L'artisanat et l'industrie l'artisanat L'artisanat, c'est l'activité de l'artis

L'artisanat et l'industrie l'artisanat L'artisanat, c'est l'activité de l'artisan, «personne n'employant pas plus de dix salariés qui exerce une activité professionnelle de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services, à l'exception de l'agriculture et de la pêche», et qui doit être immatriculée au registre tenu par la Chambre des métiers (décret du 10 juin 1983). Toutefois, le seuil de 10 salariés est relatif et la définition économique se base sur les entreprises ayant une activité principale relevant des secteurs de l'artisanat et dont l'effectif maximum a été porté à 19 salariés. Le statut juridique français rend bien compte de la réalité de l'artisanat, au-delà de la diversité historique (technè en ancien grec, ars en latin) ou nationale (artigianato en italien, artesanado en espagnol; Handwerk en allemand, handicraft en anglais). Dès les premiers témoignages (IIe siècle avant J.-C. en Grèce), l'artisanat se définit comme une organisation de défense et de contrôle de la production. Jusqu'alors, une économie essentiellement agraire et autarcique limitait la production artisanale à la production locale (exception: la poterie). Avec le développement des échanges dans l'Empire romain, eranoi et collegia, financés par les cotisations de leurs membres, défendent les intérêts de la profession et participent aux cultes de la cité. Puis, à partir du IIIe siècle, la contraction des échanges et le repli sur les grands domaines (villae) favorisent l'essor de l'artisanat rural, sous contrôle princier ou ecclésiastique (travail de la pierre et des métaux). À partir du XIe siècle, le développement de nouveaux courants d'échanges (draps) et la croissance des villes vont de pair avec la multiplication des métiers artisanaux, regroupés par quartiers. Les corps de métiers ou jurandes (XIIe siècle, italien arti, allemand Ghildes ou Hanses ) se distinguent par des confréries à vocation proprement religieuse et charitable, acquièrent pour leurs membres le monopole de la production, organisent l'apprentissage et le travail (salaires, horaires, qualité). Les artisans sont progressivement soumis à un triple contrôle, celui des marchands sur les producteurs, des maîtres-jurés sur les valets et les apprentis, et du roi sur les métiers (uniformisation des statuts et prélèvement fiscal). Devenus une force politique majeure dans les villes, les métiers participent aux luttes, dès les XIVe et XVe siècles, contre le prince ou les oligarchies urbaines: conflits sociaux internes, dus à la fermeture des métiers au profit des maîtres, entre métiers concurrents, entre artisans et marchands, ou pour le contrôle de la commune, en France, et surtout en Italie et en Flandre. Le roi devient l'arbitre de ces conflits qui se multiplient à une époque de transformations structurelles (XV-XVIIe s.) et de spécialisation (dissociation de l'artisan et de l'artiste) dans l'artisanat de luxe, du textile, de la métallurgie et de la construction navale. Échappent au contrôle des métiers les ouvriers des manufactures préindustrielles et les artisans ruraux soumis aux marchands, ceux qui exercent un «métier libre» ou réglé (sous contrôle municipal), les compagnons, qui vont de ville en ville se perfectionner (tour de France) et se regroupent dans des sociétés secrètes d'entraide. Malgré ces restrictions, l'âge d'or des corporations se poursuit en France jusqu'au début du XVIIIe siècle, grâce à la protection du roi (édits de 1581, 1597 et 1673). Contestées ensuite par Turgot, en 1776, elles sont supprimées en 1791 au nom de la liberté d'entreprise (loi d'Allarde, complétée par la loi Le Chapelier, interdisant les associations professionnelles). Ce nouveau cadre juridique favorise la Révolution industrielle et le développement de la classe ouvrière dans les usines. Au XIXe siècle, l'artisanat rural ne produit plus que pour le marché local. L'artisanat urbain se trouve limité aux activités où le savoir-faire traditionnel demeure nécessaire (bâtiment, industries de luxe, alimentation). Toutefois, les artisans continuent à jouer un rôle majeur dans la société urbaine, participant aux événements (sans-culottes) et aux idéaux révolutionnaires (socialisme prémarxiste). Aujourd'hui, la législation en France, comme dans de nombreux pays industrialisés, tend à préserver ce savoir-faire en confirmant aux chambres des métiers le contrôle de la qualité et de la qualification: en 2001, le secteur de l'artisanat comptait environ 830 000 entreprises de 0 à 19 salariés, employant plus de 2 millions de personnes, soit 15 % des emplois des entreprises. Les activités les mieux représentées sont le bâtiment (37 %) et les services (31 %), essentiellement dans les activités de réparation, les taxis et la coiffure. L'alimentation (boulangerie, boucherie) représente 13 % des artisans et l'artisanat de production (textile, imprimerie, métaux), 18 %. Dans les pays où les révolutions industrielles n'ont pas entièrement détruit les économies traditionnelles, les artisans continuent à jouer un rôle essentiel, tant dans les sociétés rurales (Chine des campagnes: communes populaires), urbaines (pays musulmans: maintien de la zonation par activités