NANTES, UN PORT NEGRIER AU XVIIIe SIECLE. Objectifs : lire un récit de voyage e

NANTES, UN PORT NEGRIER AU XVIIIe SIECLE. Objectifs : lire un récit de voyage et le croiser avec des objets exposés au Musée d'histoire de Nantes. Travail de Mathilda et Marion repris et corrigé Consignes : 1) Lire le récit de voyage de Jean Mosneron en surlignant les noms de lieux. 2) Localiser les lieux sur la carte et tracer le trajet avec des flèches. 3) Sur les premières pages, une série d'objets exposés au musée de Nantes témoigne de l'histoire de la traite des Noirs et de l'esclavage. A l'aide du lien suivant mets en relation les objets exposés et le récit de Jean Mosneron : déplace-les pour illustrer le récit et écris un légende dans un cadre: http://www.chateau-nantes.fr/fr/enseignants/dossiers_pedagogiques/bdd/salle/22/type/3 Joseph Mosneron-Dupin, armateur négrier nantais, naît en 1748. Suivant les souhaits de son père, capitaine de navire, il complète sa formation scolaire par un premier voyage à bord d’un navire négrier, Le Prudent. L’année de ses quinze ans, Joseph embarque sur Le Prudent comme pilotin (élève officier non diplômé). Il raconte dans ses mémoires cette campagne particulièrement longue. Il écrit : « Je me rendis dans la journée à Paimbœuf à bord du navire Le Prudent. […] Le navire avançait en charge et fut tellement encombré par les marchandises et les vivres qu’il ne restait dans la grand’chambre que l’espace nécessaire pour le jeu de la barre. […] Le navire chargé, l’équipage étant rassemblé, nous attendîmes les vents favorables pour notre départ qui arriva le 13 septembre 1763. […] L’équipage était composé de 34 hommes tout compris. Le capitaine James était un homme d’environ 34 ans […]. Le second, nommé Virdet, avait près de 48 ans. […] Le lieutenant nommé Dutreau était un homme de 30 ans. Il y avait en outre trois enseignes dont le premier, La Sonde, âgé de 27 ans, était celui qui avait le plus de connaissances théoriques du bâtiment. Les deux autres, dont l’un se nommait Guérineau, étaient de vraies machines. Nous étions aussi trois pilotins : Cornet de Nantes âgé de 17 ans, Dupé de Couëron âgé de 19 ans, et moi qui en avais quinze. Nous voyions la mer pour la première fois. Deux chirurgiens faisaient aussi partie de l’arrière. […] Le reste de l’équipage était composé de beaucoup de novices et de peu de matelots. Quant à la forme du bâtiment, elle n’était ni belle ni bonne. C’était dans le principe une construction hollandaise qu’on avait rehaussée d’un entrepont de près de quatre pieds Les bateaux ne peuvent pas être chargés au port de Nantes car ils passent par la Loire qui n'est pas assez profonde pour les gros bateaux chargés. Ils sont donc chargés à Paimboeuf. On peut voir un chantier naval et les demeures des armateurs de Nantes en arrière-plan. et demi, et, par-dessus, une dunette et un gaillard d’avant […]. » Le 13 septembre 1763, le navire quitte Paimbœuf. Au début du mois de décembre, il fait escale aux îles du Cap-Vert. Il arrive à Bissau en janvier 1764. La suite du récit… sur les côtes d’Afrique. « À notre arrivée à Bissau nous vîmes plusieurs bâtiments portugais et anglais qui étaient en traite, ainsi que le Phœnix de Nantes, capitaine Mary, qui était depuis un mois quoiqu’il fut parti de la rivière cinquante jours après nous. […] Ce pays est habité par des peuplades appelées Papels et gouvernées par un roi qui me parut avoir plus de puissance sur les Européens pour leur faire payer les coutumes et les tributs que sur ses propres sujets.