FICHE DE VISITE Palais du Tau à Reims © Jean-Luc Paillé / Centre des monuments

FICHE DE VISITE Palais du Tau à Reims © Jean-Luc Paillé / Centre des monuments nationaux INTRODUCTION À LA VISITE DU MONUMENT Situé au cœur du centre historique de la ville de Reims, le palais du Tau est un lieu de mémoire intimement lié à l’histoire de la cathédrale. Construit dans la partie sud du quartier cathédral, il est du ve au début du xxe siècle le palais de l’archevêque de Reims. Son apparence s’est modifiée au cours de l’Histoire. LA RÉSIDENCE DE L’ARCHEVÊQUE ET LE LIEU DU SACRE DES ROIS DE FRANCE La première fonction du palais archiépiscopal est celle de résidence de l’archevêque et de son administration. Le palais du Tau est aussi le siège du pouvoir temporel de l’archevêque qui est le principal seigneur de la ville de Reims et du pays rémois. À partir du xiiie siècle, il porte le titre de duc et premier pair de France faisant de lui un grand vassal de la Couronne de France. Les rois de France viennent se faire sacrer dans la cathédrale de Reims en mémoire du baptême de Clovis, premier roi chrétien des Francs à la fin du ve siècle. La légende raconte qu’une colombe apporta miraculeusement une fiole de saint chrême, la Sainte Ampoule, retrouvée et conservée dans l’abbaye rémoise Saint‑Remi depuis le ix e siècle. Ainsi, l’empereur Louis le Pieux, est le premier, en 816, à vouloir y recevoir la couronne du sacre. À partir d’Henri ier en 1027 jusqu’à Charles x en 1825, trente rois de France sont sacrés et couronnés à Reims : Louis ix en 1226, Charles vii accompagné de Jeanne d’Arc en 1429, Louis xiv en 1654, Louis xv en 1722, Louis xvi en 1775. Le palais du Tau devient palais royal lors du séjour du roi dans la ville. Il exerce auprès de son vassal, l’archevêque-duc de Reims, aussi son consécrateur, son droit de gîte. Le lever et l’habillage du roi avant la cérémonie ont lieu dans le palais du Tau puis le cortège se rend à la cathédrale pour revenir au palais pour le festin. L’ÉVOLUTION DE SON ARCHITECTURE MÉDIÉVALE AUX RECONSTRUCTIONS DU XXE SIÈCLE Implanté dès la fin du ive siècle sur une ancienne demeure gallo-romaine sur le flanc sud de la cathédrale, le palais du Tau médiéval présente l’aspect d’une maison forte. Il est reconstruit et complété d’une chapelle palatine à deux niveaux à la suite de l’incendie de 1207 ou 1210. Vers 1500, sous les archevêques Guillaume Briçonnet (1497-1507) et Robert de Lenoncourt (1508-1532), le palais est remanié dans le style gothique flamboyant dont subsistent la salle basse voûtée d’ogives et le décor reconstitué au xxe siècle de la salle du Tau avec sa voûte lambrissée en carène. PALAIS DU TAU À REIMS 2 « Plans de l’église métropolitaine de Reims et du palais de l’archevêque » par Daudet, géographe du roi, en 1722, à l’occasion du sacre de Louis xv © BMR Palais avant la destruction du décor médiéval, détail de la gravure de Nicolas de Son en 1625 © BMR © Pascal Lemaître / CMN 3 PALAIS DU TAU À REIMS 3 INTRODUCTION À LA VISITE DU MONUMENT PALAIS DU TAU À REIMS De la fin du xviie siècle, sous la direction de l’architecte Robert de Cotte durant l’archiépiscopat de Charles-Maurice Le Tellier (1671-1710), datent les transformations qui donnent au bâtiment son aspect classique actuel. Bien national en 1793, tribunal, bourse, caserne, prison, le palais est restauré pour le sacre de Charles x en 1825. Vers 1860, sur les plans de Viollet-le-Duc, la grande aile en retour longeant la rue du Cardinal de Lorraine est profondément remaniée. Peu après l’expulsion de l’archevêque à la suite de la séparation de l’Église et de l’État en 1905, le palais devient un monument national, classé monument historique en 1907. Les bâtiments sont gravement endommagés par les bombardements de 1914‑1918 : seuls les murs subsistent. Accueillant dès le xixe siècle des collections d’art et d’histoire champenois, le palais est restauré et réaménagé pour devenir un musée inauguré en 1972. Classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1991 au même titre que la cathédrale, il est géré depuis 2000 par le Centre des Monuments Nationaux qui le rend accessible aux publics handicapés en 2011. LA CRÉATION D’UN MUSÉE LAPIDAIRE DE LA CATHÉDRALE ET DE L’HISTOIRE DES SACRES Dès le xixe siècle, le palais du Tau a une vocation culturelle : l’archevêque Thomas Gousset y installe l’Académie de Reims fondée en 1841, des collections lapidaires sont présentées dans la chapelle basse et des expositions rétrospectives dans les appartements royaux en 1876 et 1895. En 1912, le docteur Guelliot installe un