MACHINISME ET A - UTOMA_ TISME PAR ... P. MAURER I I PARIS. IMPHlMEIIIE GAUTIHE

MACHINISME ET A - UTOMA_ TISME PAR ... P. MAURER I I PARIS. IMPHlMEIIIE GAUTIHEH-VILLARS ET Ct. Chef du Service des Comp,curs . Ingenle}lT 8 la ~I o p nc de Dist.-ibution dJ~le c tl'ici~e 79777 Quai des Grands-Augustins, 5~ . P"orosseu,' a l'E cole d'Electricitc Breguet et a l'Ecole d' Eloctricite (·t de Mecanique indust,·iellc. PARIS GAUTHIER-VILLARS et 0', EDITEURS LIORAIRES DU BUREAU n~;s LONGITUDES , IJE ': ECOLE POLl'TI(CHNIQUE Quai des GI'unds-Aur,lIstins, 55, 1927 ,,\-:J \ ~ .: , TOll~ droits de tr'I(.Iuctioll , de l'cpl'odllction ~ t d'adaptatioll reserves pOllr tons pays. ' AVANT-PH.OPOS. LOI'squ'il est 4uestioll d'entl'eprcndre un Ouvrage :;Ul' Ull sujet, dont le~ ramificatiolls s'etendent depuis les rcalites materielles jusqu';mx confins de l'hypothesc, on epl'ou\'e unc sortc d'appl'ehcnsion parce que l'impcuetraililite de cel'tuinc~ thescs c~t evidente, et surtollt purce que la divcl'site dcs fUl'lllules en visagees J1(; peut sa lisfaire I'esprit 4ui cxige la cel,titude ella clarte. Es:;ayel' alors de traduirc, en lin langage intelligible, Ull selllhiahle slljet de\'ient une tache ardue , qui Ie plus souvcnt "se l'esout ell un U.\tullnement dont les seuls resultats sont d'oHl'il' une vuie commode au progres de la connaissancc . .-\ cOJlsidern Ie machini~rue et l'uutornatisJI1(!, il apparait bicllque leur etude, facile a ~a isir dans I'enstmhlc, ne se precise pas a\"(:'c autant de commodite dans Ie detail. L'aJialyse et la synthese du slIjrt impOS(~ lrl , en effct, a l'esprit deux bifUl'ca­ tiolls J'etude enl re JeS(luclles il lui faut choisir, ce qui cree justement l:ctle avprehensioll que nOllS signalioJls tout a I'hcure. Celie qui apparal1" la plus simple cSlI'ctucie purement tech­ niquc de la machine, depuis l' outil jusq'u'a la machine auto­ lI!ntique. Un Ouvrage ainsi co no;~u lie pourrait se preciseI' que SOliS uue forme descriptive, sans qu'il soit possible d'eJa­ borer des regles severes justement a cause de la diversite des buts des machines et des organes qui constituent ces dernieres. L'autre voie engloberait 18 generalite des phenomenes qui unt une infiuelJce sur Ie pl'ogres mecaniquc, Elic permcttrait 67:3378 VI AVANT-PROPOS, ainsi de fixer les ~tades de developpemcnt ct d'evolution de la machine, mais son caractere abstrait ne pourrait etre consi­ dere que comme · une premiere esquisse, incapable d'offrir une solution adequate aux different~ problemes envisages. II semble alors que pour repondre aux differents desiderata, il soit necessaire de rechercher une fusion de ces deux voies, fusion qui, en englobant a Ia fois Ie precis, Ie concret et l'abstrait, contribuerait a fortifier les pl'emic(!s d'unc science generalisec des machines. Pour cf'la, l'Ouvrage a ete diyisc en deux Partjcs : Dans la premiere, la philosophie du maehinisme ct de l'auto­ matisme, nous avons tente, apres ayoir fixe l'evolution de I'outil VCl'S I" lllachine automatique, de mon'lrer quc ccUc evolution etait liee Ii des lois lIaturclle~ immuables quc la connaissauce scientifique precise chaque jour. Dans la scconde Partie, BOUS aVOIlS cssaye de montrer que la st:ience des machines IJouvait prcndre pour base d'etudc, un seul element, la [onction energel.ique, dOHt lcs