LIVRE AUDIOVISUEL MUSIQUE LIVRE BLANC NUMÉRIQUE : DE NOUVEAUX HORIZONS POUR LA

LIVRE AUDIOVISUEL MUSIQUE LIVRE BLANC NUMÉRIQUE : DE NOUVEAUX HORIZONS POUR LA CULTURE 2ème édition 2 3 Jamal Labed Président de l’AFDEL LE MOT DU PRÉSIDENT C ette seconde édition du Forum de Tokyo démontre, s’il en était besoin, que les industries culturelles et les industries numériques disposent désormais d’un véritable rendez- vous commun. Un lieu de débat où la transition numérique de la culture peut être discutée sans détours, mais avec le souci commun que le numérique œuvre à démocratiser l’accès à la culture, à mieux rémunérer tous les créateurs et à encourager la diversité. Nous qui représentons les industriels du numérique remercions donc vivement ceux des industries créatives ou des pouvoirs publics qui ont joué le jeu du débat car c’est de ce dernier qu’émergera sans aucun doute la meilleure évaluation de cette transition numérique et les perspectives d’une meilleure viabilité des modèles. La musique, l’audiovisuel et le livre ont en commun d’être engagés tous trois dans cette transition numérique, comme l’illustre à certains égards le rapprochement entre la FNAC et Darty. Ce livre blanc entend évaluer secteur par secteur les progrès accomplis de cette transition. Il entend également au besoin revisiter les diagnostics, identifier les blocages ou encore interroger les stratégies industrielles. Bons débats et bonne lecture ! 4 5 LA CULTURE A AUSSI BESOIN D’UNE STRATÉGIE INDUSTRIELLE FONDÉE SUR L’INNOVATION ! La transition numérique du secteur de la musique cristallise à elle seule l’ensemble des débats qui agitent les industries culturelles confrontées à la mutation rapide des usages : accès à la création et aux contenus, création et partage de la valeur, diversité, protection et rémunération des créateurs, légitimité de l’adaptation des Loïc Rivière Délégué général de l’AFDEL INTRODUCTION conduit les experts à conclure que la lecture se transforme, se déplace du livre vers d’autres contenus, mais ne faiblit pas. Un indice positif qui devrait alors conduire les industriels du Livre à s’appuyer sur cette dynamique pour regagner le temps cédé par l’utilisateur aux autres usages numériques qui progressent : musique, réseaux sociaux, jeu vidéo etc. Pourtant, la présence des grandes plates-formes qui ont considérablement accéléré la popularisation de ces usages semble aujourd’hui tétaniser les acteurs du Livre qui ne croient pas – feignent de ne pas croire – au développement de ce marché. Ceux qui tireront leur épingle du jeu seront pourtant certainement ceux qui auront su engager une démarche industrielle novatrice, s’appuyant sur l’innovation, en particulier des Start ups investies sur ces nouveaux modèles. C’est pourquoi ces dernières doivent être soutenues. Elles incarnent certainement le début d’une réponse industrielle nationale à ces défis que pose le numérique à la culture et au Livre. Si l’abonnement (streaming) est un usage vraisemblablement encore en avance de phase dans le livre par rapport à la maturité de l’offre dans la musique, il convient d’y investir durablement. Car il ne fait aucun doute que cet usage trouvera son public comme ailleurs, en particulier depuis que son modèle a été rendu compatible avec la loi sur le prix unique. Aux éditeurs désormais de jouer le jeu avec les Start ups françaises en les considérant comme leurs alliées dans la transition numérique plutôt que comme leurs rivales. Entre le développement des nouveaux usages, le succès des services de streaming auprès du grand public et l’émergence de nouvelles entreprises (comme Webedia/Fimalac) mais aussi l’adaptation des acteurs historiques, le paysage audiovisuel français se transforme en profondeur. Au cœur de ce processus de recomposition : les contenus, produits désormais par une plus grande diversité d’acteurs et visionnés sur une pluralité de supports. La diffusion sur mobile a d’ailleurs consacré l’utilisation d’un format de contenu : la vidéo. Nouveaux médias, acteurs Web et start-ups se font une concurrence intense sur ce marché volatile où les spectateurs sont aussi les créateurs et où l’innovation technologique est devient clé. Ces nouveaux modèles apportent leur lot d’interrogations : quel est le rôle joué par les algorithmes dans les choix culturels, quelle régulation appliquer à ces acteurs au moment où les frontières entre ces activités sont de plus en plus poreuses. Après avoir abordé l’an dernier la question des usages et du financement, cette nouvelle édition du Livre Blanc ouvre la discussion sur ces différents enjeux. Loin de nous enfermer, les algorithmes revêtent alors un rôle clé, qui vient en surcroît et non en substitution de tout ce qui concourt traditionnellement à aiguiller nos choix : celui de nous aider à trier de manière aussi pertinente que possible parmi le foisonnement des vidéos disponibles et