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1 1) Etat des lieux de l’Eglise du 14ème et 15ème siècle Le premier point de la

1 1) Etat des lieux de l’Eglise du 14ème et 15ème siècle Le premier point de la fiche se présente sous forme d’une lettre d’époque un peu détériorée qu’il faudra reconstituer grâce aux dessins qui l’illustrent. Solution : 1. Cent Ans (Jeanne d’Arc, qui apparaîtra vingt ans plus tard !) 2. Avignon (le palais des papes) 3. Rome (Basilique Saint-Pierre, construite peu après) 4. Pise (la fameuse tour penchée) 5. Templiers 6. Mont-Saint-Michel (déjà occupé par un monastère). Le 14ème siècle est une époque sombre pour l’histoire européenne : la grande peste de 1348 décime une grande partie de la population européenne, la Guerre de Cent ans (1337-1453) entre la France et l’Angleterre mine la France. Les Juifs et les sorcières deviennent les boucs émissaires de l’angoisse collective. Faits connus des participants : - 1431 : Jeanne d’Arc est condamnée au bûcher. - 1453 : Constantinople tombe entre les mains des Turcs musulmans. Le problème de succession des papes : - En 1305, les cardinaux élisent Clément V, cardinal français, mais ce pape ne regagne pas Rome, il reste en France et s’établit à Avignon. Les 70 années qui suivent vont voir les papes demeurer dans cette ville. - De 1309 à 1327, les papes seront français, servant souvent les intérêts nationaux des rois de France ! Pour les autres nations euro péennes, il s’agit d’une "seconde captivité de Babylone". A cette époque, plusieurs dirigeants politiques (dont Catherine de Sienne) souhaitent voir le pape retourner à Rome. En Avignon, la cour des papes (qui se compose de 3000 à 4000 personnes) et la construction de leurs palais demande beaucoup d’ar gent : "le denier de saint Pierre", les indulgences sont des moyens de remplir les caisses. Lorsque Grégoire XI qui avait entrepris de retourner à Rome, meurt, un nouveau pape italien est élu. On se retrouve alors avec deux papes : Urbain VI en Italie et Clément VII en France. Le GRAND SCHISME (1378 à 1417) : - En 1378, la chrétienté est divisée, d’un côté les Urbanistes (qui soutiennent Urbain, pape de Rome) qui ont l’appui de l’Italie, de l’An gleterre et de l’Allemagne, de l’autre les Clémentins (partisans de Clément, pape d’Avignon) sont soutenus par la France et l’Espagne. - En 1409, lors du Concile de Pise, les deux papes sont "déposés" et un nouveau pape est élu. Mais les deux précédents refusent d’abdiquer, il y a alors 3 papes ! - Lors du Concile de Constance (1414-1418), les trois papes sont "déposés". On décide alors que le Concile représente la véritable autorité, le pape doit se soumettre au concile. C’est ce même concile qui condamne Jean HUS (v. point 2) au bûcher pour hérésie1. - En 1417, Martin V est élu. Deux autres conciles, celui de Bâle (1431-1449) et celui de Florence (1439) tenteront de résoudre ces conflits. Les papes suivants, de nouveau établis à Rome, n’ont guère meilleure réputation : Alexandre VI Borgia (1492-1503) dénué de tout scrupule ; Jules II, plus homme d’état qu’homme d’Eglise (1503-1513) mène une guerre en Italie pour asseoir la puissance des Etats de l’Eglise… Léon X Médicis (1513-1521) organisa la vente des indulgences pour financer les travaux de la basilique Saint-Pierre ! LA PROMESSE F2 Les prémices de la Réforme But : Découvrir les événements précurseurs de la Réforme. A) EXPLICATION DE LA FICHE-PARTICIPANT 1. Une personnalité importante de ce concile : Jean de GERSON (1363-1429), ecclésiastique et théologien français qui tenta de mettre fin au grand schisme. Il participa au Concile de Constance. Il mit en avant sa théorie de conciliation modérée mais participa à la condamnation de Jean Hus. Il fut un prédicateur éminent et eut une grande répu tation. Il critiquait la superstition religieuse. Chancelier à l’Université de Paris, il donna beaucoup de temps à la prédication, à la direction spirituelle et à l’éducation religieuse des enfants. 2 Déclin des Ordres monastiques : - Les Templiers sont supprimés par Clément V en 1312, car le roi de France, Philippe le Bel, convoitait leurs immenses richesses. - Les autres ordres monastiques (bénédictins, cisterciens, franciscains et dominicains) sont en décadence. La piété des croyants : - Dans l’Eglise, on assiste au développement des pèlerinages : Mont-Saint-Michel, Saint-Jacques-de-Compostelle. L’achat d’indulgen ces donne cours à de nombreux excès. Le culte des saints et des reliques est aussi pratique courante. - La piété populaire est teintée de superstition : les "flagellants", hommes et femmes, se fouettent jusqu’au sang dans des cortèges pour "expier leurs péchés et apaiser la colère de Dieu". - Des courants mystiques se développent en Allemagne sous l’influence de dominicains comme Eckhart, Tauler, Suso. Ces courants seront parfois combattus par l’Eglise à cause de leur tendance panthéiste2. Les Amis de Dieu (Rhénanie, début du14ème siècle) mènent une vie contemplative. Les Frères de la vie commune (début du 14ème siècle aux Pays-Bas) vivent dans la pauvreté, travaillent de leurs mains, copient les Ecritures. 