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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 652 − 1 Mise en forme de l’aluminium Tréfilage et étirage par Rémi CHARPIGNY Ingénieur développement à la société Cégédur Péchiney paragraphe Tréfilage et Robert NOSSENT Directeur Qualité société Aviatube paragraphe Étirage n tant que procédés, le tréfilage et l’étirage sont comparables. Ils consistent à déformer une ébauche au travers d’une filière. Le tréfilage est plus spéci- fique aux fils, l’étirage aux tubes et aux barres. Le tréfilage comme l’étirage peuvent avoir plusieurs objectifs : — réduire à des dimensions plus faibles une ébauche filée ou laminée ; en effet, le filage ou le procédé CLC ne permettent pas d’obtenir directement de petits fils, de petites barres ou de tubes à parois minces ; — calibrer des produits filés de manière à réaliser des tolérances, dimension- nelles plus étroites que celles possibles par filage (cf. normes dans le fascicule Documentation) ; — augmenter les caractéristiques mécaniques des ébauches obtenues à chaud. I Les demi-produits obtenus par tréfilage sont destinés à des applications électriques et mécaniques. Le marché français des conducteurs électriques a été de 75 000 t en 1984, 79 000 t en 1985 et 77 000 t en 1986. On y trouve les câbles nus de transport d’énergie, les câbles isolés de distribution d’énergie ainsi que des câbles souples et de la filerie domestique. Les applications mécaniques regroupent des produits aussi variés que les rivets civils et aéronautiques, les aiguilles à tricoter ou le fil soudure. La palette de produits y est très large. En 1986, le marché européen des applications mécaniques avoisinait 18 000 t en 1983 ; aux États-Unis, il atteignait 60 000 t. Au niveau du cahier des charges, les fils pour applications mécaniques requièrent souvent une bonne ductilité associée à un niveau élevé de caracté- ristiques mécaniques ou à une bonne isotropie de déformation. Les conducteurs électriques nécessitent un compromis caractéristiques mécaniques-résistivité électrique. 1. Tréfilage ...................................................................................................... M 652 - 2 1.1 Fil machine................................................................................................... — 2 1.2 Matériel......................................................................................................... — 2 2. Étirage......................................................................................................... — 4 2.1 Tubes ............................................................................................................ — 4 2.1.1 Outillage .............................................................................................. — 4 2.1.2 Lubrification ........................................................................................ — 5 2.1.3 Cycle d’étirage .................................................................................... — 6 2.1.4 Finition................................................................................................. — 6 2.2 Barres............................................................................................................ — 6 2.2.1 Outillage .............................................................................................. — 6 2.2.2 Cycle d’étirage .................................................................................... — 6 2.2.3 Finition................................................................................................. — 6 2.3 Défauts.......................................................................................................... — 6 3. Procédé Conform..................................................................................... — 7 Références bibliographiques ......................................................................... — 8 E MISE EN FORME DE L’ALUMINIUM ________________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. M 652 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques I Les barres étirées sont utilisées essentiellement pour des applications mécaniques nécessitant un usinage (décolletage, filage par choc) ou sont des- tinées à la forge ou au matriçage. Les tubes étirés ont de nombreuses applications variées telles que les échan- geurs thermiques pour l’automobile, les canalisations hydrauliques (aéronefs, matériel roulant), les équipements de loisir (cycles, ailes volantes, flèches d’arc, etc.). Ils nécessitent un aspect de surface soigné. Le marché européen des barres de décolletage était de 64 000 t en 1983 et 65 000 t en 1984. Le marché européen des tubes pour échangeurs thermiques (chauffage et refroidissement) pour l’automobile était pour les deux mêmes années respec- tivement de 3 000 t et 3 200 t. Le marché des ailes volantes et des véhicules motorisés ultralégers repré- sentait en Europe, en 1984, 200 t. Le marché des flèches d’arc représente, aux États-Unis en 1986, plus de 20 millions d’unités par an (≈ 500 t). Le lecteur pourra se reporter pour les généralités sur l’étirage et le tréfilage aux articles « Calibrage à froid des barres d’acier » [M 3 100] et « Tréfilage de l’acier » [M 645] dans ce traité. 