Contacts, conflits et créations linguistiques Guylaine Brun-Trigaud (dir.) DOI

Contacts, conflits et créations linguistiques Guylaine Brun-Trigaud (dir.) DOI : 10.4000/books.cths.1185 Éditeur : Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques Année d'édition : 2015 Date de mise en ligne : 13 novembre 2018 Collection : Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques ISBN électronique : 9782735508648 http://books.openedition.org Édition imprimée Nombre de pages : 270 Référence électronique BRUN-TRIGAUD, Guylaine (dir.). Contacts, conflits et créations linguistiques. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2015 (généré le 03 mars 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/cths/1185>. ISBN : 9782735508648. DOI : 10.4000/books.cths.1185. © Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2015 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES Contacts, conflits et créations linguistiques Sous la direction de Guylaine BRUN-TRIGAUD ÉDITIONS DU CTHS 2015 Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Congrès national des sociétés historiques et scientifiques 139e, Nîmes, 2014 Collection Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques, Version électronique ISSN 1773–0899 TABLE DES MATIÈRES Introduction, Guylaine BRUN-TRIGAUD p. 7 Ana Isabel BLASCO TORRES Les ostraca de Narmouthis dans le contexte du bilinguisme gréco-égyptien de l’époque romaine p. 11 Christel FREU Communiquer l’accord. Réflexions juridiques romaines et pratiques provinciales concernant l’établissement des contrats et accords commerciaux dans un Empire plurilingue p. 19 Michel CHRISTOL Les mutations de l’identité dans la cité de Nîmes à l’époque romaine (Ier s. av. J.-C.–IIIe s. ap. J.-C.) p. 31 Michel BANNIARD L’oralité de Césaire d’Arles. Latinophonie et communication en Provence au VIe siècle p. 39 Jean-Loup LEMAITRE Bernard Itier et la diglossie à Saint-Martial de Limoges (1195-1225) p. 50 Marie Rose BONNET Provençal et français : la communication au service de la politique p. 61 Gabriel AUDISIO Entre latin, français et langue d’oc : le notaire et son client (Provence, XVe-XVIe siècles) p. 74 Bernard THOMAS Latin ou français : la tenue des actes paroissiaux dans les États pontificaux d’Avignon et du Comtat Venaissin, entre usage canonique, pratique administrative et choix de souveraineté (1768-1792) p. 85 4 Régis BERTRAND Aller jusqu’à user du patois ? Remarques sur les emplois des dialectes occitans pendant la Révolution p. 100 Hervé TERRAL Antonin Perbosc à Comberouger : une expérience originale de défense de la langue d’oc p. 112 Marie-Jeanne VERNY Une littérature en situation de diglossie : la littérature occitane vue par ceux qui l’écrivent p. 119 Marie-Noële Denis Les politiques linguistiques en Alsace et la régression du dialecte p. 129 Houssine SOUSSI Diglossie au Maroc : Inter-culturalité et Aménagement Linguistique p. 142 Claire TORREILLES Un dictionnaire savant de la langue occitane au XVIIIe siècle p. 153 Jean-Roger WATTEZ Quelques aspects du vocabulaire en usage dans une région se situant sur les confins de l'Artois et de la Picardie p. 167 Serge LUSIGNAN Langues du roi et langues des sujets en France et en Angleterre : identité et communication p. 173 Camille DESENCLOS Assurer la communication politique à l'étranger : enjeux et stratégies linguistiques au début du XVIIe siècle p. 191 5 Annie LAGARDE FOUQUET Récits de voyages : Barrières et passerelles linguistiques L’exemple de l’Autrichienne Ida Pfeiffer (1797-1858) p. 199 Annette NOGARÈDE Les écrivains allemands et autrichiens dans l’exil (1933-1945) p. 214 Regina POZZI Tocqueville et le problème de la « langue démocratique » Le cas de l’anglais américain p. 226 Isabelle-Rachel CASTA Horlor gorom ! p. 235 Pascal SEMONSUT L’homme préhistorique, Janus linguistique La représentation du langage préhistorique dans la seconde moitié du XXe siècle français p. 248 Michel A. RATEAU Extension de l’emploi de quelques lexèmes français à l’étranger : le cas des créations onomastiques commerciales porteuses de prestige linguistique et culturel p. 261 6 Introduction Guylaine BRUN-TRIGAUD Membre de la section Anthropologie sociale, ethnologie et langues régionales (CTHS) Ingénieur CNRS (UMR 7320, Laboratoire Bases-Corpus-Langage) Extrait de : Guylaine BRUN-TRIGAUD (dir.), Contacts, conflits et créations linguistiques, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2015. