(#31) DO YOU SPEAK good design ? Certains anniversaires sont, plus que d’autres

(#31) DO YOU SPEAK good design ? Certains anniversaires sont, plus que d’autres, des moments forts de bilan... Avoir 20 ans, c’est être encore très jeune, mais c’est déjà avoir beaucoup d’expé- riences ! Nous parions sur un avenir fidèle à l’audace exploratoire propre à la jeunesse dans son désir de changer le monde ! 1988-2008 20 ans de création L’école de design a vingt ans édition spéciale 20 ans é dito 03 do you speak good design ? développement En dix ans, qu’est ce qui a changé dans la philosophie de l’école ? Avant nous formions des créatifs. Désormais, nous formons plutôt des professionnels de la création. Parce que la reconnaissance du design comme approche globale est de plus en plus au cœur des processus de concep- tion, de production et de commercialisation. Notre approche du design — il y en a d’autres —, est d’être au service des entrepri- ses, de générer de la valeur économique. Vous présidez depuis l’été dernier le réseau international d’écoles de design Cumulus qui fédère 124 établissements supérieurs de 40 pays, spéciali- sés design, art et média. Que représente cette présidence ? L’internationalisation est le gros enjeu des écoles de demain. Tous les établissements sont confrontés à la mondialisation. Et le système LMD (licence, maîtrise, doctorat) favorise les passerelles : trois ans de techni- que chez soi, deux ans de management dans un autre pays. Notre capacité à attirer des étudiants étrangers est une vraie gageure, et un impératif. Et si j’ai été élu à la présidence de Cumulus, c’est parce que je suis français... ce qui n’est pas rien dans le monde, même si la spécificité du design «made in France» n’est pas si évidente à cerner. Nous structurons nos étudiants autour de thématiques spécifiques, en partenariat avec les entreprises et les pôles de compétitivité : interfaces tangibles, mobilité raisonnée, nouvelles pratiques sociales, nouveaux mo- des d’alimentation... Ces échanges entre établisse- ments supérieurs n’entraînent-ils pas un risque de standardisation des formations en design, et donc des savoir-faire professionnels ? Nous devons revendiquer nos particulari- tés culturelles, bien entendu ! J’ai dit à la rentrée aux étudiants qu’ils n’ont pas d’autre choix que de maîtriser l’anglais pour être «global», puisque c’est la langue véhiculaire, tout en parlant correctement français pour être singulier, parler de leur propre culture. Vous créez une antenne en Chine. C’est un effet de mode ? Pas du tout. C’est simplement pour décliner l’identité de la spécificité française, de l’école et de la région et l’adapter aux marchés chinois. Si demain nous voulons exister économiquement sur la carte du monde, il faut une identité spécifique. Le design est une partie de la réponse. Cette création d’une antenne en Chine, une fois que nous saurons comment gérer un établissement à distance, nous allons la poursuivre, en Inde, au Brésil. Nous sommes aussi sollicités une à deux fois par mois pour exporter notre savoir-faire : sélection, pédagogie, évaluation… La RECONNAISSANCE du design comme approche globale Créée en 1988 sous l’appellation «l’École de Design des Pays de la Loire», l’établissement a changé d’envergure depuis l’arrivée de Christian Guellerin, en décembre 1997. Aujourd’hui Directeur Général de «l’École de design Nantes Atlantique» et Président de l’association internationale Cumulus (réseau de 124 écoles d’art et de design), il a précédemment été Directeur d’écoles de gestion et de commerce et a enseigné à Paris 9 Dauphine, Paris 8 Saint-Denis, l’Université de Nantes et dans des écoles de commerce et d’ingénieurs. En quelques questions, faisons un bilan sur le positionnement de l’École de design Nantes Atlantique, devenue en quelques années le plus grand établis- sement privé de design en France (plus de 600 étudiants) et le seul à délivrer un diplôme visé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur. Vous ouvrez un département recherche au sein de l’école. Dans une filière de formation au design, ce n’est pas un pléonasme ? Non, parce qu’il s’agit, au-delà du projet, de produire de la connaissance, de construire une expertise interne, qui nous servira à la transmission pédagogique. Cela devra nous conduire vers la recherche R&D en entreprise et à des partenariats avec des la- boratoires de recherche d’autres disciplines. Il y a beaucoup à faire car la recherche en design existe très peu en France : il n’y a pas d’université, de doctorat. Lié à une culture industrielle, le design a échappé à l’univer- sité. En France, c’est net. On est hors champ académique. Quelles relations entretenez-vous avec les entreprises ? Il y a des entreprises qui ne se sont