UFR DE MUSIQUE ET MUSICOLOGIE Licence de musicologie à distance Arts Moyen Âge
UFR DE MUSIQUE ET MUSICOLOGIE Licence de musicologie à distance Arts Moyen Âge - Renaissance Sébastien Biay Cours de Domaine musicologique appliqué (UE 5) Licence 1re année – Semestre 2 Document protégé par les droits d’auteur, propriété de l’université. Diffusion et reproduction interdites. UFR de Musique et Musicologie Faculté des Lettres de Sorbonne Université Licence de Musicologie Enseignement à distance Arts Moyen Âge - Renaissance *** Sébastien Biay Licence 1re année – Semestre 2 UE 5 « Enseignements optionnels » 1/58 Licence de Musicologie 1re année – Cours de Domaine musicologique appliqué (UE 5) TABLE DES MATIÈRES ARTS : MOYEN ÂGE ET RENAISSANCE ................................................................ 3 1re PARTIE : LE PREMIER MOYEN ÂGE ................................................................. 3 1. PRÉAMBULE : L’ART ET LA MANIÈRE .................................................................................. 3 2. LE HAUT MOYEN ÂGE ...................................................................................................... 5 Quand le Moyen Âge a-t-il commencé ? ........................................................................................ 5 2.1. L’Antiquité, un passé vivant : le baptistère Saint-Jean à Poitiers ............................................ 5 2.2. L’art insulaire............................................................................................................................ 6 Les arts entre paganisme et christianisme ................................................................................................ 6 Un monde étrange : L’ornemental dans le Cassiodore de Durham ........................................................... 7 2.3. L’époque carolingienne .......................................................................................................... 11 Architecture et liturgie .............................................................................................................................. 11 La légitimité et le rôle des images dans le lieu de culte : la mosaïque de Germigny-des-Prés ............... 12 La raison en image : le langage analogique dans les plaques d’ivoire du Psautier de Dagulf ................ 14 Le frontispice du psautier de la Première Bible de Charles le Chauve .................................................... 17 3. L’ÉPOQUE ROMANE .........................................................................................................20 3.1. L’art roman a-t-il existé ? ....................................................................................................... 20 3.2. Bâtir aux Xe-XIe siècles : vers la sacralisation des pierres .................................................... 22 3.3. Esthétique plastique : composer l’image musicale dans le volume du chapiteau ................. 24 Le chapiteau de Conques ............................................................................................................. 25 Le chapiteau de Moissac ......................................................................................................................... 26 3.4. L’image : un miroir social ? La figure du jongleur à l’époque romane ................................... 29 Les chapiteaux de Cluny ......................................................................................................................... 29 Le tropaire-prosaire de Saint-Martial de Limoges ................................................................................... 31 4. CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE .............................................................................32 5. LISTE DES ILLUSTRATIONS ...............................................................................................34 6. BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................36 Pour faire le tour de la question .................................................................................................... 36 Pour comprendre les images ........................................................................................................ 36 Pour comprendre la culture et société .......................................................................................... 37 2e PARTIE : LE SECOND MOYEN ÂGE ET LA RENAISSANCE ........................... 38 1. PRÉAMBULE : QUAND LE MOYEN ÂGE S’EST-IL ACHEVÉ ? .................................................38 2. L’ART GOTHIQUE ............................................................................................................39 2.1. Les débuts de l’art monumental gothique .............................................................................. 39 Le Portail royal de Chartres : un sujet musical courant, les Vieillards de l’Apocalypse ........................... 41 2.2. La Sagesse sur la voie de la sécularisation : images de la musique comme art libéral aux XIIe-XIIIe siècles ............................................................................................................................ 42 Le Portail royal de Chartres (suite) .......................................................................................................... 42 L’Image du monde de Gossuin de Metz .................................................................................................. 44 2.3. Paysages sonores des marges d’un manuscrit enluminé ..................................................... 45 2/58 Licence de Musicologie 1re année – Cours de Domaine musicologique appliqué (UE 5) 2.4. Le jongleur : vers la représentation d’une profession ............................................................ 46 3. LE GOTHIQUE INTERNATIONAL ET LA RENAISSANCE (XVe SIÈCLE-XVIe SIÈCLES) .................48 3.1. De nouvelles sonorités : les anges musiciens de Gentile da Fabriano ................................. 48 3.2. Vers un autre monde : de l’utopie politique à la mythologie néoplatonicienne ..................... 49 La danse de la paix : les fresques d’Ambrogio Lorenzetti au palais communal de Sienne ..................... 50 La danse de l’amour : le Printemps de Botticelli ...................................................................................... 50 3.3. Un nouvel espace visuel ........................................................................................................ 