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1&92 ^ ^^***»^ PfS VEEP'* \ 'i-.;-.;^ ji^H ¿Be Imff r II y Pour cette rubrique confluences, envoyez-nous une photo (composition photographique, peinture, sculpture, ensemble architectural) où vous voyez un croisement, un métissage créateur, entre plusieurs cultures, ou encore deux ouvres de provenance culturelle différente, où vous voyez une ressemblance, ou un lien frappant. Accompagnez-les d'un commentaire de deux ou trois lignes. Nous publierons chaque mois l'un de vos envois. Tricontinentale 1991, montage de Monique Constant-Desportes Dans cette euvre composite, créée par une Martiniquaise à la fois médecin et artiste, se conjuguent trois éléments caractéristiques: un masque africain incrusté de pièces de monnaie européennes, symbole du Noir occidentalisé, qu'elle a rapporté d'un voyage au Cameroun, et une vannerie, forme d'art traditionnel des Indiens caraïbes, les premiers habitants des Antilles. Pour son auteur, qui se définit comme une Afro- Européenne implantée en Amérique, ce montage «représente la réalité caraïbe, sa nature plutôt hétéroclite mais parfois réussie». " Entretien Oscar Niemeyer répond aux questions d'Edouard Bailby Sommaire JUIN 1992 44 Action/Unesco EN BREF... Le saviez-vous? 46 Action/Unesco MÉMOIRE DU MONDE Everest, toit du monde Sur les sentiers de Sagarmatha pat José Serra Vega 8 Eloge de la tolérance présenté par Ehsan Naraghi 9 Une vertu incommode par Bernard Williams 14 Un pionnier nommé Voltaire par Jean Lessay 18 Dans le sillage de Gandhi par Ramin Jahanbegloo 31 Afrique noire: sociétés ouvertes par Iba Der Thiam 34 Islam: un conflit de modèles par Mohammed Arkoun 38 Non au refus de l'autre par Edgard Pisani 40 Les équilibristes de Vondelpark par Niala Maharaj Notre couverture: L'aspiration vers la paix, papier collé de l'artiste Indien V. Balu. Couverture de dos: Rencontres (1991) de la plasticienne française Martine Víala, toile émeri marouflée sur bois. 23 Espace vert y DISQVES RÉCENTS par Isabelle Leymarie et Claude Glayman 50 LE COURRIER DES LECTEURS 45 La chronique de Federico Mayor lefpURRIER ¿"SerUNESCO 45' année Mensuelpublié en 36 langues et en braille «Les gouvernements des États parties à la présente Convention déclarent: Que, les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix... ...Qu'une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des gouvernements ne saurait entraîner l'adhésion unanime, durable et sincère des peuples et que, par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité. ...Pour ces motifs (ils) décident de développer et de multiplier les relations entre leurs peuples en vue de se mieux comprendre et d'acquérir une connaissance plus précise de leurs coutumes respectives...' Extrait du préambule de la Convention crEant l'Unesco, Londres, le 16 novembre 1945 OSCAR I NIEMEYER répond aux questions d'Edouard Bailby A 84 ans vous pouvez vous flatter d'avoir été l'architecte le plus prolifique du 20' siècle:plus de 300 ?uvres construites ou pro¬ jetées dans le monde. Au sommet de votre parcours: Brasilia. Ressentez-vous aujour¬ d'hui le besoin de poursuivre ce travail de création? Le temps qui me reste est court. Je ne voyage plus, pour mieux me consacrer à ma famille, à mes amis. Mais je vais tous les jours à mon bureau de Copacabana, de neuf heures du matin à sept heures du soir, y compris le samedi. Je ne peux pas rester inactif, dans un fauteuil à ne rien faire, ou à ressasser les misères de l'existence. L'archi¬ tecture a toujours été pour moi un passe- temps en même temps qu'un travail; elle m'attire et m'absorbe, mais je n'y attache pas une importance excessive. L'essentiel est de me sentir bien dans ma peau, de rester soli¬ daire des déshérités, de dénoncer les injus¬ tices sociales. Cela dit, comme j'ai acquis une certaine notoriété, les commandes conti¬ nuent à affluer, même si j'ai réduit mon équipe à quatre personnes pour avoir plus de tranquillité. Il est important d'être présent sur la scène jusqu'à la dernière minute. On ne vit qu'une fois. Vous continuez donc votre métier d'archi¬ tecte. Quels sont vos projets en cours? Je vais terminer l'axe monumental de Brasilia, construire trois bâtiments qui seront peut-être les plus beaux de la capitale: le Musée, la Bibliothèque nationale et les Archives historiques. Ils compléteront mon travail d'architecte dans le cadre du plan directeur de Lucio Costa, ce grand urbaniste brésilien auquel je dois beaucoup. J'ai d'autres projets qui ont déjà été approuvés: le Musée de Niterói, ville de 500 000 habi¬ tants en face de Rio de Janeiro; la Maison Brésil-Portugal, dans le centre de Lisbonne. On m'en a commandé d'autres, notamment à Säo Paulo. Le dernier en date est celui de l'île de Gorée, au large