Sébastien FAURE LA DOULEUR UNIVERSELLE Philosophie libertaire (1895) La douleur

Sébastien FAURE LA DOULEUR UNIVERSELLE Philosophie libertaire (1895) La douleur universelle Albert Savine, éditeur — 1895 LES ÉDITIONS INVISIBLES, le vendredi 8 mai 2009. — 2 — La douleur universelle SOMMAIRE PRÉFACE D’ÉMILE GAUTIER Chapitre Premier LA QUESTION SOCIALE I — Diverses façons de la poser. — Il est nécessaire d’en préciser les termes. — Diverses manières fausses ou incomplètes de poser la question. II. — Le problème à résoudre. — Commentaire détaillé de chacun de ces termes : Instaurer — un milieu social — qui assure à chaque individu — toute la somme de bonheur — adéquate, à toute époque, au développement progressif de l’humanité. III. — Conséquences à tirer de ce qui précède. — Justice, République, Égalité, Fraternité. La Question socialeest née avec la première forme de société et ne disparaîtra qu’avec la dernière. La Question sociale sera toujours pendante. Défauts, en sociologie, de toute systématisation. Chapitre Second LA DOULEUR UNIVERSELLE I. — Prolétariat manuel. — Labeur excessif ; privations ; salaire insuffisant ; vieillesse indigente ; sans-travail ; épouvantable détresse ; mendiants ; vagabonds ; voleurs ; prostituées ; morts par la faim ; suicides. II. — Prolétariat intellectuel. — Employés d’administrations publiques et privées ; monotonie de leurs occupations ; difficultés de l’avancement ; absence d’idéal ; sujétion ; routine ; honoraires dérisoires ; médiocrité ; misère en redingote. Employés de commerce et d’industrie ; pris entre le patron et la clientèle ; insécurité du lendemain ; sans place. III. — Classe moyenne. — Petit commerce : souci perpétuel ; lutte concurrentielle ; menaces de faillite ; ruine totale. Petite industrie : infériorité résultant de l’outillage ; écrasement certain. Petite propriété : impôt ; usure ; hypothèque ; mauvaises récoltes ; anxiété constante ; ruine. IV.— Classe élevée. — Souffrance d’une autre nature mais très réelle. 11 17 47 — 3 — La douleur universelle Bonheur impossible au littérateur, à l’artiste, au savant, au riche. Cœurs broyés. Douleur partout en haut comme en bas. Pessimisme universel. Chapitre Troisième CAUSE DE LA DOULEUR UNIVERSELLE Causes fausses : LA NATURE. ― L'INDIVIDU. I.— La nature. — Langage de ceux qui accusent la nature d’insuffisance. Insuffisance incontestable aux époques primitives, au temps des civilisations gréco-romaines, et même aux siècles derniers. Mais aujourd’hui, il y a suffisance. A. Nos richesses matérielles. — Développement agricole : provisions alimentaires considérables ; outillage industriel formidable ; puissance de production énorme ; nombre, sécurité et rapidité des communications mondiales. B. Nos richesses intellectuelles. — Progrès scientifiques : astronomie, mathématiques, physique, chimie, histoire naturelle, physiologie, anatomie, médecine, philosophie, sociologie, langage, poésie, littérature, théâtre, musique, peinture, sculpture, architecture. C. Quelques chiffres. — Production agricole, excédent de cette production sur les besoins nutritifs ; production industrielle, excédent des produits industriels sur les besoins à satisfaire. D. Conclusion. — La cause de la douleur universelle n’est pas dans la Nature ; considérations très importantes : pourquoi jamais été aussi urgent de résoudre le problème social. II.— L’individu. — Acte d’accusation contre l’individu. A.— Questions préjudicielles. — En quoi consiste le vice et la vertu : Réponses contradictoires des moralistes. Ce qu’est la conscience. Libre arbitre et déterminisme. Moralistes pris dans leur propre piège. Dieu, loi, conscience ne sont que des abstractions. Définition exacte du bien et du mal. Autorités à l’appui de cette définition. L’homme, être social et sociable, n’est qu’un produit du milieu. Par nature il n’est ni bon ni mauvais, il est neutre. Mais il devient bon ou méchant en raison du nombre et de la puissance des motifs qui le portent à être ceci ou cela. Voyons donc pourquoi il est : B. — — (1) Paresseux. 83 — 4 — La douleur universelle — (2) Égoïste. — (3) Violent. — (4) Menteur. — (5) Cupide. — (6) Dominateur. C. — Conclusion. — L’être social est le produit nécessaire des trois facteurs suivants : hérédité, éducation, milieu. S’il est mauvais c’est qu’il a intérêt à l’être. Nombreuses citations à l’appui de cette opinion. Inutilité de la répression et des prédications moralistes. Constatation rassurante pour l’avenir. Chapitre Quatrième CAUSE DE LA DOULEUR UNIVERSELLE. Causes secondes et diverses : LES INSTITUTIONS SOCIALES. ― L'INIQUITÉ ÉCONOMIQUE Les institutions sociales se divisent en : économiques, politiques, morales. L’iniquité économique. — « Tout appartient à quelques-uns » I.— Appropriation individuelle du sol et du sous-sol. — C’est le point de départ de toutes les spoliations. La légende révolutionnaire de 1789. Dangers de la fausse liberté alors proclamée. Servitude et misère du prolétariat agricole. Épouvantable existence des ouvriers mineurs. Richesse des sociétés houillères. II. — Appropriation individuelle des instruments de travail. — Tout progrès augmente la misère du peuple. La division du travail : ses origines, ses tendances, ses résultats. Loi des salaires. Abaissement graduel du taux des salaires. Origine des grèves. La surproduction : comment elle se produit, ses conséquences. 