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 139 e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Nîmes en 2014. « Contacts, conflits et créations linguistiques » a été l’un des thèmes porteurs au sein du Congrès de Nîmes : plus de trente interventions ont été entendues, et vingt-trois auteurs nous ont confié leurs textes qui sont réunis ici. Cet ensemble s’articule autour de deux sujets qui ont fédéré de manière plus ou moins importante les intervenants : d’une part les notions de diglossie et de bilinguisme qui figuraient dans l’appel à communication ont été particulièrement fécondes et d’autre part, la notion de création lexicale qui a apporté des contributions originales. Quelques mots sur ces notions : dans un premier temps, diglossie et bilinguisme ont été confondus avant d’être distingués en sociolinguistique par Ferguson1 et Fishman2 (pour plus de détails, cf. ici même Soussi). La diglossie rendrait compte plus précisément de la situation de certaines langues ou variétés linguistiques d’une même langue sur un territoire donné, où, par suite d’événements politiques, historiques ou sociaux l’une des langues ou variétés a acquis un statut supérieur à l’autre (ex. en France : français standard vs parlers d’oc ou d’oïl). Tandis que le bilinguisme s’appliquerait à des situations où deux langues cohabitent sans qu’il y ait de rapport de force (ex. la Suisse). Voilà pour la théorie. Dans la pratique, il semble que les choses soient plus nuancées que cela. D’ailleurs, la grande majorité des textes qui suivent nous montrent que quelles que soient les époques, il y a toujours des cohabitations plus ou moins consensuelles ou plus ou moins conflictuelles. Évidemment à époques anciennes, il s’agit de traces écrites qui ne nous disent pas tout des pratiques orales, ces dernières étant bien sûr plus documentées aujourd’hui. Ainsi l’intervention de Ana Isabel Blasco-Torres portant sur les inscriptions relevées sur les Ostraca découvertes à Narmouthis en Égypte (IIe siècle après J.-C.) et celle de Christel Freu sur la langue des contrats et accords commerciaux dans l’Empire romain, rendent compte que, très tôt, les échanges commerciaux et culturels ont impliqué le bilinguisme dans le vaste espace dominé par les Romains autour de la Méditerranée. À la même époque, au cœur de la région où s’est déroulé le congrès, Michel Christol montre qu’à Nîmes les dénominations de personnes se caractérisent par une latinisation précoce, élément essentiel de l’identité vers une intégration, tandis qu’un peu plus tard à Arles, Michel Banniard prouve qu’au travers des fluctuations du latin de Césaire (évêque, VIe siècle), les compromis linguistiques peuvent être illustrés dans une communauté de locuteurs encore latinophones, et non déjà romanophones. 1. Charles A. Ferguson « Diglossia », Word, 15, 1959, p. 325-340. 2. Joshua A. Fishman, Sociolinguistique, Bruxelles-Paris, Nathan et Labor, 1971. 8 Jean-Loup Lemaître nous fait faire un bond dans le temps et nous transporte dans le Limousin du XIIIe siècle à la rencontre de Bernard Itier, bibliothécaire de l’abbaye de Saint-Martial de Limoges qui, par le biais de sa chronique, montre l’utilisation de la langue limousine, en concurrence avec le latin, aussi bien pour les noms de personnes et de lieux que pour les termes techniques et les propos qu’il rapporte. Avec l’intervention de Marie-Rose Bonnet, on retourne à Arles aux XVe et XVIe siècles lorsque les documents puisés dans les riches archives communales révèlent à la fois une attestation tardive du provençal, mais aussi une apparition précoce du français, instrument de la lutte pour le pouvoir par l’appropriation d’un système linguistique considéré comme plus favorable. À la même époque, en élargissant l’aire géographique à l’ensemble de la Provence, Gabriel Audisio montre que, dans les actes notariés, trois langues sont utilisées : le latin, le provençal et le français devenu obligatoire depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. La traduction est indispensable entre les clients qui ne pratiquaient le plus souvent que la langue vernaculaire et les notaires chargés de la mise en forme des actes, entraînant parfois des problèmes d’identification. Bernard Thomas évoque le cas particulier des États pontificaux d’Avignon qui présentent une exception dans la tenue des registres paroissiaux entre 1768 et 1792, puisque contrairement au reste du royaume, c’est principalement en latin, au lieu du français, qu’ils ont été tenus dans une grande majorité des cas, au gré des fluctuations politiques, jusqu’à l’imposition définitive du français à la Révolution. C’est précisément sur cette époque de la Révolution, que porte l’intervention de Régis Bertrand qui a recherché les attestations de la langue vernaculaire dans les écrits recueillis sur un axe Toulouse– Marseille lesquels montrent une situation diglossique et une francisation très avancées. Plus près de nous, Hervé Terral nous décrit l’expérience originale menée par Antonin Perbosc (1861-1944) pour la défense de la langue d’oc alors qu’il est instituteur dans le Tarn-et-Garonne, en créant avec ses élèves « une société traditionniste » pour la collecte de contes, chansons, etc. qui donnera lieu à une publication. Deux éclairages proposent un aperçu de la situation diglossique d’aujourd’hui dans le domaine français. D’une part, Marie-Jeanne Verny a mené une enquête uploads/Histoire/ cths-1185contacte-et-conflits-linguistiqye.pdf

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  • Publié le Apv 02, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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