1 d pour une altertlative ptogressiste michel Clouseard LB TEMPS DI!S CERISES M
1 d pour une altertlative ptogressiste michel Clouseard LB TEMPS DI!S CERISES MICHEL CLOUSCARD LES METAMORPHOSES DE LA LUTTE DES CLASSES Pour une alternative progressiste Le Temps des Cerises DU MÊME AUTEUR L’Être et le Code, Éditions Mouton, Paris-La Haye 1972, 630 p. Néo-Fascisme et idéologie du désir, Denoël. Collection « Médiations », Paris 1973, 140 p. Le Frivole et le sérieux, Albin Michel, Paris 1978, 190 p. Le Capitalisme de la séduction. Éditions sociales, Paris 1981, 248 p. La Bête Sauvage, Éditions Social« , Paris 1983, 242 p. De la Modernité : Rousseau ou Sartre, Éditions sociales, Paris 1985, 281 p. Les Dégâts de la pratique libérale, Nouvelles Éditions du Pavillon, Paris 1987, 141 p. Traité de l’amour-fou Scandéditions ― Éditions sociales, Paris 1993, 257 p. © Copyright LE TEMPS Des CERISES, 1996. INTRODUCTION I La pensée unique autorise, certes, d’écrire sur Marx mais dans la mesure où le marxisme est écarté, elle peut même permettre de traiter du marxisme si la lutte des classes est éludée, et elle peut même recommander d’évoquer celle-ci, mais pour constater sa disparition. Passer outre à cet implicite système d’interdits et c’est le ridicule ! Celui qui tue : être naïf, demeuré, ringard au point de « croire » encore à la lutte des classes ! La célèbre formule de Galilée sera la réponse à ce nouveau et très savant terrorisme culturel : « Et pourtant, elle tourne ! ». Nous voulons montrer que, loin d’être abolie, cette lutte des classes : 1°) S’est généralisée ; 2°) S’est métamorphosée, ses formes nouvelles (notamment culturelles) étant encore en pleine évolution, ce qui peut empêcher de les reconnaître ; 3°) Met en scène, pour la première fois dans l’histoire, les enjeux philosophiques les plus décisifs. C’est l’énorme paradoxe, culturel, politique, spirituel, de notre époque : la lutte des classes ne peut plus être reconnue par les « chercheurs », les « spécialistes » à cause justement de sa généralisation, de sa métamorphose, de l’importance capitale de ses enjeux. Le phénomène est tellement énorme qu’il passe inaperçu, insaisissable, comme la fameuse lettre d’E. Poë Cette actualisation sera reconstituée selon les modalités du développement historique. Il ne s’agir plus de se référer au vieux modèle des classes sociales constituées, ontologisées, mais d’établir leur engendrement historique. C’est celui-ci qui déterminera les trois essentielles caractéristiques de la nouvelle lutte des classes. Ce développement sera celui de la société française de la Libération à nos jours. II Cette actualisation de la lutte des classes sera présentée sous forme de Thèses. Celles-ci ne font que reprendre ― en un ordre différent ― ce qui a été consacré à cette recherche à travers les huit livres précédents. Il fallait, tout d’abord, un travail d’investigation, d’analyse pour acquérir les matériaux de la connaissance. On peut ensuite reconsidérer ces acquisitions d’une manière synthétique, les situer en un ensemble homogène. On passe ainsi à un nouvel ordre de la connaissance, à une logique. Il s’agit-là d’une démarche à la fois banale et relativement novatrice. Un chercheur, à un moment avancé de son travail {1}, peut vouloir proposer une « Somme », c’est-à-dire un « ouvrage qui traite en abrégé », selon le dictionnaire, les acquisitions de son investigation. Simple compte-rendu. Mais ce qui importe le plus, ce qui est ici le plus déterminant, c’est la logique de l’ensemble. Les matériaux acquis vont se disposer et prendre date selon le mouvement dialectique et historique de cet ensemble (qui n’est autre, rappelons-le, que celui du développement de la société française, de la Libération à nos jours). Ils vont constituer la chaîne des causes et des effets selon un commencement, une durée, un achèvement (provisoire). Il y aura 109 « abrégés », nécessairement elliptiques. C’est la loi du genre (Pour plus ample information, le lecteur peut se reporter aux ouvrages déjà cités). PREMIÈRE PARTIE L’IRRÉSISTIBLE ASCENDANCE DU LIBÉRALISME THÈSE : Le Libéralisme, en France, à partir de la Libération, s’est développé maximalement selon le développement contradictoire du profit : oppressif sur le producteur, permissif pour le consommateur. Toute une métamorphose de la société française lui a permis d’accéder à son hégémonie. THÈSE 1 Le principe constitutif de toute Société : la mise en relation de la Production et de la consommation. Cette relation est constitutive de toute civilisation, de toute société, de toute « formation sociale particulière ». On sait à quel point peuvent être diverses, et même contradictoires, les explications de la sociabilité, socialité, culture. Celle que nous proposons peut paraître assez, simple, mais, à notre connaissance, elle n’a guère été exploitée, développée « Nous autres, civilisations » ne savons pas, ne voulons pas savoir, que nous vivons de cette éternelle et prosaïque relation. Et pourtant, cette mise en relation dialectique et historique de la production et de la consommation, est bien, tout d’abord, la fondamentale détermination du socius. Mais elle est encore et surtout l’identification des enjeux et du jeu de l’éthique et du politique, le fondement de la philosophie politique. THÈSE 2 L’expression libérale De la relation universelle. - La société dite de consommation Actualisons le modèle universel et abstrait. La société libérale de l’après-guerre se caractérise par le passage progressif d’une société de la rareté ― et même des « restrictions » ― à une société dite d’abondance, la dite ― « société de consommation ». Il ne s’agit-là que d’une première mise en place, d’un repérage en référence à une catégorie consacrée, qui, évidemment, sera l’objet d’une critique radicale. Mais on peut déjà reconnaître la caractéristique générale de cette économie politique. La rareté est à la convergence de deux facteurs ; produits peu nombreux et consommation sélective (cherté). « La société de consommation », au contraire, est une production de série et une consommation de masse. Il s agit d’une métamorphose de l’économie capitaliste qui accomplit enfin le projet de société qui lui est consubstantiel. Nous pourrions même dire que la période antérieure doit être considérée comme un précapitalisme, dans la mesure où ce projet de société est encore empêché, pour de multiples raisons. Avec « les trente glorieuses », la dite « société de consommation » se met en place. L’appellation idéologique ne doit pas cacher la réelle mutation de l’économie de marché. Il s’agir d’une métamorphose, d’un développement quantitatif qui accède à un saut qualitatif. C’est tout un nouveau et immense marché, d’énormes et nouveaux profits. Mais c’est aussi un nouveau système productif, toute une nouvelle organisation du travail, pour répondre à la demande ou pour la susciter. THÈSE 3 Le libéralisme en sa perfection « chrématistique ». Le double développement du profit ― Pour Obtenir le profit maximal ― Devient le principe De la dualité production-consommation. Le capitalisme se fonde et se développe – et cela n’a pas été suffisamment exploité par les penseurs de l’économie politique… et de l’éthique – à partir de deux sources de profit (au sens large du terme, selon toutes les acceptions du mot). L’une est l’exploitation du producteur (sa détermination marxiste, classique, étant « l’extorsion de la plus-value »). L’autre est le profit (au sens étroit du terme, technique) sur le consommateur. Ce qui caractérise la « société de consommation », c’est le développement maximal du profit, (au sens large). Mais cela ne peut s’accomplir que par le dédoublement du profit, celui de la double exploitation, de l’ouvrier, du travailleur, du producteur et du marché. Et il faut que chacune de ces exploitations se fasse maximale. C’est la définition optimale du chrématistique ; « l’art de créer des richesses ». ― Aristote – est devenu une logique totalitaire. Celle de l’économique, poussée jusqu’à ses dernières limites. Aucune possibilité de profit n’échappe à son exploitation. Aussi, en toute rationalité, le développement social devient le développement économique. Alors, apparait une dualité constitutive de l’économie politique du libéralisme qui aura le pouvoir d’engendrer la dualité constitutive de la société. C’est que le procès de production et le procès de consommation s’organisent selon des modalités différentes, selon une autonomie relative. A l’origine, les cibles sont divergentes. Elles s’orientent même selon des activités opposées. Mais pour obtenir le profit maximal chaque processus doit de plus en plus se développer, se singulariser, se radicaliser. Ce qui n’apparaissait pas tant que la société de consommation ne s’était pas développée, tend alors à s’exaspérer et à apparaître comme dualité. THÈSE 4 La contradiction constitutive de La société libérale : oppressive sur Le producteur, permissive Pour le consommateur. Le procès de production et le procès de consommation s’organisent donc en dualité de la société libérale. Mais la maximalité du profit va occasionner une mutation essentielle, selon la relation dialectique de la quantité et de la qualité. Cette maximalité, à un certain niveau de son accroissement quantitatif, provoque un saut qualitatif. La dualité s’exaspère en radicale contradiction : oppressive sur le producteur, permissive pour le consommateur. Cette dernière énonciation est le théorème à démontrer (Il a été amené et mis en place par les trois Thèses qui précèdent). Il s’agit d’établir l’essence même du libéralisme, sa nature profonde, sa raison d’être. Elles résident en uploads/Histoire/ clouscard-michel-les-metamorphoses-de-la-lutte-des-classes.pdf