jamais frottées au design et en arrivent à découvrir bien des choses sur elles-mêmes. Nous les aidons dans la définition de problématiques. Nous n’avons pas d’obligation de résultats, hors nos objectifs pédagogiques. Cette approche nous a permis d’instiller une culture du design et de générer une activité économique qui sert les entreprises ainsi que toutes les agences de design. Vu du côté de l’école, le nombre de diplômés nous importe moins que le nombre de ceux qui trouvent du travail, et pas pour deux ans, pour toute la suite de leur vie professionnelle. Par ailleurs, le centre de formation des apprentis de l’école (CFA Création et Inno- vation Industrielle) place ses élèves en al- ternance dans des PMI qui n’auraient jamais pensé intégrer le design dans leur activité. Depuis que nous avons ouvert ce centre de formation, spécialisé dans le design de produits, le design d’espace et la construc- tion bois, nous comptons cette année plus de 600 étudiants et apprentis. Vous a-t-on reproché de concurrencer les bureaux de design professionnels ? Comme pour les junior-entreprises des grandes écoles, ce n’est plus un sujet polé- mique. Nous avons de nombreux exemples d’agences créées à partir d’une relation économique initiée ici, par ou pour des entreprises qui n’avaient jamais pensé au design. Nous commençons d’ailleurs à avoir pour clients des agences de design qui nous font débroussailler le terrain. Des agences qui accueillent également nos étudiants en stage. En quoi le design a-t-il changé d’image pour les entreprises ? On s’oriente vers la reconnaissance du design comme discipline de management. Le designer est capable de fédérer, de mettre autour de la table des métiers très différents, ingénieurs et sociologues par exemple, tech- niciens, graphistes, commerciaux… Ce n’est plus tant un technicien qu’un animateur au service du développement de projets. C’est déjà le cas lors des études à l’École de design ? Entre philo et sociologie, ergonomie, anthropologie, technologie, physique, mathématiques, matériaux, plasturgie, arts appliqués… nous sommes dans la transversa- lité en permanence, c’est passionnant. 05 1988 Formation en 4 ans de designer industriel 1996 Passage du diplôme de 4 à 5 ans d’études 1997 Homologation du diplôme de niveau II 1999 Formation continue en multimédia Membre du réseau international Cumulus 2000 Filière Hypermédia en 2 ans 2002 BTS Assistant en Création Industrielle en apprentissage Option design hypermédia en 5 ans Ouverture d’une classe internationale - 11 étudiants étrangers Reconnaissance par l’État Visa du diplôme par le Ministère de l’Enseignement Supérieur 2005 Double diplôme avec l’IAE BTS design d’espace Mastère Management, Design et Création avec Audencia Mastère Technologie du Bois et Éco-conception avec l’École Supérieure du Bois 2006 CFA Création et Innovation Industrielle BTS Systèmes Constructifs Bois Habitat 2007 Option design d’espace en 5 ans 26 modules de formation continue design 2008 Double diplôme avec l’ENSAM 2 Licences pro en partenariat avec l’Université de Nantes : (Édition Jeunesse Multisupports / Design, Matériaux et Modélisation) 2009 Option design graphique en 5 ans Mise en place de 6 options majeures en années 4 et 5 Un panel de formations toujours plus large produit / hypermédia / espace / construction bois... 1988 - 2008 : de 25 à 630 étudiants, MAIS IL NOUS RESTE TANT À BÂTIR... 50 permanents 630 étudiants Locaux ICAM Campus de la Chantrerie Rue Lamoricière Agrandissement 450 320 190 120 50 25 60 30 1 800 m2 900 m2 150 m2 L’École de design des Pays de la Loire L’École de design Nantes Atlantique 112 enseignants Marianne de Nouël (juin 88) Paul Schmitt (juin 88) Agnès Levitte (oct. 90) La CCI de Nantes prend la gestion de l’école Denis Batard (fév. 93) Christian Guellerin (déc. 97) Yann Rolland (jan. 04) Élection d’un nouveau président (juin. 08) Jean-Pierre Cahingt (fév. 98) 3 800 m2 de bâtiments 88 92 92 98 06 88 06 04 02 00 94 08 10 12 88 06 02 94 08 10 12 98 88 06 04 93 08 10 12 90 92 97 98 78 Directeurs Présidents Ils ont dirigé l’École de design CFA Création et Innovation Industrielle 20 32 10 3 07 mateurs, Jacques Viénot, auquel j’ai consacré un livre paru aux Presses Universitaires de Rennes en 2006 et un article dans la revue américaine Design Issues. J’avais également eu l’occasion en 2002 de travailler à un chapitre sur le design pour les éditions Autre- ment (« 1950-2000, Arts contemporains »). De la rue Lamoricière au campus de la Chantrerie En 1992, Agnès Levitte qui était alors direc- trice, m’a proposé de prendre la responsabilité de l’encadrement uploads/Industriel/ do-you-speak-good-design-31-l-x27-ecole-de-design-nantes-atlantique-a-20-ans.pdf

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