Hygiène et sécurité du travail – n°243 – juin 2016 76 76 AGENDA & SERVICES Cong

Hygiène et sécurité du travail – n°243 – juin 2016 76 76 AGENDA & SERVICES Congrès LES RISQUES PROFESSIONNELS LIÉS AUX SYSTÈMES INDUSTRIELS AUTOMATISÉS C ette conférence, organisée par l’IFA (Institut für Arbeitsschutz, homologue allemand de l’INRS) en collaboration avec le CIOP-PIB (Centralny Instytut Ochrony Pracy – Panstwowy Instytut Badawczy, Pologne), le HSE (Health and Safety Executive, Grande-Bretagne), l’INRS, l’IRSST (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail, Québec), le JNIOSH (National Institute for Occupational Safety and Health, Japon), l’Uni- versité de Montréal et le VTT (Teknologian tut- kimuskeskus, Finlande), a été constituée de 31 communications réparties en six sessions thé- matiques. Ces présentations ont porté sur les der- niers travaux scientifiques et techniques dans le domaine des risques professionnels liés aux sys- tèmes industriels automatisés. Elles ont éclairé les sujets de recherche menés par les différents orga- nismes œuvrant pour la prévention des accidents du travail (un peu plus du tiers des présentations) ainsi que par les universitaires. Les thèmes abor- dés concernaient l’innovation, l’analyse et l’esti- mation des risques, la sécurité fonctionnelle, les systèmes de commande de machines et l’applica- tion des référentiels normatifs associés, les sys- tèmes et dispositifs de protection, les applications pratiques et les retours d’expérience ainsi que l’estimation du niveau de performance des fonc- tions de sécurité. 1re session : innovation et futur Après une introduction consacrée à la collaboration homme-robot au fil des ans, Thomas Pilz (Allemagne) a qualifié la publication, en janvier 2016, du docu- ment technique ISO TS 15066 de grande avancée dans le domaine de la robotique collaborative. Néanmoins, il a insisté sur le retard de la recherche dans le domaine des capteurs et souligné que des évolutions technologiques étaient encore néces- saires afin de voir apparaître, sur le marché, des dispositifs de sécurité capables de détecter un opé- rateur qui collabore avec un robot. L'institut Fraunhofer a présenté différentes tech- nologies dans le but de sécuriser la collaboration homme robot. Un système optique de projection, par exemple, a été implanté en laboratoire afin de garantir, en temps réel, une distance de séparation minimale entre le robot et l’opérateur. PASCAL LAMY, JEAN- CHRISTOPHE BLAISE, ADEL SGHAIER INRS, département Ingénierie des équipements de travail SANDRINE HARDY INRS, département Expertise et conseil technique Königswinter (Allemagne), 18 au 20 novembre 2015 Compte-rendu de la 8e conférence internationale sur la sécurité des systèmes industriels automatisés – SIAS 2015. La conférence internationale SIAS 2015, organisée par l’Institut für Arbeitsschutz (IFA) en partenariat avec d’autres organismes de recherche, était consacrée à la prévention des risques professionnels associés aux systèmes industriels automatisés. Elle fut notamment l’occasion de dresser un panorama des dernières innovations proposées ou prévues dans ce domaine. OCCUPATIONAL RISKS RELATED TO INDUSTRIAL AUTOMATED SYSTEMS – The International Conference on the Safety of Industrial Automated Systems, SIAS 2015, organised by the Institut für Arbeitsschutz (IFA) in partnership with other research bodies, was devoted to preventing occupational risks associated with industrial automated systems. In particular, it was an opportunity to establish a panorama of the latest innovations proposed or planned in this field. Hygiène et sécurité du travail – n°243 – juin 2016 77 77 Dans une troisième présentation, Johannes Schubert a fait le point sur les spécificités de l’ap- plication de la directive « Machines » 2006/42 EC en ce qui concerne les systèmes connectés à Internet, dits cyber-physiques. En effet, des questions se posent quant à la certification de ces robots collaboratifs. Lors des échanges avec l’auditoire, Dietmar Reinert (président de l’IFA) a précisé que l’on ne pouvait à l’heure actuelle certifier des robots collaboratifs uniquement sur les bases du document technique ISO TS 15066, mais que ce document pouvait aider à réaliser et à documenter l’analyse des risques dans le cadre du marquage CE d’une installation. En fin de session, une étude commune de l’INRS et de l’IRSST sur l’utilisation de fonctions de sécu- rité spécifiques à la robotique collaborative a été exposée. Dans cette étude, les spécificités des fonctions de sécurité proposées par trois fabri- cants majeurs de robots ont été analysées pour mettre en exergue des points de vigilance à l’at- tention des intégrateurs. En clôture de cette ses- sion, Yukio Hata a présenté les avancées réalisées dans le domaine de la sûreté de fonctionnement des presses et Grzegorz Owczarek a fait un tour d’horizon des dernières avancées technologiques dans le domaine des EPI intelligents. 