fOl'mes d'assoeiatioll pouvaient rcndre compte de tous les types de machines fju'elles soient malluelles ou automatiques. Enfin, dans un del'nier Chapitre, nous avolJ~ montl'e que la l'eali­ sation d'un automate, de plus en plus parfait, doue d'une vie de relation de pillS ell plus complete, e'esl-a-dire en fealite d'une machine automatique a « multiples degl'es de liberte », ue pouvait etre qu'un enfantemenl de notre imagi­ nation creatrice. Dans l'une ou dalls l'autl'e Pal'tie, Ie lectcur devra s'attendre a trOUYl:r souvent de l'imprecision. Essaycl' de s'en afTran­ chiI' a ete notre principal souci, quoique aux confins de la connaissance, l'esprit de l'homme frole plutot la poesie que la realite. MACHINISME ET AUTONIATISME PREMIERE PARTIE. PHILOSOPIIJE DU i"lIACHINlSME ET DE L'AUTO:\JA T1S~IE. CIJAPlTRE I. DU MACHINISME A L'AUTOMATISMC. Longtcmps apres C[u'etait apparue la vie sur notre globe, aux epoqucs lointaines de l'humallite naissante, l'homme qui avnit dp.i~t perfectionne son systeme musculaire fut amene a f'ec:hereher lcs moyens d'am61iorcr son existence. Ce dcsir se transforma rapidement en un veritable besoin sous l'in fluence de multiples causes, dont les prineipales sont : la nature memc du travail hUlllaill, les conditions dans lesq llellescelui-ci dcyuit ctrc CfTeetHe, et, en fill , l'in~ tinct cconornique, qui n'est en realite qu'llne des fonnes de l'instinet personnel. Pour'le ~atisraire, I'hommc deploya une actiyitc vraiment remar­ quahle, imaginant et fabriquant dcs instruments et des ontils lui pCl'mcttant d'efTectuer plus aisement des taches vUl'iees. D'apres les travaux d'eeonomistes distingues et rn~lTle de savants mccaniciens, I'homme aurait debute par la creation d'instrumcnts destines a augmenter scs moyens d'action, soit dans l'attaquc, soit dans la defense. Ces armes de chasse ou de combat, dont il nOllS reste encore de curieux specimens, )IA\.:nER 2 PREMIERE PARTIE, teIs epIC haehes, couteaux Oll tranchets en silex, consti-, tuent en quelqlle sorte les premiers instruments prehisto­ nques , lIs furent bient6t snivis par line categorie speciale d'outils ou de dispositifs imagines pour facilitcr les travaux domes ­ tiques. En realite, ees outils n'etaient au dehut qu e desaeces ­ soires "destines a renforcer la · puissa nce musculaire des bras ou des mains, Hl8is ils Sf: transformercnt cJI:;uitc en instruments, perfectionnes dont Ia forme se retrouye p arti e ll('~ e l1 t dans Ies olltils modernes. On a pu Ies classel' e n cillq caLcgorics, bien difi'erentes : les 0 utils ~I bords trallchants ayant la forme de ha ches, de couteaux Oll merne de seies, Ies outiIs pour racler Ies os ou Ies bois, Ies outils pour grauer, Ies outils pour percer, et enfin Ies outils percutani s qai pl'esentent une analogie; Ql~ rqhee avec Ies marteaux modernt's, II es t ~( ~u p}JOS{lr que ces c mlils furen t util ises sous leur forme pnin"li:lH-e, PO'lL t1e. nombreuses genera tions, puisqllc les q lleIques documents etablis ne montrent de transformations impor­ tantes qu'apres de nombr'euses annt~e :; . Les recherches, d'uillcurs difficiles de l'evolution de l'ouLillage pl'ehi:;tol'j que, .. ne perrnettent pas en principe de situer Ies epoqucs exaetes , ou s'opererent les premiers perfectionnell1cnts; pour l'ttnt il a ete p ossible de reco;lstituer