Annales de Phénoménologie – Nouvelle Série Annalen der Phänomenologie – Neue Re
Annales de Phénoménologie – Nouvelle Série Annalen der Phänomenologie – Neue Reihe 19/2020 Annales de Phénoménologie – Nouvelle Série Annalen der Phänomenologie – Neue Reihe Fondateur de la revue/Gründer der Zeitschrift : Marc Richir (†) Directeur de publication/Herausgeber : Alexander Schnell Secrétariat de rédaction et commandes/Sekretariat und Bestellungen : Lehrstuhl für Phänomenologie Fakultät für Geistes- und Kulturwissenschaften Bergische Universität Wuppertal Gaußstraße 20 D-42119 Wuppertal E-mail : alex.schnell@gmail.com Comité de rédaction/Beirat der Redaktion : Sacha Carlson, Guy van Kerckhoven, Patrice Loraux, Antonino Mazzù, Jean-François Perrier, Alexander Schnell Revue éditée par l’Association Internationale de Phénoménologie (A.I.P.). Diese Zeitschrift wird von der Association Internationale de Phénoménologie (A.I.P.) herausgegeben. Siège social/Eingetragener Sitz : A.I.P. 2 route des Marnières F-89500 Dixmont Avertissement : L’éditeur du site « annales.eu » – l’Association Internationale de Phénoménologie (A.I.P.) – détient la propriété intellectuelle et les droits d’exploitation. À ce titre, il est titulaire des droits d’auteur et du droit sui generis du producteur de bases de données sur ce site conformément à la loi n° 98-536 du 1er juillet 1998 relative aux bases de données. Les articles reproduits sur le site « annales.eu » sont protégés par les dispositions générales du Code de la propriété intellectuelle. Pour un usage strictement privé, la simple reproduction du contenu de ce site est libre. Pour un usage scientifique ou pédagogique, à des fins de recherches, d’enseignement ou de communication excluant toute exploitation commerciale, la reproduction et la communication au public du contenu de ce site sont autorisées. 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Lev Chestov, lecteur et critique de Husserl 44 ANTONINO MAZZÙ „Geschlecht“ und „Stil“ in Heideggers Annäherung an Trakls Gedicht 59 ÁNGEL ALVARADO-CABELLOS Dekonstruktion als Wiederholendes Durchkreuzen und das Erscheinen: Zu Derridas Heidegger-Lektüre im Jahr 1964/65 79 BENJAMIN SCHUPPERT Le sens de l’Ego pour Sartre 97 ALEXANDER SCHNELL « Comment entendre la Parole de Dieu ? » Logos et méthode phénoménologique dans les derniers écrits de Michel Henry 110 SIBYLLE GERAIN « Cachez ce Zeit que je ne saurais voir ! » Ce qu’il y a encore de présent sous le flux perceptif (Husserl, Levinas, Richir) 143 AURÉLIEN ALAVI Symbolisation et désymbolisation. De Karl-Philipp Moritz à Marc Richir 223 JOËLLE MESNIL Symbolique et transcendantal (I) De la Philosophie des formes symboliques de Cassirer à la phénoménologie richirienne 255 JEROME WATIN-AUGOUARD L’apparence comme figure réflexive fondamentale de la phénoménologie transcendantale. Un commentaire de la IIème Recherche phénoménologique de Marc Richir 286 PHILIP FLOCK La praxis de l’épochè hyperbolique et le statut phénoménologique de l’ironie 309 JUAN CARLOS MONTOYA La Χώρα (Leiblichkeit) comme la base de la phénoménologie 326 DOMINIC EKWEARIRI Nécessité et contingence. Une interprétation phénoménologique 357 RICARDO SÁNCHEZ ORTIZ DE URBINA Comme un tremblement dans l’être au monde : l’autisme comme question adressée à la phénoménologie 375 FLORIAN FORESTIER La phantasía dans l’idéalisme méontique Pour une confrontation entre E. Fink et J. G. Fichte STÉPHANE FINETTI INTRODUCTION Dans la phénoménologie du jeune Fink, la phantasía (Phantasie) se présente sous différentes formes : par exemple, comme présentification-de- phantasía (Phantasievergegenwärtigung) ou comme déprésentation-de- phantasía (Phantasieentgegenwärtigung). Comme Fink le fait lui-même remarquer dans Présentification et image et dans les notes de recherche qui s’y rattachent, ce qu’il appelle « présentification-de-phantasía » relève en fait de l’imagination (Imagination), de même que le re-souvenir, le pro- souvenir et le souvenir-de-présent. Pour cerner la phantasía au sens propre du terme, c’est-à-dire la phantasía en deçà de l’imagination, nous remonterons donc des présentifications à leur genèse transcendantale. Nous mettrons ainsi au jour la temporalisation-de-phantasía qui les rend possibles, dont les déprésentations-de-phantasía sont un moment structurel. Si la phénoménologie génétique et, notamment, la phénoménologie du temps du jeune Fink constituent notre point d’entrée dans la question de la phantasía, elles n’en définissent toutefois pas entièrement le cadre : l’analyse génétique de la temporalisation-de-phantasía ne peut à elle seule rendre compte du statut de la phantasía dans la phénoménologie du jeune Fink. Ses analyses génétiques de la phantasía ne prennent en effet pleinement leur sens qu’au sein de son architectonique. Elles demandent en d’autres termes à être replacées dans l’horizon systématique auquel elles appartiennent et, plus précisément, dans le cadre de la métaphysique phénoménologique du jeune Fink. C’est pourquoi nous avons choisi d’aborder la question de la phantasía non seulement à travers la phénoménologie génétique du jeune Fink, mais aussi et surtout dans le cadre de l’idéalisme méontique qu’il était en train d’élaborer dans les années 30. Son élaboration étant restée inachevée, il s’agira pour nous d’en reprendre le mouvement interne, de l’accompagner et de le prolonger. En particulier, FINETTI 7 nous reprendrons et nous poursuivrons – au-delà de la lettre du texte finkien – sa confrontation avec l’idéalisme activiste de Fichte, tout à fait décisive pour l’élaboration de l’idéalisme méontique. 