Annales de Phénoménologie – Nouvelle Série Annalen der Phänomenologie – Neue Re

Annales de Phénoménologie – Nouvelle Série Annalen der Phänomenologie – Neue Reihe 20/2021 Annales de Phénoménologie – Nouvelle Série Annalen der Phänomenologie – Neue Reihe Fondateur de la revue/Gründer der Zeitschrift : Marc Richir (†) Directeur de publication/Herausgeber : Alexander Schnell Secrétariat de rédaction et commandes/Sekretariat und Bestellungen : Lehrstuhl für Phänomenologie Fakultät für Geistes- und Kulturwissenschaften Bergische Universität Wuppertal Gaußstraße 20 D-42119 Wuppertal E-mail : alex.schnell@gmail.com Comité de rédaction/Beirat der Redaktion : Sacha Carlson, Guy van Kerckhoven, Patrice Loraux, Antonino Mazzù, Jean-François Perrier, Alexander Schnell Revue éditée par l’Association Internationale de Phénoménologie (A.I.P.). Diese Zeitschrift wird von der Association Internationale de Phénoménologie (A.I.P.) herausgegeben. Siège social/Eingetragener Sitz : A.I.P. 2 route des Marnières F-89500 Dixmont Avertissement : L’éditeur du site « annales.eu » – l’Association Internationale de Phénoménologie (A.I.P.) – détient la propriété intellectuelle et les droits d’exploitation. À ce titre, il est titulaire des droits d’auteur et du droit sui generis du producteur de bases de données sur ce site conformément à la loi n° 98-536 du 1er juillet 1998 relative aux bases de données. Les articles reproduits sur le site « annales.eu » sont protégés par les dispositions générales du Code de la propriété intellectuelle. Pour un usage strictement privé, la simple reproduction du contenu de ce site est libre. Pour un usage scientifique ou pédagogique, à des fins de recherches, d’enseignement ou de communication excluant toute exploitation commerciale, la reproduction et la communication au public du contenu de ce site sont autorisées. 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Incisions « microtomiques » dans l’architectonique phénoménologique de Marc Richir 133 GUY VAN KERCKHOVEN Extase et épochè. La phénoménologie de la métaphysique de Schelling 177 PHILIP FLOCK Pour une phénoménologie de la lacune en phénoménalisation : Marc Richir lecteur de Jacques Lacan 195 MARWAN HENNERON Symbolique et transcendantal (II) Le symbolique : une vie lacunaire ? 215 JÉRÔME WATIN-AUGOUARD La tectonique de l’archaïque en phénoménologie et en physique quantique : fécondité d’une analogie 251 AURÉLIEN ALAVI De la façon dont les savoirs « impropres » incluent les savoirs « propres » 297 RICARDO SÁNCHEZ ORTIZ DE URBINA Qu’est-ce que rencontrer un personnage de roman ? 309 JULIE COTTIER La métaphore, entre réel et irréel. Introduction à trois textes inédits de José Ortega y Gasset 344 ANNE BARDET Introduction aux problèmes actuels de la philosophie (1916). Leçon IX 356 JOSÉ ORTEGA Y GASSET Les deux grandes métaphores (à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Kant) (1924) 367 JOSÉ ORTEGA Y GASSET Idée du Théâtre (Extrait) (1946) 383 JOSÉ ORTEGA Y GASSET L’image et l’être. À propos de la créativité dans la perspective de la phénoménologie générative ALEXANDER SCHNELL Dans cet essai, il s’agit de livrer quelques réflexions sur l’image et la créativité ainsi que sur leur rapport mutuel dans la perspective de la philosophie transcendantale et, en particulier, de la phénoménologie transcendantale. Par « création » ou « créativité », nous n’entendrons pas d’abord la création divine, mais la créativité de pensée ou encore artistique qui s’interroge sur la possibilité du surgissement de formes et de concepts nouveaux (question qui a déjà beaucoup intéressé les phénoménologues de la troisième génération). En philosophie, cette question semble être à peu près équivalente – et nous y reviendrons à la fin – à la question éminemment kantienne des conditions de possibilité d’une « synthéticité a priori », donc de la possibilité de l’extension d’un concept, dans un jugement, au-delà de ce qui le détermine intrinsèquement et ce, sans qu’on s’appuie simplement sur notre expérience sensible. Cette « synthéticité », cette « extension synthétique », est effectivement un autre nom pour le surgissement d’originalité et de nouveauté. Nous aborderons le mystère de la créativité à la fois dans une perspective ontologique (en quoi l’image est-elle liée à l’être des phénomènes ?) et, plus brièvement, eu égard à la question de savoir ce qu’est la créativité en philosophie, si tant est que, comme le disait Deleuze dans sa définition ultracélèbre, philosopher consiste à « créer des concepts1 ». Ce qui nous intéresse ici tout particulièrement, ce n’est pas tant le contenu (en quoi consistent ces formes nouvelles, ces concepts nouveaux ?), mais la façon dont ce surgissement de nouveauté s’opère phénoménolo- giquement et transcendantalement (nous entendons par là ce qui s’exprime en allemand en un seul mot par « transzendentalphänomenologisch »). Qu’est-ce que cela veut dire ? La réponse à cette question va prendre un peu de temps de sorte que ce ne sera qu’au terme d’un petit détour que nous rejoindrons la question de l’image dans son rapport à cette notion de créativité. 