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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 645 − 1 Tréfilage de l’acier par Groupe d’ingénieurs des Tréfileries de Conflandey Mise à jour du texte de Guy SIMONNET onnu depuis la plus haute antiquité, le tréfilage permet d’obtenir des fils métalliques de section et de forme bien déterminées. Le principe du tréfilage est défini dans l’étymologie du mot, qui fait appel à deux notions : celle de « traction » et celle de « fil ». Il s’agit d’un procédé de transformation à froid consistant à faire passer le métal à travers un orifice calibré, appelé « filière », sous l’action d’une traction continue. Cette technique utilise l’aptitude à la déformation plastique du métal. Les mécanismes structuraux de cette déformation et les lois de comporte- ment de la mise à froid sont examinées dans ce traité [10] et [11]. Nous rappelons brièvement que la déformation plastique se fait à « volume constant » et qu’elle est « inhomogène ». Nous précisons aussi que les aciers sont des alliages comportant diverses impuretés et inclusions, et qu’il s’agit donc de systèmes hétérogènes dont les propriétés varient fortement d’un point à un autre. Il importe donc, lors de la mise en œuvre, de connaître la structure du maté- riau de départ et l’histoire antérieure de la déformation, éléments jouant sur la « contrainte d’écoulement ». Enfin, il faut noter que, selon les conditions opératoires lors du tréfilage, des structures différentes en résulteront. Les fils obtenus par tréfilage (diamètre couramment compris entre 0,10 et 20 mm) ayant : — une forme définie et régulière ; — une section précise ; — des caractéristiques mécaniques adaptées ; ont gagné progressivement les divers secteurs de l’activité humaine et constamment contribué à leur développement. 1. Matériau de départ .................................................................................. M 645 - 2 1.1 Aciers............................................................................................................ — 2 1.2 Fil machine................................................................................................... — 2 1.3 Aptitude à la déformation par tréfilage ..................................................... — 3 1.4 Contrôle du fil machine............................................................................... — 3 2. Écrouissage................................................................................................ — 3 2.1 Terminologie. Notations.............................................................................. — 3 2.2 Variations des caractéristiques mécaniques en fonction de l’écrouissage....................................................................... — 3 2.3 Applications pratiques de l’écrouissage.................................................... — 4 3. Tréfilage ...................................................................................................... — 4 3.1 Préparation de la surface ............................................................................ — 4 3.2 Tréfilage proprement dit ............................................................................. — 6 3.3 Traitements thermiques des tréfilés .......................................................... — 9 4. Traitements annexes ............................................................................... — 11 4.1 Principaux traitements ................................................................................ — 11 4.2 Galvanisation à chaud................................................................................. — 11 Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. M 645 C TRÉFILAGE DE L’ACIER __________________________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. M 645 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques Utilisés en l’état, ils seront pour : — les clôtures ; — le palissage de la vigne ; — les ligatures ; — l’armature du béton (fils à haute adhérence, fils de précontrainte) ; — les électrodes de soudage. Assemblés, ils donneront : — des grillages ; — des ronces artificielles ; — des câbles ; — des armatures pour le béton (treillis soudés, torons de précontrainte) ; — des armatures et carcasses de pneumatiques ; — des armatures de sièges, etc. Par transformation, ils serviront à la confection de : — pointes ; — agrafes ; — vis et boulons ; — chaînes ; — ressorts ; — aiguilles et épingles ; — anneaux, boucles, crochets, etc. 1. Matériau de départ 1.1 Aciers En règle générale, tous les aciers peuvent être transformés en fil par tréfilage. L’expérience conjointe des sidérurgistes et des tréfi- leurs a fait rechercher les caractéristiques optimales que doit avoir la matière première pour une bonne aptitude à la déformation à froid. Les recherches et les mises au point ont abouti à l’élaboration de normes qui définissent les caractéristiques chimiques, les états de surface, la santé interne du matériau. En France, en particulier, des normes spécifiques ont été établies en fonction de l’utilisation de l’acier à l’état tréfilé (cf. Pour en savoir plus [Doc. M 645] en fin d’article). 1.2 Fil machine L’acier est laminé à chaud en vue du tréfilage sous la forme d’un demi-produit dénommé fil machine. 