FRANCE MAISON DU ROI La maison militaire des rois de France commença à s'organi
FRANCE MAISON DU ROI La maison militaire des rois de France commença à s'organiser au X VIe siècle, avec les cent archers écossais que Charles VII affecta à sa garde personnelle en 1445. Il faut toutefois attendre le xviie siècle pour trouver une « maison » complètement constituée, avec sa branche civile et sa branche militaire. La maison militaire du roi se divisait en Garde du dedans du Louvre, qui comprenait les gardes du corps, les cent-suisses, les gardes de la porte et les gardes de la prévôté, et en Garde du dehors du Louvre: les gendarmes, chevau-légers et mous- quetaires de la Garde, ainsi que des grenadiers à cheval. La maison militaire du roi se distingua toujours par une bravoure et un dévouement inconditionnels au service de son monarque. Le commandement de ses compagnies était âprement disputé par les plus hauts personnages du royaume. On rattache généralement à la maison du roi le régiment des gardes-françaises et celui des gardes suisses. Et bien qu'elle n'en fît pas partie, la gendarmerie de France, par son ancienneté et le privilège insigne qu'elle avait de marcher en tète de toute la cavalerie, méritait de figurer ici, de même d'ailleurs que la maréchaussée. C'est vers 1423 OU 1448, la date est incertaine, que fut réunie une première compagnie de gardes du corps ou archers du corps, composée de 125 farouches Écossais. Après cette compagnie dite « écossaise », une deuxième puis une troisième furent créées par Louis XI. Elles étaient toutes deux françaises. La quatrième compagnie naquit sous le règne de François 1er, le 27 mars 1515. L'effectif de chacune des quatre compagnies n'était alors que de 100 hommes. En 1664, une ordonnance proscrivit la vénalité des charges dans les gardes du corps, qui constituèrent ainsi une exception au sein de toute l'armée. Cette mesure n'empêcha pourtant pas de porter le prix de ce corps à la somme exorbitante de 80.000 livres. Les effectifs s'étaient il est vrai considérablement étoffés et avaient progressivement atteint 1.600 hommes sous le règne du Roi-Soleil. En 1715, à l'avènement de Louis XV, ce nombre fut réduit à 1440. Puis une ordonnance de 1737 (6 janvier) composa chaque compagnie de 6 brigades de 55 gardes chacune, se formant en 2 escadrons 1 de 165 gardes, y compris 12 brigadiers, 12 sous-brigadiers, 6 porte-étendards, 6 trompettes et un timbalier. L'ensemble des quatre compagnies était fort de 1.320 cavaliers. Un ouvrage de 1761 nous apprend que chacune était de 336 hommes, partagés en 2 escadrons de 168 ou en 6 brigades de 56 et commandés par un capitaine, le plus souvent un duc. Enfin, selon un dénombrement effectué en 1762, les gardes du corps comprenaient à ce moment 4 compagnies de 367 hommes répartis en 8 escouades, soit un total de 1.468 cavaliers. Ce magnifique corps subsista jusqu'au 12 septembre 1791. Pour y être admis, il fallait mesurer 5 pieds 4 pouces au moins, être bien fait et « bien facé », d'âge mûr, de famille noble ou tout au moins « hors du commun », et, bien sûr, appartenir à la religion catholique, apostolique et romaine. Le 6 octobre 1789, c'est un garde du corps qui constitua l'ultime rempart contre la foule déchaînée qui voulait envahir la chambre de la reine; il se nommait Varicourt. Son dernier cri fut: « Sauvez la reine! », puis il fut littéralement coupé en morceaux. GARDES DE LA MANCHE ET GARDES ECOSSAIS Au sein de la compagnie écossaise des gardes du corps dont nous venons de parler se recrutaient vingt-quatre gentilshommes, choisis parmi les plus anciens. Le père Gabriel Daniel, auteur d'une Histoire de France (1713) et de l'Histoire de la milice française (1721), nous a donné l'explication de leur titre de garde de la manche, qui provenait du fait qu'à la messe deux gardes se tenaient debout de chaque côté du roi, avec leur pertuisane. L 'habit, revêtu pour la circonstance était un hoqueton ou cotte d'armes en broderies sur fond blanc, porté par-dessus l'habit de garde du corps. Précisons d'ailleurs que deux gardes de la manche se trouvaient constamment auprès du roi, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. Ils avaient en outre le privilège insigne, à la mort du monarque, de garder sa dépouille sans aucune marque de deuil, de le mettre en bière et de déposer le sarcophage dans le tombeau. Dans les cérémonies extraordinaires telles que le sacre ou le mariage du roi, six des plus anciens gardes de la manche prenaient un costume particulier confectionné de satin blanc sur lequel ils revêtaient une cotte d'armes brodée d'or. Ils portaient le titre de gardes écossais et leur capitaine