1. Culture du manioc 1.1.Description de la plante Le manioc est un arbuste lign
1. Culture du manioc 1.1.Description de la plante Le manioc est un arbuste ligneux, vivace et ramifié pouvant atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur. Il produit de larges feuilles fortement lobées et spiralées de formes très variables. Lors de leur croissance, les arbrisseaux produisent plusieurs racines tubéreuses de réserve contenant jusqu’à 35% d’amidon, pouvant atteindre jusqu’à 1 mètre de long, et préciser collectivement jusqu’à 40 kg. Le manioc produit des fleurs régulières femelles et mâles aux dimensions réduites réunies en petites grappes. L’arbuste produit un fruit de forme de capsule non charnue. 1.2.Exigences de la culture Le manioc connaît une meilleure croissance dans toutes les zones proches de l’Équateur : une altitude inférieure à 1500 mètres, une pluviométrie variant de 1000 à 1500 mm/an, et une température comprise entre 23 et 25°C. Hormis les sols lourds et inondés, il peut se développer sur tous les autres sols ; le manioc préfère néanmoins les sols légers, bien drainés, profonds et riches en matière organique. Il apprécie les situations bien ensoleillées et pousse dans les conditions de hautes températures et d’ensoleillement des régions tropicales et subtropicales. Exigeant en matière d’ensoleillement, le manioc préfère un climat chaud et humide et tolère les longues saisons sèches (6 à 7 mois), ainsi que les précipitations réduites. Le manioc peut être planté seul ou en association avec d’autres cultures telles que le maïs, la banane plantain, les légumes ou les légumineuses. La culture du manioc ne requiert pas beaucoup de main-d’œuvre, soit généralement 75 à 125 hommes- jour par hectare, de la préparation du terrain à la récolte. Les tubercules de manioc doux peuvent être récoltés au bout de 8 à 10 mois après la plantation, alors que pour les variétés amères, la récolte commence à partir du douzième mois. N.B : Par sa résistance aux températures élevées, à la sécheresse, à l’augmentation des teneurs en gaz carbonique atmosphérique, le manioc est très adapté au changement climatique. 2. Itinéraire technique 1.1.Choix du terrain Le manioc est une plante peu exigeante qui se contente des sols les plus divers. Le site propice à la culture du manioc présente les caractéristiques suivantes : une végétation dense abritant beaucoup de feuilles mortes qui, en se dégradant, augmentent la fertilité du sol, un sol léger et profond de bonne texture. Les sols sablonneux et argileux sont moins indiqués pour la culture du manioc. Il faut prélever une petite quantité de sol, l´humidifier et en faire une boule. Si la terre humidifiée ne peut être modelée en boule, le sol est alors qualifié de sablonneux. Si la boule s’effrite sous la pression des doigts, il s’agit d’un sol léger. En revanche, si la boule ne s’effrite pas sous la pression des doigts, il s’agit d’un sol argileux. un terrain plat ou légèrement en pente pour éviter l’érosion capable de détruire la terre arable riche en humus, des antécédents culturaux favorables : tirer des leçons des maladies rencontrées, de la présence de termites ou autres ravageurs, des mauvaises herbes difficiles à gérer. Ces informations peuvent guider quant au choix du site et aider à mettre en place un programme adapté de protection du manioc. 1.2.Préparation du terrain Elle varie selon le climat, la nature du sol, la végétation et le relief. Il s’agit d’ameublir la surface du sol, de l’enrichir en matière organique, et de réduire le développement des mauvaises herbes. en culture manuelle, il faut procéder au défrichage de la parcelle et labourer le sol. Il s’agit ensuite de procéder à un buttage ou un billonnage dans le cas de sols lourds. en culture mécanisée, gyrobroyer, labourer et billonner dans le cas de sols lourds. 1.3.Choix des boutures Les bonnes variétés de manioc à planter sont celles riches en matière sèche, conservables en terre, et bien adaptées à la zone de production. Il s’agira de variétés à tubérisation précoce et faciles à transformer. Les boutures de manioc sont généralement collectées dans les champs, en cours de récolte. Les variétés améliorées peuvent également être obtenues auprès d’organismes de recherche ou de développement appropriés. Prélever les boutures de 20 à 30 cm de long sur les parties centrales brunes des tiges saines, âgées de près de 12 mois. Éviter les parties fortement aoûtées ou tendres. On reconnaît les pieds sains par la vigueur des tiges et des rameaux, le feuillage luxuriant, les tiges et les feuilles peu abîmées par les maladies et les ravageurs. Afin d’assurer une reprise homogène, récolter les tiges environ une semaine avant la mise en place et les conserver à l’ombre, dans un endroit bien aéré. On découpera les boutures au moment de la plantation, ou plutôt la veille. Chaque bouture doit posséder 5 à 7 yeux dormants. 