permettre une recommandation de plus en plus personnalisée et de qualité. Ces transitions questionnent les modèles existants y compris sur le plan du cadre réglementaire appliqué depuis plusieurs décennies au secteur de l’audiovisuel. Elles soulèvent des interrogations sur l’adaptation du cadre réglementaire de l’audiovisuel et des acteurs Internet (chronologie des médias, protection des jeunes publics, contribution à la création, SMAd …). Une certitude en tous cas : il faut préserver la dynamique d’innovation au service des contenus et des spectateurs. Celle-ci s’est aussi appuyée sur le cadre actuellement en vigueur qui lui a permis de s’épanouir. mécanismes de financement de la création…La première édition du Livre blanc du Forum de Tokyo avait porté un diagnostic très positif de cette explosion des usages et de son impact sur la création de valeur. Cette présente édition s’est intéressée à l’évaluation en dynamique de la transformation de la valeur qui s’est opérée dans cette mutation des usages et des modèles. Il en ressort que si la valeur s’est transformée depuis 2003 et qu’elle s’est déplacée d’activités traditionnelles vers de nouvelles activités, il n’y a eu en définitive aucune destruction durable de valeur : spectacle vivant, droits musicaux, redevances et de façon de plus en plus exemplaire distribution numérique ont pris le relais de la baisse de la distribution physique. C’est donc simultanément aux usages renouvelés, des acteurs nouveaux ou transformés qui sont apparus. Concerts, applications mobiles, streaming et partage, réseaux sociaux, la musique est assurément plus vivante aujourd’hui ! Pour autant, les acteurs industriels émergents comme ceux du streaming n’ont pas toujours les latitudes nécessaires à leur développement et à la compétition avec les grandes acteurs mondiaux. On doit sans aucun doute se réjouir que Deezer ait pu s’adosser à Orange pour entamer son formidable développement. On devrait s’inquiéter en revanche que Qobuz n’ait pas encore pu trouver d’industriel ou d’investisseur auquel s’associer. Car le marché a besoin de diversité, y compris sur le plan industriel. D’aucuns ont voulu voir dans l’année 2015 l’amorce d’un ralentissement de l’intérêt des lecteurs pour les ebooks. Une assertion qui ne résiste pas à une analyse plus fine. Celle-ci mettant en avant que si les efforts des grands éditeurs pour freiner le développement du livre numérique portent en effet leurs fruits, le livre numérique demeure en croissance, en particulier chez les indépendants, soit la moitié du marché. Un signe évident que cet usage se développe et que si les stratégies de prix élevé et peu concurrentiel peuvent ralentir le phénomène, elles ne sauraient l’endiguer. De la même manière, le tassement de la vente de liseuses observé récemment ne doit pas occulter l’extraordinaire développement du « phone reading ». Les smartphones sont aujourd’hui des outils de lecture, brève voire instantanée, mais de lecture sans aucun doute. Ce qui 6 7 SOMMAIRE Panorama : le numérique et les industries culturelles Partie 1 : livre numérique, la France en panne de stratégie ? I. Tendances : l’E-book en perte de vitesse ? Pas si sûr… II. Usages : les outils numériques au coeur de la pratique renouvelée de la lecture III. Le livre en streaming à la croisée des chemins IV. Les éditeurs face à l’E-book : quelle stratégie ? Partie 2 : la révolution numérique, une révolution musicale ! Introduction I. Un écosystème divers et plus numérique II. Musique : un marché de nouveau en croissance III. Le numérique au cœur de la création de valeur Partie 3 : audiovisuel, l’innovation au service des contenus Introduction I. Un paysage audiovisuel en recomposition : une diversité d’acteurs au service des contenus II. La vidéo Internet : l’invention d’un nouvel objet culturel III. Les algorithmes : l’innovation au service de l’accès aux contenus IV. Quelle adaptation de la régulation à ce nouveau monde audiovisuel ? 08 10 14 15 18 21 26 28 29 33 40 48 50 50 54 57 61 8 9 Globalement, le secteur des industries culturelles est en croissance, et toute la croissance vient des produits numériques et des services. TOTAL DES REVENUS NUMÉRIQUES ET NON-NUMÉRIQUES DANS LE SECTEUR DES INDUSTRIES CULTURELLES La totalité de la croissance du revenu des industries culturelles est issue du numérique et des dépenses consommateurs L’INDUSTRIE DU LIVRE D’ici 2019, les e-books grand public représenteront 13% des revenus du livre Les revenus du livre grand public, imprimés vs. numériques, 2014 et 2019 (%) La France affiche un net retard au sein des pays matures en termes de pénétration des e-books. Non numérique Numérique 12,26 % 87,74 % 29,29 % 70,71 % 2003 2013 RÉPARTITION DU uploads/Industriel/ livre-blanc-du-forum-de-tokyo-quot-numerique-de-nouveaux-horizons-pour-la-culture-quot.pdf

  • 10
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager