuis l’époque hellénistique et de ses bains très fréquentés au VIe s. (voir L. Robert, J. Sav. 1979, p. 265-267 et 275-276, cf. Bull. 1980, 520). Sans revendiquer un par un les textes pouvant prétendre à un certain degré d’authenticité, relevons au temple de Cyzique l’inscription du buste d’Hadrien (p. 116-120), θεοῦ Ἀδριανοῦ selon le manuscrit, généralement corrigé sans raison probante en θείου Ἀδριανοῦ ; on ignore sur quoi repose l’affirmation que l’épigramme pour l’architecte 4 Aristainetos, au même temple, « est manifestement un faux de Cyriaque » (p. 119 n. 131). Mais c’est surtout pour des inscriptions d’Antioche que le scepticisme de l’a. mérite d’être nuancé, compte tenu de parallèles avec l’épigraphie réelle. La base de statue d’un alytarque, sous Commode (p. 123), portait selon Malalas l’inscription Ἀρταβάνης, αἰωνία µνήµη. L’expression, jugée peu banale, n’a pas de rapport avec µνήµης χάριν (formule funéraire) ; il s’agit d’une acclamation, « d’Artabanès (le nom devrait être au génitif), éternelle soit la mémoire ! » La formule n’est pas attestée au IIe s. mais au Bas-Empire, par exemple dans une inscription de Thébaïde pour un gouverneur du Ve s. (Sammelbuch III, 6311) : αἰωνία µνήµη τοῦ µεγαλοπρ(επεστάτου) κόµετος Καισαρίου ; voir aussi en Cilicie, au VIe s., αἰωνία ἡ µνήµη (cf. G. Dagron, I. Cilicie, p. 145). Malalas mentionne d’autre part, sur la base d’une statue de Constantin, l’inscription βόνω Κωνσταντίνω (p. 126). Comme le constate A.-B., cette translittération du latin bono Constantino s’écarte du formulaire des dédicaces aux empereurs, mais on peut y reconnaître une formule d’acclamation encore en usage au Xe s. (De ceremoniis, II, 85, p. 172, 10 : βόνω δόµνω σέµπερ), où je considère le datif bono (substantivé plutôt qu’épithète) comme l’équivalent du uploads/Histoire/ bulletin-epigraphique-2006-2016-inscrip-pdf.pdf
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- Publié le Fev 01, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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