2e session : sûreté de fonctionnement La majeure partie de cette session a été consa- crée à la sûreté de fonctionnement des systèmes de commande. En effet, Eelco Van der Wal a tout d’abord souligné les méthodes d’intégration de la sûreté de fonctionnement au cours du processus de développement. Il a insisté sur l’importance de séparer les parties fonctionnelles des parties de sécurité, tout spécialement dans la concep- tion de la partie commande. Bernard Mysliwiec a ensuite exposé un exemple concret d’intégration de la sûreté de fonctionnement dans un projet de conception d’un téléphérique sur l’île de Roosevelt aux États-Unis. Il a ainsi spécifié les différentes étapes à respecter lors de la conception d’un projet impliquant des systèmes de commande distribués. Sur le même sujet, Ari Ronkainen a décrit un exemple de mise en œuvre de systèmes de commande distribués dans le milieu agricole. La méthode utilisée ici, fondée sur la norme ISO 11783, a été appliquée sur un tracteur agricole qui remorque une machine (des systèmes de commande étant présents sur le tracteur et la machine). Dans un troisième exposé, Michael Huelke est revenu sur l’utilisation de la méthode développée par l’IFA, dite de la « matrice ». Cette méthode est utilisée dans le but de spécifier et de valider les parties du système de commande relatives à la sécurité incluant des automates programmables. M. Huelke a également annoncé que le logiciel Softema, dédié spécifiquement à l’application de cette méthode, serait prochainement disponible. Felix Wieczorek a quant à lui détaillé les diffé- rences entre la sûreté et la sécurité. Il a souligné que, compte tenu de la croissance de la cybercri- minalité, les problèmes de sécurité devenaient de plus en plus importants et devaient être pris en compte. Il a ainsi présenté les dernières avancées technologiques permettant de faire face aux pro- blèmes de la sécurité. 3e session : évaluation du risque Le premier exposé était consacré à la démarche de prévention des collisions engins-piétons. Il s’agis- sait notamment de montrer comment placer les dispositifs de détection au sein de cette démarche. Ces dispositifs peuvent contribuer à la réduction du risque en complément de mesures visant à redonner de la visibilité sur la zone à risque. Les deux exposés suivants ont traité de l’estima- tion des risques. L’un a porté sur une comparai- son entre les méthodes proposées par les normes ISO 62061 et ISO 13849-1, qui visent à déter- miner le niveau d’intégrité de sécurité (Safety Integrity Level SIL) ou le niveau de performance (Performance Level PL). Cette étude a été réalisée à l’aide d’un questionnaire ayant eu 70 retours de la part d’ingénieurs et autres spécialistes réalisant des analyses de risques « machines » pour savoir quelle norme était utilisée : 70 % appliquent l’ISO 13849-1, 40 % l’ISO 12100 et environ 30 % l’IEC 61508 ou l’ISO 62061. Les méthodes proposées par ces normes ont ensuite été appliquées à neuf q © Gaël Kerbaol/INRS Un opérateur utilisant un carrousel d'injection de mousse pour isolation. Hygiène et sécurité du travail – n°243 – juin 2016 78 78 AGENDA & SERVICES 78 78 AGENDA & SERVICES machines mobiles par 19 spécialistes ou groupes de travail menant des analyses de risque. Elles montrent, dans deux cas, une différence sur le niveau de risque requis obtenu en se conformant à la norme spécifique à ces engins. Il apparaît aussi que la méthode de la norme ISO 62061 tend vers un niveau de sécurité requis plus important que l’ISO 13849-1. Ainsi, le niveau de SIL 1 de l’ISO 62061 n’est que peu atteint. L’autre exposé portait plus particulièrement sur des estimations du niveau de risque réalisées à l’aide du graphe de risque de l’ISO14121-2 :2007 et de la matrice de risque de la norme américaine ANSI TR3. Quatre situations différentes ont été analysées par 25 personnes, experts en sécurité des machines au Canada et Québec, qui devaient en évaluer le niveau de risque. Ces personnes ont donné leur ressenti vis- à-vis du niveau de risque obtenu, qui était parfois en désaccord avec leur appréciation personnelle. L’ANSI TR3 paraît globalement satisfaisante vis-à- vis du niveau de risque obtenu, avec cependant un manque de convergence dans les valeurs sélection- nées pour la probabilité d’apparition du dommage. L’outil de l’ISO 14121 est ressenti plus négativement car sous-évaluant le niveau de risque perçu. Enfin, les deux derniers exposés ont insisté sur l’importance de la prise en compte des facteurs humains et la variabilité des individus. L’un a pré- senté le projet de norme EN 16710:2015 visant à prendre en compte l’approche ergonomique dès la conception. Il s’agit, dès la conception, de s’appuyer sur les capacités, les compétences et les uploads/Industriel/ cc-13.pdf

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