PARTIE 2 : TRAVAIL ET EMPLOI CHAPITRE 3 : ORGANISATION DU TRAVAIL ET CROISSANCE
PARTIE 2 : TRAVAIL ET EMPLOI CHAPITRE 3 : ORGANISATION DU TRAVAIL ET CROISSANCE Au sein du premier grand thème (« Accumulation du capital, organisation du travail et croissance économique »), nous avons terminé la première partie (« Croissance, capital et progrès technique ») composée des deux chapitres sur les sources et les limites de la croissance, et sur l'investissement. Nous abordons maintenant la deuxième partie du premier thème, intitulée « travail et emploi », à l'intérieur de laquelle nous étudierons tout d'abord la question du travail comme facteur de production (chapitre 3) puis la question des relations entre croissance, emploi et progrès technique (chapitre 4). Nous avons vu dans les deux chapitres précédents d'une part que la croissance était le résultat de la combinaison des deux facteurs de production que sont le capital et le travail, rendue de plus en plus productive par le progrès technique, d'autre part que l'accumulation du capital (c'est-à-dire l'investissement) jouait un rôle majeur dans la croissance. Ce premier thème était donc centré sur le rôle que joue le capital dans le mécanisme de la croissance économique. De la même manière, nous allons maintenant nous interroger sur le rôle joué par le travail dans le progrès technique et dans la croissance économique (avant de nous interroger dans le chapitre suivant sur les liens ambigus entre croissance, progrès technique et emploi). Avant d'entrer dans le vif du sujet, il nous faut préciser ce qu'on entend par « travail » et « emploi ». Dans ce chapitre, nous allons envisager le travail plutôt dans son aspect individuel : le travail est une activité humaine plus ou moins pénible, que les hommes mettent parfois au service de l'activité économique. Cela implique que le travail se divise entre la partie qui n'est pas mise au service de l'économie, qu'on nomme travail domestique, et le travail utilisé par l'économie, qui correspond alors à l'emploi. Ainsi, « l'emploi » correspond à toute activité faisant l'objet d'une rémunération dans un cadre légal. Le travail de préparation d'un repas ne devient un emploi que lorsqu'il est réalisé contre une rémunération, par un cuisinier par exemple. Le corollaire de l'emploi est donc la question du chômage : lorsqu'on parle d'emploi, on s'intéresse à l'aspect économique du travail, donc à la quantité de travail dont l'économie a besoin pour fonctionner. Ainsi, lorsqu'on parle de « travail » en économie, c'est en tant que facteur de production : pour fonctionner, l'économie a besoin du travail des hommes, c'est-à-dire de leur force physique et de leur réflexion intellectuelle. Mais on peut tout à fait faire augmenter la quantité de travail sans modifier la quantité d'emplois, en augmentant le temps de travail au sein de chaque emploi. Il faut également noter que, même si la question de l'emploi fait principalement référence à la quantité de travail rémunéré disponible (et nécessaire) dans l'économie, la question du travail fait appel à des réflexions de natures économique et sociologique : la question du travail et de son organisation fait principalement référence à la façon dont on utilise l'homme pour produire. Cela a donc forcément de fortes répercussions sur les travailleurs. Et en retour, ces répercussions sur les travailleurs (comme la contestation d'un mode d'organisation du travail) ont des conséquences directes sur la production. Dans ce chapitre qui traite des liens entre l'organisation du travail et la croissance, nous aurons des regards croisés sur le travail en tant que producteur de richesses. 1. Le taylorisme est un système de division des tâches qui entraîne des hausses de productivité sources de croissance....................................................................................................................................2 1.1. L'idée de la division du travail ne date pas de Taylor : Adam SMITH avait déjà théorisé en 1776 ce mécanisme connu des manufacturiers.....................................................................................................................................................2 1.1.1. La productivité peut être augmentée en divisant le travail au sein de l'entreprise........................................................................2 1.1.2. La productivité peut également être augmentée par la division du travail entre les entreprises...................................................2 1.2. Le taylorisme et l'Organisation Scientifique du Travail (OST) ont accru l'efficacité du travail....................................3 1.2.1. L'OST met en place une division horizontale du travail (parcellisation des tâches)......................................................................3 1.2.2. L'OST met en place une division verticale du travail (séparation entre tâches de conception et d'exécution)..............................3 1.2.3. L'OST détermine scientifiquement (par un « chronométrage ») la meilleure façon de produire (le « one best way »)................3 1.2.4. L'OST repose enfin sur la paiement aux ouvriers en fonction du travail réalisé (le « salaire aux pièces »).................................3 1.3. Cette hausse époustouflante de la productivité est source d'une croissance soutenue par l'offre.............................3 1.3.1. Les gains de productivité sont très importants............................................................................................................................. 3 1.3.2. ... mais ils ne sont pas utilisés par les entreprises pour augmenter les salaires de façon significative, ce qui pose un problème de débouchés....................................................................................................................................................................................... 4 2. Le fordisme est à l'origine d'une nouvelle forme de croissance économique.....................................4 2.1. Par la mise en place du travail à la chaîne, le fordisme est un mode d'organisation du travail qui approfondit l'OST ...............................................................................................................................................................................................4 2.1.1. « Apporter le travail à l'ouvrier au lieu d'amener l'ouvrier au travail »..........................................................................................4 2.1.2. Le fordisme apporte aussi une standardisation........................................................................................................................... 