L’ancienne Médina : La Médina de Meknès est une médina marocaine dans le centre
L’ancienne Médina : La Médina de Meknès est une médina marocaine dans le centre historique de Meknès. Elle a été classée en 1996 sur la liste des patrimoines de l’UNESCO. Elle s’étend sur 100 Ha dans une cité impériale de 375 Ha. La Médina a été construite au XIe siècle par al-Morabiṭoun (Une dynastie Berbère qui a régné sur le Maroc) en tant que cité militaire. Son nom provient de la tribu berbère Meknassa qui dominait l’Est du Maroc. Sous le Sultan Moulay Ismaïl, Meknès devient capitale du Maroc et témoigne de l’Histoire du Maroc, ainsi que le tissu socio-économique et traditionnel ancien. Selon l’UNESCO « C'est la présence aujourd'hui de cette cité historique aux rares vestiges et monuments importants situés dans un environnement urbain en pleine mutation qui confère à ce patrimoine urbain sa valeur universelle. ». L’ancienne Médina (Médina qui signifie ville), offre une conception urbaine particulière, ainsi que l’intégration d’éléments architecturaux et urbanisme islamique dans ses bâtiments. Dans l’enceinte des murs, divers bâtis traditionnels et culturels s’y trouvent (Mosquées, Hammams, palais, greniers, maisons particulières, hôtels particuliers, auberges de marchands, vestiges, jardins etc…) faisant ainsi toute la richesse de la ville de Meknès. Les remparts de la ville atteignent 15 mètres de hauteur, et constituent deux ensembles fortifiés : La Médina et la Kasba. La Médina est un ensemble compact, dense et surpeuplé tandis que la Kasbah est un ensemble beaucoup moins peuplé et moins dense avec de vastes jardins ouverts. De nos jours, l’ancienne Médina de Meknès est en danger en raison de facteurs naturels (eau, pluie, érosion…) mais également en raison de la destruction de ce patrimoine par des tiers, et des constructions mal dirigées, l’effondrement des structures suites à des démolitions massives, et plusieurs autres facteurs environnementaux. Programme : En 2010, un recensement des bâtis qui mettent en danger leurs habitants a été réalisé avec l’accord de sa majesté le Roi Mohammed VI dans tous les tissus confondus et près de 4000 concernaient la ville de Meknès. Ce recensement a pris en compte les bâtiments à démolir, à conforter, et à réparer que ce soit dans le genre traditionnel, néo-traditionnel ou encore moderne. Entre 2010 et 2018, une convention de travail qui concerne les bâtiments traditionnels a été réalisée, et cette fois, on prend en compte 3350 bâtis parmi les 4000, et ce sur deux communes : Meknès et Stinia. Ce programme est financé par le Ministère de l’habitat, à hauteur de 95 Millions de dirhams, le ministère de l’intérieur, à hauteur de 95 Millions de dirhams également, la commune de Meknès, à hauteur de 52 Millions de dirhams, et enfin la commune de Mechouar Stinia à hauteur de 10 Millions de dirhams. Le total est de : 252 Millions de dirhams, soit l’équivalent de 24 100 000 euros. Il donne comme budget 80.000 dhs par bâtiment, sous certains critères d’éligibilité : - Que les propriétaires / locataires n’aient pas bénéficié d’un programme de subvention (que ce soit ville sans bidon-ville [projet dont le but est de réduire au maximum la propagation des bidons-villes en offrant des logements et des aides aux habitants de ces bidons-villes], ou programmes sociaux) - Qu’ils soient résidents permanents. (Donc pas leur logement secondaire/maison de vacances) - Qu’ils ne possèdent pas d’autres biens immobiliers. Mission : La mission de la réalisation de ce projet a été confiée à Al Omrane qui travaille avec différentes entreprises pour le mener à bien. Ils travaillent notamment avec des entrepreneurs et des entreprises qui sont qualifiés pour reprendre des bâtiments traditionnels. Ils sont en lien étroit avec l’ADER (Agence de Développement Et Réhabilitation) qui existe depuis 1986 et qui leur fournit une liste d’entreprises avec qui ils collaborent. Cette agence donne des attestations de référence pour les entrepreneurs, réalise des projets de sauvegarde au sein de la médina de Fès, mais donne également des formations au sein d’un centre de métiers. Il s’agit d’un processus qui demande beaucoup d’intervenants. Méthode de travail : Al Omrane travaille avec 23 entreprises de réhabilitation différentes, et raisonne en fonction des pathologies de chaque bâtiment. Elle est en lien également avec un Bureau de Maîtrise d’Ouvrage Social (MOS) qui s’occupe de toute la partie sociale qui concerne ce projet, à savoir : la sensibilisation des habitants et le lien avec eux, la constitution des dossiers administratifs et la vérification de l’éligibilité des personnes concernée. En d’autres termes, elle s’occupe de la phase administrative. Un Bureau d’Étude Technique (BET) et le Laboratoire interviennent ensuite afin d’évaluer les dégâts de la maison concernée, et de constituer tout un dossier technique avec un diagnostic et des recommandations. Une fois cette phase passée, MOS appelle l’entreprise qui a été tirée au sort (ceci permet à toutes