1.2.1 Présentation Le fil machine est défini comme un produit de section pleine, laminé sur un train approprié et enroulé à chaud en couronnes à spires non rangées. La forme de la section peut être circulaire, carrée, hexagonale, octogonale, demi-ronde, rectangulaire ou autre. La forme la plus couramment utilisée est la forme circulaire dans les diamètres 5,5 à 30 mm. Les performances accrues de trains de laminage permettent d’obtenir des couronnes pouvant atteindre 3 t constituées par une seule longueur de fil machine. 1.2.2 État Sur les trains modernes, le fil machine atteint, à la sortie de la dernière cage et donc avant enroulement, une température située aux environs de 1 000 oC. Après mise en spires, le fil machine subit un refroidissement modulable pour permettre d’obtenir une struc- ture apte aux déformations ultérieures. Au cours de ce refroidissement, le fil machine se recouvre d’une couche d’oxydes dont la qualité est elle-même fonction de la tem- pérature initiale et de la température de refroidissement. Divers procédés sont actuellement employés pour permettre de moduler la vitesse de refroidissement, avant mise en couronnes, en fonction de la nuance de l’acier, afin d’obtenir la structure la plus apte aux déformations ultérieures. De même, la couche d’oxyde en est modifiée tant en quantité qu’en composition. 1.2.3 Calamine L’oxyde qui s’est formé au cours du refroidissement, et qui reste adhérent à la surface du fil machine, est dénommé calamine. Celle- ci est formée de trois composants : — FeO ou wüstite (en contact avec le métal) : environ 90 % ; — Fe3O4 ou magnétite : environ 5 % ; — Fe2O3 ou hématite : environ 5 %. Les calamines les plus adhérentes comportent une forte propor- tion de Fe3O4 . Les calamines dont l’épaisseur est supérieure à 14 µm présentent des caractéristiques d’adhérence faible. Par contre, pour les épais- seurs inférieures à 14 µm, l’adhérence varie en fonction du taux de décomposition de la wüstite, qui est un composé non stœchiomé- trique Fe1 – xO devenant métastable au-dessous de 570 oC. __________________________________________________________________________________________________________________ TRÉFILAGE DE L’ACIER Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 645 − 3 1.3 Aptitude à la déformation par tréfilage I L’aptitude des aciers à être déformés à froid par tréfilage est essentiellement liée à leur état structural : — dans les cas de structures perlitiques grossières ou globulisées, les modifications structurales provoquées par l’écrouissage sont moins favorables pour la poursuite du tréfilage ; — la striction augmente lorsque la perlite devient plus fine ; — pour une même teneur en carbone, les aciers ayant une struc- ture à haut taux de finesse de perlite acquièrent une résistance et un durcissement plus élevés. I À structure identique, l’acier le plus riche en carbone possède une résistance initiale plus élevée et durcit plus rapidement. Le comportement au tréfilage dépend de la proportion de ferrite dans la structure, mais également des modifications dans la perlite produites par l’écrouissage. D’autres facteurs interviennent aussi sur la faculté de déformation de l’acier : — la propreté interne de l’acier ; — l’état de surface (avec un état de surface excellent et une struc- ture interne adéquate, il est possible de tréfiler des aciers à un taux de réduction de section supérieur à 99,8 %) ; — les conditions de tréfilage ; — la composition chimique de l’acier. 1.4 Contrôle du fil machine Avant d’être tréfilé, il est nécessaire de bien cerner la qualité du fil machine reçu, laquelle conditionne : — l’aptitude à la déformation ; — l’utilisation en fonction des transformations ultérieures du fil ; — les traitements à appliquer pour satisfaire aux deux conditions précédentes. Les différentes mesures ou les examens porteront sur : — les mesures dimensionnelles de la section : écart par rapport à la cote nominale, ovalisation ; — l’évaluation du taux de calamine ; — les caractéristiques mécaniques (résistance à la traction R, limite l’élasticité conventionnelle Rp, allongement A, striction Z ) ; — l’état de surface : fissuration, rugosité ; — les défauts externes : criques, repliures, pinçures, incrustations, rayures, empreintes, pailles, brûlures ; — la santé interne : état inclusionnaire, ségrégation, structure, décarburation. 2. Écrouissage La déformation du fil au cours de l’étirage à travers la filière pro- voque une modification générale de ses propriétés. La variation des caractéristiques mécaniques : résistance, limite d’élasticité, allonge- ment, striction, retient tout particulièrement l’attention du tréfileur. 2.1 Terminologie. Notations En règle générale, on entend par degré d’écrouissage ou taux d’écrouissage la réduction de section relative. Il est cependant néces- saire de préciser si cette réduction de section est rapportée à la sec- tion initiale S ou à la section finale s. L’habitude a consacré de désigner par : — réduction de section pour cent l’expression : — allongement par tréfilage pour cent l’expression : uploads/Industriel/ m645-trefilage.pdf

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