EPREUVE DE HGGSP - Terminale Faire la guerre, faire la paix : formes de conflit

EPREUVE DE HGGSP - Terminale Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution - Partie 1 !1 Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution Partie 1 L’étude de ce thème a un double objectif : comprendre les logiques des affrontements armés et étudier les modalités de construction de la paix. Introduction : formes de conflits et tentatives de paix dans le monde actuel - PANORAMA DES CONFLITS ARMÉS ACTUELS Il convient ici d’être clair sur la définition de conflit et sur celle de guerre. On pourrait définir la guerre comme un acte violent dont l’objectif est de contraindre l’adversaire d’exécuter notre volonté. C’est un instrument qui permet d’arriver à une finalité politique. Ainsi la guerre est une forme particulière de conflit, à la fois violente et institutionnalisée, inscrite et contenue dans le temps et dans l’espace. La notion de conflit est-elle plus malléable. Gaston Bouthoul, inventeur de la polémologie (analyse scientifique de la guerre), définit la guerre comme « un affrontement à grande échelle, organisé et sanglant, de groupes politiques (souverains dans le cas de guerres étatiques, internes dans le cas de guerres civiles) ». En géographie, on parle de conflit dès lors qu’il y a antagonisme entre deux ou plusieurs acteurs. La notion de conflit ne suppose pas nécessairement l’existence d’affrontements violents. Plus exactement, les affrontements seraient en fait le stade extrême du conflit. En France, la dernière décennie a été marquée par une série de conflits : mouvements « Nuit Debout », mouvement des « Gilets Jaunes », Notre-Dame- des-Landes… Ceux-ci ont parfois fait l’objet d’une réponse policière. En quoi les nouvelles formes de conflits impliquent-elles une résolution multilatérale ? Force est de constater que la majeure partie des conflits armés actuels se déroulent en Afrique et au proche et Moyen-Orient. Trois exemples illustrent cela : la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, qui comptabilisent les deux tiers des morts par conflits armés ces dernières années. Vient ensuite le Yemen, ou le nombre de blessés est important. Il est primordial de se tenir informé de l’évolution de ces conflits et de bien en comprendre les enjeux dans le cadre d’une éventuelle dissertation sur le sujet. À ce titre, le « Grand Atlas Autrement 2021 » sous la direction Franck Têtard peut constituer une bonne base de départ. EPREUVE DE HGGSP - Terminale Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution - Partie 1 !2 De plus, les foyers de conflits restent toujours très nombreux. On pourrait citer par exemple l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les conflits internes à la République Démocratique du Congo, ou bien la guerre civile du Tigré en Ethiopie. Enfin, plusieurs foyers de conflits sont alimentés par des puissances qui font ainsi la guerre hors de leurs frontières. Le cas de la guerre en Syrie, que l’on pourrait qualifier de conflit interne internationalisé, est ainsi symptomatique, avec la participation de la Russie, mais également de la Turquie. Cette guerre civile a opposé les forces de Bachar el-Assad à de nombreux groupes, agissant parfois en suivant leurs intérêts propres, avec la participation de puissances régionales ou internationales, comme l’Iran, la Russie ou les États-Unis. Ce conflit a été marqué également par l’irruption d’acteurs non-étatiques, à travers l’État islamique (Daech), mais également le PKK (forces armées kurdes, toujours dans l’attente d’une reconnaissance territoriale). De la même manière des conflits ponctuels peuvent éclater, lorsqu’un État comme le Mexique choisit par exemple de lutter contre les cartels de la drogue en utilisant l’armée, engendrant des dizaines de milliers de morts et multipliant dans certaines localités les combats de rue. Enfin, la lutte contre le terrorisme islamiste, incarné soit par Al-Qaida ou par l’État islamique maintient l’espace sahélien dans un état d’insécurité permanent et précipite l’intervention des grandes puissances comme la France au Mali en 2014 dans le cadre de l’opération SERVAL puis BARKHANE. - ESSAI D’UNE TYPOLOGIE : NATURE DES CONFLITS, ACTEURS ET MODES DE RÉSOLUTION Les conflits armés sont pris dans un jeu complexe d’échelles, du local au global en raison de l’intervention d’acteurs extérieurs. De plus, la révolution technologique contribue à mondialiser le champ de la guerre (guidage laser des missiles, drones téléguidés...) et même à l’étendre au cyberespace et à l’espace extra-atmosphérique (satellites). La multiplicité des acteurs qu’ils soient étatiques (gouvernement, armée, diplomates) ou non-étatiques (rebelles, guérilla, groupes djihadistes transnationaux, narcotrafiquants) répond à la diversité des modes de combat : massacres à l'arme légère des guerres civiles africaines avec des enfants-soldats, forces paramilitaires, sociétés militaires privées (mercenaires), armes de pointe plus ou moins conventionnelles (bombe atomique, armes chimiques ou bactériologiques, robots, missiles balistiques...). On note également une corrélation entre conflictualité et pauvreté, les populations jeunes et sans emploi trouvant souvent dans la guerre des moyens de subsistance et de construction identitaire. EPREUVE DE HGGSP - Terminale Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution - Partie 1 !3 Quatre types de facteurs favorisent le déclenchement d’un conflit armé : politiques (incompatibilité entre des systèmes politiques, rapports de pouvoir incompatibles entre acteurs, volonté de sécession ou d’autonomie), économiques (appropriation de ressources), socio-économiques (incompatibilité religieuse ou ethnique), territorial (incompatibilité de frontières, d’autonomie ou de prédominance régionale). Ces facteurs sont souvent enchevêtrés. Le terrorisme comme mode de lutte est ancien. Le terme de guérilla date de l’occupation napoléonienne en Espagne. Au XXe siècle Les actions terroristes se multiplient (ex. IRA en Irlande du Nord, ETA en Espagne…). Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis marquent une rupture importante dans l’histoire de la lutte contre le terrorisme. Le gouvernement des EU déclare alors la guerre au terrorisme international par l’intervention armée en Afghanistan contre le régime des Talibans en 2001, puis en Irak en 2003. Le mouvement des Printemps Arabes en 2011 est un vaste mouvement ayant pour but de renverser les dictateurs de la région, parti de Tunisie. Il provoqua la chute de régimes (Tunisie, Egypte, Libye, Yémen) et des réformes dans d’autres pays mais s’éteint assez vite avec « l’hiver islamiste » de 2014. En juin 2014 l’organisation terroriste Daech a même proclamé l’instauration d’un califat sur l’Irak et la Syrie. Depuis ce territoire a été reconquis par les troupes de la coalition internationale mais l’instabilité reste extrême entre les deux États de la région. À ce titre, l’opération Barkhane, bien que suscitant des questionnements sur sa légitimité montre la capacité de l’armée française et des armées qui lui sont alliées à lutter contre le terrorisme, dans le cadre d’un conflit asymétrique. I. La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux Si la guerre semble avoir toujours existé il faut attendre le Ve siècle avant notre ère pour qu’apparaissent les premiers écrits militaires et stratégiques. Ils concernent surtout l’art des sièges ou sont des récits historiques (Thucydide et La guerre du Péloponnèse) plus que de véritables réflexions sur la guerre ou la stratégie. C’est en Chine qu’il faut aller pour cela, avec L’art de la guerre de Sun Tzu. En Europe, c’est le progrès des armements, joint à l’esprit scientifique des Lumières, qui concourt à cette innovation : débattre de la stratégie, penser la guerre. Et ce sont les vaincus qui la repensent à l’image du prussien Clausewitz, qui considère Napoléon comme « le Dieu de la guerre » à partir duquel tout et tous doivent se définir. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la stratégie concerne le domaine militaire et le champ politique appartient à la diplomatie. À partir des guerres révolutionnaires, la dimension politique de la guerre s’affirme de plus en plus. EPREUVE DE HGGSP - Terminale Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution - Partie 1 !4 Pourquoi la guerre est-elle de plus en plus violente depuis la fin du XVIIIe siècle ? Comment se transforme la manière de penser et de faire la guerre ? Les analyses de Clausewitz sont-elles toujours pertinentes pour comprendre les guerres actuelles ? 1. La guerre « continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz) : de la guerre de Sept Ans aux guerres napoléoniennes Au Moyen Âge, la guerre est l’affaire de l’élite noble. Le christianisme tente de calmer et juguler les ardeurs guerrières de la noblesse par la Paix de Dieu et la Trêve de Dieu. Surtout, il interdit la guerre privée et il développe l’idée de guerre juste (menée par des Princes au nom de Dieu) et de guerre sainte (la Croisade, inspirée du Djihad musulman). On parle de jus in bello (droit dans la guerre) et de jus ad bellum (droit de la guerre) À partir de la Renaissance, les armées se professionnalisent. Elles obéissent directement au roi qui affirme ainsi sa supériorité sur sa noblesse et affiche sa puissance dans le concert des nations. La guerre d’Ancien Régime vise à conquérir des territoires et pas nécessairement à anéantir l’ennemi. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, c’est l’armée prussienne de Frédéric le Grand uploads/Histoire/ fiche-de-revision-hggsp-terminale-2021-faire-la-guerre-faire-la-paix-formes-de-conflits-et-modes-de-resolution-partie-1.pdf

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  • Publié le Aoû 12, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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