1. LA TEMPORALISATION-DE-PHANTASIA EN TANT QUE CONDITION DE POSSIBILITE DES PRESENTIFICATIONS Dans l’analyse provisoire des présentifications que Fink entreprend dans le § 8 de la première partie de Présentification et image, les présentifications sont décrites comme modifications intentionnelles d’actes de présentation et, notamment, d’actes de perception. Conformément à leur structure noético-noématique, la modification-de-présentification (Vergegenwär- tigungsmodifikation) est double : il s’agit, d’une part, d’une modification noématique (thématique) et, d’autre part, d’une modification noétique (athématique). La première transforme le noème perceptif en noème présentifié : l’objet visé y est rendu présent sans être présent en chair et en os. La seconde transforme la perception effectivement accomplie en perception quasiment accomplie : les présentifications sont en ce sens « les quasi-accomplissements (Gleichsamvollzüge) d’actes présentants »1. Fink précise dans la suite du § 8 la manière dont il faut entendre leur quasi- accomplissement : le percevoir quasiment accompli n’est autre pour lui qu’un percevoir « imaginé » (imaginierte). Fink peut ainsi déclarer que […] nous trouvons comme structure eidétique de la modification de présentification considérée sur sa face noétique l’emboîtement spécifique d’un double présent de vécu constituant : d’une part, la présentification présente, d’autre part, le « percevoir » imaginé2. La présentification (présente) renvoie intentionnellement à un percevoir imaginé. Les présentifications s’avèrent être ainsi les modifications imaginatives de perceptions : elles relèvent de l’« imagination » (Imagination) en tant que « modification universelle de toute la vie de l’expérience »3. C’est pourquoi, dans la note Z-VII, XXI/1a, Fink traduit en latin le titre Présentification et image par Imaginatio et imago4. En fonction 1 E. Fink, Studien zur Phänomenologie (1930-1939), Den Haag, M. Nijhoff, 1966 (Phaenomenologica 21, abrégé dorénavant Phaen 21), p. 21 ; tr. fr. de D. Franck, De la phénoménologie, Paris, Minuit, 1974, p. 35. 2 Phaen 21, p. 21 ; tr. fr. p. 36. 3 Ibidem. 4 E. Fink, Phänomenologische Werkstatt. Teilband 2: Die Bernauer Zeitmanuskripte, Cartesianische Meditationen und System der phänomenologischen Philosophie, R. Bruzina (éd.), Freiburg, K. Alber, 2008 (abrégé dorénavant PW 2), p. 57. ANNALES DE PHÉNOMÉNOLOGIE 19/2020 8 de quoi la modification imaginative donne-t-elle lieu cependant à une présentification plutôt qu’à une autre ? Fink précise que les « types fondamentaux de l’imagination » (le re-souvenir, le pro-souvenir, le souvenir-de-présent et la présentification-de-phantasía) s’articulent « selon la multiplicité des horizons de temps dans lesquels se tient a priori la vie active présentante »5 : le re-souvenir modifie intentionnellement une perception passée, le pro-souvenir une perception future, le souvenir-de- présent une perception co-présente, la présentification-de-phantasía une perception non-présente (c’est-à-dire purement possible). En attribuant aux présentifications un caractère imaginatif et en les opposant ainsi aux perceptions, Fink leur attribue implicitement une autre forme de hylé sensible. Le remplissement intuitif des présentifications ne peut consister en effet comme celui des présentations dans des sensations (Empfindungen). Si c’était le cas, les objets présentifiés ne se distingueraient plus des objets présentés : ils seraient donnés comme eux en chair et en os, ce qui est impossible. Les présentifications doivent donc avoir une forme spécifique de remplissement intuitif. La distinction entre les data hylétiques des présentifications et ceux des présentations demeure implicite dans Présentification et image (1929), mais est explicitée par Fink dans le texte dont il est la réélaboration : la Preisschrift de 1928. Dans son § 7, intitulé Apparition imaginative et impressionnelle, sensation et phantasma, Fink explique en effet : Le matériau originaire à la base de l’apparence imaginative ce sont les phantasmata […]. La distinction entre présentation et présentification concerne donc tous les niveaux constitutifs, elle concerne le sens objectif et ses modes d’apparence, les aspects subjectifs et le matériau originaire qui se trouve dans les appréhensions, c’est-à-dire les data hylétiques6. Les phantasmata sont les data hylétiques des présentifications, de même que les sensations sont les data uploads/Industriel/ annales-de-phe-nome-nologie-19-2020.pdf
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- Publié le Jul 11, 2021
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