Cours: Urbanisme Réalisé par: YAHYA Housni Aménagiste-urbaniste Doctorant en gé

Cours: Urbanisme Réalisé par: YAHYA Housni Aménagiste-urbaniste Doctorant en géographie urbaine Année universitaire: 2015-2016 Module: Urbanisme et topographie Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Al Hoceima DEFINITION DE L’URBANISME Définition de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire - L’urbanisme n’est pas aisé à définir, il a suscité de nombreuses «théories», dont aucune n’a fait l’unanimité autour d’elle, et que le terme même est récent (début du XX siècle) - Le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (1982-1985) le définit comme « l’art d’aménager et d’organiser les agglomérations humaines », et de façon plus précise « l’art de de disposer l’espace urbain ou rural au sens le plus large (bâtiments d’habitation, de travail, de loisirs, réseaux de circulation et d’échange) pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux). - Les définitions précédentes parlent d’«aménager» l’espace, c’est-à-dire de «disposer avec ordre». Il s’agit donc d’un acte volontaire qui vise à créer une situation ordonnée, jugée à ce titre préférable à une situation résultant du jeu spontané des acteurs. Définition de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire - L’urbanisme fait donc appel: • à l’art (et à l’architecture qui conçoit les bâtiments harmonieux). • à la sociologie (commodité) et les relations entre les hommes. • à l’histoire (le temps) • à la géographie (l’espace urbain et rural). • au droit (les règles d’utilisation du sol). • Et à l’ingénierie (les réseaux et les techniques de construction). - Bref, c’est un champ d’action, pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie, bien-être et économie. - Le terme « urbanisme » est apparu au début du XXème siècle. Mais, depuis l’antiquité l’homme a considéré la ville comme un terrain d’expression privilégié de l’organisation de la société, des réalisations de ses capacités artistiques et de ses aptitudes techniques. HISTOIRE DE L’URBANISME AU MAROC Évolution de l’urbanisme au Maroc - au Maroc, l’apparition des villes est un phénomène très ancienne, l’urbanisme a été toujours un souci majeur pour les planificateurs et les constructeurs des villes au Maroc. - Cependant, l’urbanisme moderne au Maroc avec un droit d’urbanisme (ensembles des textes régissant l’urbanisme) a apparu au même moment que le droit d’urbanisme européen . - Rappelons à cet égard que le droit de l’urbanisme est une discipline juridique qui s’est apparue d’une façon simultanée en Europe et au Maroc, que très tardivement à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. - Les plans d’aménagement seront introduit par le protectorat au Maroc dés 1914, soit cinq ans avant leur adoption en France. - Le Dahir de 1914 sur les plans d’aménagement sera suivi par un autre texte promulgué la même année sur l’expropriation et par le Dahir sur le remembrement urbain de 1917. - Définition du remembrement: C’est la réorganisation foncière des parcelles agricoles afin d’améliorer les possibilités d’exploitation. Définition de l’urbanisme et de l’améngement du territoire - Ces trois textes juridiques vont fournir la structure de base de l’urbanisme marocain et le marquer d’une façon durable. - Ces textes juridiques constituent ce que l’on a appelé à l’époque « la législation des grands chantiers ». - Ces textes sont complémentaires: le premier vise à concevoir le plan de la ville future, les autres tendent à faciliter son exécution. - C’est sur la base de ce dispositif juridique que PROST l’architecte de Lyautey va concevoir et mettre à exécution les plans d’aménagement des dix villes européennes qu’il a crée au Maroc entre 1914 et 1926. Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) - Cette première période de l’histoire de l’urbanisme marocain est marquée par: • l’oubli quasi-total des marocains. • La focalisation des nouvelles structures administratives et des nouveaux dispositifs mis en place sur les problèmes des villes européennes et sur la nécessité de créer le plutôt possible un cadre attractif pour les colons. Une villa construite: « c’est une famille qui fait souche au Maroc». - La conséquence de cette politique urbaine est: • de réduire le champ d’application territoriale de la nouvelle législation aux villes européennes. • de laisser les autres parties de l’espace urbain se développer en dehors de toute réglementation. - Les médinas (villes indigènes) vont dés lors se densifier et se taudifier et les bidonvilles et les douars clandestins vont se proliférer. Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) - Ces trois textes juridiques sont complémentaires : le premier vise à concevoir le plan de la ville future, les autres tendent à faciliter son exécution. - Ainsi, bien qu’il soit apparu au même moment que le droit de l’urbanisme européen, la législation urbaine marocaine n’avait pas les mêmes objectifs. - Le droit de l’urbanisme européen est apparu pour résoudre et gérer les conséquences spatiales des révolutions industrielles et des changements démographiques qui ont marqué le XIXème siècle et opérer une remise en ordre des villes. - Or au Maroc en 1914, il n’y a pas un problème urbain marocain. La législation urbaine a été conçue et mise en place par une puissance étrangère. - Certes depuis la fin de la période Prost, le dispositif juridique n’a pas cessé d’évoluer, durant les années trente, on commence à voir pointer dans les textes des préoccupations spécifiquement marocaines. - À partir de 1946, avec l’arrivée de Michel Ecochard, la politique urbaine sera nettement orientée vers la demande locale et d’importantes réalisations dans le domaine du logement bénéficieront aux couches moyennes. Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) - Les textes sur l’urbanisme et les lotissements promulgués en 1952 et 1953 seront articulés et ordonnés autour de souci d’une mise en ordre des quartiers et des petites villes marocaines. - Après 1956, le nouvel Etat indépendant consacrera très peu d’intérêt aux questions urbaines. Bidonvilles et douras clandestins vont continuer à se développer sans trop gêner les nouvelles élites locales polarisés autour des luttes pour le partage du pouvoir. - À cette période la campagne intéresse plus le nouveau pouvoir que la ville et un texte important promulgué en 1960 montre ce changement d’orientation, il s’agit de Dahir relatif aux Plans de développement des agglomérations rurales (PDAR). Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) - Il fallut les émeutes urbaines de Casablanca de 1965 pour rappeler aux pouvoirs publics l’existence des bidonvilles et les dangers politiques de leur prolifération. - Deux ans plutard, la Direction de l’Urbanisme et de l’Habitat qui relevait pendant dix ans du Ministère des Travaux publics sera rattaché au Ministère de l’Intérieur. - L’urbanisme cesse d’être une question technique pour devenir, avant tout une question politique. - C’est l’homme qui a dirigé la répression des émeutes de 1965 qui sera chargé de trouver une solution aux bidonvilles. - En 1967 on procède à la création du centre d’Expérimentation, de Recherche et de formation (CERF). Composé de chercheurs pluridisciplinaires, cet organisme entreprend pendant une période de 5 ans, d’innombrables enquêtes et étude sur les bidonvilles. Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) - Le CERF propose alors la nécessité de mettre une nouvelle politique de logement, orientée vers le grand nombre et l’urgence d’opérer une refonte totale de la législation urbaine issue de la période coloniale. - Le CERF a formalisé ses idées dans un Projet de loi cadre relatif a l’aménagement urbain et rural qui vise à mettre en place un aménagement urbain intégré partant du niveau régional au niveau de l’agglomération et aboutissant au niveau du quartier. - Les événements politiques du début des années 70 vont mettre en veilleuse ce projet de lois, et de nouveau les luttes pour le partage des pouvoirs au sommet de l’Etat font éclipser les préoccupations liées à l’organisation urbaine. - Avec les émeutes urbaine de 1981, les préoccupations urbaines reviennent en force et occupe le devant de la scène politique. Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) - Néanmoins, faute de moyens, le pouvoir se concentre sur Casablanca: resserrement du maillage administratif, division de la ville en plusieurs municipalités coiffées par plusieurs préfectures, création d’une Agence urbaine dont le Directeur a le statut du Préfet. - Cette évolution sera couronné en 1985 par le passage de Département de l’urbanisme au Ministère de l’Intérieur. Cette période qui a duré jusqu’en 1998 sera marqué par: • Une importante production des documents d’urbanisme. • Par la refonte des textes sur l’urbanisme et les lotissements. • Et par la généralisation des Agences urbaines et des Inspections Régionales de l’Urbanisme. - La refonte des textes sur l’urbanisme et les lotissements a eu lieu en 1992, presque 40 ans après la réforme d’Ecochard. - Néanmoins, mise à part, quelques innovations majeurs, comme l’introduction du Schéma Directeur d’aménagement urbain (SDAU) les nouveaux textes reproduisent dans une large mesure les traits et les caractéristiques de l’ancienne législation. Évolution de l’urbanisme au Maroc (suite) LES ACTEURS DE L’URBNISME ET DE LA GESTION DE L’ESPACE URBAIN AU MROC les acteurs de l’urbanisme et de la gestion de l’espace urbain au Maroc -Trois acteurs méritent d’être analysés, en raison de leur rôle décisif qu’ils jouent dans la gestion urbaine: • Les préfectures ou provinces. • Les agences urbaines. • Les inspections régionales. uploads/Ingenierie_Lourd/ cours-urbanismepdf.pdf

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