111 — Appropriation individuelle des produits. — Dépendance absolue du consommateur pour la satisfaction de n’importe quel besoin, circulation inutile et coûteuse d’une foule de produits. Chantage commercial. Intervention de la concurrence ; ses avantages, ses dangers ; sophistication des produits ; invraisemblable gaspillage, voyages, publicité, réclame. IV.— La Concentration capitaliste. — Conséquence grave de la concurrence : (a) sur l’industrie : exemple de concentration industrielle. — (b) sur le commerce : ruine de la boutique ; triomphe des grands 157 — 5 — La douleur universelle magasins — (c) sur la propriété terrienne : quelques chiffres concluants. Rôle de la haute finance : Condensation des capitaux. Drainage de l’épargne, accaparement de la fortune publique, statistiques probantes. Conséquence sociale de la concentration capitaliste. V. — Quelques autorités. — Marmontel, Smith, Pecqueur, Stuart Mill, Adolphe Blanqui, Lamennais, Proudhon, Engels, Büchner. Chapitre Cinquième CAUSES DE LA DOULEUR UNIVERSELLE Causes secondes et diverses : LES INSTITUTIONS SOCIALES (suite) ― L'INIQUITÉ POLITIQUE I. ― Considérations générales. ― L'iniquité politique se résume dans le mot « Gouvernement » et la formule : « tous obéissent à quelques uns ». Rapports chronologiques de la propriété et du pouvoir. Origines de celui- ci. Son histoire en France. II. ― Le mécanisme gouvernemental.― L'idée de Gouvernement implique l'idée de Droit et de Force. Lien nécessaire et constant de ces trois idées. Aperçu historique : Droit de la force brutale ; Droit divin ; Droit humain. III. ― Le Droit contemporain. A. Théorie.― Les diverses formes de Gouvernement se résument en deux types : monarchie et république. Fausseté de la liberté politique. Cette liberté est annulée en même temps que la souveraineté populaire par le système de la délégation ou représentation. Déléguer son pouvoir c'est le perdre. Réponse aux divers sophismes ayant pour objet de faire croire que la délégation n'est pas incompatible avec l'exercice de la souveraineté individuelle. Identification irréalisable entre les sentiments et les idées du mandataire et des mandants. Cet accord idéal ne peut exister que sur le terrain des sciences exactes et positives. L'unanimité des convictions ne peut pas se produire sur les questions qu'un député est appelé à résoudre. Le Droit contemporain n'est donc qu'une odieuse tromperie. Le Droit actuel ne pouvant émaner de tous est censé reposer sur le plus rand nombre. Le plus grand nombre ne représente ni la science ni la vérité. L'histoire démontre la certitude du contraire. Le Droit et la justice se trouvent presque toujours du côté de la minorité. Ce qu'il faut penser de l'égalité devant la loi. Toutes les lois sont faites au bénéfice exclusif d'une collectivité restreinte. Elles ont pour objet la sauvegarde du capital et du gouvernement. En tous cas ce serait l'Égalité dans la servitude. Toute loi a un caractère nécessairement oppressif. Incompatibilité de la loi et du 217 — 6 — La douleur universelle Droit naturel. Différence essentielle entre les lois naturelles ct les lois codifiées toutes artificielles. Nécessité de l'ignorance dans les masses populaires. B. Pratique. ― La loi des majorités aboutit en pratique, à la loi des minorités. chiffres probants à l'appui de cette vérité. Le système parlementaire amène fatalement le retour au Césarisme, au pouvoir personnel. Spectacle d'un pays « en mal d'élections » : Comités, agents, courtiers électoraux, manifestes et professions de foi, courbettes au suffrage universel, tournées, promesses, flagorneries du candidat, campagne odieuse de manœuvres et calomnies contre les adversaires. Après les élections : le système représentatif a pour traits distinctifs : l'absolutisme, l'irresponsabilité, l'incompétence, la stérilité, la corruption. Monographie de l'électeur. La scrutomanie. IV. ― La Force. ― Nécessité de la force pour réprimer la révolte. Deux sortes de révolte : la révolte individuelle et la révolte collective. Contre la première : magistrature, police, gendarmerie, système pénitentiaire. Psychologie du magistrat. Le droit de juger et de condamner. Contre la seconde : l'armée. Le patriotisme n'est qu'un masque. Discipline abrutissante. Véritable rôle du soldat. Impuissance des armées permanente à sauvegarder l'intégrité des frontières. Supériorité sur ce point de la nation armée. Comment on éduque les jeunes générations dans la religion de la patrie et la haine de l'étranger. Les horreurs de la guerre. Le coût de la gloire. La politique n'est qu'une série de mensonges et d'hypocrisies. Chapitre uploads/Industriel/ sebastien-faure-la-douleur-universelle-philosophie-libertaire-1895.pdf

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