musée d’ethnographie champenoise au second étage du palais et avant la Grande Guerre, on aménageait le grand musée historique et archéologique qui manquait à la ville. L’incendie du 19 septembre 1914 réduit à néant ce projet et défigure l’ancien archevêché. Plutôt que de restaurer à l’identique les anciens appartements, les Monuments historiques profitent du volume pour créer un espace nouveau à l’échelle des collections présentées : • Les sculptures déposées de la cathédrale Notre-Dame de Reims, chef-d’œuvre de l’art gothique avec des éléments spectaculaires comme le Couronnement de la Vierge pesant 24 tonnes ou la statue du Goliath de plus de 5 mètres de haut. • Des collections textiles du Moyen Âge à l’Ancien Régime dont des ensembles com-plets de tentures de chœur comme les 17 tapisseries de la Vie de la Vierge du début du xvie siècle. • Le trésor historique d’orfèvreries précieuses, l’un des plus importants de France, mémoire des sacres. Le célèbre calice en or et pierreries servant à la communion des rois de France lors du sacre, le reliquaire de la Sainte Ampoule utilisé pour le sacre de Charles x en 1825, les cadeaux des rois offerts à l’occasion de leur couronnement comme le reliquaire de la Résurrection constituent des objets phares de cet ensemble unique. Le palais du Tau présente des œuvres insignes liées à l’une des plus grandes cathédrales gothiques de France, théâtre de l’un des rites les plus signifiants de l’histoire de France, le sacre des rois, sans oublier les moments tragiques de la Première Guerre mondiale dont les bâtiments portent les stigmates. Il constitue un lieu de mémoire unique pour les élèves. Visiter le palais du Tau, c’est ainsi créer des situations de rencontre avec des œuvres d’art exceptionnelles. C’est aussi découvrir les grands moments de l’histoire de France dans un cadre grandiose. Le palais du Tau des origines au palais archiépiscopal d’Ancien Régime DOSSIER THÉMATIQUE Le palais du Tau de la Révolution française à nos jours DOSSIER THÉMATIQUE 4 PALAIS DU TAU À REIMS PLAN DE VISITE DU MONUMENT Cour extérieure 1 Salle basse 2 Chapelle basse 3 Salle du festin 4 Chapelle palatine 5 1 Entrée / Sortie Trésor de la cathédrale 6 Salle consacrée au sacre de Charles X 7 Antichambre 8 Salle du Goliath 9 2 3 4 5 Salle des petites sculptures 10 Salle du couronnement de la Vierge 11 7 8 9 10 11 Rez-de-chaussée 1er étage Entrez dans le monument par le hall d’accueil puis traversez le salon de thé pour sortir dans la cour extérieure sur votre gauche. 6 5 PALAIS DU TAU À REIMS 1 COUR EXTÉRIEURE L’archevêque de Reims était un grand seigneur ecclésiastique du Moyen Âge qui dirigeait onze évêques, dont ceux de Châlons et de Beauvais. La province ecclésiastique de Belgique Seconde que dirigeait l’archevêque métropolitain de Reims équivalait à la moitié nord du royaume de France ! À main gauche du palais du Tau, la cathédrale est l’église de l’archevêque dans laquelle il entrait directement par le bras sud du transept. Son insigne visible au fronton de la porte de la première cour est la croix archiépiscopale à double traverse (à ne pas confondre avec une croix de Lorraine). LA FAÇADE MÉDIÉVALE AVANT TRANSFORMATION Au Moyen Âge, le palais est de style gothique flamboyant : gâbles et pinacles surmontent de hautes fenêtres à meneaux dans une décoration de fleur de lys, symbole royal. LA FAÇADE CLASSIQUE ACTUELLE La façade du palais est de style classique : la symétrie domine avec des lignes droites et ordonnées percée en son centre par une porte précédée d’un escalier en fer à cheval. L’ensemble date des travaux effectués de 1688 à 1693 durant l’archiépiscopat de Charles-Maurice Le Tellier qui fait de son palais une demeure élégante avec un côté cour et un côté jardin à observer avant ou après la visite de l’intérieur pour permettre aux élèves de mieux s’orienter dans l’espace. Le porche qui abrite l’escalier a été réalisé après 1826 (il est donc néoclassique). L’élévation du bâtiment est à deux niveaux correspondant à la salle basse (percée de grandes fenêtres en 1845) surmontée de la salle du Tau dite du festin royal. Rappelons que les rois sont sacrés à Reims et que le cortège s’ébranle le matin de la cérémonie jusqu’à la cathédrale puis en sens inverse pour retourner festoyer dans la salle du Tau. Façade classique du palais du Tau côté uploads/Histoire/ fiche-de-visite-palais-du-tau-2018.pdf

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  • Publié le Aoû 30, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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