LA PHRASE IMPERSONNELLE Définition En français, l’impersonnel est défini en fon

LA PHRASE IMPERSONNELLE Définition En français, l’impersonnel est défini en fonction de la présence d’un groupe nominal sujet il, nommé pronom impersonnel ou pronom à valeur neutre. Sont également assimilées à la classe des impersonnels les structures formées avec ce neutre où ce peut commuter avec il: Il est/c’est nécessaire de le prévenir et les constructions automatisées, sans sujet, du type advienne que pourra. On lit, par exemple, chez Riegel et all. (1994:444): “On appelle verbes impersonnels les verbes qui ne s’emploient qu’à la 3e personne du singulier. (…) Ces verbes sont toujours précédés de la forme pronominale sujet il“ qui régit l’accord du verbe en personne et en nombre (Il lui est arrivé plusieurs accidents). Selon Gaatone (1994:42) “on parlera d’impersonnel si le sujet du verbe n’est pas l’un de ses arguments, mais se trouve être un il ne renvoyant à aucune entité linguistique ou extra- linguistique, c’est-à-dire possible hors contexte de substitution ou hors contexte déictique. Le terme “sujet”, auquel certains préfèrent celui d’”indice”, ne pose problème que si l’on y attache une valeur autre que purement formelle. Pour qui ne voit dans le sujet que cet élément de la phrase avec lequel le verbe doit se trouver en accord de nombre et de personne, il suffit de préciser que il n’est pas référentiel.” Sujet “postiche”, “indice” sujet, “indice de sujet postiche”, sujet “apparent” ou même “nul”, telles sont en grandes lignes les qualifications de il chez les divers auteurs considérés. Les grammaires du roumain définissent la phrase impersonnelle selon le fait que le verbe à la 3e pers. du singulier est unipersonnel d’après la forme et impersonnel d’après le contenu (Brâncuş-Saramandu). Le verbe est dépourvu de sujet grammatical (sujet zéro) ou bien se construit avec un sujet représenté par une subordonnée sujet postposée à la proposition principale ou un nominal non personnel: A plouat toată ziua. Imi place mult arta contemporană. Se spune ca adevarul suparǎ. Difficultés relevant de la définition de l’impersonnel dans les deux langues L’une des difficultés auxquelles on se heurte en abordant cette question est de définir l’impersonnel dans les deux langues. En roumain le sujet n’est en général pas exprimé; en français le sujet il est obligatoire (pronom vide de référence). Il en ressort que le niveau auquel on opère est le même: absence / présence du sujet (donc un élément commun). Mais le repérage de la construction impersonnelle en roumain pose des difficultés aussi parce que: - En roumain le verbe n’est pas accompagné obligatoirement d’un GN sujet, mais la possibilité de placer un GN sujet devant le verbe est édifiante: Mănâncă. / Ninge. (El / Ion) mănâncă. / * El ninge. - Le sujet peut être déplacé après le verbe: Zgomotul trenului se aude până aici. (pers.) / Se aude până aici zgomotul trenului. (passif- pronominal - constr. impers.) Se cere o schimbare. (passif-pronominal - constr. impers.) Se ajunge târziu. (voix impers.) Toutes ces constructions sont formées avec un pronominal passif, mais n’ont pas le même statut. Le test de l’interrogation n’est pas relevant: Ce se aude? Ce se cere ? Il en va de même pour la transposition à l’actif et au passif: Lumea (cineva) aude zgomotul trenului. / Lumea (cineva) cere o schimbare. Zgomotul trenului este auzit (de cineva). / O schimbare este ceruta (de cineva). On pourrait objecter qu’un passif comme O schimbare este cerută (de cineva) est une construction douteuse, à cause de la position du GN avec l’article indéfini. En fait, la construction usuelle est: Este cerută o schimbare. Et pourtant, la grammaire du roumain considère Se cere o schimbare, Se vinde multă pâine comme des constructions passives pronominales utilisées dans des structures impersonnelles, quoiqu’au pluriel il y ait variation de nombre: Se cer schimbări (le verbe s’accorde avec le sujet). En essayant de transposer ces phrases en français, on obtient: Le bruit du train s’entend jusqu’ici. Le bruit du train est entendu jusqu’ici. On entend jusqu’ici le bruit du train. Un changement est demandé. / Des changements sont demandés. On demande un changement / des changements. mais non *Un changement se demande / des changements se demandent. D’autres exemples: Se aduce cartea cerută. On apporte le livre demandé. ` Este adusă cartea cerută. Le livre demandé est apporté. Cineva aduce cartea cerută. Quelqu’un apporte/on apporte le livre demandé. Se aduc cărţile cerute. On apporte les livres demandés. Les constructions du type Se citeşte mult, Se mănâncă bine sont considérées comme impersonnelles, vu que le verbe [+trans] est employé absolument (sans objet): On lit beaucoup, On mange bien, mais non *Este citit mult, *Este mâncat bine. D’autre part, les structures comme Se vine târziu, Se merge pe jos (On arrive tard, On marche à pied), qui comportent un V [-trans] appartiennent, conformément à la GAII (2005:140-144) à la voix impersonnelle, par l’absence d’un sujet actif (fût-il postverbal, comme plus haut). Donc, ce qu’il faut retenir c’est l’obligativité, en français, d’un segment qui fonctionne comme sujet grammatical (il, plus rarement ce), par rapport au roumain où l’impersonnel se caractérise, d’une part, par l’absence d’un segment similaire, d’où des fautes comme: *Existent des gens qui souffrent, *Dans la chambre sont des meubles; *Se dit que … et, d’autre part, par la présence possible d’un sujet grammatical postverbal (nominal inanimé ou subordonnée): Îmi place muzica (J’aime la musique). Cette règle provisoire, d’une grande utilité dans la pratique du français, n’évite pas les fautes, parce que la principale difficulté est de savoir quelles sont les structures de la langue roumaine qui se traduisent en français par l’impersonnel. Les débutants surtout, mais aussi les apprenants de niveau moyen, transposent des structures du type: se zice, se spune par il se dit (quand la règle de l’obligativité de l’emploi du pronom sujet impersonnel a déjà été assimilée). On doit insister sur le fait que les structures avec le réfléchi impersonnel du roumain se transposent par des structures actives avec on en français: on dit. Mais là encore d’autres difficultés surgissent, car il faut préciser quelles sont les structures impersonnelles du roumain qui ont le correspondant mentionné. En cas contraire, les apprenants peuvent généraliser la règle et l’appliquer à des structures du type: *On paraît que, *On semble que pour Se pare că (des fautes rétroactives, constatées aussi dans les épreuves écrites des étudiants). Les manuels scolaires précisent d’habitude que les constructions avec on du français: on dit, on parle se traduisent par le pronominal en roumain: se zice, se spune, se vorbeşte, sans mentionner que les constructions avec on n’ont pas toutes ce correspondant. Les fautes mentionnées ont en principe deux causes: soit on prend comme point de départ le français, soit, si on prend comme point de départ le roumain, la règle de transposition n’est pas fondée du point de vue scientifique, dans le sens qu’elle n’est pas capable d’indiquer les restrictions de transposition des constructions identiques en roumain: se zice → on dit, mais se cuvine → il convient, se pare → il semble. Donc, il y a identité formelle des structures de surface en roumain, mais leur transposition est différente en français. Typologie des verbes impersonnels et des structures verbales impersonnelles 1. En français: Selon Riegel et all. (1994:445) les verbes impersonnels se répartissent en deux classes. La première regroupe les verbes impersonnels (Il neige, Il faut partir, Il s’agit d’une question importante) et les locutions verbales impersonnelles (Il y a de l’orage dans l’air), toutes formes verbales qui ne s’emploient qu’avec un sujet impersonnel. La deuxième regroupe des verbes personnels qui peuvent fonctionner comme pivots verbaux dans des constructions impersonnelles: Un grand malheur est arrivé / Il est arrivé un grand malheur. Gaatone (1994:42) parle, en utilisant une terminologie qui lui est propre, des “impersonnels figés” (essentiellement impersonnels) tels que il faut, il y a, etc. et des “impersonnels non figés” (accidentellement impersonnels). Suivant une tradition plus récente (grammaires génératives et transformationnelles), on distingue les structures impersonnelles de base des structures impersonnelles par transformation. La relation de paraphrase qui existe entre le personnel et l’impersonnel a toujours été soulignée: la dérivation part de la phrase personnelle considérée comme la source dont les constructions impersonnelles sont dérivées. 2. En roumain: Les opinions concernant la typologie des structures impersonnelles sont assez divergentes. Par exemple, Brâncuş-Saramandu (135-143) distinguent entre: Les impersonnels proprement dits (où la valeur impersonnelle découle de la valeur du verbe: ninge (“il neige”), e frig (“il fait froid”), e iarnă (“c’est l’hiver”), e vorba de/să (“il s’agit de”), se cuvine (“il convient”), se pare (“il semble”), e adevărat/important/necesar (“il est vrai/important/ nécessaire”), mi-e cald/frig (“j’ai chaud/froid”), mi-e foame/frică/ruşine (“j’ai faim/peur/honte”), etc. Les impersonnels impropres sont dérivés de verbes personnels à la voix active: se munceşte bine (“on travaille bien”), se spune (“on dit”), e admis/recunoscut/stabilt (“il est admis/reconnu/établi”), etc. Dans la GAII (2005:140-144) on parle d’une diathèse impersonnelle: se vine târziu (“on arrive tard”), se merge pe jos (“on va à pied”), qui se distingue des verbes intrinsèquement impersonnels: ninge (“il neige”), se înserează (“le soir tombe”), d’une part, et du passif utilisé dans des constructions impersonnelles: uploads/Ingenierie_Lourd/ la-phrase-impersonnelle.pdf

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