1.4.Assolement, densité et plantation En culture intensive, il est conseillé d’alterner la culture de manioc avec un repos sous couverture de légumineuses. En culture associée, il est préférable de planter le manioc en fin d’assolement, juste avant la jachère, car il épuise énormément le sol. Pour la plantation, trois facteurs sont importants : la période de plantation, la densité de plantation, et la position des boutures. La période de plantation varie en fonction des régions. L’idéal est de planter immédiatement après les premières pluies. Il incombe de planter à une densité variante entre 6 000 et 10 000 plants par hectare, soit des écartements variant de 1,5 m x 1 m à 1 x 1 m en culture pure et de 2 x 2 m en culture associée, soit 2 500 plants par hectare. Le manioc doit idéalement être associé à d’autres cultures pour améliorer la rentabilité agricole et la qualité du sol. Du fait des éléments nutritifs qu’elles libèrent dans le sol, les espèces légumineuses comme le niébé, le haricot et l’arachide conviennent particulièrement. On peut aussi associer le manioc au maïs, à la banane plantain, au macabo, et aux légumes tels que la morelle noire. Les boutures sont plantées horizontalement, obliquement ou verticalement, à raison d’une ou deux boutures par emplacement. La meilleure méthode est d’enfoncer obliquement jusqu’au ¾ de leur longueur, les nœuds dirigés vers le haut. Placer les nœuds à l’envers diminue le rendement. Le semis oblique favorise le regroupement des racines dans un même secteur et implique ensuite un regroupement des tubercules qui facilite la récolte. 1.5.Entretien de la culture L’entretien consiste à : Remplacer au fur et à mesure les plants manquants Enlever à la fin du 3ème mois les pousses fragiles et ne conserver que les plus vigoureuses. Lutter contre les mauvaises herbes en procédant à deux, voire trois sarclages : - premier sarclage : 3 à 4 semaines après la plantation, - deuxième sarclage : 1 à 2 mois après le premier sarclage, - troisième sarclage : au début de la deuxième année. Butter dans le cas du semis à plat sur une hauteur de 10 cm, 5 à 6 semaines après la plantation. 1.6.Fertilisation Sur un terrain vierge ou une jachère de longue durée, la fertilisation n’est pas nécessaire. En culture intensive ou continue, la fertilisation permet de compenser les exportations d’éléments minéraux par la plante. Pour la production de boutures, la fertilisation minérale est privilégiée. Lors de la préparation du sol, apporter de la dolomie à raison de 100 kg par hectare. Deux mois après la plantation, apporter de l’engrais NPK (10 18 18) à raison de 300 kg par hectare, pour un objectif de production d’au moins 25 tonnes par hectare, ou de l’urée (150 kg par hectare), du phosphate tricalcique (100 kg par hectare) et du KCl (250 kg par hectare), pour un objectif de production d’au moins 30 t par hectare. Pour la production de tubercules, la fertilisation organique est recommandée. Lors de la préparation du sol ou au moment de la plantation, apporter de la litière de volaille ou tout autre fumier animal à raison de 10 t par hectare, voire 15 ou 20 t par hectare si le sol est appauvri. 1.7.Récolte La récolte consiste à couper des tiges à une hauteur de 25 à 35 cm du sol, à l’aide d’une machette, et à arracher des tubercules en veillant à ne pas les blesser. Cette opération peut se faire à la main si le sol est léger, ou à l’aide d’une houe, d’un bâton ou d’une daba. 500 kg de tubercules sont récoltés au maximum par jour sur une terre compacte, et jusqu’à 1000 kg par jour sur une terre mouillée et légère. La saison sèche reste le moment propice à la récolte du manioc car les tubercules sont riches en fécule à ce moment-là, le séchage est facile, et les produits de transformation sont mieux conservés. Les variétés précoces parviennent à maturité entre 6 et 8 mois en moyenne après la date de plantation, tandis que les variétés tardives nécessitent entre 12 et 18 mois dans des conditions optimales, comme en zone de forêt humide. En zone de savane humide, la récolte des variétés tardives se situe entre 20 et 24 mois après la date uploads/Ingenierie_Lourd/ culture-du-manioc.pdf
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- Publié le Oct 10, 2022
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