Histoire Antiquité Papyrus égyptien. Le « papier » définit tout ce qui est cons
Histoire Antiquité Papyrus égyptien. Le « papier » définit tout ce qui est constitué de fibres de cellulose en majorité, donc d’origine végétale, mises en suspension dans de l’eau puis égouttées sur une surface plane. Quel que soit le procédé employé, que ce soit propre ou sale, fin ou grossier, qu’il n’y ait que de la cellulose ou d’autres matières ajoutées (laine, soie notamment), c’est la mise en suspension dans l’eau des fibres et leur égouttage qui permettent de constituer le papier. On utilise souvent l’image de la guêpe qui confectionne son nid en régurgitant de la cellulose malaxée, même si rien n'indique que l’idée de fabriquer du papier provienne de cet exemple. Avant l’apparition du papier, les écrits étaient conservés sur des parchemins ou du papyrus et sur toutes sortes de surfaces (écorces, lamelles de bambou, tablettes d'argile, feuilles d’arbres, tablettes de cire, planchettes plus ou moins fines, soie, os et écailles, pierres ). Les tapas (feutre végétal fait du liber de certaines écorces battues et assemblées1) dont l’utilisation est connue à travers les représentations sur des parois rocheuses et dans des grottes dans le monde entier, utilisés sous forme de vêtements, de parures, peuvent être considérés comme les tout premiers ancêtres du papier. Il en est de même du papier d'amate des Aztèques obtenu par battage du liber de ficus employé à l'écriture des codex précolombiens. Fabrication de papier en Chine (animation). En Chine, les premiers témoignages de l'écriture chinoise sont gravés sur des os oraculaires2 d'époque Shang et sur des moules servant à couler des objets en bronze. Les premières calligraphies au pinceau semblent avoir été écrites, sur des fiches, à l'intérieur des sections verticales de bambous fendus ou des tablettes de bois mince3, tenues par des cordes et assemblées en rouleaux dès le ive siècle avant notre ère. Les stèles gravées devaient en conserver et exposer publiquement la trace. Ainsi dès le premier empereur, Qin Shi Huang (-259 à - 210), des stèles publiques furent installées dans chaque province, afin de dire ce qui était désormais la loi et les châtiments infligés aux contrevenants. La tombe no 3 de Mawangdui a livré le plus ancien traité d'astronomie ainsi qu'une carte, tracés à l'encre sur soie. Par ailleurs on conserve à l'Institut Archéologique du Gansu une correspondance privée, la plus ancienne conservée à ce jour (32-7 avant notre ère), à l'encre sur soie, en très bon état de conservation4. Les premiers vestiges d'un papier grossier, découverts sur l'ancien limes des Han, remontent en Chine au iie siècle avant notre ère, et on dispose d'exemples de textes sur papier datant du iie siècle5. Trouvé en 2006 à Dunhuang (province du Gansu), le papier porteur d’un message le plus ancien connu à ce jour est daté de 8 av. J.-C., sous la dynastie des Han Occidentaux (-206 — 25)6. Il s’agit d’un fragment de lettre dont le papier est fait à partir de fibres de lin, sur laquelle une vingtaine de sinogrammes anciens ont été déchiffrés6.[source insuffisante] La composition du papier en Chine ne comporte pas de riz mais consiste pour l'essentiel de fibres de lin, d'une certaine proportion de fibres de bambous et d'autres composants qui permettent de varier les papiers à l'infini, en couleur éventuellement. Sous les Han Orientaux, les stèles qui portent les textes des ouvrages « classiques », mis au programme des examens, pouvaient être estampés sur papier afin d'être étudiés. Les stèles pouvant porter aussi des figures, ou pouvait obtenir un bon estampage au moyen d'un papier humide qui venait se mouler sur les creux ; puis après séchage, encrage on pouvait effectuer sa reproduction sur papier par l'emploi d'un frotton7. Ce qui permit de diffuser images et textes depuis les Han jusqu'aux débuts de la xylographie. D’après une tradition chinoise, ce serait Cai Lun, « ministre de l’agriculture » qui, en 105, sous les Han Orientaux, aurait codifié pour la première fois l’art de fabriquer du papier et en aurait amélioré la technique afin de le produire en masse. Il devint dès lors le support ordinaire de l'écriture. La xylographie apparaît en Chine dans le courant du viiie siècle8 et se développe rapidement dans un contexte populaire de diffusion du bouddhisme et d'usages populaires (sciences occultes, almanachs, lexiques et brèves encyclopédies populaires, manuels d'instruction élémentaires, recueils de modèles de compositions pour les concours officiels, ouvrages historiques…). Rapidement, les milieux dirigeants et les lettrés s'en servent : les Neuf Classiques sont imprimés à Kaifeng sur ordre