de Dakar. J'y suis particulièrement attaché, car il me permet de dénoncer la déportation massive d'esclaves africains vers notre continent. Au Brésil, nous avons reçu plus de quatre millions de ces esclaves. Humiliés et exploités, ils n'en ont pas moins participé aux luttes de l'indé¬ pendance et apporté une contribution déci¬ sive à notre culture. A l'heure du cinquième centenaire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb, il est fondamental de rappeler leur sacrifice. Vous avez toujours été sensible aux pro¬ blèmes de la souffrance humaine que vous avez exprimés dans plusieurs sculptures monumentales. La plus célèbre est celle de la main ensanglantée du Mémorial de l'Amé¬ rique latine, à Säo Paulo, qui symbolise la lutte des peuples contre l'oppression. Qu'en est-il de Gorée? Le Sénégal m'a proposé, par l'intermé¬ diaire d'une eminente personnalité que j'estime particulièrement, de participer à un concours international. Comme d'habitude, j'ai refusé, mais en contrepartie je me suis engagé à faire le projet gratuitement. Il a été approuvé au début de cette année. Deux mis¬ sions sont venues me voir à Rio de Janeiro pour mettre au point les détails. Les travaux devraient commencer prochainement. Le L'une des figures dominantes de l'architecture de notre temps, Oscar Niemeyer a donné au Brésil, son pays, et au monde, des ouvrages d'une Invention formelle éclatante. Son nom est lié, notamment, à la ville nouvelle de Brasilia, l'une des plus belles réalisations de l'urbanisme du 201 siècle. Evoquant pour le Courrier son parcours exceptionnel, Il I rappelle que l'architecture n'est pas seulement une I création utilitaire, mais un art de signification majeure, où II privilégie l'Imagination plastique. Outre de nombreux articles, Il est l'auteur de plusieurs livres, dont Textes et dessins pour Brasilia (Forces Vives, Paris 1965) et Oscar Niemeyer (Mondadorl, Milan 1975). Edouard Bailby, Journaliste français, prépare un livre sur la vie etl' du grand architecte brésilien, qui devrait paraître à la fin de cette année (Balland, Paris). monument proprement dit est une plaque de 80 mètres de haut dans laquelle j'ai découpé la forme d'un être humain. Posée sur la mer, elle symbolise l'esclave africain déraciné qui s'est évanoui dans l'espace. Le monument est relié au continent par une simple passerelle qui ne gêne pas sa visibilité. J'ai prévu un musée, un salon d'accueil pour les visiteurs de marque et un restaurant ouvert au public. Ce projet me plaît car il est venu du fond de moi-même. Je l'ai conçu en me promenant. Pourtant on a l'impression, en regardant vos les plus remarquables, qu'elles ont exigé de votre part un long travail de recherche, une grande méticulosité. L'architecture, comme la sculpture, exige une certaine sensibilité, un pouvoir d'éva¬ sion. Lorsqu'un sujet m'est proposé, j'y réfléchis toujours seul, assis dans mon bureau, allongé sur un canapé, au cours d'une promenade. En général, je saisis rapi¬ dement l'image globale de mon projet, je ne me perds pas dans les détails. Parfois mon travail de création se fait comme dans un rêve. La mosquée d'Alger, dont on n'a mal¬ heureusement pas encore commencé la construction par manque d'argent, je l'ai même imaginée dans mon sommeil, au milieu de la mer, étincelante 'de beauté. A mon réveil, j'ai commencé aussitôt à la des¬ siner. J'ai conçu le théâtre de Brasilia pendant les trois jours des fêtes du Carnaval. Dès le quatrième, à l'aube du mercredi des Cendres, après avoir ébauché quelques croquis, le projet était prêt. J'ai coutume de dessiner sur. une toute petite échelle, ce qui étonne toujours mes confrères, puis de rédiger un texte explicatif en termes aussi sobres et clairs que possible. Je n'aime pas chercher des mots dans les dic¬ tionnaires. A l'époque où nous construisions Brasilia, chaque fois que le président Jusce- ' lino Kubitschek a lu mes textes, il a pu saisir aussitôt le sens de mes projets. Bien sûr, je consulte mon ingénieur pour savoir si mon projet s'adapte au terrain, au climat, si le budget prévu est suffisant, de façon à y apporter les modifications nécessaires. Mais ce n'est qu'une question technique, de détails. N'étant pas ingénieur spécialiste du béton armé, ce n'est pas à moi de résoudre les problèmes de résistance des matériaux. L'essentiel est que l'idée soit là. Quelle est actuellement votre conception de l'architecture? A-t-elle évolué depuis la construction de Brasilia? Certes les techniques nouvelles permet¬ traient aujourd'hui de faire peut-être de manière différente les bâtiments de la place des Trois Pouvoirs. uploads/Ingenierie_Lourd/ fo.pdf
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- Publié le Apv 08, 2022
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