Quarto n°2 Quarto..............................................................

Quarto n°2 Quarto.................................................................................................................................................................... 3 La Psychose............................................................................................................................................................ 4 La Topologie dans l’ensemble de l’enseignement de Lacan Jacques-Alain Miller......................................... 4 De quelques problèmes de surface dans la Psychose et l’Autisme Eric Laurent........................................... 18 Quarto Cartels....................................................................................................................................................... 35 A propos du cartel Anne Lysy......................................................................................................................... 35 Les deux faces du Cartel Moshe Krajzman.................................................................................................... 37 2 Accueil Cliquer Quarto SUPPLEMENT A LA LETTRE MENSUELLE DE L’ECOLE DE LA CAUSE FREUDIENNE PUBLIE À BRUXELLES « La mort est du domaine de la foi. Vous avez raison de croire que vous allez mourir bien sûr ; ça vous soutient. Si vous n’y croyez pas, est-ce que vous pourriez supporter la vie que vous avez ? Si on était pas solidement appuyé sur cette certitude que ça finira, est-ce que vous pourriez supporter cette histoire ? Néanmoins ce n’est qu’un acte de foi ; le comble du comble, c’est que vous n’en êtes pas sûrs. Pourquoi est-ce qu’il n’y en aurait pas un ou une qui vivrait jusqu’à 150 ans, mais enfin quand même, c’est là que la foi reprend sa force. » Lacan, Louvain, 1972. "Nous perdons notre président, façon de dire avec un mot, tellement moins que la place qui était la sienne et qu’il a donc rejointe maintenant dans le réel. Celle qu’il a nommée et quasi inventée, la place 'a', cause du désir. Comment ne pas promettre de poursuivre la tâche qu’il nous a assignée, que vous représentez puisqu’il vous avait adoptée pour sienne." Télégramme adressé à l’École de la Cause freudienne par l’Enseignement de clinique psychanalytique à Bruxelles. « Ce n’est pas moi qui vaincrai, c’est le discours que je sers. Je vais dire maintenant pourquoi. Nous en sommes au règne du discours scientifique et je vais le faire sentir. Sentir de là où se confirme ma critique, plus haut, de l’universel de ce que "l’homme soit mortel". Sa traduction dans le discours scientifique, c’est l’assurance-vie. La mort, dans le dire scientifique, est affaire de calcul des probabilités. C’est, dans ce discours, ce qu’elle a de vrai. Il y a néanmoins, de notre temps, des gens qui se refusent à contracter une assurance-vie. C’est qu’ils veulent de la mort une autre vérité qu’assurent déjà d’autres discours. Celui du maître par exemple qui, à en croire Hegel, se fonderait de la mort prise comme risque ; celui de l’universitaire, qui jouerait de la mémoire "éternelle" du savoir. Ces vérités, comme ces discours, sont contestées, d’être contestables éminemment. Un autre discours est venu au jour, celui de Freud, pour quoi la mort, c’est l’amour. » Lacan, L’étourdit, p. 31. 3 Accueil Cliquer La Psychose La Topologie dans l’ensemble de l’enseignement de Lacan J.-A. Miller En matière de mathèmes, la trivialité existe c’est-à- dire qu’un certain nombre de choses une fois saisies, n’ont pas besoin de s’entendre répétées. Toute la topologie de Lacan d’avant les nœuds est très rapidement trivialisable par une introduction méthodique et limitée. Le résultat c’est que je ne connais pas le signifiant auprès duquel ce que je vais vous dire va prendre sa valeur. Di Ciaccia m’a proposé de traiter de "La topologie dans l’ensemble de l’enseignement de Lacan", de sa place et des raisons de ce recours, de cette référence de Lacan, au-delà d’une manipulation topologique simple. Cela me convient tout à fait. La topologie importe à Lacan, c’est une question de fait. Mais pourquoi ? Partons du plus simple, et je ne vais pas vous faire des figures au tableau – sauf peut-être une élémentaire – et pour le reste essayons de cerner la place et de justifier l’importance de la topologie dans l’enseignement de Lacan. Effectivement je suis un lecteur de Lacan et je n’ai pas hésité à apporter les écrits. Évidemment c’est un style qui peut paraître plus adapté pour un séminaire que pour une conférence mais je crois que cela a sa valeur d’indiquer que nous ne sommes pas là à élucubrer mais à essayer à déchiffrer Lacan, et pour longtemps. Je crois qu’on ne peut pas extraire la topologie de Lacan hors de son enseignement. C’est une proposition qui peut s’entendre de deux façons : D’abord on ne peut pas amputer l’enseignement de Lacan