997 URGENCES 200 co-fondateurs 8 COMMENT RÉDIGER UN TEXTE DE CONFÉRENCE ? Corre

997 URGENCES 200 co-fondateurs 8 COMMENT RÉDIGER UN TEXTE DE CONFÉRENCE ? Correspondance : J. Simon, service des urgences, hôpitaux universitaires de Genève, 24, rue Micheli du Crest, 1211 Genève 14. Tél. : 00 (4) 12 23 72 81 17. E-mail : Josette.Simon@hcuge.ch 1. Introduction Participer à une conférence, c’est prendre la parole devant un auditoire afin de susciter un débat. La rédaction du discours a pour but d’informer et de commu- niquer. Informer, c’est faire savoir quelque chose avec le minimum de mots porteurs de sens ; informer en ne tenant compte que de la précision et de la clarté du mes- sage délivré. On privilégie le QUOI DIRE pour prévenir ou avertir vite et sans équi- voque possible. Communiquer, c’est mettre en commun une information, c’est la partager en tenant compte des sentiments et de la subjectivité de celui qui la reçoit. On privilégie le COMMENT DIRE pour faire agir, adhérer, séduire, influencer, per- suader. L’idéal est atteint quand on parvient à communiquer en informant. L’orateur communique par le biais d’un discours parce qu’il souhaite partager une information, la mettre en commun. Mais il désire aussi que cette informa- tion soit accueillie, retenue, approuvée. Force et précision, délicatesse et psycho- logie respecteront les 2 modes d’expression, QUOI DIRE et COMMENT LE DIRE. Mettre un exposé en valeur ne s’improvise pas. Il y a des règles à observer, des éléments à prendre en compte, des plans à respecter, des figures de styles à appliquer, des astuces à connaître. Chapitre106 Comment rédiger un texte de conférence ? J. SIMON URGENCES 200 co-fondateurs 8 998 ■ PRÉSENTATIONS SCIENTIFIQUES 2. L’orateur La 1re règle d’un bon discours est d’avoir quelque chose d’intéressant à dire aux personnes auxquelles il est destiné et de s’exprimer de façon positive. La manière d’écrire son discours est liée à la personnalité de l’orateur ; 4 types de commu- nication prédominent : – l’orateur « factuel » privilégie les faits et l’action ; le discours est écrit autour d’objectifs et résultats concrets, de performance, d’expérience et de défis ; – l’orateur « méthodique » privilégie les méthodes efficaces reconnues et planifiées ; le discours relate expériences, preuves, observations, contrôle, prag- matisme, analyse ; – l’orateur « relationnel » privilégie les relations humaines. Le discours s’arti- cule autour de sentiments, impressions, motivation, valeurs, épanouissement, compréhension ; – l’orateur « conceptuel » privilégie les idées neuves ; le discours s’appuie sur les nouveautés, l’innovation, le futur, les projets, les perspectives d’avenir. Si une personne participe à une conférence, c’est qu’elle a quelque chose à dire d’essentiel que le public doit être capable de retenir. L’objectif de l’orateur doit être clair : informer, influer sur l’opinion ou les comportements ; donner envie d’agir, rassembler, faire adhérer, distraire etc. L’orateur doit savoir pourquoi il va prendre la parole ; avant d’écrire son discours, il doit savoir ce qu’il y a de plus important à transmettre à l’auditoire ; le mes- sage essentiel ou l’information principale sera le fil rouge de la construction du discours. 3. Le public Avant de commencer à écrire, il faut s’intéresser à qui ce discours est destiné : nombre de personnes ? Composante dominante du public (statut, origine cultu- relle, sociale, etc.). Le public est-il composé d’experts, de néophytes. Ce public a-t-il un vocabulaire particulier ? Quelle est la connaissance du public sur le sujet ? Qu’est-ce que l’orateur peut apporter au public ? Qu’est-ce que le public aimerait apprendre, entendre, découvrir ? Comment illustrer l’idée maîtresse du discours pour que ce public, à ce moment-là, dans cette ambiance-là, selon ses préoccupations actuelles, soit frappé ? Le discours peut revêtir différents styles pour toucher les 4 grandes tendances d’un public : – les adeptes du QUOI aiment les chiffres, le factuel et les analyses ; – les adeptes du COMMENT aiment la précision, la justesse, les procédures ; – les adeptes du QUI aiment les contacts humains, la convivialité, l’intuition, l’ésotérisme ; 999 URGENCES 200 co-fondateurs 8 COMMENT RÉDIGER UN TEXTE DE CONFÉRENCE ? – les adeptes du POURQUOI aiment les images, les synthèses. Quel que soit le public, il se sentira d’autant plus concerné par un discours qui aborde ce qui le touche au plus près. Pour y parvenir, la loi de proximité doit être appliquée sous tous ses aspects : – proximité géographique : l’auditoire se sent concerné par des faits proches géographiquement de lui ; – proximité temporelle : l’auditoire est captivé par le futur proche, par ce qui va arriver et il se moque du passé ; – proximité psychoaffective : le public est sensible aux aspects humains qui le touchent personnellement ; – proximité sociale : votre auditoire se différencie de par sa profession, ses valeurs, ses conditions sociales, ses croyances. 