[…] Nous arrivâmes donc à Bissau dans le mois de janvier 1764. Le capitaine paya les coutumes et ouvrit la traite. Il s’attendait aux brillants succès qu’il s’imaginait être le fruit de ses talents et de ses combinaisons […]. Après les palabres d’usage pour le paiement des coutumes, ce qui entraîna quelques jours, on s’occupa de sortir les marchandises des caisses et futailles. Ce travail ne fut satisfaisant pour personne car on trouva beaucoup d’avaries, principalement sur les armes qui étaient dans l’état le plus déplorable. Il n’y avait point d’armurier à bord et cependant il fallait réparer les fusils, pistolets et sabres. Ils étaient tellement incrustés de rouille qu’il devenait indispensable de l’enlever pour faire passer ces armes en traite.[…] Environ cinq mois après notre arrivée à Bissau, nous tombâmes dans la saison de l’hivernage […]. Plus nous prolongions notre séjour dans ces misérables contrées et plus nos provisions de France se trouvaient épuisées. […] Le capitaine, dans cette position critique, se décida à surpayer les Noirs et traita en totalité environ 140 esclaves. » En avril 1765, le navire quitte Bissau à destination de Fort-Royal (Martinique), où il arrive au mois de juin. La traite ne s’est pas déroulée comme prévu sur les côtes de BissauJoseph Mosneron-Dupin et les autres membres de l’équipage sont affaiblis quand le navire négrier quitte l’Afrique pour la Martinique. Si Joseph évoque à de nombreuses reprises ses relations avec les Africains, il ne dit mot des esclaves et ne remet jamais en question un commerce qui se pratique alors dans la plus grande indifférence. Bracelets servant pour l'achat des esclaves (ou menottes ? ) Fusil servant pour l'achat des esclaves Collier servant pour l'achat des esclaves Toile produite à Nantes servant a l'achat des esclaves « Nous fîmes voile dans le mois d’avril 1765. […] Quand nous fûmes en mer, les vents ne cessèrent de nous servir avantageusement. Le scorbut dévorait les blancs et les Noirs, nos provisions de bouche étaient à bout, nos voiles et notre gréement ne tenaient pas, et par dessus tout cela le bâtiment avait peine à se soutenir sur l’eau. […] après notre arrivée dans la baie du Fort-Royal, on fit sortir notre cargaison de Noirs pour les déposer à terre dans des magasins afin de les soigner et de les rafraîchir. Ils furent vendus tant bien que mal. Le capitaine seul s’en était réservé le soin et personne (d’) autre de l’équipage ne s’en inquiéta. On passa ensuite le bâtiment dans le port afin d’y faire les travaux de charpentage et de calfeutrage les plus urgents. » Le Prudent quitte la Martinique à la fin du mois d’octobre 1765. Il arrive à Paimbœuf le 25 décembre. Joseph reste muet sur les suites économiques de la campagne. La vente des esclaves ne l’intéresse pas. Il évoque rapidement un retour difficile à Nantes et ses retrouvailles familiales. Son journal s’attache ensuite au récit de ses deux autres voyages et aux prémices de sa réussite. Devenu un négociant riche, avisé, reconnu par ses pairs, il fonde en 1786 une société spécialisée dans la traite des Noirs qui n’est dissoute qu’en 1836, trois ans après sa mort texte présenté par PETRE GRENOUILLEAU O., Moi, Joseph Mosneron armateur négrier nantais(1748-1833), éd. Apogée,1995, p 49-91. Chaînes servant à attacher les esclaves dans les cales du bateau Portrait d'un noble français buvant son café avec du sucre, importés des Antilles. Moulin à café consommé par les plus fortunés au 18e siècle Bateau négrier et commerçant Nantais : les esclaves sont allongés et enchaînés dans l'entrepont. Joseph ne raconte pas le sort des esclaves dans les plantations. On voit ici le travail des esclaves dans une plantation de tabac. uploads/Ingenierie_Lourd/ correction-voyage-de-joseph-mosneron.pdf

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