Croissance et mondialisation – cours 1ère L, ES, S Marc TAVERDET Page 1 CROISSA

Croissance et mondialisation – cours 1ère L, ES, S Marc TAVERDET Page 1 CROISSANCE ET MONDIALISATION DEPUIS LE MILIEU DU XIX E S. « La prospérité de tous va croissant, les industries s’éveillent et s’excitent, les manufactures et les usines se multiplient, les familles, cent familles, mille familles ! Sont heureuses ». Victor HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862. Introduction L’objectif du chapitre est de présenter une mise en perspective historique de la mondialisation. On peut partir de la citation qui illustre les mutations économiques en ce milieu du XIX è s. pour faire réagir les élèves et ensuite les questionner sur les notions à étudier : - Croissance : phénomène économique quantifiable qui consiste en l’accroissement durable de la production globale. Travaux récents (Maddisson) proposent de situer vers 1820 le début de la « croissance économique moderne ». - Mondialisation : augmentation et extension planétaire des échanges (matériels et immatériels) créant une interdépendance économique (mise en relation) croissante entre les différentes régions du monde. Au sens historique, le phénomène est ancien (dès l’Antiquité, pour C. Grataloup), a connu une accélération décisive à la Renaissance (élargissement / « bouclage » du monde à la faveur des voyages de découverte) et au XIX è s. Croissance et mondialisation – deux phénomènes qui constituent des axes de lecture des transformations économiques contemporaines – se nourrissent réciproquement.  Comment caractériser et expliquer la croissance économique depuis 1850 ? En quoi la croissance sous-tend-elle le phénomène de mondialisation ? I. La croissance et ses différentes phases depuis 1850 A. Les évolutions de la croissance économique Partir du document [D4 et exemplaire élève] : tableau de Maddison Consigne : analyser le document en montrant son apport et ses limites pour mesurer et caractériser la croissance économique depuis le milieu du XIX è s. 1ère étape : Présentation du document en insistant sur deux éléments. On insiste sur - L’indicateur : PIB = principal outil de mesure de la croissance, désigne la valeur de ce qui est produit dans l’intervalle d’une année à l’intérieur d’un pays. Cette production couvre les biens matériels et immatériels. Croissance et mondialisation – cours 1ère L, ES, S Marc TAVERDET Page 2 - La nature du document : données statistiques issues de séries rétrospectives reconstituées par les historiens et les économistes à partir de sources diverses1. 2ème étape :  Plusieurs éléments peuvent être relevés et commentés : - Une croissance réelle sur l’ensemble de la période - Des disparités spatiales et temporelles. Démarche = faire comparer les lignes (ex. Europe / EU / Chine)  croissance touche d’abord Europe et EU. accélérations perceptibles, par ex. entre 1870 et 1913 ou encore après 1950 (Trente Glorieuses, croissance au départ dopée par les nécessités de la reconstruction) avec x3 du PIB ; actuelle croissance chinoise  celle pays occidentaux pendant TG. - Un phénomène général de convergence pour les Etats « industrialisés » (tassement pour le Royaume-Uni dès fin XIX è s., rattrapage économique interne au groupe des Etats industrialisés jusque dans les années 1970, avec des chronologies variables, décollage de la Chine et de l’Inde depuis 30 ans) - Une hiérarchie mondiale qui évolue : suprématie européenne en 1913 (1/3 richesse mondiale), états-unienne au cours du XX è s. montée en puissance de la Chine et de l’Inde dans le dernier tiers du XX è s. *lien avec économies- monde]. 3ème étape : les limites du document (apport du professeur) - Des données à prendre parfois avec précaution, en raison des évolutions territoriales : Maddisson par ex. travaille à partir de valeurs « à territoire constant » (c’est à dire qu’il corrige le PIB à l’occasion des amputations ou augmentations de territoires : ex. PIB France accru de 4 % avec rétrocession de l’AL ; problème pour Allemagne car Maddisson cale sur le territoire de la RFA donc chiffres en fait sous-évalués pour les années 1920 et plus encore 1880). - Surtout, le choix de périodes larges aboutit à gommer les accidents de la croissance : le document peut être mis en relation avec le tableau [D5] pour évoquer les moments de « crise » (Grande Dépression et crise des années 1930), durant lesquels la croissance ralentit sans pour autant être remise en cause. Positionner les crises sur une ligne chronologique.  Face à ces crises, des réponses apportées par les Etats (protectionnisme, politique interventionniste telle le New deal) et de plus en plus par la communauté internationale (cf. actions du G20 en 2008-2009, du FMI, de l’OMC). - Il est enfin possible de questionner la pertinence de l’indicateur utilisé. 