qnelques phases de eeUe holution en etudiant les tendall(:es qui OIlt amene I'hommc tl ameliorer cet outillage, et en rcmarquant quc Ies peupladcs primitives sont toutes passees par cinq etats successifs : l'eta t sauvage, pa-storaI, ageico1e, agrieole et manufc lL:turier, et enfin tout a la foi s 3g)'icoIe, rnaIlufac rurier et co llllllergant. D'auLl'c porl, ell dehors des ranses <.:i r()l:!:i precedemmcnt, qui peuvent se fondre pour Ia plupal't dans .la loi nutUTeIle de I'cconomie d'efi'ort et de force, I'e\[olutiou tie l'outillage indus­ triel a ete favorise pur de nombreux autrcs facteurs, parmi Iesqucls il faut citer : Ie groupement des peuplades, la forma­ tion des soeietes primitives, Ia naissance du commerce, et duns un autre ordre d~id ees, I' aide animale qui devait, en PHILOSOPHIE DU MACHINISME ET DE L' AUTOMATISME . ::; ~omplet3nt les outils d'e la civilisation naissante, contribuer POlU une si large part au progres econornique. On convoit, par I'enumeration precedente, qu'iI fa1'ldrait encore ecrirc de Icngucs pages pour traduire l'evolution gene­ rale de Ia ci"ilisation ind us trielle, et montrer comment l'homme a pu aborder le probleme difficile de la consti­ tution d'lln veritable armement ind'll.striel, premiere mani­ festation dll machinisme. Ce n'est en l'{~alite que Vers Ie XVlIe siecle qu'apparurent Ies premiers perfectionnements importants de l'outillage indus­ triel. A cette epoque, Ie machinisme n' etait encore represcnte - que par un ensemble d'outils perfectionnes et de machines rudimentaires. La charrue avait remplace la houe et Ia beche, mais de nombreux modeles en bois su bsistaient cnC Dre dans certaine'S cOlltrees. SOliS IInc forme eminemment primitive, Ie metier a tisser venait d' ctrc inycnte; c'et8it d'ailleurs l'une des premieres machines construites avec Ia machine a imprimer, et il est intcrcssant de signaler, ~I ce sujet, quc ces premiers meca­ 'nismes etaient bases sur des phenomenes physiques compIe­ tement ignores au point de vue theorique, ce qui prouve deja ]a predominance clu travail mental sur Ie travail musculaire. En metallurgie, a part Ie tour, il n'existait pas de machines a travailler Ie fer Oil Ie bois, des outils pcrfeetiollnes Haient Ies sculs insl l'llments dont se servaient les oU\Tie;'s de cette epoque. U est en efTet facHe ele comprendre que Ie U1achini~me ne pouvait effectivement sc developper que parallelement a Ia force motri ce, or les sculs agents energetiques etaient, en dehors de la force a nilDale utiliscc pratiquement depuis Iong­ ,temps, les moulins a vent et a eau. Ces derniers, mal construits .et n'utilisant qu'une faible partie de 18 puissance motric~ .de ces elemellts, ne fureIlt l'objet d'aucun perfectionnement, .et ont ete en partie abandonncs un peu plus tarel. L'histoire nous revele qu'il IaBut I'avr.nement de la machine 4 PREMIERE PARTIE. ~l vnpeur pour stimuler I'evolution du machinisme. L'outil preccdemmcnt manceuvre par l'ouvrier, devait facilement ~'adapter a cette puissance motriee, qu'il et3it d'autre part commode de repartir dans les fabriques it l'aide d'arbres de transmission, de pOlilies ct de coul'roies. Au travail lent de l'outil succcda uploads/Industriel/ p-maurer-machinisme-et-automatisme-1927.pdf

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