2) Le retour aux Ecritures Après les Vaudois qui prêchaient le retour à l’enseignement de la Bible, deux hommes marquent l’histoire de l’Eglise, en tant que pré curseurs de la Réforme : Wycliffe et Jean Hus. John WYCLIFFE (1330-1384), théologien anglais, précurseur de la Réforme. Il fut surnommé "étoile du matin de la Réforme". Prêtre dans différentes paroisses, il fut soutenu par la noblesse et le peuple dans ses attaques contre l’Eglise. En 1378, avec ses amis d’Ox ford, il entreprit la traduction en anglais de la Vulgate. En 1379, il rejeta la doctrine de la transsubstantiation, les indulgences, le culte des saints, la confession auriculaire. En 1380, ses disciples appelés "pauvres prêcheurs" partirent dans la campagne pour diffuser les thèses de Wycliffe. En 1382, Wycliffe fut condamné comme hérétique par l’archevêque de Canterbury. La pensée de Wycliffe représentait une rupture complète avec l’Eglise, dans la mesure où il affirmait qu’il existe une relation directe entre l’humanité et Dieu, sans l’intermédiaire des prêtres. En se conformant aux Ecritures, Wycliffe pensait que les chrétiens étaient en mesure de prendre en main leur vie sans l’aide du pape et des prélats. Wycliffe dénonça de nombreuses croyances et pratiques de l’Eglise, les jugeant contraires aux Ecritures3… "Pour lui, la Bible seule fait autorité en matière de foi"4. Ses idées influencèrent Jean Hus et plus tard, Martin Luther. Lui-même ne fut pas persécuté mais le concile de Constance condamna les idées de Wycliffe en 1415 et ordonna que son corps soit exhumé et brûlé. Jean HUS (1369-1415), précurseur de la réforme tchèque, ordonné prêtre en 1401 à Prague. Il fut influencé par la pensée de Wycliffe mais fut moins radical. Tous deux croyaient à la prédestination, considéraient la Bible comme l’autorité religieuse suprême. Ils consi déraient que le Christ était le chef véritable de l’Eglise et non le pape. Jean Hus "insista sur l’autorité unique des Ecritures ; il protesta contre le culte des images, le trafic des indulgences, la corruption du clergé"5. Il fut excommunié en 1410. En 1414, il fut convoqué au Concile de Constance, condamné et brûlé sur le bûcher. Ses disciples, les Hussites, continuèrent à propager ses idées en Bohême. 3) Renaissance du Livre La Renaissance est marquée par plusieurs personnalités importantes qui prolongeront les efforts des pré-réformateurs : Jérôme SAVONAROLE (1452-1498), prédicateur italien, prêche avec passion la repentance à Florence, il s’élève contre la corrup tion du clergé, et les mœurs dépravées de ses contemporains et s’oppose aux Médicis. Ses sermons attirent les Florentins en foule. "Savonarole devient le véritable chef politique de la ville, imposant une "dictature théocratique" de 1494 à 1497… il rétablit les honnêtes mœurs"6. Livré au tribunal de l’Inquisition, il fut condamné au bûcher sur ordre du pape Alexandre VI Borgia. 2. Courant religieux qui voit Dieu en toute chose. 3. Encarta encyclopédie 2003, Microsoft Corporation. 4. J.-M. NICOLE, p. 131. 5. J.-M. NICOLE, p. 131. 6. Encarta 2003. 7. Encarta 2003. 3 LA PROMESSE F2 Les prémices de la Réforme suite... Thomas A KEMPIS (1379-1415), moine et écrivain allemand, est l’auteur d’un traité de dévotion "l’Imitation de Jésus-Christ" qui insiste sur l’exemple moral du Christ. Il est représentatif du mouvement de réforme spirituel, la "devotio moderna" (Pays Bas), mouvement qui s’inscrit dans un contexte de soif "mystique" où l’on met en valeur l’expérience de l’individu. ERASME (1466-1536), ce clerc hollandais est un humaniste érudit. Chanoine de l’ordre des Augustins, il préfère trouver un emploi laïque. Les ouvrages qu’il publie au début de sa carrière littéraire dénoncent presque toujours la corruption de l’Eglise… "il défend un retour à une éthique chrétienne simple, basée sur les enseignements des Evangiles. Son Nouveau Testament (1516) est une édition du texte biblique qui contient le texte grec original et une traduction latine plus exacte. Ces œuvres influencent les partisans de la Réforme7." Malgré ses cri tiques à l’encontre de l’Eglise catholique et notamment de la superstition, il est resté catholique, tout en étant proche des Réformateurs. "Si Erasme lutta toute sa vie contre l’ignorance et la superstition, c’était au nom de l’humanisme et non en tant que théologien ; il n’en fut pas moins considéré comme uploads/Histoire/ fiche-f2.pdf