Introduction  Conflit : Antagonisme entre individus ayant des points de vue ou

Introduction  Conflit : Antagonisme entre individus ayant des points de vue ou des intérêts divergents  Action collective : mobilisation, mise en œuvre de moyens par des groupes ou des individus dans un objectif commun de défense de leurs intérêts ou d’un idéal  Un mouvement social désigne toute action collective visant à changer les comportements et/ou les institutions en un sens favorable à un groupe actif et organisé. On parlera donc de mouvements sociaux pour qualifier toute action collective revendicative visant à transformer l'ordre social existant. Le mouvement social ne se limite pas au monde du travail, surtout à notre époque.  Conflit social : antagonisme entre des groupes sociaux aux intérêts matériels ou symboliques divergents qui veulent modifier le rapport de force en leur faveur. I. La conflictualité sociale, pathologie ou facteur d’intégration ? A. Le conflit ,vu comme une pathologie sociale 1. Le conflit social vu comme le résultat d’un défaut d’intégration  Dans cette conception, le conflit social résulte d’un défaut d’intégration sociale (cf Fiche 1 – Quelle actualité pour l’analyse de la solidarité de Durkheim ? 2.1 - Quels liens sociaux dans les sociétés où s'affirme le primat de l’individu ?)  Le conflit social est alors perçu comme : • évitable (si l’intégration sociale n’avait pas été défectueuse, il n’y aurait pas eu de conflit), • négatif (le conflit est l’expression d’un défaut d’intégration et peut en lui-même nuire à l’intégration sociale)  Des mesures doivent alors être prises pour renforcer l’intégration sociale et éviter la survenance future de nouveaux conflits). 2. et d’une situation d’anomie Le concept d’anomie n’est pas défini de la même manière par Durkheim et Merton a. L’analyse de l’anomie de Durkheim ( cf Fiche 1 – Quelle actualité pour l’analyse de la solidarité de Durkheim ? 2.1 - Quels liens sociaux dans les sociétés où s'affirme le primat de l’individu ?) II – Intégration, conflit, changement social Fiche 1 - La conflictualité sociale : pathologie ou facteur d’intégration ? Sociologie 2 - La conflictualité sociale: pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social Acquis de première : conflit Notions : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits  Durkheim, contrairement à Marx, ne considère pas que le développement et la multiplication des situations conflictuelles, débouchant sur une révolution économique soit souhaitable.  Durkheim considère que le conflit est, comme le crime, un phénomène normal dans la société.  Mais la multiplication des conflits traduit l’apparition d’une situation d’anomie conjoncturelle, c’est à dire d’une remise en cause provisoire des règles et des valeurs fondant et structurant une société qui évolue. Il lui paraît donc illusoire d’espérer une disparition du conflit et l’avènement d’une société consensuelle. En particulier, il ne croit pas que la croissance et le développement économique se produisant dans une économie de marché assureront la suppression du conflit.  Durkheim peut donc en conclure que l’absence de solidarité entre les individus ne résulte pas de l’imposition d’un trop grand nombre de règles mais au contraire d’une absence ou d’une insuffisance de réglementations qui peut déboucher sur un état d’anomie. Toute la difficulté est alors de forger des règles qui reposent sur le consensus social. Dès lors que ce n’est plus le cas, les règles peuvent faire plus de mal que de bien et même : « parfois ce sont ces règles même qui sont la cause du mal ». Durkheim prend en particulier l’exemple de l’opposition existant entre les classes sociales : l’organisation de la société en classes est réglementée, mais ce n’est pas consensuel ; les classes inférieures considérant qu’elles sont injustement maintenues en bas de la hiérarchie sociale, elles aspirent à s’élever mais pour y arriver, elles doivent remettre en cause le « rôle qui leur est dévolu par la coutume ou par la loi ». Ceci donne lieu à la lutte des classes qui selon Durkheim est une forme pathologique. b. L’analyse de l’anomie de Merton  Merton dans son analyse distingue deux éléments : • La société définit des objectifs légitimes qui sont hiérarchisés en fonction de la valeur que la société leur accorde, les individus cherchent donc à atteindre ces objectifs mais alors se pose le problème des moyens que l’on peut utiliser pour y arriver • Comme pour les objectifs Merton considère que la société définit des moyens légitimes pour atteindre les buts valorisés, moyens qui ne remettent pas en cause l’équilibre de la société.  