Chapitre 4 Symbiose industrielle Selon le dictionnaire Larousse le mot symbiose

Chapitre 4 Symbiose industrielle Selon le dictionnaire Larousse le mot symbiose est défini par : Symbiose : association de plusieurs organismes différents qui leurs permet de vivre avec des avantages. Symbiose industrielle peut être considérée comme un qualificatif d’un écosystème industriel où à l’image d’un écosystème naturel les déchets de l’un deviennent la matière première de l’autre. nous allons nous intéresser à la symbiose industrielle par la présentation de quelques exemples. 1.Symbiose de Kalundborg 1.1 Développement de la symbiose de Kalundborg C’est la première expérience mondiale de symbiose industrielle. Elle a commencé à s’installer vers 1970 et devenue une référence mondiale d’écosystème industriel. Kalundborg est une petite ville portuaire du Danemark de près de 50 000 habitants (recensement 2010), elle est le siège de la plus grande centrale d’électricité (centrale thermique principalement à base de charbon) et de la plus grande raffinerie de pétrole Statoil. La centrale électrique « Asnaes », vend de la vapeur d’eau à la raffinerie de pétrole Statoil , installée au début des années 60, laquelle lui vend en retour ses eaux usées qu’elle utilise comme eau de refroidissement. La centrale fournit également de la vapeur : - à la société de biotechnologie Novonordisque (un des 1er producteurs mondiaux d’enzymes industrielles et d’insuline) ; - à la société Gyproc qui produit des panneaux de construction en plâtre ; - à la commune de Kalundborg qui l’utilise pour son système de chauffage urbain. L’eau tiède rejetée par la centrale est utilisée par une ferme piscicole (élevage de poisson) qui se trouve à proximité. En 1990, la centrale électrique a mis en service sur l’une de ses unités une installation de désulfuration : le soufre des gaz de combustion réagit avec de la chaux, ce qui donne du gypse (sulfate de calcium). Asnaesvaerket produit ainsi plus de cent mille tonnes de gypse par an. Transporté par camion jusqu’à l’entreprise voisine, Gyproc, ce gypse est aujourd’hui utilisé comme matière première pour ses panneaux de construction. Gyproc a pu ainsi cesser d’importer du gypse naturel, jusqu’alors extrait de gisements en Espagne. Quant au gaz produit en excès par la raffinerie, il est utilisé comme combustible aussi bien par Asnaes que par Gyproc. Les cendres de la centrale sont également réutilisées par une entreprise de production de ciment, de vanadium et de nickel. Le soufre de la raffinerie et les boues de la station d’épuration (STEP) municipale sont valorisées en composants utilisés en agriculture et en construction. Aujourd’hui, au moins 26 entreprises industrielles sont comptabilisées dans la zone industrielle de Kalundborg, travaillant en étroite collaboration avec la commune de Kalundborg et incluant des exploitations agricoles des pêcheries qui sont approvisionnées en fertilisant, en chaleur et en eau. Le parc industriel de Kalundborg est donc passé d’un mode de production linéaire avec un flux de matière première en entrée et un flux de déchets en sortie à une production circulaire où toutes les unités de production sont interconnectées. Cette symbiose est née avec la volonté des entreprises et le soutien constant des autorités locales. Elle repose sur une collaboration constructive basée sur la communication, la transparence. Elle permet à chacun de ses membres d’échanger matière, eau, énergie de manière lucrative. Symbiose de Kalundborg 1.2 Retombés économiques et environnementales Sur la base des informations partielles disponibles, on voit que les avantages environnementaux et économiques de la symbiose industrielle de Kalundborg sont clairs:   Réduction de la consommation des ressources : 45 000 tonnes par an de pétrole, 15000 tonnes par an de charbon, et surtout 600 000 m3 par an d’eau.   Réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants : 175 000 tonnes par an de gaz carbonique, 10 200 tonnes par an de dioxyde de soufre.   Réutilisation des déchets : 130 000 tonnes par an de cendres (pour la construction routière), 4 500 tonnes par an de soufre (pour la fabrication d’acide sulfurique), 90 000 tonnes par an de gypse, 1 440 tonnes par an d’azote et 600 tonnes par an de phosphore. Les avantages économiques, qui se trouvent en réalité à l’origine de ces échanges, sont également importants. Selon les indications disposées publiquement, les investissements totaux sur une période de vingt ans (sont estimés à 60 millions de dollars. Les revenus annuels sont évalués à 10 millions de dollars. 