1. Tréfilage 1.1 Fil machine Le tréfilage utilise comme produit de départ le fil machine dont le diamètre varie de 7,5 à 20 mm. Il est obtenu à partir du métal liquide selon deux procédés différents. La figure 1 compare les étapes relatives au procédé conventionnel et au procédé CLC (coulée et laminage continus). Le procédé CLC consiste à effectuer le laminage continu d’une ébauche obtenue par solidification de métal liquide dans la gorge d’une roue de coulée (figure 2). La section de l’ébauche varie entre 1 000 et 4 000 mm2 (figure 3) Les bobines de fil machine en aluminium et ses alliages dispo- nibles sur le marché pèsent de 1 à 4 t. Elles servent de matières premières au tréfilage. Elles sont livrées, selon les alliages, soit brutes de fabrication, soit après avoir subi un traitement ther- mique, le plus souvent une homogénéisation ou une mise en solu- tion suivie d’une trempe. La charge à rupture de fil machine varie selon les alliages de 60 MPa (1 050 recuit) à près de 350 MPa (5 183 homogénéisé). 1.2 Matériel Les principaux types de tréfileuses sont : — les machines monopasses ; — les machines multiples (tréfileuses continues, tréfileuses à accumulation, tréfileuses à glissement). Figure 1 – Comparaison des procédés de fabrication de fil machine Figure 2 – Procédé de coulée et laminage continu ________________________________________________________________________________________________________ MISE EN FORME DE L’ALUMINIUM Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 652 − 3 Pour plus de détails sur ces machines, se reporter à l’article Tréfilage de l’acier dans ce traité [5]. Pour les fils fins, il existe une tréfileuse sans glissement permet- tant de tréfiler à grande vitesse l’aluminium jusqu’à 0,15 mm de diamètre, en partant d’un fil de 0,5 mm environ (Lutz et Krempp). Le choix de la machine à tréfiler se fait en fonction de l’alliage et de la réduction de section recherchée. Les machines monopasses sont à conseiller pour les alliages durs nécessitant des recuits inter- médiaires en cours de tréfilage (série 2 000 et 7 000) ou pour les faibles réductions de section. Les autres machines sont préconisées toutes les fois que la déformation à froid imposée par le tréfilage en un passage machine ne sature pas l’aptitude à l’écrouissage du métal. Pour un même fil de départ, et pour une même réduction de sec- tion, les caractéristiques mécaniques sur fil brut d’écrouissage sont fonction des moyens de tréfilage adoptés (type de tréfileuse, gamme de réduction, vitesse, etc.). Réaliser le tréfilage d’un fil dans de bonnes conditions nécessite de contrôler, entre autres, la géométrie des filières et la lubrification. Un bon tréfilage permet de sortir un fil exempt de défauts, sauf si la santé du métal de départ est mauvaise. De plus, la différence de comportement au tréfilage des alliages d’aluminium impose d’adapter les gammes de transformation, et ce, en fonction du cahier des charges. I Filières Différents types de filières sont utilisés. Les plus répandues sont les filières en carbure de tungstène. Des filières diamant sont éga- lement employées, pour les forts tonnages principalement. Leur investissement est plus lourd mais leur durée de vie est fortement accrue. Le diamant est soit naturel (utilisé exclusivement aux petits diamètres), soit synthétique. La géométrie des filières conseillées se compose, en général (figure 4) : — d’un cône de travail suffisamment long pour servir de réserve de lubrifiant, avec un angle d’entrée très ouvert (90o par exemple) ; — d’un angle du cône de travail de 16 à 12o ; — d’une portée de longueur inférieure ou égale au 1/4 du diamètre (pour les filières carbure, largement les plus utilisées). En tête de tréfilage, un roller-die peut être utilisé. Deux paires de galets de forme y assurent le laminage du fil (figure 5). La tête roller-die est montée libre. La traction du fil est réalisée par le premier cabestan de la tréfileuse aval. Un ébauchage par roller-die semble favorable pour les alliages durs. I Lubrifiant La déformation brutale en continu du métal dans une filière de tréfilage nécessite l’emploi d’un lubrifiant qui limite des frottements métal/filière. Le lubrifiant a donc pour rôle de : — limiter l’effort à exercer pour obtenir la déformation du métal ; — assurer un régime de lubrification stable ; — éviter l’apparition de défauts en surface du fil. Un bon lubrifiant de tréfilage doit donc posséder comme propriétés : — une viscosité suffisante ; — une bonne résistance à la mise en pression ; — une bonne résistance à la température ; — une bonne résistance au cisaillement ; — une bonne stabilité chimique dans le temps. En pratique, selon les tréfileuses, le lubrifiant est soit une huile minérale pure, soit une graisse soluble [1]. I Écrouissage et traitement thermique Au tréfilage, le comportement d’un fil est fonction de la nature de l’alliage qui le constitue et de son état métallurgique. Certains alliages peuvent être tréfilés au diamètre final sans recuit inter- médiaire, d’autres non. La figure 6 compare les courbes d’écrouis- sage de fils machine CLC en différents alliages. Un recuit intermédiaire permet d’adoucir le métal en lui redon- nant une ductilité perdue par écrouissage lors uploads/Industriel/ mise-en-forme-de-l-x27-aluminium-trefilage-et-etirage.pdf

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