impérial en 932 et 952. Du VIIIe siècle au Moyen Âge Le secret de la fabrication de papiers de qualité est resté chinois et japonais jusqu’au viiie siècle. Lors de la bataille de Talas en 751 (dans l'actuel Kirghizistan), les Arabes, victorieux, firent prisonniers de nombreux Chinois et récupérèrent ainsi le secret9. Ils comprirent rapidement l’intérêt de ce nouveau support tant dans la sphère religieuse que dans celle des sciences et techniques. Samarcande devint le tout premier centre de production du monde musulman. Par ailleurs la fabrication fut améliorée en incorporant à sa préparation des chiffons. La révolution du papier catalysa ainsi l'« âge d'or islamique ». Le papier se diffuse avec l'expansion de l'islam. On le retrouve à Bagdad en 793, au Caire en 900. Il arrive en Al-Andalus (sud de l'Espagne actuelle) à Xàtiva (San Felipe, Espagne) en 105610, puis se propage en Occident : en Sicile en 1102, à Fabriano (Italie) en 1276 mais sous une forme complètement différente, et dans le sud de la France au milieu du xiiie siècle (aux archives de Marseille, est conservé le registre de minutes du notaire Giraud Amalric, qui date de 1248 et est écrit sur support papier). Il n'arrive dans le nord de la France qu'au milieu du xive siècle vers Troyes. Si la première fabrique de papier en Europe est située à Xàtiva près de Valence (Espagne), vers environ 115011, c'est à partir de Fabriano que la fabrication du papier va se diffuser en Italie, à Voltri, Padoue, Trévise, Gênes, et en Europe. À partir du filigrane de l'aigle nimbé, Charles-Moïse Briquet a montré qu'entre 1362 et 1386 ce papier se trouve en Italie mais aussi en Espagne, en France, en Suisse, en Hollande et en Belgique. Le journal d'un papetier de Fabriano de 1365, Lodovico di Ambrogio, permet de voir l'écoulement de sa production en Italie à Fano, à Pérouse et Venise, mais à Aigues-Mortes et Montpellier. On voit que le 23 novembre 1365 il a expédié à Montpellier 1 333 kg de papier. Pendant trois années, il a expédié par Talamone 240 balles de papiers, soit 14 175 kg12. Le papier a d'abord été considéré comme un ersatz fragile et a été utilisé pour rédiger les minutes d'un acte. En 1145, Roger II de Sicile a ordonné que tous les diplômes rédigés sur papier soient retranscris sur parchemins. Frédéric II de Hohenstaufen a interdit d'utiliser le papier dans les actes publics. Mais rapidement cette opposition n'a pas empêché la diffusion du papier pour la rédaction des actes à partir du sud de la France : en 1248, il est utilisé dans les registres notariaux de Marseille, et dans les registres des enquêteurs du Languedoc et d'Alphonse de Poitiers, en 1273-1274 dans les registres des enquêteurs royaux dans le Toulousain. Le papier est d'un usage courant en Suisse à la fin du xiiie siècle et au début du xive siècle. Un registre de la chancellerie royale daté de 1340 se trouve dans le Trésor des Chartes de Paris. Le papier est introduit aux Pays-Bas et en Allemagne du Nord. En 1415, Jean de Gerson déconseille encore de copier les textes sur du papier13, mais déjà l'emploi du papier était devenu général. Rapidement, l'importation de papier d'Italie va être remplacé par une fabrication locale. Les marchands italiens, pour répondre à la croissance de la demande, font venir des techniciens pour former du personnel local. Dès le xive siècle des moulins à papier sont installés dans la région de Troyes, autour de Paris et dans le Comtat Venaissin. Le premier est installé vers 1348 à Torvoy-lez-Troyes (Champagne), une autre vers 1350 à Ambert (Auvergne)14. Au milieu du xve siècle, la production française suffit pour satisfaire sa consommation et les moulins en Champagne commencent à exporter leur fabrication. La diffusion du papier a été possible grâce à deux modifications : la transformation des moulins permettant de passer du mouvement circulaire au mouvement alternatif en adaptant des « lèves » aux moulins. Cette modification faite pour la première fois sur les moulins de Fabriano a permis de remplacer les meules utilisés par les Arabes pour broyer et triturer la chiffe par des maillets qui ont amélioré la qualité du papier en diminuant son prix ; l'extension de la culture du chanvre et du lin et la diffusion de l'usage de la toile en remplacement de la laine pour le linge de corps permettant d'avoir du vieux chiffon, la chiffe15, plus abondant et moins cher. Les fabricants de papier de Fabriano ont cherché à améliorer leur fabrication, en remplaçant les uploads/Histoire/ exercice-2.pdf
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- Publié le Jul 13, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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