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135 Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine natu

135 Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artiﬁ cielle, étrangères à un organisme, capables de modiﬁ er le fonctionnement du système endocrinien. Ces perturbateurs sont susceptibles de provoquer des effets nocifs chez les individus exposés et sur leur descendance. Ils agissent soit en imitant l’action des hormones, soit en se ﬁ xant sur les récepteurs hormonaux en gênant ou bloquant le mécanisme de production ou de régulation des hormones. Ils sont présents dans de nombreux produits issus de l’industrie agro-chimique (pesticides, plastiques, pharmacie, etc.) et de leurs rejets. La population est exposée aux perturbateurs endocriniens par l’eau, l’alimentation, l’air et certains produits industriels. Les conséquences biologiques de ces expositions sont, quant à elles, encore mal appréhendées et complexes à étudier. Les perturbateurs peuvent avoir des effets néfastes sur la reproduction, la croissance, le fonctionnement de la thyroïde, le développement du système nerveux et le développement de tumeur (thyroïde, sein, testicules, prostate, utérus, etc.). C’est pourquoi, l’étude des perturbateurs endocriniens représente, aujourd’hui, un enjeu majeur pour le corps médical et les pouvoirs publics. Le saviez-vous ? LE SYSTÈME ENDOCRINIEN LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 10 10 LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 136 La différenciation des glandes Les glandes sont des organes dont le fonc- tionnement permet la fabrication de subs- tance chimique. On différencie les glandes endocrines, les glandes exocrines et les glandes mixtes (ﬁ gure 10.1). ◗Les glandes endocrines sécrètent des hor- mones et les déversent directement dans le sang. ◗Les glandes exocrines déversent leurs sécrétions à l’extérieur (dans un organe ou hors du corps), en dehors de la circulation sanguine, par l’intermédiaire d’un canal excréteur. ◗Les glandes sont dites mixtes quand la sécrétion est double : exocrine et endocrine. Les glandes endocrines sont : ◗l’hypothalamus ; ◗l’hypophyse ; ◗le thymus ; ◗les parathyroïdes ; ◗la thyroïde ; ◗les glandes surrénales ; ◗le pancréas ; ◗les ovaires et les testicules. Le mode d’action des hormones Une hormone est une substance chimique fabriquée par les cellules endocrines d’une 1 2 glande et directement déversée dans le sang. Elle agit à distance, elle va donc transmettre un message chimique sur les cellules cibles d’un tissu ou d’un organe (différent du lieu d’émission) qui possèdent des récepteurs pour l’hormone. La régulation hormonale Il existe deux types de régulations endo- criniennes : les régulations d’urgence et les régulations à long terme. ◗Les régulations d’urgence : l’organisme ne peut vivre que si le sang, la lymphe et le liquide céphalorachidien ainsi que le liquide intracellulaire ont une composition stable et équilibrée. La pression artérielle, le taux du sodium, d’eau, de potassium, etc. sont maintenus constants grâce aux hormones d’urgence qui agissent dès que cela est nécessaire. ◗Les régulations à long terme : elles modulent la température interne, la croissance et la reproduction. Le processus est beaucoup plus lent que le précédent. C’est le taux d’hormone circulante qui commande le frei- nage ou la sécrétion supplémentaire d’hor- mone. Le taux des hormones dans le sang est donc autorégulé. 3 Le système endocrinien Le système endocrinien est l’un des deux systèmes de communication et de régulation de l’organisme. Il travaille en association étroite avec le système nerveux. Ils interagissent l’un sur l’autre et coordonnent les fonctions de tous les systèmes du corps. Le système endocrinien agit par l’intermédiaire d’hormones déversées dans le sang. Son mode d’action est plus lent que l’inﬂ ux nerveux. Il est constitué de glandes disséminées dans l’organisme. LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 10 137 e t x i M . c e n i r c o d n E . b e n i r c o x E . a r u e t é r c x e l a n a c r u e t é r c x e l a n a c vaisseau 10.1 Les différentes glandes : exocrines (a), endocrines (b), mixtes (c). 10 LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 138 ◗l’hormone antidiurétique (ADH) qui conserve l’eau du corps en diminuant la diurèse et la transpiration ; ◗l’ocytocine qui stimule la contraction de l’utérus pendant l’accouchement et qui intervient dans le déclenchement de la lac- tation. L’hypophyse est le chef d’orchestre du sys- tème endocrinien car elle régule les autres glandes endocrines. Le thymus Localisé dans le thorax, en arrière du ster- num, il est volumineux à la naissance puis régresse progressivement pour disparaître à l’âge adulte. Le thymus sécrète deux hor- mones, la thymopoïétine et la thymosine, qui jouent un rôle dans la maturation des lymphocytes. Après leur passage dans le thymus, sous l’inﬂ uence de ces hormones, ils se divisent rapidement et se transfor- ment en lymphocytes T. La thyroïde Glande