4. Écrire selon un plan L’orateur organise son discours selon un plan. Il éclaire le public sur le thème qu’il va traiter et annonce comment il va le déve- lopper jusqu’à son terme. Le discours est donc préparé selon un plan ordonné. Un discours structuré et cohérent est compréhensible ; un discours imagé et rythmé est facile à retenir. Rédiger un discours, c’est tracer un itinéraire, étape par étape. Il existe différents modèles de plans : – Le plan GUITTON : « Je dis que je vais le dire ; je le dis. Je dis que je l’ai dit ». Il consiste à synthétiser l’essentiel en début de discours, à développer ensuite en donnant des détails, puis à conclure en reformulant différemment l’essentiel déjà dit au début. L’auditoire ayant une attention aiguë en début et en fin de discours, il faut profiter de ces deux moments pour faire passer le message essentiel dans sa mémoire. Le discours peut avoir une certaine redondance pour pallier le manque d’attention de l’auditoire, distrait par différents bruits, au sens large. – Le plan journalistique frappe un grand coup dès le début avec l’information essentielle puis les informations par ordre d’importance sont développées au fur et à mesure. Ce plan présente beaucoup de souplesse de rédaction. – Le plan questionneur permet de valoriser un projet ou une personne. L’orateur pourra « vendre » le sujet de son discours en répondant aux principales questions que pourrait se poser l’auditoire. 5 ou 6 questions-réponses doivent suffire à étayer le discours avant de passer au débat avec la salle. – Le plan chronologique expose les faits en suivant leur déroulement dans le temps, avant-hier, hier, aujourd’hui. URGENCES 200 co-fondateurs 8 1000 ■ PRÉSENTATIONS SCIENTIFIQUES – Le plan chronologique inversé parle du fait le plus récent pour remonter progressivement aux origines. – Le plan chronologique orienté débute sur la période la plus significative du sujet puis remonte à son passé pour parler des causes et se termine sur ses conséquences aujourd’hui. – Le plan rapporteur montre et prouve par des arguments solides présentés dans un ordre logique ; l’auteur engage sa responsabilité avec des recomman- dations précises. – Le plan thématique est utile pour un sujet qui peut être coupé en catégo- ries. – Le plan analytique présente les conséquences-causes ou l’inverse d’une situation concrète. – Le plan comparatif présente une réflexion bâtie sur la comparaison entre 2 projets, événements, faits ou concepts différents. – Le plan causes-solutions : le problème est annoncé concrètement et factuel- lement, faits précis, chiffres exacts, arguments significatifs ; puis les causes pré- cises découlant des éléments objectifs énoncés dans le problème sont expliqués. La conclusion aborde les solutions, remèdes, propositions d’action. D’autres plans existent tels que : – Le Plan FOSQ : F comme Faits, O comme Opinions, S comme Sentiments, Q comme Questions. – Le Plan DESC : D comme Décrire, E comme Exprimer son sentiment, S comme Suggérer une solution, C comme Conséquences, politique à envisager, solutions. – Le Plan SOSRA : S comme Situation, les faits, O comme Observation, rapport factuel, S comme Sensibilisation, R comme Réflexion, idées, explications, A comme Action, conclure en évoquant le futur, les moyens, qui fait quoi (1). 5. Les six temps de l’écriture a) Enquêter : la première personne à rencontrer est celle qui vous a commandé le discours ; l’orateur doit bien cerner ses intentions et comprendre ses motiva- tions. Enquêter auprès des personnes ayant une expérience sur le sujet à traiter permet de recueillir l’avis des spécialistes ; l’avis des naïfs est également impor- tant (exploration du point de vue de l’autre). Une recherche bibliographique est nécessaire pour élargir son point de vue sur la question : la 1re étape est de se questionner (qu’est-ce que je sais sur le sujet ?, qu’est-ce que je cherche à savoir ?). La 2e étape consiste à déterminer des mots-clés qui résument en un terme le sujet de recherche. La 3e étape est la recherche dans les ouvrages géné- raux grâce aux mots-clés (dictionnaires, encyclopédies, …) puis dans les ouvrages spécialisés en utilisant l’index (pour repérer les informations dans un livre à partir 1001 URGENCES 200 co-fondateurs 8 COMMENT RÉDIGER UN TEXTE DE CONFÉRENCE ? des mots-clés) en utilisant le glossaire (pour avoir une définition d’un nouveau uploads/Ingenierie_Lourd/ comment-re-diger-un-discours.pdf

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