Se pose alors le problème de la congruence entre les objectifs légitimes et les moyens légitimes dont disposent les individus : • soit les individus peuvent atteindre par des moyens légitimes les buts valorisés par la société et l’équilibre eors maintenu • soit la société n’est pas capable d’assurer la congruence entre moyens et objectifs légitimes, alors les individus qui peuvent atteindre les objectifs légitimes par les moyens légitimes vont adopter un comportement qui les conduits à utiliser les moyens les plus efficaces pour atteindre leurs buts même si cela doit se faire en dehors du cadre défini par la société . La société devient alors instable et présente des phénomènes d’anomie : tous les groupes partagent les mêmes objectifs, m’ais n’utilisent pas les mêmes moyens pour les atteindre, ce qui peut générer de l’anomie.(attention la définition de l’anomie au sens de Merton est différente de celle de Durkheim).  Merton va alors être conduit à différencier 5 types d’adaptation des individus : • le conformisme : la majorité des individus accepte les buts et les moyens légitimes, l’équilibre de la société et sa continuité peuvent être maintenus, cela correspond au cas que l’on rencontre le plus fréquemment. • L’innovation : ceci correspond au comportement déviant selon Merton : - la société incitant les individus à valoriser plus les objectifs légitimes (la réussite sociale par exemple) que les moyens légitimes pour les atteindre l’individu va utiliser les moyens qui lui semblent les plus efficaces, seul le résultat final étant pris en compte. - Ce comportement selon Merton est caractéristique de la société américaine qui valorise tellement la réussite sociale qu’elle conduit les individus à contourner les normes qu’elle a pourtant définies. • Le ritualisme : dans ce cas l’individu respecte les moyens légitimes fixés pour atteindre les objectifs légitimes. Mais l’individu sait très bien qu’il n’est pas forcément capable de réussir, de s’élever dans la société, il va donc réduire ses aspirations pour ne pas avoir à se remettre en cause en cas d’échec. • L’évasion. : les individus qui adoptent ce comportement sont dans la société, mais sont des étrangers pour les membres de la société qui ne comprennent pas leurs motivations car ils rejettent aussi bien les objectifs que les moyens légitimes. Cette attitude interpelle pourtant les membres de la société qui se rendent compte que ce comportement trouve son origine dans la société, qu’il traduit souvent un malaise social. • La rébellion : ces individus comme les précédents rejettent les moyens comme les objectifs, mais ils n’adoptent pas une attitude passive de fuite, au contraire ils cherchent à transformer la société à définir de nouveaux objectifs auxquels correspondront de nouveaux moyens légitimes qui seront moins arbitraires , plus conformes à la justice. 3. Les émeutes urbaines de 2005 un signe de l’affaiblissement du lien social ? Les émeutes dans les banlieues, en 2005, ont pu être interprétées comme le résultat d’une anomie :  au sens de Merton : les jeunes de banlieues désirent avoir le même mode de vie que les autres citadins mais les moyens économiques, culturels et sociaux leur font défaut)  au sens de Durkheim : les jeunes de banlieues ont été insuffisamment socialisés par leur famille ou par l’école B. Le conflit, facteur de cohésion sociale 1. Les limites des analyses du conflit, vu comme une pathologie sociale a. Rappel : Les limites de l’analyse durkheimienne  Selon P.Besnard, Durkheim est particulièrement optimiste quand il considère que ces formes pathologiques vont disparaître, car ses arguments sont peu développés : • Ces problèmes sont selon lui rares et dus à des circonstances exceptionnelles qu’il ne précise pas • Ces problèmes sont transitoires car ils proviennent du passage des sociétés traditionnelles aux sociétés modernes. Ces crises de transition devraient donc disparaître de manière automatique  Cet optimisme s’explique car Durkheim fait une analogie entre « normal » : ce qui est la majorité et « idéal » : ce qui va finir par arriver. Selon lui : • l’égalité des chances est un phénomène extrêmement rare • mais c’est un phénomène normal car : o les inégalités tendant à disparaître o la réduction des inégalités des chances est positive pour le bon fonctionnement de la solidarité organique b. Les limites des théories structuro-fonctionnalistes  Les analyses qui considèrent le conflit comme pathologique ont une conception idéale de la société : des sociétés qui n’évoluent pas et qui développent un consensus autour des valeurs  Or ces sociétés ne correspondent pas aux sociétés actuelles d’après Dahrendorf. Dahrendorf considère que la caractéristique des sociétés modernes est d’être basée sur des uploads/Histoire/ fiche-1-comment-analyser-les-conflits-socaiux.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mar 17, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.1463MB