MODELE DE WEBER INTRODUCTION Le principal objectif des entreprises est de maxim

MODELE DE WEBER INTRODUCTION Le principal objectif des entreprises est de maximiser le profit et pour cela, il est nécessaire de minimiser les coûts. Plusieurs éléments interviennent dans la minimisation des coûts de production des industries, notamment les coûts de localisation (coûts liés à la localisation de l’industrie). Ainsi, les entreprises les plus efficaces sont aussi les mieux localisées. La détermination de la localisation d’une entreprise est donc un facteur essentiel de sa réussite. C’est dans ce sens qu’Alfred WEBER a proposé un modèle de localisation industrielle. Dans la suite de notre exposé, nous ferons d’abord une présentation de la bibliographie de cet auteur. Ensuite, nous présenterons la problématique exposée et les solutions apportées par le modèle. Puis, nous verrons la méthodologie utilisée par l’auteur et la présentation du modèle. Enfin, nous aborderons les avantages et les inconvénients du modèle. I. Bibliographie Alfred WEBER (né en 1868 à Erfurt et décédé en 1958 à Heidelberg) est un économiste et sociologue allemand. Il fut professeur à Berlin, puis à Prague et à Heidelberg. Ses travaux ont influencé l’Economie Géographique moderne. Il s’est notamment interrogé sur les logiques de la localisation des industries. En 1909, il publie la « Théorie de la localisation des industries » qui tente, comme Von Thünen l’avait fait pour les activités agricoles, de définir un modèle explicatif d’un phénomène d’industrialisation qui s’accroît au début du 20e siècle. II. PROBLEMATIQUE EXPOSEE ET SOLUTIONS APPORTEES PAR LE MODELE Le modèle de WEBER a pour objectif d’expliquer le phénomène d’industrialisation qui s’accroit au cours du 19e et 20e siècle (notamment en Allemagne) en s’intéressant en particulier à la production de fonte qui nécessite d’importantes quantités d’inputs. Il tente d’apporter une réponse sur la localisation optimale d’un établissement, lieu unique de production d’un produit devant être écoulé sur un seul marché. Son apport principal tient à la prise en compte des intrants (ou inputs) dont on suppose connaitre l’origine. Son modèle permet d’identifier les différents types de localisation industrielle. La localisation optimale de l’établissement permet de réduire au maximum les coûts de production de l’entreprise. III. METHODOLOGIE UTILISEE ET PRESENTATION DU MODELE Pour apporter une solution à ce problème de localisation, Alfred WEBER propose une méthode de résolution graphique. Le modèle de WEBER repose sur certaines hypothèses :  La fonction de production de l’entreprise est à coefficient fixe : les proportions données de chaque facteur pour produire une quantité donnée d’output sont fixes.  L’espace est isotrope : il s’agit d’une plaine homogène sur tous les plans. Cela veut dire que l’on peut se déplacer dans n’importe quelle direction ;  L’’emplacement des matières premières et le lieu de marché sont connus ;  On a des coûts de transport fixes qui sont proportionnels à la distance et au poids des marchandises transportées ; Les coûts de main d’œuvre sont aussi constants et donnés. Pour WEBER, le choix de la localisation dépend de la prise en considération des facteurs suivants : les frais de transport (ceux nécessaires pour amener les matières premières sur les lieux de production, mais également ceux nécessaires pour amener le produit finit sur le marché), le coût de la main d’œuvre et les effets d’agglomération. Les facteurs les plus importants et qui seront développés sont les frais de transport et les coûts de la main d’œuvre. Dans son modèle, WEBER privilégie le coût de transport pour deux raisons : premièrement, il focalise son attention sur l’industrie sidérurgique pour laquelle les inputs et les outputs sont très lourds et donc les coûts de transport très élevés. Deuxièmement, il ne dispose pas de technique (en particulier mathématique) qui lui permette de résoudre simultanément les 3 problèmes. Il étudiera successivement les trois questions en recherchant d’abord un point qui minimise les coûts de transport, ensuite il regarde quelles sont les conditions pour lesquelles cette localisation minimise aussi les dépenses de main d’œuvre et enfin il regarde dans quelle mesure l’introduction des économies d’agglomération modifient la localisation ainsi obtenue. Pour cela, il se réfère à un modèle de mécanique : le modèle gravitaire (équilibre des forces). Le rôle des transports Supposons une entreprise utilisant 2 localisées en A1 et A2 (fer et charbon) pour produire de l’acier qui est vendu sur un marché localisé en