VERBES PRONOMINAUX Avril 2014 PLAN des cours: 1 Définition des verbes pronomina

VERBES PRONOMINAUX Avril 2014 PLAN des cours: 1 Définition des verbes pronominaux 2 Principaux types de verbes pronominaux 3 Une hypothèse générale sur le sémantisme des constructions pronominales 4 Exercices 1 DEFINITION DES VERBES PRONOMINAUX Les verbes pronominaux sont caractérisés par deux traits morphosyntaxiques essentiels : 1° Ce sont surtout des verbes transitifs précédés du pronom personnel réfléchi se, généralement en fonction d’objet direct ou indirect datif (sauf pour les pronominaux essentiels). Le pronom réfléchi est toujours coréférentiel au sujet. Il n’a pas de forme spécifique sauf à la troisième personne, les autres étant empruntées au pronom personnel objet, ce qui cause ce redoublement caractéristique du pronom sujet pour les 1ère et 2e personne du pluriel : nous nous connaissons, vous vous connaissez. La forme réfléchie se ne distingue pas le genre et le nombre. Le parallèle entre les pronoms réfléchis et personnels compléments d’objet : Je me regarde dans la glace. Il me regarde. Généralement, le parallèle syntaxique entre la structure transitive et la structure pronominale justifie le traitement des formes pronominales comme sous-ensemble à l’intérieur du domaine de la transitivité verbale. De même, la mise en relief est la même pour le pronom complément d’un verbe transitif (c’est toi que je regarde) et le pronom réflexif (c’est moi-même que je regarde). 2° Les verbes pronominaux forment leurs temps composés avec l’auxiliaire être. A propos de cette propriété, ayons en vue la remarque suivante ! En fonction de complément prépositionnel disjoint, le pronom réfléchi des formes verbales pronominales n’entraîne pas le changement d’auxiliaire : Il s’est trompé. Je n’ai compté que sur moi-même. Il n’a trompé que lui-même. Au Moyen Age, l’auxiliaire avoir était permis pour exprimer le procès contre l’état : Je m’ai coupé. (valeur d’aoriste) Je me suis coupé. (résultatif, état) 1 | P a g e Dans la langue populaire, il arrive qu’on traite les verbes pronominaux comme s’ils étaient transitifs en les précédant d’avoir (je m’ai blessé, je me l’ai coupé le doigt). Pour ce qui est des origines de la forme pronominale, le français ne disposait pas d’un paradigme complet jusqu’au moyen français tardif. Selon Wagner et Pinchon, « le français se serait donné, peu à peu, l’équivalent de la voix qu’on appelle ‘moyenne’ en grec, ‘déponente’ en latin. Ces verbes ‘moyens’ et ‘déponents’ se conjuguaient comme des passif mais pouvaient être transitifs : Imitor patrem, «’j’imite mon père’. Ils pouvaient traduire une action dont l’agent est aussi le patient ou l’objet : lavor : je me lave. On a des preuves qu’en latin postclassique, à une époque où la voix déponente déclinait, me lavo : je me lave s’est substitué à lavor. » Or, ces faits ne suffisent pas à l’établissement d’une voix moyenne en français, qui devrait être systématique. En plus, remarquons, dans la section 3, les ressemblances morphosyntaxiques des verbes pronominaux avec les verbes intransitifs auxiliés au moyen d’être. 2 PRINCIPAUX TYPES DE VERBES PRONOMINAUX La typologie des verbes pronominaux s’impose du fait des différences de fonction du pronom réfléchi d’un côté, et de ses rôles différents par rapport au contenu du verbe pronominal, de l’autre : Nous nous sommes réjouis. Elle s’est blessée. Se COD Elles se sont donné la main. Se COI Elle s’admire. Se coréférent avec le sujet humain agent Ses livres se vendent comme des petits pains. Se coréférent avec le sujet non humain patient Elle s’est évanouie. Se apparemment sans fonction évidente Nos connaissances extralinguistiques (facteur pragmatique) décident souvent de l’analyse syntaxique du pronom réfléchi: Un secret/ bébé/ enfant/ homme politique/ vieillard ne se confie pas à n’importe qui. 2.1. Constructions pronominales La plupart des emplois pronominaux représentent ce que certains grammairiens appellent des constructions pronominales : elles sont formées par les verbes transitifs dont elles gardent le sens. C’est pourquoi on parle, dans ce cas, des verbes facultativement pronominaux. Ce sont donc des verbes qui admettent les deux types de constructions – transitives et pronominales. Les constructions pronominales de ces verbes sont directement parallèles avec les structures 2 | P a g e transitives correspondantes : se gratter, le gratter, gratter qqn, gratte-toi ; laver qqch, la laver, se laver, se laver les mains. Elle se respecte beaucoup. On la respecte. Ici, cette loi ne se respecte pas. Vous vous découragez. Qui vous a découragés ? Je me suis fatigué. Il m’a fatiguée. I Dans ce groupe, on distingue les emplois des verbes pronominaux : Réflexifs (réfléchis) : Le garçon s’est blessé en jouant. Réciproques : Ils se