52 La musique liturgique se transforme : la messe dans un livre d’heures de Simon Bening ...................... 52 De la terre au ciel : valeur symbolique de la représentation naturaliste ....................................... 53 4. CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE .............................................................................54 5. LISTE DES ILLUSTRATIONS ...............................................................................................56 6. BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................57 Pour faire le tour de la question .................................................................................................... 57 Pour comprendre les images ........................................................................................................ 57 Pour comprendre la culture et la société ...................................................................................... 57 3/58 Arts Moyen Âge – Renaissance (L1 S2) Sébastien Biay Licence de Musicologie 1re année – Cours de Domaine musicologique appliqué (UE 5) Arts : Moyen Âge et Renaissance Sébastien Biay 1re partie : le premier Moyen Âge 1. Préambule : l’art et la manière Chercher à comprendre un objet historique, qu’il soit de nature matérielle (une image, un instrument, etc.) ou immatérielle (un concept, un évènement, etc.), invite à considérer dans quels termes cet objet a été nommé, désigné, décrit dans la société ou la culture à laquelle il a appartenu. La transparence du mot latin ars avec le mot art en français moderne ne doit pas induire en erreur. L’art est venu à désigner, aux termes de multiples transformations échelonnées sur plusieurs siècles, le produit d’un travail esthétique associé à des techniques choisies (peinture, sculpture, cinématographie, vidéographie, infographie, musique, théâtre, performance, installation, etc.) et consacré par des institutions (musée, salle de projection, scène de théâtre, salle de concert) où il s’exprime selon différentes temporalités (saison, festival, exposition temporaire ou permanente). Ainsi l’art se confond-il souvent dans son acception la plus courante avec le concept de Beaux-Arts, dont l’émergence se situe au XVIIe siècle avec l’institution des académies et non 4/58 Licence de Musicologie 1re année – Cours de Domaine musicologique appliqué (UE 5) pas à la Renaissance avec l’apparition du concept d’artiste1. Si les « artistes » de la Renaissance furent les modèles vénérés des académiciens des Beaux-Arts, cette filiation n’en demeure pas moins le fruit d’un regard rétrospectif — celui d’une conscience moderne fondée sur un héritage glorieux. Or ce passé glorieux, qu’on le veuille ou non, a pris place dans une société que le regard démystifiant de l’historien ne peut désigner autrement qu’ainsi : la société médiévale. Ars — c’est en latin qu’il faut le lire, puisque c’est la langue dans laquelle la société médiévale conceptualisait —, ne désignait pas alors une production esthétique qui aurait conféré un supplément d’âme à celui qui aurait exposé ses créations dans une galerie bien située. Ars, selon Gaffiot, c’est le savoir-faire — il faut penser à « l’art et la manière » si l’on recherche un équivalent de cette acception en français moderne. Dans la culture gréco- romaine, qui a dominé le bassin méditerranéen bien au-delà de la prise de Rome en 476, le mot grec dont le sens serait le plus proche de celui d’ars en latin serait technè. La dimension technique est bien plus fondamentale dans l’histoire du concept d’art que la dimension esthétique. Mais si « art » doit s’entendre au sens de technique — un rapport à la contingence du monde, par opposition aux lois théoriques et universelles que la science a pour tâche d’énoncer —, cela ne signifie pas qu’il se rapporte uniquement au travail manuel. Dans la culture lettrée antique, qui se fondit sans rupture véritable dans la culture lettrée médiévale, l’art désignait aussi bien le travail de la main que le travail de l’esprit. C’est par la distinction entre arts mécaniques et arts libéraux que s’opérait la coupure entre techniques de la main et techniques de l’esprit. Les arts libéraux étaient les disciplines qui, réunies, constituaient la philosophie — la connaissance du monde. Les Noces de Philologie et de Mercure, poème écrit par Martianus Capella au Ve siècle de notre ère, fixèrent le septénaire des arts libéraux pour les siècles à venir : la grammaire, la rhétorique, la dialectique, l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie 2 . L’œuvre de Cassiodore (v. 485-v. 580) constitua un autre fondement de la théorie philosophique pour les auteurs médiévaux3. Si la musique appartenait aux arts libéraux, ça n’était pas le cas des arts visuels (peinture, sculpture, architecture). Se pencher sur les rapports entre la musique et les arts visuels au Moyen Âge et à la Renaissance implique par conséquent de jeter un pont entre deux rives : celle des arts mécaniques dont le rôle était de transformer la matière, et celle des arts libéraux, dont le rôle était de guider l’esprit sur le chemin de la sagesse. Ainsi revenait-il aux fabricants d’images de mettre leur art — leur talent — au service de la connaissance du monde et de la connaissance de Dieu. 1 Voir le paragraphe de Daniel Arasse sur « La naissance de l’« artiste » », dans L’Art italien : du IVe siècle à la Renaissance, dir. Philippe Morel, Paris, Citadelles & Mazenod, 1997 (L’Art et les grandes civilisations), p. 283 et suivantes. 2 MARTIANUS CAPELLA, De nuptiis Philologiae et Mercurii, éd. James Willis, Martianus Capella, Leipzig, B.G. Teubner, 1983 (Bibliotheca scriptorum graecorum et romanorum Teubneriana. Auctores romani). Une traduction française a paru aux Belles Lettres depuis 2003 (Collections des universités de France. Série latine) ; 4 livres ont été traduits, la Musique ne l’a pas encore été. 3 Edgar de BRUYNE, Études d’esthétique médiévale, t. 1 : Les fondateurs, la civilisation carolingienne, l’époque romane [1re éd. Bruges, De Tempel, 1946], Paris, Albin Michel, 1998 (Bibliothèque de l’évolution de l’humanité, 29), p. 35 et suivantes. 5/58 Arts Moyen Âge – Renaissance (L1 S2) Sébastien Biay Licence de Musicologie 1re année – Cours de Domaine musicologique appliqué (UE 5) 2. Le haut Moyen Âge Quand le Moyen Âge a-t-il commencé ? Plusieurs dates pourraient faire office uploads/Histoire/ ead-dma-l1-s2-cr-s-b-15-vfv.pdf
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- Publié le Nov 02, 2021
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