Madame Marguerite Yon Manuel de céramique chypriote I. Problèmes historiques, v

Madame Marguerite Yon Manuel de céramique chypriote I. Problèmes historiques, vocabulaire, méthode Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1976, 260 p. (Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen. Série archéologique) Citer ce document / Cite this document : Yon Marguerite. Manuel de céramique chypriote I. Problèmes historiques, vocabulaire, méthode. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1976, 260 p. (Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen. Série archéologique) http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/monographie/mom_0244-5689_1976_man_1_1 COLLECTIONS DE LA MAISON DE L'ORIENT MEDITERRANEEN ANCIEN N° 1 SÉRIE ARCHÉOLOGIQUE : 1 MANUEL DE CÉRAMIQUE CHYPRIOTE I PROBLÈMES HISTORIQUES, VOCABULAIRE, MÉTHODE par Marguerite YON Avec un avant-propos de Vassos KARAGEORGHIS Institut Courby 1 , rue Raulin 69007 LYON (France) 1976 AVANT-PROPOS L'étude de la céramique de Chypre dans l'Antiquité a connu les mêmes aventures que l'archéologie chypriote elle-même ; elle a commencé (à la fin du 19ème s.) dans une certaine confusion, et c'est peu à peu, au début du 20ème s., que des archéologues de renom, comme Sir John Myres, ont entrepris d'y mettre de l'ordre en créant une manière de classement logique, fondé sur des critères chronologiques. Cependant c'est l'Expédition Suédoise à Chypre qui a assumé la tâche essentielle du classement systématique de la céramique chypriote, et particulièrement son directeur, Einar Gjerstad. En effet, avant de se lancer dans l'entreprise énorme que représentait la fouille d'habitats et de tombes de toutes périodes à travers l'île, Einar Gjerstad a consacré des années à étudier la céramique de l'île, en particulier celle de l'Age du Bronze, d'un carac tère purement chypriote, et qui n'est guère comparable à tout ce que l'on connaît dans le Proche-Orient et dans le monde égéen. Depuis lors, et surtout depuis la publication des résultats des fouilles de l'Expédition Suédoise à Chypre en trois impressionnants volumes (rapport des fouilles), puis la publication des volumes de synthèse qui couvrent l'ensemble de l'archéologie de l'île, depuis l'aube de sa civilisation à l'époque néolithique jusqu'à la période romaine, un vaste matériel céramique, bien publié et bien classé, est à la disposition de qui veut étudier l'archéologie chypriote. Sans aucun doute, entre les grandes lignes de cette classification, surgiront toujours de nouveaux types, au fur et à mesure du développement des fouilles qui continuent dans l'île ; de nouvelles précisions, voire des modif ications dans la chronologie seront nécessaires avec le progrès de nos connaissances. Einar Gjerstad lui-même est le premier à l'avoir reconnu, et' de temps en temps il développe ou corrige ses propres théories sur la céramique chypriote. Mais il est certain que les principes de base de cette classification n'ont pas eu à subir de changement jusqu'à maintenant. Le premier intérêt qu'on a trouvé à l'étude de la céramique chypriote concernait sa chronologie, puisque la céramique est le principal instrument de datation, et par là même d'une importance capitale pour le travail sur le terrain. Des années durant, on lui a refusé tout autre mérite ; et même, bien des archéologues, surtout ceux qui étaient habi tués à la perfection et à la beauté de la céramique grecque, ne pouvaient se retenir d'exprimer leur mépris à son égard, lui appliquant fréquemment les qualificatifs d'ennuyeuse ou monotone. Certes, ce n'est pas enti èrement inexact ; mais il faudrait se garder de suggérer que l'on doit rejeter la céramique chypriote dans sa totalité. Les potiers de Chypre avaient une production considérable, et il n'est pas rare de trouver deux ou trois cents vases dans une seule tombe ; naturellement un grand nombre de types communs se répètent les uns les autres, avec monotonie ; mais on ne peut nier que l'ensemble de la céramique chypriote présente une variété infinie, aussi bien dans la forme que dans le décor, une exubérance, un sens de l'humour et une imagination qui reflètent le caractère de la civilisation chypriote elle-même. La fantaisie du potier chypriote au Bronze Ancien, son esprit d'invention au Bronze Moyen et Récent, sa précision et son goût du détail minutieux à la fin de l'Age du Bronze et à l'époque géométrique, enfin son sens de l'humour et son exubérance à l'époque archaïque, ont fait naître des œuvres d'art qui méritent aussi l'étude pour elles-mêmes, pour leur valeur esthétique propre. Les travaux de ces dernières années l'ont bien mis en évidence, et il a déjà paru des études particulières sur la valeur esthétique de plusieurs catégories de céramiques ; d'autres sont en préparation. On reconnaîtra certainement l'intérêt tout particulier que présente le style figuré dans l'art céramique chypriote : il donne une image de l'esprit plein de finesse qui caractérise les anciens Chypriotes en même temps qu'il enrichit par son iconographie ce que nous savons des tendances et des influences qui se manifestent dans les multiples aspects de l'ancienne civilisation de Chypre. L'archéologie chypriote a connu ces vingt dernières années un développement qui a rendu de plus en plus évidente la nécessité d'une étude plus approfondie de la céramique chypriote, aussi bien comme instrument pour les fouilleurs sur le chantier, que comme élément dans l'étude de la civilisation de l'île. De nouvelles subdivisions ont précisé les classements qui existaient déjà (catégories Pro to-W hit e Paint ed, Proto- White Slip, etc.) ; on a suggéré des chronologies plus serrées. Tout ceci a fait de la céramique chypriote un terrain d'étude très compliqué, en grande partie à cause de sa variété infinie. Le jeune chercheur qui entre prend de s'intéresser à l'archéologie de Chypre éprouve des difficultés à se familiariser avec une telle quantité de types et de termes, d'autant plus que dans bien des cas, ces derniers ne correspondent que de loin à la catégorie qu'ils désignent. Cette difficulté est devenue encore plus aiguë ces dernières années, où la littérature archéologique concernant Chypre a commencé à paraître dans des langues autres que l'anglais, qui pendant des années avait été pratiquement la seule langue en usage dans ce domaine. Pour toutes ces raisons, et aussi pour faciliter l'accès à l'étude de la céramique chypriote, Madame Yon a entrepris la tâche colossale de préparer un Manuel de céramique chypriote : ce manuel ne se contentera pas de récapituler ce qui est déjà connu ou généralement accepté, mais il apportera également des idées nouvelles sur le sujet. Une connaissance approfondie de l'archéologie chypriote dans son ensemble, et une étude de son aspect proprement céramologique, l'ont amené à produire un ouvrage de référence digne de confiance, en même temps qu'il correspond à des réalités pratiques. Et il est clair qu'une grande partie du livre servira à tous ceux qui étudient les céramiques anciennes en général. La principale difficulté, et ce qui peut prêter à discussion dans cet ouvrage, réside dans VI l'emploi d'une terminologie anglaise. Mais comme on l'a vu, l'anglais a servi pendant plus d'un siècle à l'étude de la céramique chypriote, et des générations d'archéologues se sont servi dans leurs travaux de termes anglais. Nous répétons qu'ils ne sont pas toujours satisfaisants ; mais si l'on essaie de les corriger tous à la fois, on tombera certainement dans la confusion, et on peut se demander si le résultat sera meilleur. Certes, il peut paraître étrange que l'auteur d'un ouvrage écrit en français conti nue à employer des termes anglais ; lorsque c'est possible, on peut pallier cet inconvénient, qui est réel, par une traduction française, en donnant aussi le terme anglais entre parenthèses. Mais on ne peut, et on ne saurait, faire disparaître d'un coup et complètement des termes comme White Slip ou Base-Ring : ils sont maintenant d'un usage trop répandu chez les archéologues de toutes nationalités. Le temps et l'expérience acquise par la pratique aideront sans aucun doute à établir un jour des termes autres que ces termes anglais, sans entraîner de confusion dans le système actue llement en usage. La Mission de l'Institut Courby de l'Université Lyon II, avec ses fouilles à Salamine et ses publications, a ouvert de nouveaux horizons dans l'archéologie chypriote, et on ne saurait négliger la contribution de Madame Yon, qui dirige maintenant cette mission. Son Manuel de cér amique chypriote est destiné à devenir un ouvrage classique de référence pour bien des années, ainsi qu'un outil commode et précieux pour tous les jeunes chercheurs, et ils sont nombreux, qui ont choisi Chypre comme terrain de leurs recherches archéologiques. Vassos KARAGEORGHIS Je tiens à rendre hommage ici à tous ceux dont l'aide et la bienveillance m'ont été précieuses, et pour commencer à M. Vassos Karageorghis, Directeur des Antiquités de Chypre, et à M. Jean Pouilloux, longtemps Directeur de la Mission Salamine, dont les encouragements et les conseils ne m'ont jamais fait défaut. Mes remerciements vont aussi à M. Einar Gjerstad, à MM. Jean Deshayes, Roland Martin et Georges Roux, ainsi qu'à mes collègues et amis de la Mission de Salamine et de l'Institut Courby. J'ai également pu bénéficier de l'accès aux collections chypriotes de nombreux musées, en particulier grâce à Annie Caubet (Musée du Louvre), Mlle C. Dunant (Musée d'Art et d'Histoire de Genève), M. et Mme Nicolaou (Cyrpus Muséum de Nicosie et musées régionaux uploads/Histoire/ manuel-de-ceramique-chypriote-i.pdf

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  • Publié le Jul 28, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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