3 Les décisions de production Jean Magnan de Bornier Table des matières 1 La fo
3 Les décisions de production Jean Magnan de Bornier Table des matières 1 La fonction de production 2 1.1 Les facteurs de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.2 L’expression de la fonction de production . . . . . . . . . . . . . 4 1.2.1 La fonction de production est croissante . . . . . . . . . . 5 1.2.2 Les rendements factoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.2.3 Les rendements d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.2.4 Les isoquantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2 Les fonctions de coût 11 2.1 Le coût total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.2 Les coûts unitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 2.2.1 Le coût moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 2.2.2 Le coût marginal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2.2.3 Les coûts unitaires à court et long terme . . . . . . . . . . 17 3 Profit et fonction d’offre 18 3.1 La maximisation du profit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 3.2 La fonction d’offre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 3.3 Les conditions de l’efficacité allocative . . . . . . . . . . . . . . . 22 Introduction : nature et objectifs de la firme Qu’est-ce qu’une entreprise ? Plusieurs théories différentes s’opposent sur cette question. Ces différentes théories insistent pour chacune d’entre elles sur un aspect particulier de la vie et de l’activité de l’entreprise. L’approche néo-classique de l’entreprise insiste sur l’aspect technologique : en effet dans cette approche, c’est la fonction technique de production qui est considérée comme essentielle à la définition d’une entreprise, et le comportement 1 LES DÉCISIONS DE PRODUCTION 2 économique de l’entreprise découle logiquement des fondements technologiques de son existence. L’accent est mis sur la fonction de production. Cette approche est la plus simplifiée, mais aussi celle qui permet d’obtenir les résultats les plus concrets et les plus nombreux. C’est cette approche qui sera présenté ici en détail. Une autre approche de la firme cherche pas expliquer sa nature à travers l’idée que la firme est un mode d’organisation qui se substitue à des transactions qui pourraient avoir lieu sur le marché, cette substitution se produisant quand les coûts d’utilisation du marché deviennent excessifs ; la firme ne se définit plus à travers une technique de production, mais en tant que mode d’organisation alter- natif. C’est l’explication de la nature de la firme fournie par Ronald COASE et sa théorie des coûts de transaction. D’autres conceptions de l’entreprise mettent l’accent sur la structure de pou- voir, la structure de décision : c’est le cas en particulier de la théorie managé- riale de la firme, qui dans les années 60 et 70 a voulu montrer quelles sont les conséquences du fait que les grandes entreprises sont dirigées non pas par leurs propriétaires, mais par des managers salariés. Ces clivages, qui ne sont pas exhaustifs, se retrouvent en partie quand il s’agit d’analyser les objectifs des firmes. L’approche néo classique considère qu’on doit comprendre et étudier les dé- cisions des entreprises en partant de l’hypothèse qu’elles cherchent à maximiser leur profit, c’est-à-dire à réaliser le plus grand bénéfice possible. L’approche ma- nagériale a tenté d’examiner d’autres possibilités, en particulier l’idée que les diri- geants salariés des entreprises chercheraient à réaliser non pas le plus grand profit mais le plus grand chiffre d’affaires, c’est-à-dire à avoir une entreprise de la taille la plus grande possible, et ceci afin d’asseoir leur pouvoir et de se maintenir en poste. Cette approche n’a pas réellement tenu ses promesses, de nombreux évène- ments ont bien montré que les propriétaires des grandes sociétés (Conseil d’admi- nistration et Assemblée générale des Actionnaires) étaient parfaitement capables de contester les décisions des managers quand c’est nécessaire, c’est-à-dire quand ils agissent à l’encontre de leurs intérêts. La réalisation du profit maximum est donc bien l’objectif fondamental des en- treprises, même s’il n’est pas aisé d’observer directement comment les compor- tements effectifs des dirigeants vont dans ce sens ; d’ailleurs, la distinction qu’on peut et qu’on doit faire entre le profit à court terme et le profit à long terme ne simplifie pas l’analyse. 1 La fonction de production L’analyse néo-classique des décisions d’entreprise commence par le soubas- sement technologique, la fonction de production. On peut la définir comme l’en- LES DÉCISIONS DE PRODUCTION 3 semble des relations techniques entre les facteurs de production d’une part et la production de la firme d’autre part. 1.1 Les facteurs de production Les facteurs de production sont les différentes entités, personnes physiques ou objets économiques, dont les services sont utilisés lors des opérations de produc- tion. Les facteurs de production sont des composantes de l’entreprise ; elles en font partie. On distingue classiquement trois facteurs de production : le travail, la terre, et le capital. Le rôle du travail dans la production est assez évident et n’a sans doute pas besoin d’être développé. Il est facile aussi de comprendre ce que sont les services de la terre, en particulier si l’on pense à la production agricole. Le travail comme la terre sont les facteurs de production originaires, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été produits, et plus particulièrement ils n’ont pas été produits à des fins économiques. Le troisième facteur, le capital, est au contraire un facteur de production qui a lui-même été produit dans des conditions et dans une optique économiques. La nature du capital est beaucoup plus mystérieuse et controversée que celle des autres facteurs de production. Il y a en effet des conceptions très différentes du capital. Citons-en deux. Une première conception que l’on peut appeler matérielle considère le capital comme une collection d’objets permettant d’améliorer la productivité du travail et de la terre. Un tracteur, une charrue, sont ainsi des biens de capital, et il est possible de comprendre facilement en quoi de tels outils permettent d’augmen- ter la productivité. Mais cette conception n’explique pas de manière totalement satisfaisante pourquoi des objets très nombreux et très hétérogènes devraient être regroupés dans cette unique catégorie de capital. Une autre conception plus unificatrice interprète le capital comme un tout ho- mogène, dont la mesure est une valeur, et non pas une collection d’objets. Cette valeur ou ce fonds dont dispose l’entreprise contribue à la production dans la me- sure où elle permet à l’entreprise de rémunérer les facteurs de production, de les faire subsister, avant de vendre le produit de leur activité. Disposer d’un capital revient alors à pouvoir faire des avances, faire des dépenses qui n’aboutiront que plus tard à un produit fini et à des ventes. Les trois grands facteurs de production contribuent donc à la production de manière très différente. Les biens entrant dans la production et qui sont totalement détruits ou changent de forme ou d’apparence lors de la production sont les matières premières ou consommations intermédiaires, encore appelées parfois "capital circulant", par opposition aux objets durables qui forment le capital "fixe". Bien que ces objets LES DÉCISIONS DE PRODUCTION 4 concourent à la production, ils ne sont pas considérées comme facteurs de produc- tion parce qu’ils proviennent de fournisseurs extérieurs à l’entreprise où ils sont utilisés. La mesure des facteurs de production On suppose généralement que tous ces éléments sont mesurables, en unités physiques. Dans le cadre de la fonction de production, où les services des facteurs sont utilisés, il serait logique de mesurer non pas le facteur lui-même, mais les services de ce facteur qui ont été consom- més. Le travail se mesure effectivement en heures de travail, non pas en nombre de salariés (on mesure parfois en nombre de salariés en supposant des salariés à plein temps travaillant tel nombre d’heures par an, ce qui est bien une mesure en heures). Mais pour le capital cette mesure des services n’est pas possible, et le capital est mesuré dans sa totalité, en tant que stock présent dans l’entreprise : nombre d’ordinateurs, de mètres carrés uploads/Industriel/ les-decisions-de-production.pdf
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- Publié le Jui 28, 2022
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