volumineuse située à la face anté- rieure du cou, elle a une forme de papil- lon dont les ailes entourent la trachée. Elle accumule 20 % de l’iode contenu dans l’or- ganisme. Elle fabrique les hormones thyroïdiennes, la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3) qui sont cruciales car elles agissent sur toutes les cellules de l’organisme. Elles jouent un rôle au niveau : ◗du métabolisme des glucides, des lipides et des protéines ; ◗de la régulation partielle de la fréquence cardiaque ; ◗de la régulation thermique ; ◗de la croissance et du développement des tissus osseux, nerveux, du système génital 3 4 L’hypothalamus Situé au milieu du cerveau, au-dessus de l’hypophyse, l’hypothalamus fait partie du système nerveux central. Il participe à la régulation des grandes fonctions de l’orga- nisme (la faim, la soif, le sommeil, la ther- morégulation). Il fait le lien entre le système nerveux auto- nome et le système endocrinien. L’hypothalamus sécrète des hormones qui contrôlent toutes les sécrétions de l’hypo- physe, soit en les inhibant, soit en les sti- mulant. L’hypophyse Glande de petite taille (0,5 g), située à la base de l’encéphale, reliée à l’hypotha- lamus par une tige, l’hypophyse est aussi appelée glande pituitaire et est divisée en lobes. Le lobe antérieur (adénohypophyse) sécrète de très nombreuses hormones : ◗l’hormone de croissance (GH) qui stimule la croissance cellulaire ; ◗la prolactine qui stimule la lactation ; ◗la corticotrophine (ACTH) qui stimule la pro- duction des hormones surrénaliennes ; ◗la thyréostimuline (TSH) qui stimule la sécrétion d’hormones thyroïdiennes ; ◗les hormones gonadotropes (sexuelles) : – l’hormone lutéinisante (LH) déclenche l’ovulation chez la femme et entraîne la production de testostérone chez l’homme, – l’hormone folliculo-stimulante (FSH) qui agit au niveau des ovaires et des testi- cules ; ◗la mélanocortine (MSH) qui stimule la pro- duction de mélanine. Le lobe postérieur (neurohypophyse) libère deux hormones fabriquées par l’hypotha- lamus : 1 2 Fonctionnement du système endocrinien LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 10 139 TSH diminution des hormones bradycardie fatigue chaleurs sueurs nervosité tremblements intolérance au froid baisse de la libido hyperménorrhées tachycardie Hypothyroïdie (hypofonctionnement) Hyperthyroïdie œdèmes prise de poids goitre perte de poids léthargie IgCa exophtalmie (yeux exorbités) 10.2 Les pathologies de la thyroïde. épiphyse thymus cœur rein gonades (ovaires) pancréas estomac surrénale thyroïde et parathyroïde hypophyse hypothalamus épiglotte cartillage thyroïde (pomme d’Adam) thyroïde parathyroïde 10.3 Les différentes glandes endocrines. + EN LIGNE SCHÉMA MUET 10 LE SYSTÈME ENDOCRINIEN 140 (puberté), de la peau (favorise la pousse des poils, des ongles, des dents) ; ◗du contrôle de la vitesse de la conduction nerveuse ; ◗du contrôle du temps de transit ; La thyroïde obéit à une hormone sécrétée par l’hypophyse, la thyréostimuline. Elle sécrète aussi la calcitonine qui a un effet hypocalcémiant. Les glandes parathyroïdes Elles sont, le plus souvent, au nombre de quatre et sont accolées à l’arrière de la thy- roïde. Les glandes parathyroïdes régulent le taux de calcium et de phosphore sanguin. Elles fabriquent la parathormone (PTH) qui, avec la vitamine D, maintient un taux stable de calcium dans le sang. La sécrétion de PTH est réglée par la calcémie qui stimule ou inhibe la sécrétion hormonale. Elles sont vitales, sans leurs présences, c’est la mort par arrêt respiratoire. Les glandes surrénales Placées sur les reins, elles sont au nombre de deux et ont une forme de triangle. Elles sont composées de deux structures diffé- rentes qui se superposent : ◗la médullosurrénale, au centre, très vascu- larisée ; ◗la corticosurrénale, indispensable à la vie, qui l’entoure. La corticosurrénale Elle synthétise une trentaine d’hormones appelées corticostéroïdes ou corticoïdes, divisée en trois groupes. ◗les minéralo-corticoïdes règlent, dans l’or- ganisme, l’équilibre de l’eau, du sodium et du potassium en régulant l’élimination. L’hormone principale est l’aldostérone ; ◗les glucocorticoïdes agissent sur le méta- bolisme des glucides, des protides et des lipides (régulation de glycémie, mise en 5 6 réserve de glycogène). L’hormone essen- tielle est le cortisol ; ◗les hormones androgènes (hormones sexuelles). La commande des sécrétions de la corti- cosurrénale est complexe et fait intervenir, entre autres, l’hypophyse (sécrétion ACTH). La médullosurrénale La médullosurrénale fabrique les catécho- lamines, deux hormones (l’adrénaline et la noradrénaline) qui ont différentes actions : ◗elles entraînent une hypertension artérielle par augmentation du rythme cardiaque pour l’une et par vasoconstriction pour l’autre ; ◗elles ont une action brève et intense entraî- nant une hyperglycémie et une augmen- tation de la consommation des glucides dans les muscles, mobilisant les graisses en réserve ; uploads/Industriel/ 7-le-systeme-endocrine.pdf