les entreprises de travailler sans discriminations) qui, lorsque tout est validé, viens prendre le dossier technique et signer une décharge afin d’ouvrir le chantier. Ouverture qui doit être faite dans les 7 jours suivant la décharge sous peine de sanctions. Toutes ces étapes concernent les bâtiments à conforter. En ce qui concerne la démolition des bâtiments, certaines étapes supplémentaires se rajoutent : La démolition concerne 250 bâtis qui ont été tous évalués par le BET et le Laboratoire. Lorsqu’Al Omrane veut démolir un bâtiment, elle doit donner à chaque ménage 25.000 dhs. Il s’agit d’une procédure compliquée et qui demande un dossier administratif bien fait car il est soumis à un article de Loi : 94-12. (voir Annexe 1) qui sépare les bâtiments en 2 cas : si le bâtiment est occupé, et s’il est vide. L’organigramme suivant explique les procédures et les dispositions à avoir avant de toucher au bâtiment et requiert un suivi en continu. Pathologie des bâtiments : Il existe différentes pathologies pour lesquelles on intervient dans un bâti : Bâtiment à démolir 1er cas : Bâtiment non occupé Publication dans 2 journaux nationaux, affichage dans les lieux de batis et affichage au siège de la commune pendant 1 mois. Constitution d'un dossier de démolition. 2e cas : Bâtiment occupé arrêté d'évacuation, arrêté de démolition. Dossier de démolition. PV de notification de ces arrêtés. Pathologies : Raisons : Illustration : Flanchement des solives et/ou Altération des solives (fléchissement/cassure) et/ou Altération des voliges Usure, eaux stagnantes, solives mal positionnées, Manque/absence d’entretien, vers, Fissures (Souvent dans structure verticale) Manque d’étanchéité, vieillissement, surexploitation, structure fragile, venue d’eau et réseaux divers, mouvement du sol d’assise. Effondrement du plancher Manque d’étanchéité, surcharge, flanchement des solives et/ou altération des solives (fléchissement/cassure) et/ou Altération des voliges, structure fragile, sous- dimensionnement de la structure, manque d’entretien Affaissement du plancher Manque d’étanchéité, surcharge, flanchement des solives et/ou altération des solives (fléchissement/cassure) et/ou Altération des voliges, structure fragile, sous- dimensionnement de la structure, manque/absence d’entretien. Stagnation et infiltration des eaux venue d’eau et réseaux divers Manque d’étanchéité, structure fragile qui à cause des dégâts subis serait moins étanche, manque/absence d’entretien, décollement d’enduit Décollement d’enduit Usure, manque/absence d’entretien, fissures, support mal préparé, défaut de pose Corrosion des armatures Carbonatation du béton d’enrobage, pénétration des ions chlorure, porosité excessive du béton, mauvaise disposition des armatures, fissures. Flambement du mur Fissuration des murs, dilatation de la dalle, flanchement et flambement des solives et des voliges, effondrement partiel ou total du plancher Classification des bâtisses : La classification du Laboratoire se divise en 3 : degré 0, 1er degré, 2e degré, classés du plus urgent et grave au moins urgent et grave, eux-mêmes divisés en sous catégories correspondant chacune à un état : Classe Désignation Sous classe État 0 Constructions présentant un danger, à évacuer. A Ruine. B Ruine partielle ou difficilement récupérable. 1 Construction présentant un danger (à renforcer). A Ruine en cours. B Ruine potentielle. C Éléments porteurs touchés peuvent compromettre la stabilité. D Éléments porteurs faiblement touchés peut évoluer pour compromettre la stabilité. 2 Construction ne présentant pas de danger apparent. 2e degré Dégradation n’affectant pas les éléments porteurs. Le classement dépend de leur expertise et de leur évaluation. Ils précisent dans leur rapports le type de construction, la surface approximative au sol, le nombre de niveaux et de ménages, la typologie de construction, les types de structures qu’il y a (éléments importants à prendre en compte pour la détermination de l’intervention des travaux car Al Omrane ne doit pas dépasser 80.000 dhs par bâtis, budget alloué par l’état). Caractéristiques communes aux bâtisses : En raison du caractère traditionnel des bâtis, les structures verticales et horizontales doivent être réparés conformément à la façon traditionnelle de construire. Ainsi, dans un plancher à l’étage, on trouvera respectivement du bas vers le haut : des solives en bois de 7.5x10 cm, des voliges d’épaisseur de 1.5 cm, du mortier à chaux de 5 cm d’épaisseur, une couche de « Mbelbel » de 5 cm (couche de stabilité composée d’un mélange de Terre et d’un faible dosage de chaux compacté), puis du « Markouz » bien damé (une autre couche de stabilité) de 10 cm, et enfin d’une forme en pente et du zellige traditionnel de 7 cm. Le plancher ayant donc une épaisseur d’environ 38.5 à 40 uploads/Ingenierie_Lourd/ de-but-rapport-de-stage 2 .pdf
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- Publié le Mar 17, 2022
- Catégorie Heavy Engineering/...
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