Décor et architecture (XVIe-XVIIIe siècle) Matthieu Lett, Carl Magnusson et Léo
Décor et architecture (XVIe-XVIIIe siècle) Matthieu Lett, Carl Magnusson et Léonie Marquaille (dir.) Entre union et séparation des arts Dans les arts visuels de la période moderne, décor et architecture ne sont pas appréhendés séparément mais se complètent, voire se recoupent. L’ambition de ce recueil consiste, par des études inédites, à interroger les liens qu’entretiennent ces deux champs dans l’Europe des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. La perspective adoptée est large : les contributions abor- dent tant les productions princières que privées ou ecclésiastiques, dans de nombreuses zones géographiques. La variété des approches métho- dologiques et l’abondance des sources historiques permettent de mieux cerner les rapports entre théories et pratiques, hors de tout système prédéfini, et d’explorer les prérogatives des nombreux acteurs impliqués dans l’élaboration et la conduite d’un chantier. Matthieu Lett est maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’université de Bourgogne et membre du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche « Sociétés, Sensibilités, Soin ». Carl Magnusson est docteur en histoire de l’art, spécialisé dans les dis- cours sur la décoration au sein de la littérature artistique française de la période moderne. Docteure en histoire de l’art de la période moderne, Léonie Marquaille est spécialiste de l’art hollandais du XVIIe siècle ainsi que des rapports entre art et confession. Elle s’intéresse également au grand décor et aux rela- tions entre les arts. Décor et architecture (XVIe-XVIIIe siècle) Matthieu Lett, Carl Magnusson et Léonie Marquaille (dir.) PETER LANG www.peterlang.com Décor et architecture (ĝěĎe-ĝěĎĎĎe siècle) Matthieu Lett / Carl Magnusson / Léonie Marquaille (dir.) Décor et architecture (ĝěĎe-ĝěĎĎĎe siècle) ±᩿ PETER LANG Bern • Berlin • Bruxelles • New York • Oxford • Warszawa • Wien Information bibliographique de la Deutsche Nationalbibliothek ±± ᩿ la Deutsche Nationalbibliographie; les données bibliographiques détaillées peuvent être consultées sur Internet à l’adresse http://dnb.d-nb.de. Ouvrage publié avec le soutien de la Fondation pour l‘Université de Lausanne et la Société académique vaudoise ISBN 978-3-0343-3903-2 (Print) E-ISBN 978-3-0343-4069-4 (E-PDF) Ǧ ͻͺǦ͵ǦͲ͵Ͷ͵ǦͶͲͲǦͲ᩿ȋȌ Ǧ ͻͺǦ͵ǦͲ͵Ͷ͵ǦͶͲͳǦ᩿ȋ Ȍ ͳͲǤ͵ʹȀͳͻͷʹ ̹ǡ ϐǡ᩿ʹͲʹͲ Wabernstrasse 40, CH-3007 Bern, Switzerland bern@peterlang.com, www.peterlang.com Tous droits réservés. Cette publication a fait l‘objet d‘une évaluation par les pairs. ǯ±± ± ᩿᩿ ǯǤ᩿ ±ǯǡ ᩿ la maison d’édition, est interdite et passible de peines. Ceci vaut en particulier pour des reproductions, ǡ ϐǡǯ dans des systèmes électroniques. Sommaire Matthieu Lett, Carl Magnusson et Léonie Marquaille Avant-propos .................................................................................................................................... 7 Carl Magnusson Vicissitudes des rapports entre décor et architecture : théorie, épistémologie, historiographie .......... 13 1. Embellissements Federica Vermot L’architecture comme décor : à propos de l’intervention présumée de Giacomo della Porta à San Bernardo alle Terme à Rome ............................................................................................................. 29 Caroline Heering De la sculpture à la vêture : pour une compréhension élargie de l’ornement de l’architecture au cours de la première modernité (Pays-Bas, xviie siècle) ..................................................................... 41 Alexandra Michaud et Léonore Losserand Les embellissements du chœur de Saint-Germain l’Auxerrois (1755–1767) et leurs prémices : entre architecture et sculpture .......................................................................................... 55 2. De l’architecte aux hommes de métier Étienne Faisant « The ordenanse therof came from us » : la part d’un sculpteur français dans le dessin des façades de Longleat House ................................................................................................................ 71 Léonie Marquaille Entre rivalités et émulation : architectes et peintres sur le chantier de la Huis ten Bosch à La Haye 83 Anne le Pas de Sécheval Les monuments de cœur de l’église Saint-Louis-des-Jésuites à Paris et les compétences concurrentes des architectes et des sculpteurs dans le décor d’église au xviie siècle .......................... 95 Matthieu Lett Talents et rapports d’autorité : la question de la répartition de l’invention et des compétences sur le chantier du nouveau palais royal de Madrid (1737–ca. 1765) .................................................. 105 Herman den Otter The role of the joiner in eighteenth-century Paris: changing prerogatives ......................................... 115 Alexia Lebeurre « Tout est de son ressort » : Charles De Wailly et la décoration intérieure ........................................ 129 Paolo Cornaglia « A norma del disegno stato rimesso » : Leonardo Marini, Giuseppe Battista Piacenza et Carlo Randoni, maîtres du décor intérieur néo-classique à la cour de Turin (1775–1821) .......................... 143 3. Économie et politique du décor Marianne Cojannot-Le Blanc Architecture, décor et politique : le cabinet des bains d’Anne d’Autriche au Louvre à la lumière de documents inédits ......................................................................................................................... 159 Sébastien Bontemps Invention, fonction(s) et exécution du décor architectural : Paul-Ambroise Slodtz et l’embellissement du chœur de l’église Saint-Merry à Paris ................................................................. 171 Tomas Macsotay The rise and fall of the décor economy in ecclesiastical interiors in Murcia, Aragón and Catalonia .... 185 Index des noms de personnes ............................................................................................................ 199 Index des noms de lieux .................................................................................................................... 203 Matthieu Lett, Carl Magnusson et Léonie Marquaille Avant-propos L’architecture est un art qui ne peut paroître avec l’éclat et avec la dignité qui lui convient si elle n’est accompagnée de la plupart des autres arts ; des uns pour en prendre conseil, et des autres pour les conduire. […] Elle prescrit à la sculpture les endroits de l’édifice où elle doit placer ses statues et ses bas-reliefs. Elle assigne de même à la peinture les lieux qu’elle doit orner de ses tableaux et leur donne à toutes deux le module et la grandeur de ce qu’elles ont à représenter. Elle se sert encore de leurs règles pour ses desseins, et ses modelles. Ainsi, l’ar- chitecture n’est pas tant un seul art qu’une espèce d’encyclopédie de la plupart des arts. Formulées par Charles Perrault, ces phrases expri- ment la richesse des liens tissés entre décor et architecture à l’époque moderne. Le texte figure dans l’explication d’une allégorie peinte entre 1686 et 1690 par Bon Boullogne (1649–1717), au plafond du cabinet des Beaux-Arts de la demeure de l’homme de lettres au faubourg Saint-Jacques, place de l’Estrapade à Paris (fig. 1).1 Le point de vue de Perrault se nourrit de l’idée déjà ancienne de l’unité des arts du dessin et n’est certes pas neutre puisque son frère Claude était réputé dans le domaine de l’architecture. Ce dernier, auteur d’une traduction en français du traité de Vitruve, a joué un rôle fondamental dans la conception de la façade orientale du Louvre, avec sa célèbre colon- nade, et dans celle de l’arc de triomphe du faubourg Saint-Antoine, jamais réalisé. Ces architectures sont représentées à l’arrière-plan de la compo- sition de Bon Boullogne dans le compartiment consacré à l’Architecture du même cabinet (fig. 2). Il convient aussi de rappeler que Charles Perrault était membre de la Petite Académie chargée par Colbert d’élaborer, dès le milieu des années 1660, l’iconographie des décors des maisons royales. Ainsi, sa position l’avait-elle amené à s’intéresser autant à l’architecture qu’au décor, non seulement en théorie, mais aussi en pratique.2 À la lueur du texte de Perrault, il nous paraît opportun, dans ce volume, d’aborder la production artistique de la période moderne en interrogeant les champs du décor et de l’architecture dans leur complémentarité, et non séparément, comme cela se fait souvent. Cette séparation est due en grande partie à l’histoire et à la structure institutionnelle de notre discipline. En efet, l’on distingue à l’uni- versité les chaires spécialisées en histoire de l’ar- chitecture de celles portant sur l’histoire de l’art au sens large. Or, la notion de décor recouvre un champ particulièrement vaste (Carl Magnusson), susceptible de fédérer les centres d’intérêt tant des historiens de l’architecture que des historiens de l’art, que ces derniers soient spécialistes de l’or- nement, de la sculpture, de la peinture ou encore des arts décoratifs. Nous avons ainsi valorisé le point d’ancrage retenu dans ce recueil en intitulant celui-ci Décor et architecture plutôt qu’Architec- ture et décor. Notre projet vise à enrichir la compréhension des liens entre décor et architecture par des études inédites. Le champ embrassé est vaste : les textes abordent autant les productions princières que les productions privées ou ecclésiastiques, dans de nombreuses zones géographiques, notamment l’An- gleterre (Étienne Faisant), l’Espagne (Matthieu Lett, Tomas Macsotay), la France (Sébastien Bontemps, Marianne Cojannot-Le Blanc, Hermann Den Otter, Alexia Lebeurre, Anne Le Pas de Sécheval, Léonore Losserand et Alexandra Michaud), l’Italie (Paolo Cornaglia, Federica Vermot) et les Provinces-Unies (Caroline Heering, Léonie Marquaille), couvrant 1 Charles Perrault, Le cabinet des beaux-arts, ou Recueil d’estampes gravées d’après les tableaux d’un plafond où les beaux-arts sont représentés, avec l’explication de ces mêmes tableaux, Paris, G. Ede- linck, 1690, n. p. Sur ce décor et le recueil, voir Marie-Pauline Martin, « Le Cabinet des Beaux-arts de Charles Perrault : le monument d’un moderne », Revue de l’art, n° 190, 2015, 9–18. 2 Sur cette question, voir Marianne Cojannot-Le Blanc, « Les artistes privés de l’invention ? Réflexions sur les « desseins » de Charles et Claude Perrault pour les Bâtiments du roi dans les années 1660 », Dix-septième siècle, n° 264, 2014–3, 467–479. Matthieu Lett et al. 8 le xvie, le xviie et le xviiie siècle. L’abondance des sources historiques exploitées, surtout celles du xviiie siècle, a révélé la complexité des rapports unissant le décor et l’architecture. La variété des approches a également permis de repenser, hors de tout système prédéfini, les rapports entre théories et pratiques, à de nombreux niveaux. Même s’il était subordonné uploads/Histoire/ decor-et-architecture-xvie-xviiie-siecle.pdf
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- Publié le Dec 08, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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