1.3 Synergie de mutualisation Synergie : association de plusieurs organes pour l’accomplissement d’une fonction. En perspective aux synergies en cours (échanges de matières et d’énergies), des réflexions sont entrains de se faire pour mettre en place des synergies de mutualisation, pour réaliser des investissements d’intérêts générales pour les différents acteurs dans la symbiose :   production de l’air comprimé   collecte et valorisation de certains déchets   l’utilisation de l’énergie renouvelable pour l’ensemble du parc industriel. 1.4 Conditions de réussite et Freins au développement de symbioses industrielles  La réussite d’une symbiose industrielle est liée à :  La proximité géographique des différents acteurs dans la symbiose ;  La collaboration des collectivités locales ;  Des relations basées sur la transparence et la communication permanente entre les participants ;  Son frein majeur se manifeste par la perturbation du système en cas de défaillance d’un partenaire fermeture d’une entreprise grève du personnel ou autre. 2. Symbiose du Territoire du Port de Béjaïa (TPB) Le port de Béjaïa est mixte, il comporte un terminal d’hydrocarbure et accueille différents navires (transport des personnes et marchandises). En plus des activités liées à l’exportation des hydrocarbures, il est le siège de Cévital avec des raffineries de sucre et d’huile et de l’entreprise publique ERENAV de réparation de navires. Les activités au niveau du TPB se résument en 3 catégories :   Activité de ERENAV   Activités des filiales de Sonatrach   Les activités de Cévital 2.1 Activité de ERENAV C’est une entreprise publique autofinancée dont le rôle principal est la réparation et la maintenance des navires. Elle a aussi le rôle d’approvisionner ces derniers en eau potable et le nettoyage. Les déchets solides sont valorisés par des organismes privés, alors que touts ce qui est huiles de vidanges, boues (des pétroliers) sont traitées par des filiales de Sonatrach et transformées sous formes de produits hydrocarburés. Activité de ERENAV 2.2 Activités des filiales de Sonatrach C’est une entreprise publique autofinancée dont son rôle est la production hydrocarbures vers l’exportation. Les déchets liquides des navires et les déchets des stations de services sont traitées par des filiales de Sonatrach et transformées sous formes de produits hydrocarburés. Activités des filiales de Sonatrach 2.3 Les activités de Cévital Au niveau du TPB, le groupe de Cévital est implanté par ses unités agroalimentaires composées principalement par :   La raffinerie d‘huile   La raffinerie de sucre   La margarinerie   Le conditionnement d’eau minérale.  Cévital, dans ce site du TPB possède 2 centrales électriques de cogénérations (2X25MW) (production d’électricité et d’eau chaude) et une station d’épuration des eaux usées « STEP ». Les activités de Cévital Le groupe de Cévital s’intéresse à la production de l’énergie solaire afin de réduire sa consommation en énergies fossile et la réduction des émissions de CO2. La fabrication de verre utilisé dans les panneaux solaires est aussi un axe qui se développe au sein du groupe. Nous pouvons donc constater que des relations de types symbioses entre industriels au niveau du TPB existent déjà entre ERENAV-Sonatrach, et Cévitalorganismes privés souvent dans l’informel. Ceci, ne nous empêche pas de faire les remarques suivantes :  La STEP de Cévital aurait pu rationnaliser l’utilisation de l’eau pour alimenter ERENAV pour le nettoyage des coques de navires, cette dernière consomme de grande quantité en eau potable pour ses nettoyages.  Le système de cogénération aurait pu être dimensionné pour alimenter tout le site du TPB en électricité, en eau chaude pour le chauffage ou autre.  La centrale photovoltaïque en perspective, pourrait être dimensionnée pour alimenter tout le site en électricité propre et durable.  D’autre part, des questions légitimes peuvent être posées : - Pourquoi il n’y a pas eu un investissement d’une station de dessalement d’eau de mer ?  Pourquoi Cévital, dont le chiffre d’affaire s’élève à 146 milliards DA (selon le bilan de 2009), n’a pas investie dans la production de soja, betterave….(matières premières pour ses unités agroalimentaires) ? uploads/Industriel/ chp4-cours-ecologie-industrielle-et-devloppement-durable.pdf

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