des médinas ou des bazars). Certains concurrencent même l'industrie (métallurgie et plastiques en Inde). PROJET TROISIEME 1/8 patricia nicaud ROB'OK L'artisanat et l'industrie l'industrie Dans les grands pays industriels, l'industrie (qualifiée parfois de secteur secondaire) n'occupe plus la place prépondérante qui était la sienne dans les années d'après guerre. En France, par exemple, les services (le secteur tertiaire) comptent plus que l'industrie et l'agriculture réunies, que ce soit en termes de valeur ajoutée ou d'emplois. Ce constat global est trompeur: l'industrie reste la source majeure d'innovation, de progrès technique, de productivité. La plupart des services requièrent une production industrielle: l'utilisation des cartes de crédit et des distributeurs automatiques de billets, par exemple, est fondée sur un ensemble de technologies sophistiquées élaborées et mises au point par l'industrie. Par ailleurs, le fonctionnement de l'industrie moderne nécessite une consommation de plus en plus forte de services, tant en amont de la production (conception, recherche, engineering, financement) qu'en aval (logistique, transport, distribution, publicité, marketing). À l'intérieur même de l'industrie, les fonctions intellectuelles assurées par les «cols blancs» ont pris le pas sur les fonctions manuelles assurées par les «cols bleus». Cette configuration de l'industrie moderne s'est constituée progressivement au fil de l'histoire, d'abord dans un contexte très national puis, surtout depuis les années 1970, dans une perspective de mondialisation de la production et des marchés. Le développement de l'industrie moderne Si l'industrie apparaît au XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, elle s'est très rapidement diffusée dans les autres pays européens. La naissance de l'industrie moderne L'industrie moderne apparaît en Grande-Bretagne au cours du XVIIIe siècle. Pour satisfaire les besoins essentiels d'une population croissante, il faut davantage de nourriture et de tissus. Le mouvement des enclosures permet de développer la production vivrière et l'élevage des moutons. Les paysans les plus pauvres sont chassés des campagnes; ils constituent une main-d'œuvre bon marché pour l'industrie naissante, celle du textile au premier chef. Dès lors, tout va très vite. Pour augmenter leur production, les ateliers textiles ont besoin d'hommes et de machines. L'invention de la navette volante permet d'accroître la productivité du tissage, mais c'est le filage qui ne va pas assez vite. L'idée «révolutionnaire» est alors d'introduire la machine à vapeur, une invention jusqu'ici inutilisée. Or, pour fabriquer suffisamment de machines à vapeur, il faut mettre en place une industrie sidérurgique et une industrie mécanique. Et, pour les faire fonctionner, il faut disposer de grandes quantités de charbon. L'essor de ces différentes activités appelle à son tour le développement de moyens de transport qui permettent d'acheminer efficacement des tonnes de minerai de fer, de charbon et d'acier: ainsi naissent le chemin de fer et la marine à vapeur. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, l'Angleterre s'impose comme la première puissance du monde. Avec son fer et son charbon, elle a su construire son industrie et sa flotte. La diffusion de l'industrie moderne Dans les autres pays, l'industrialisation est plus tardive et se fait selon des schémas assez sensiblement différents du modèle anglais, mais on retrouve partout les mêmes activités de base: au départ textile, charbonnage, sidérurgie, mécanique; puis pétrole et automobile, et, un peu plus tard, chimie et aluminium. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les industries sont assez strictement organisées sur des bases nationales. Le club des grands pays industrialisés est restreint: États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon, URSS. Chaque pays industrialisé extrait son charbon, produit son acier, fabrique ses locomotives, ses automobiles et ses avions. La seconde moitié du XXe siècle est marquée par de très profondes transformations du système économique mondial et, plus particulièrement, de l'industrie. On passe insensiblement d'un club fermé de sept industries nationales à une industrie mondiale, assez fortement dominée par des firmes multinationales. Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer cette évolution. Le libéralisme économique, que les Américains cherchent à imposer après guerre, à travers les accords du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) notamment, permet un considérable développement du commerce international. Chaque pays est incité à se spécialiser dans les activités pour lesquelles il dispose des meilleurs avantages comparatifs. Les nouveaux espaces industriels Sous l'impulsion d'une volonté politique fortement affichée, de nouveaux pays s'industrialisent après guerre selon le schéma national traditionnel: le Brésil, l'Argentine, le Mexique, l'Espagne, l'Inde, la Corée, Taiwan. Par la suite, des entreprises cherchent à délocaliser certaines de leurs activités pour profiter des avantages comparatifs de tel ou tel pays – notamment de bas uploads/Industriel/ artisanat-et-industrie.pdf

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