celui de « premier homme d'armes de France ». La vieille compagnie écossaise d'ou étaient tirés nos gardes avait été commandée 2 depuis le xve siècle par des seigneurs d'Écosse de la plus haute distinction et avait eu ensuite des chefs encore plus prestigieux : Jacques VI, fils de Marie Stuart, en I584, son fils Henri sous Henri IV, suivi de son frère Charles 1er en personne, et enfin le duc d'York, futur Jacques II. Pourtant, depuis François 1er, l'effectif avait cessé d'être purement écossais. Peu à peu la compagnie écossaise des gardes du corps ne fut plus écossaise que de nom et recrutée dans les troupes françaises. On conserva néanmoins l'usage de répondre « hamir! » à l'appel du guet. C'était une corruption de hhay ham ierJ correspondant à l'anglais 1 am here - « je suis ici ». LES CENT-SUISSES La compagnie des cent-suisses puisait ses origines dans les cinq cents premiers Suisses introduits en France par Jean d' Anjou, duc de Calabre, au début de la guerre du Bien public menée en 1464 contre le roi Louis XI. Ce dernier, ayant pu apprécier la valeur de ces mercenaires, en accueillit six mille dans son armée en 1478. Il faut toutefois attendre le règne de Charles VIII pour voir naître la compagnie des cent-suisses dont Louis de Menton fut le premier capitaine-colonel. A cette époque (1496), elle comptait cent hommes plus vingt-sept officiers et sous- officiers. Les cent-suisses étaient chargés du service du palais, conjointement avec les gardes du corps, mais plus spécialement de la garde des portes des appartements royaux. Au cours des cérémonies, ils entouraient le carrosse royal, et leur capitaine, qui portait un costume extrêmement riche pour les circonstances solennelles, marchait toujours devant le souverain. Armés de la hallebarde et vêtus en temps normal de leur riche habit bleu et rouge à la livrée du roi, les cent-suisses revêtirent, en 1771, un uniforme de campagne plus apte aux exercices guerriers. Mais c'est dans leur « habit à l'espagnole » qu'on vit le plus souvent ceux que Henri Bouchot qualifia d'« inénarrables soldats laquais » dans son Épopée du costume militaire français si magistralement illustrée par Job. Ce sévère jugement, si on l'accepte, ne doit pas rejaillir sur le million de soldats suisses qui servirent la France pendant quatre siècles. Il est intéressant de constater que le mercenariat fut activement combattu par les autorités suisses dès le xve siècle et qu'elles créèrent à cette époque le Service 3 étranger, destiné à canaliser et à discipliner l'ardeur guerrière d'une jeunesse qui ne trouvait pas de meilleur exutoire aux conditions de vie médiocres de son pays surpeuplé. Les traités d'alliance signés avec les grandes puissances s'assortissaient de « capitulations militaires » (du latin capitulum, chapitre, clause) à la faveur desquelles le « Corps helvétique » fournissait les troupes désirées, en échange d'importants avantages commerciaux. GARDES DE LA PORTE ET DE LA PREVOTE Les gardes de la porte Considérée par certains historiens comme la plus ancienne garde des rois de France, cette compagnie forte de cinquante hommes veillait pendant le jour aux portes intérieures du palais, qu'ils confiaient le soir aux gardes du corps. En 1663, on comptait un capitaine dit capitaine des portes, quatre lieutenants et cinquante gardes. Après avoir effectué leur service devant la principale porte du logis royal, depuis six heures du matin jusqu'à six heures du soir, les gardes remettaient les clefs à un des brigadiers de la Garde écossaise et se retiraient dans leur logis. Outre un traitement de deux cents livres, chaque garde recevait plusieurs gratifications annuelles atteignant cent soixante-douze livres, plus dix écus du trésorier des offrandes chaque fois que le roi touchait les écrouelles1. La compagnie fut supprimée par Louis XVI le 3° septembre 1787. Les gardes de la prévôté Les gardes de la prévôté de l'hôtel du roi étaient sous les ordres du prévôt de l'hôtel, ou grand prévôt de France, qui avait le rang de capitaine. Cette autre catégorie de gardes, très ancienne également, était chargée de la police et de l'exécution des règlements à la cour ainsi que dans tous les lieux ou se trouvait le souverain. Toujours en mouvement, ils interpellaient les visiteurs d'allure suspecte et arrêtaient les individus qui troublaient l'ordre dans le palais. On les chargeait ordinairement de 1 Les rois de France passaient pour avoir le pouvoir de guérir les écrouelles (ou uploads/Histoire/ france-maison-du-roi.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 21, 2021
- Catégorie History / Histoire
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