sont aimés. et Passifs / de sens passif : Notre maison se voit de loin. Ces trois groupes représentent plutôt trois emplois, trois structures, et non pas trois catégories de verbes, étant donné que plusieurs verbes, de par leur sens, admettent toutes les trois structures pronominales. II Mentionnons aussi que la linguiste E. Geniušiene (dans Melis 1990) parle des tours subjectifs (réflexifs, réciproques) et des tours objectifs (tours passifs), selon que le tour pronominal favorise le sujet-agent ou se-patient. « tours subjectifs » : Je me vois dans la glace. Ils se voient tous les jours en cachette. « tour objectif » : Tu n’es pas contente, cela ne se voit que trop bien. Le pronom complément de ces verbes pronominaux est coréférentiel au sujet. On ne distingue réflexifs et réciproques qu’en tant qu’effets de sens, lesquels sont surtout conditionnés par la catégorie du nombre (singulier → réflexif ; pluriel, typiquement → réciproque) et l’opposition humain/ non humain. III Pour les verbes réflexifs et réciproques, différenciés par le jeu de rôles agentifs, il faut approfondir la division en distinguant les constructions datives et accusatives, selon la fonction syntaxique du pronom réfléchi se : Ils se sont aimés. (se accusatif ; qui est-ce qu’ils ont aimé ?) : Elle s’appelle Marie. Qui appelle-t-elle Marie? SE (= elle-même) Ils se sont donné la main. (se datif ; à qui ont-ils donné la main ?) : Elle s’achète un sac à main. A qui achète-t- elle un sac à main ? SE (à elle-même) 1) L’interprétation REFLEXIVE (sr. прави повратни глаголи) sous-entend la coréférence entre le sujet et se objet ; si le sujet est au pluriel, alors chaque membre de l’ensemble est à la fois sujet et objet de l’action qu’il réalise. Insistons qu’il s’agit d’une réflexivité sujet-objet où SE est une personne. 3 | P a g e Je me blâme. Je me contredis. Il s’appelle Julien Sorel. Il s’avère meurtrier. Il veut se faire prêtre. Il s’affirme bonapartiste. Il se déclare coupable. Sujet objet sujet objet Je me trompe souvent, tu ne te trompes jamais. coréférence coréférence Dans la réflexivité, le fait que, deux actants aient la même identité et que, d’autre part, les oppositions de genre, de nombre et d’actants (objet=COD et partenaire=COI) soient neutralisés dans le pronom se qui indique cette réflexivité. C’est pourquoi la réflexivité apparaît comme une forme de sous-valence : les verbes employés de façon réflexive se trouvent structurellement entre les verbes monovalents et bivalents. Jean s’était vêtu d’un kimono. Le couple s’était sacrifié pour payer les études de leur fils. Les touristes s’étaient tous munis d’appareils photo. s'asseoir s'arrêter se brosser ( ?) se coucher s'habiller se laver se lever Forme renforcée : moi/toi-/lui-même, obligatoire lorsque le verbe pronominal est soumis à la restriction : Il ne faut jamais s’honorer soi-même. Montaigne s’est examiné lui-même dans ses Essais. Les lecteurs de Montaigne apprennent à se connaître eux-mêmes. Voltaire et Rousseau se sont détestés l’un l’autre. Les génies s’ignorent les uns les autres / mutuellement. Connais-toi (toi-même). Il s’aime. Il n’aime que lui-même. Rem. Le préfixe auto- souligne l’emploi réfléchi de certains verbes (s’autodétruire, s’autodéterminer, s’autoproclamer) et marque le caractère réfléchi du procès codé dans le sens des noms (autogestion, autosatisfaction) et des adjectifs (autosuffisant, autocollant). Lorsque le verbe pronominal REFLEXIF à l’infinitif est gouverné par faire, laisser, envoyer, mener, entendre, écouter, regarder, voir, sentir, le pronom réfléchi se positionne devant le verbe recteur comme son complément, mais le verbe auxiliaire reste être: Il S’est écouté parler. AMBIGU !!! Слушао је себе како говори. Слушао је како му говоре. Il s’est regardé donner des vêtements (ambigu : il a donné des vêtements ; on lui en a donné). Il s’est senti offrir quelque chose. Elle s’est entendu lancer des injures („чула је како је врђају, добацују јој увреде“). (cf. Elle s’est entenduE lancer des injures. – „чула је себе како вређа друге“) Il s’est senti tendre un piège (смислено је само „осетила је да јој смештају замку“). Il s’est laissé mener („допустио је да управљају њиме, да га вуку за нос“). LE PASSIF DU BENEFICIAIRE (PASSIF DATIF): Elle s’est vu décerner le prix Nobel. Il s’est vu attribuer le crime des autres. 2) L’interprétation RECIPROQUE exprime une « multiplicité de relations ‘croisées’ entre les éléments d’un ensemble, sans que le procès verbal intervienne nécessairement entre tous les couples possibles de membres » : 4 | P a g e Les élèves se sont battus comme des chiffonniers. Les rivales se sont crêpé le chignon. Se rencontrer, se battre en duel, se congratuler, uploads/Ingenierie_Lourd/ grammaire 28 .pdf

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