4 2.2. Le fordisme, par l'intermédiaire du « compromis fordiste », favorise la croissance par le soutien de la demande....5 2.2.1. Le fordisme permet, tout comme le taylorisme, des hausses de productivité..............................................................................5 2.2.2. Le fordisme permet une baisse des prix de vente et une hausse des salaires des ouvriers........................................................5 2.2.3. Le fordisme permet surtout la croissance par un soutien de la demande....................................................................................5 2.3. Par le développement du « compromis fordiste », le fordisme est une forme de contrat social entre salariat et patronat qui conduit à l'amélioration des conditions de vie des travailleurs........................................................................6 2.3.1. Le développement du salariat..................................................................................................................................................... 6 2.3.2. Avec le compromis fordiste, le salariat devient un statut régi par des contrats, des lois, des conventions collectives et une protection sociale.................................................................................................................................................................................. 6 2.3.3. Le compromis fordiste permet la diminution continue du temps qu'un individu consacre au travail au cours de sa vie................7 2.3.4. Il apparaît alors une « norme d'emploi »..................................................................................................................................... 7 3. Les nouvelles formes d'organisation du travail : le taylorisme est-il mort ?........................................7 3.1. La crise du fordisme.......................................................................................................................................................7 3.1.1. Les sociologues montrent que la disparition des « métiers » provoque une « aliénation » des travailleurs................................7 3.1.2. Cette aliénation peut être à l'origine d'un ralentissement des gains de productivité.....................................................................8 3.1.3. Le compromis fordiste s'essouffle en raison du besoin de différenciation des produits, du besoin de qualité et de l'ouverture internationale croissante....................................................................................................................................................................... 8 3.2. ...provoque un enrichissement qualitatif des tâches des travailleurs dans l'industrie qui justifie l'appellation « post- taylorisme »...........................................................................................................................................................................8 3.2.1. Le toyotisme (ou ohnisme) vise à rendre la production plus adaptable pour suivre l'évolution de la demande............................8 3.2.2. Le toyotisme s'appuie sur la polyvalence et l'autonomie des ouvriers, ainsi que sur la recherche de qualité...............................9 3.2.3. Le toyotisme permet la transformation des qualifications et individualisation des carrières.........................................................9 3.2.4. Le toyotisme favorise la division du travail entre entreprises par une « désintégration verticale de la production »..................10 3.3. Le « post-taylorisme » favorise la croissance par la diversification de l'offre de biens et services...........................10 3.4. Mais, notamment dans les services, on voit réapparaître des formes de travail répétitif qui font plutôt parler de « néo-taylorisme »...............................................................................................................................................................10 3.4.1. Le taylorisme réapparaît là où on l'attendait le moins : dans les services..................................................................................11 3.4.2. Le toyotisme peut, comme le taylorisme, entraîner des conditions de travail propices aux maladies physiques et mentales.....11 3.4.3. La norme salariale est également remise en cause : la précarité se développe et les statuts se multiplient au sein du salariat 12 La croissance dépend bien sûr d'abord de la quantité de travail disponible pour produire, comme nous l'avons vu dans le premier chapitre (la croissance est une fonction positive de la quantité de travail et de capital). Mais elle dépend aussi de la façon dont est utilisé le travail – c'est-à-dire de la structure, de l'utilisation faite par l'entreprise des emplois. C'est le deuxième point qui nous intéressera ici, c'est-à-dire l'organisation du travail et son impact sur la croissance économique. Nous avons vu dans le chapitre précédent le rôle majeur joué par le progrès technique pour expliquer la croissance économique. Nous allons voir plus précisément ici comment il est à l'origine des transformations du travail et de l'emploi et comment il accroît l'efficacité du travail. Nous étudierons ensuite dans le chapitre suivant les mécanismes qui relient la croissance économique, le progrès technique et l'emploi (donc le chômage). Le plan de ce chapitre sera chronologique : nous étudierons dans l'ordre les deux grandes formes d'organisation du travail (taylorisme et fordisme), puis nous nous poserons la question de l'actualité de cette division du travail, à travers l'étude des formes nouvelles d'organisation du travail (toyotisme, néotaylorisme). L'étude de chaque mode d'organisation du travail sera conduite en montrant quels en sont les principes et quelles en sont les conséquences sur la croissance et sur le salariat. Remarque : les transformations sont « successives » car leur apparition se succède dans le temps, cela ne signifie pas qu'un mode d'organisation disparaît quand un autre apparaît. Les deux modes d'organisation coexistent en général, on le verra avec le fordisme et uploads/Industriel/ 1cours-chap3-organisation-du-travail-et-croissance.pdf
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- Publié le Jui 12, 2022
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