de sa partie topologique sous prétexte que ce serait aride, pas intéressant, que ça ne concernerait pas l’expérience analytique, car simplement la topologie de Lacan est présente sous une forme discrète, dès le rapport de Rome, dès 1953 ; et elle marque sa place de façon éminente vers la fin de ce rapport de Rome alors qu’il est question de la fonction primordiale de la mort. Pourquoi primordiale ? Dans son vocabulaire de l’époque, certainement beaucoup plus dramatique, Lacan pose d’emblée que la mort a partie liée avec le symbolique, avec l’émergence de l’ordre symbolique. Il le dit de façon très hégélienne et qui a toute son importance : le symbole se manifeste d’abord comme meurtre de la chose. C’est-à-dire que le symbole n’accompagne pas les choses, il n’y a pas de sympathie et de convenance naturelle entre le symbole et la chose, au contraire, il y a antinomie et comme exigence d’annulation de ce qui figure comme la chose par le symbole. Le symbole éternise la chose. Les symboles permettent à cette chose de perdurer au-delà de son existence et ainsi, par exemple pour le sujet humain, de rester objet de référence au-delà des limites de son existence. Tout cela est une analyse très hégélienne, le, symbolique n’est pas corrélatif d’un monde plein mais au contraire opère comme vidage de ce qui est la substance et matérialité du monde. Et si c’est une matérialité de symboles, c’est une matérialité supplémentaire, une matérialité de remplacement. A cet égard, elle conditionne la mort et elle conditionne le désir freudien, le désir comme éternel, le désir qui n’est pas attaché, comme les besoins, à tel ou tel objet particulier. Alors Lacan évoque ceci ; on ne peut rien atteindre du sujet d’avant la parole sinon, précisément sa mort, sa mortification signifiante, c’est-à-dire que le sujet parlant, d’être déplacé par le symbole subit d’entrée de jeu, une mortification qui sera plus tard, pour Lacan, son S sujet mortifié du signifiant. Comment, par rapport à ce qui fait la parole du sujet, situer cette mort qui appartient au symbole, qui lui est consubstantielle, bien que le mot "substance" soit problématique ? Nous pouvons dire, la mort c’est ce qui vient simplement après la vie, c’est quelque chose qui est purement et simplement extérieur au sujet parlant en tant qu’il est supporté par le vivant. Mais dès lors que nous admettons que le sujet parlant, mortifié par le signifiant, cette mort n’est pas simplement quelque chose qui est au-delà de la vie, c’est une fonction installée au cœur même de l’expérience de la parole. Il faut la différencier de la mort pour l’animal pour qui la mort, dit Lacan, est atteinte par un passage à l’inconsistant de la vie à la mort. Tandis que la mort dont il s’agit, cette mort présente dans le sujet du symbolique, elle a une place centrale dans la parole. Tout ce qui concerne l’existence du sujet prend son sens à partir de cette mort. C’est ce qui émerge spécialement dans la question névrotique, qui concerne la contingence de l’existence du sujet. Ce sens mortel est à la fois extérieur au langage et en même temps centrai à tout exercice de la parôle. C’est en ce point-là que Lacan introduit pour la première fois, dans un écrit, sa topologie : "dire que ce sens mortel révèle dans la parole un centre extérieur au langage est plus qu’une 4 Accueil Cliquer métaphore et manifeste une structure". Tous les problèmes de la topologie de Lacan sont déjà présents dans cette première phrase. Ce qui va justifier qu’il s’agit d’une structure c’est qu’il est question d’un centre efférent à la parole : le paradoxe est là, un point à la fois central et extérieur. Là est le pas de Lacan. Beaucoup de philosophes ont approché un tel paradoxe, une telle configuration. Ce qui est vraiment propre à Lacan, c’est de ne pas se contenter de ce qui Fait ici métaphore mais d’impliquer la structure qui fonde cette disposition spatiale. Jusqu’à "L’étourdit" et au-delà, c’est le même mouvement que nous trouvons, s’agissant de cette spatialisation : refus de la métaphore et implication de la structure jusqu’à en poser le statut problématique de "réel". Ce mouvement qui est constant chez Lacan, là où on ne pourrait voir que métaphore, il réinstitue la structure qui la supporte et en troisième temps il pose ces structures comme ayant rapport au réel même de ce dont il s’agit. Voilà cette introduction et vous voyez que ce n’est pas moi qui vais y placer la topologie – c’est explicitement mentionné, je vais vous lire ce paragraphe : "cette structure (d’un centre extérieur au langage) est différente de la spatialisation de la circonférence ou de la sphère où l’on se plaît à schématiser les limites du vivant et de son milieu, elle répond plutôt à ce groupe relationnel que la logique symbolique désigne uploads/Ingenierie_Lourd/ 002.pdf

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