A3. La production peut s’effectuer en un point quelconque P à partir duquel il est possible de se rendre en ligne droite en A1, A2 ou A3. Weber montre que ce lieu de production P (sous les hypothèses retenues) se situe nécessairement à l’intérieure du triangle de localisation formé par les points A1, A2, A3. Le choix de cette localisation dépend des coefficients de production (la proportion des matières premières utilisées dans la production) et de leur coût de transport. Il est donc possible de montrer que l’on peut obtenir un point P tel que la fonction de coût de transport soit minimale. Considérons une fonction de coût total de production de la forme : CT = [(Cf + Uf) Qf ] + [(Cc + Uc) Qc] + Ca.Qa Cf , Cc : coût de transport unitaire du fer entre A1 et P et du charbon entre A2 et P; Uf , Uc : coût d’acquisition d’une unité de fer et celui d’une unité de charbon; Qf , Qc : quantités de fer et d’acier nécessaires pour produire une unité d’acier ; Ca.Qa : coût de distribution de l’acier On fait l’hypothèse que les coûts de transport sont directement liés à la distance parcouru, avec d : distance et t : taux unitaire de transport. On a donc Cf = tf.df ; Cc = tc.dc ; Ca = ta.da On obtient donc : CT = [(tf.df + Uf) Qf] + [(tc.dc + Uc) Qc] + (ta.da).Qa Ou encore : CT = (tf.df.Qf) + (tc.dc.Qc) + (ta.da.Qa) + (UfQf) + (UcQc) L’objectif des entreprises est de minimiser cette fonction de coût total de production. Prenons un exemple. Pour ce qui est des coefficients de production, il faut 1,5 tonne de fer et 1,2 tonne de charbon pour produire 1 tonne d’acier. Aussi, le taux unitaire de transport du fer, du charbon et de l’acier est supposé identique quel que soit le produit transporté et est de 0,05 On a donc: CT = (0,05.df.1,5) + (0,05.dc.1,2) + (0,05.da.1) + (1,5Uf) + (1,2Uc) Autrement dit : CT = 0,075.df + 0,06.dc + 0,05.da + (1,5Uf) + (1,2Uc) Pour minimiser CT, on ne peut jouer que sur les distances (df, dc, da), le reste étant constant. La minimisation de la fonction de coût total dépend du lieu de localisation de l’entreprise. L’entreprise cherchera donc à se situer le plus près possible des sources de matière première dont les coûts de transport sont les plus élevés ou du marché si le cout d’acheminement du produit fini est élevé. Dans notre exemple, l’entreprise va essayer d’être plus proche du lieu d’approvisionnement en fer que du lieu d’approvisionnement en charbon. Weber définit l’isodapane comme la courbe qui caractérise les coûts identiques de transport. Le coût de la main d’œuvre Weber considère que la localisation dépend essentiellement des coûts de transport, mais les coûts de main d’œuvre peuvent engendrer des localisations alternatives qui corrigent ou compensent les coûts de transport élevés. La présence d’un bassin de main d’œuvre bon marché est susceptible de dépasser l’optimum de localisation obtenu sur la base de la minimisation des coûts de transport. On est donc amené à calculer un indice de coût du travail qui mesure le coût de main d’œuvre par unité d’outputs afin de mesurer l’effet du travail sur la localisation optimale de l’entreprise. Pour déterminer la localisation optimale, il est également possible de calculer un indice matériel qu’on appelle indice de Weber ou indice matière première. Cet indice dépend du poids des matières transportées, puisque le choix des entreprises consiste à minimiser le coût des transports et que le coût de transport dépend du poids des marchandises transportées. Les entreprises vont chercher à se localiser de façon à éviter de transporter les produits les plus lourds. Cet indice est égal au L’entreprise est plus proche de la ressource qui lui coûte le plus cher (le fer), aussi proche du charbon et relativement éloigné de son centre de commercialisation. Elle a donc intérêt à réduire le plus possible le coût le plus élevé, ici le coût associé à l’approvisionnement en fer. rapport entre le poids de la matière première et le poids du produit fini, noté Im. Trois cas sont possibles :  Im < 1: l’industrie se caractérise par un gain de poids, elle a besoin de moins de poids de matières premières et le produit fini est plus lourd que la somme des inputs nécessaires à la production. L’industrie est dite « market oriented » et l’entreprise tend à localiser son lieu de production le plus près de son lieu de marché compte tenu des coûts relatifs du transport. De même pour les industries pour lesquelles le produit fini est plus volumineux que les inputs, plus fragile ou plus coûteux à transporter ou uploads/Industriel/ chap-4-modele-de-weber.pdf

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