1 Les sources sont imparfaitement comparables suivant les Etats, en raison de différences de conception ou de calcul et sous l’effet de traditions scientifiques plus ou moins anciennes. Les données exploitables sont plus solides pour le Royaume-Uni. La date de 1950 a été choisie pour lisser l’effet de rattrapage dû à la reconstruction. Croissance et mondialisation – cours 1ère L, ES, S Marc TAVERDET Page 3 B. Les facteurs explicatifs de la croissance : industrialisation et systèmes techniques successifs Le contexte économique général est marqué par l’industrialisation = [ne désigne pas l’apparition de la production manufacturière – antérieure - mais le] développement de l’industrie dans les formes technologiques et organisationnelles contemporaines. C’est l’industrie qui devient / est le principal moteur de la croissance : en Europe occidentale par ex., les taux de croissance de la production industrielle ont été régulièrement supérieurs aux taux de croissance du PIB. La croissance industrielle a donc joué un rôle moteur dans la croissance globale. Plusieurs facteurs l’expliquent [D6  schéma systémique] : - La hausse de la productivité (rapport production / quantité de travail nécessaire) - Les mutations structurelles des techniques de production (travail à la chaîne / fordisme – la mécanisation compensant dès le XIX è s. un manque de main d’œuvre) - + L’innovation technique - L’ouverture et l’extension des marchés // conquête de nouveaux marchés (impérialisme / colonisation) - La croissance démographique (puissante au XIX è s. dans les pays occidentaux, baby-boom après 1945 dans les PID, croissance continue depuis deux siècles au niveau mondial) - La révolution des transports (du rail à l’aviation en passant par l’automobile et le porte-conteneur) - L’effet cumulatif de l’apparition de nouveaux systèmes techniques (1ère industrialisation = charbon, machine à vapeur, textile, métallurgie, mines ; 2ème industrialisation 1880-1970 avec électricité, pétrole, chimie, acier, constructions mécaniques ; 3ème industrialisation avec les biotechnologies, l’informatique, les NTIC…), le système précédent s’essoufflant, le suivant assure le maintien de la croissance. Depuis les années 1970, essoufflement des industries traditionnelles et crise du modèle fordiste de production  développement chômage + reconversion + développement nouveaux secteurs + division internationale du travail (délocalisations). C. Les acteurs de la croissance 1. Les entreprises Depuis le XIX e s., entreprises de tout type et de toute taille sont des acteurs clés de la croissance économique. *Affiche publicitaire de Michelin (1924), reproduite dans BELIN 1ère L, ES, S, p. 30. *Situer le document dans son contexte : après la Grande Guerre, années 1920 = expansion économique. Seconde industrialisation. L’entreprise fut créée en 1889 par Croissance et mondialisation – cours 1ère L, ES, S Marc TAVERDET Page 4 André et Edouard Michelin à Clermont-Ferrand. Elle adopte le fameux bibendum en 1898. Installation d’une usine à Turin dès 1907. Production d’avions durant la PGM. L’entreprise s’illustre également dans la signalisation routière. Guides dès 1926. Prise de contrôle de Citroën (1935-1976). Commercialisation du pneu radial en 1949 (brevet déposé en 1946). Absorption de Kléber en 1981. Consigne : Montrer en quoi il est révélateur de la croissance et de la mondialisation de Michelin. Quelques éléments de réponse Usines déversent quantité de pneumatiques Michelin (emblématique de la croissance de la production industrielle), approvisionnant le monde. Illustre stratégie mondialisée de l’entreprise (FMN). L’affiche vante la qualité des produits fabriqués / stratégie publicitaire  image valorisante d’une entreprise dynamique. Révèle adaptation à la demande croissante (liée à l’essor de l’automobile), à un marché qui commande. 2. L’Etat Soutient la croissance économique par ses choix économiques et commerciaux, sa politique monétaire, des mesures douanières (du choix du libre-échange au protectionnisme), les investissements publics (cf. en période de crise, comme aux Etats-Unis dans les années 1930). Question posée est celle de son intervention pour réguler le fonctionnement de l’économie et solutionner les problèmes sociaux nés de l’industrialisation : oppose libéraux et socialistes (à expliquer). 3. Les secteurs bancaire et financier Relation étroite entre mondialisation, croissance et capitalisme (à définir). *Rôle majeur des établissements bancaires avec apparition de groupes puissants dès les années 1850 (ex. en France du Crédit lyonnais et de la Société générale) ; banques d’affaires financent industriels, favorisent investissement, participent à la croissance. Crise bancaire entraîne crise économique et compromet la croissance (Grande dépression, crise de 1929, crise de 2008). *Importance des bourses car multiplication des sociétés par actions. Financiarisation massive de l’économie mondiale depuis les années 1980 alimente débat. Conclusion *La croissance économique, une caractéristique majeure de l’économie mondiale depuis le milieu du XIX è s. Ne fut jamais remise en uploads/Industriel/ croissance-et-mondialisation-premiere-s-8-juillet.pdf

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