1 G. Deleuze, F. Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Paris, Les éditions du Minuit, 1991, p. 10. ANNALES DE PHÉNOMÉNOLOGIE 20/2021 8 Tout le raisonnement suivant s’inscrit dans un rapport spécifique entre la pensée et l’être – entre la conscience et ce qui lui fait face, à savoir le monde et les choses – entre le discours philosophique et la réalité, le réel. Habituellement, on considère que le discours philosophique n’est ou bien que le reflet absolument transparent de la réalité qu’il est censé traduire ou transcrire, mais sans qu’il ait quelque « réalité » en soi – il n’y aurait donc que le réel et rien par ailleurs ; ou bien alors, on estime que ce qui se laisse « dire » de la réalité n’est précisément que le discours et que toute réalité se ramène et se réduit entièrement à ce dernier – de sorte que la seule réalité est la réalité discursive. Le discours phénoménologique ne correspond à aucun de ces deux cas. Pour comprendre son statut, il faut lire attentivement les premiers écrits de Husserl qui situent la phénoménologie en particulier au-delà du « psychologisme » et du « formalisme ». Ce qui en ressort est dans une large mesure resté incompris – aussi, et nommément, par de nombreux phénoménologues. Par « formalisme », Husserl entend deux types de discours : le formalisme logiciste et celui du transcendantalisme kantien. Ce que Husserl leur reproche, c’est d’en rester au niveau d’une argumentation formelle (c’est-à-dire déductive, que ce soit au sens d’un raisonnement déductif, d’un syllogisme, ou d’une déduction transcendantale) et de ne pas « toucher » les « choses ». Le psychologisme, en revanche, prend pour argent comptant, pourrait-on dire, les processus psychiques concrets et empiriques – c’est-à-dire ce qui est en train de se passer sur le plan mental, dans nos « cerveaux », au moment où nous pensons et parlons. La critique de Husserl concerne cette fois-ci le fait que le psychologisme n’est pas en mesure de rendre compte des essences et des idéalités et retombe, en dernière instance, dans un scepticisme. La phénoménologie est donc au-delà de ces deux types de discours. Et, dans une certaine mesure, on peut dire que la phénoménologie est au-delà du « rationalisme » et de l’« empirisme ». Tout cela semble bien connu. Mais est-ce que c’est effectivement le cas ? Est-ce que l’on s’y tient vraiment de façon conséquente ? Nous affirmons que non – cela concerne par exemple la pratique phénoménologique de Zahavi, Benoist, Romano, Depraz, de tous les « phénoménologues réalistes », et a fortiori de toutes celles et tous ceux qui visent une « naturalisation » de la conscience intentionnelle. À l’encontre de toutes ces approches, nous faisons valoir que si l’on est conséquent, il faudra reconnaître, dans ce à quoi ouvre la pratique phénoménologique, une sphère radicalement nouvelle par rapport au formalisme et au psychologisme. Husserl écrit dans le § 61 des Ideen I d’une manière tout à fait tranchante : SCHNELL 9 Les « mises entre parenthèses » expresses [effectuées par le phénoménologue transcendantal] ont pour fonction méthodologique de nous rappeler constamment que les sphères d’être et de connaissance [relatives au monde naturel et aux sciences correspondantes] se situent par principe en dehors de celles qui doivent être explorées à titre de sphères transcendantales-phénoménologiques et que toute immixtion de prémisses qui relèvent des sphères mises entre parenthèses est l’indication d’une confusion absurde, d’une véritable métabasis1. Il faut y insister avec la plus grande force : la sphère transcendantale- phénoménologique est DISSOCIÉE de celle du monde naturel et empirique – et cela ne vaut pas moins pour les procédés et les attitudes cognitifs ou épistémiques relatifs à ce dernier. Husserl désigne uploads/Industriel/ annales-de-phe-nome-nologie-20-2021.pdf

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