¤ Un peu d’histoire concernant la défense contre les inondations de GRENOBLE et
¤ Un peu d’histoire concernant la défense contre les inondations de GRENOBLE et de ses environs ¤ Conférence AMOPA du mercredi 6 mai 2009 à l’amphithéâtre du lycée Beaumarchais par Gérard THOMAS, vice président de l’ASDI 1 Très tôt, les grenoblois durent réparer les préjudices causés par les caprices des cours d’eau dont ils étaient les riverains : la rivière « Isère » (le Serpent), associée au torrent « Drac » (le Dragon). (illustration) - La fontaine au lion et serpent, place de la Cymaise, symbolisant le combat entre l’Isère et le Drac, imaginée et réalisée en 1843 par le sculpteur Victor Sappey et le fondeur Crozatier Plus tôt encore, il a fallu compter avec l’impétuosité des grands torrents affluents du Drac, à commencer par la Romanche et, avec un effet moins perceptible, bien que réel, par la Gresse. Et c’est tout naturellement que l’histoire de la défense contre les inondations de l’agglomération grenobloise doit commencer par le résumé de ce qui s’est passé le long des cours inférieurs de la Romanche et du Drac. De plus, si l’on se réfère à l’aspect législatif, c’est bien dans ce périmètre que furent créées les deux premières associations syndicales de propriétaires riverains intéressés à la défense contre les inondations de la vallée du sud grenoblois, respectivement du Saut du Moine au pont de Claix et du pont de Claix à l’Isère (1). (1) G. Caillat - président de l’ASDI de 1981 à 1990 - Exposé fait à l’occasion de l’assemblée générale des 3 et 17 avril 1982. En effet, après la Révolution, les lois des 4 Pluviôse an VI (1798), Floréal an XI (1803) et 16 septembre 1807 ont permis la création, en 1819, de deux syndicats pour la défense contre le Drac, respectivement du Saut du Moine au pont de Claix et du pont de Claix à l’Isère. (illustration) - Le calendrier révolutionnaire, depuis le 22 septembre 1792 et pendant 14 ans, jusqu’en 1806. Cette solution s’étant avérée insuffisante, il fut procédé plus tard à la fusion de ces deux syndicats, par le décret du 18 octobre 1862, signé par Napoléon III lui-même, suite à une forte crue enregistrée en 1859. Nous reviendrons, en temps voulu, à ce décret impérial qui fut l’acte le plus important de la création de la future ASDI. 2 Durant toute la préhistoire et même au-delà, pour se déplacer vers le sud, depuis CULARO, (nom du bourg romain mentionné depuis 43 avant JC jusque vers la fin du 3ème siècle), ou depuis GRATIANOPOLIS, (nom de la cité gallo-romaine depuis 379, en l’honneur de l’Empereur Gratien, jusque vers la Révolution), le Drac, ou peut-être la Romanche d’abord, puis le Drac ensuite, se franchissaient par un gué probablement situé au « Saut du Moine » (2), près du confluent de ces deux torrents. (2) La préhistoire dans le canton de Vif : pour ne pas oublier n°8, bulletin des amis de la vallée de la Gresse (illustration) - carte « Saut du Moine », IGN 3335 OT 1/25000ème Jusqu’au 12e siècle, le Drac semble ne pas avoir d’histoire (du moins pas d’histoire connue). Il coulait librement, sans inquiéter personne, sans débordement spectaculaire (3). La partie sud de la cuvette grenobloise n’était pas encore urbanisée. (3) A. Bouchayer - 1925 - le Drac, histoire d’un torrent - cité par J.C. Michel dans « le pont de CLAIX, merveille du Dauphiné » - « pour ne pas oublier » n°11, juin 1983, bulletin des Amis de la vallée de la Gresse et des environs, et cité également par D. Cœur dans « La plaine de Grenoble face aux inondations », éditions Quae, juin 2008. On peut noter qu’au Moyen Age, un pont existait sur le Drac, le pont de CLAIX, à peu près à l’emplacement des 2 ponts actuels et jusqu’en 1219 (4). (4) J.J.A. Pilot de Thorey - le Dauphiné n°16 et 55 (1864) - cité par J.C. Michel dans « le pont de CLAIX, merveille du Dauphiné » - « pour ne pas oublier » n°11, juin 1983, bulletin des Amis de la vallée de la Gresse et des environs, et cité également par J. Barret dans sa conférence « Risques majeurs » du 22 janvier 1991, sur le thème « prévenir et gérer ». Cette année là, et d’après des documents parfois controversés, ce pont fut détruit, dans la nuit du 14 au 15 septembre, par une crue dramatique du Drac et de la Romanche, le gonflement des eaux de la Romanche ayant de plus entraîné la rupture d’un barrage naturel issu d’un éboulement considérable de la Petite Vaudaine, en face de l’Infernet, entre ROCHETAILLEE et LIVET, éboulement intervenu en 1191 et formant, depuis cette date, un lac artificiel remontant jusque dans la plaine de BOURG D’OISANS : la moitié des habitants de GRENOBLE auraient alors péri (5), l’eau montant à 9 mètres au-dessus de son niveau habituel. (5) A. Prudhomme - Histoire de GRENOBLE - cité par J.C. Michel dans « le pont de CLAIX, merveille du Dauphiné » - « pour ne pas oublier » n°11, juin 1983, bulletin des Amis de la vallée de la Gresse et des environs. (illustration) - carte localisant la « petite Vaudaine », MICHELIN 333 local 1/150000ème 3 Apparemment, un nouveau pont a été réédifié peu après. Une transaction du 7 avril 1277 (6) en mentionne l’existence à l’embouchure du ruisseau de la Suze, ainsi qu’un document statistique du 31 mai 1921 (7). De nos jours, il n’y a plus trace de ce ruisseau qui semblait rejoindre le Drac entre le Grand Rochefort et le Mollard. (6) Archives départementales de l’Isère B 4281 : transaction entre GONTIER de CLAIX, prieur de RISSET et GIRARD Bertrand, le 7 avril 1277, au sujet d’une terre près du pont de CLAIX - cité par J.C. Michel dans « le pont de CLAIX, merveille du Dauphiné » - « pour ne pas oublier » n°11, juin 1983, bulletin des Amis de la vallée de la Gresse et des environs. (illustration) - carte « Embouchure de la Suze », IGN 3335 OT 1/25000ème (7) Louis ROYER : société statistique de l’Isère, séance du 31 mai 1921 : quelques documents relatifs à un ancien pont de CLAIX - cité par J.C. Michel dans « le pont de CLAIX, merveille du Dauphiné » - « pour ne pas oublier » n°11, juin 1983, bulletin des Amis de la vallée de la Gresse et des environs. qui pourraient prouver qu’en 1277, le Drac passait entre le rocher de Mollard et le rocher du pont de CLAIX, et n’utilisait pas le passage entre le Grand Rochefort et le Mollard. L’existence de ce pont dut être brève, car une autre transaction du 14 juin 1307 fait allusion au pont « détruit naguère » (8). (8) Archives départementales de l’Isère : cession du bac et du port de CLAIX - cité par J.C. Michel dans « le pont de CLAIX, merveille du Dauphiné » - « pour ne pas oublier » n°11, juin 1983, bulletin des Amis de la vallée de la Gresse et des environs. mais où étaient précisément ce pont et ce port ? Au cours du 14ème siècle, de nombreux documents attestent que si la branche mère du Drac allait buter contre le rocher de COMBOIRE, là où il est repoussé de nos jours, une petite branche, le Draquet, divaguait à peu de chose près à l’emplacement de l’actuel cours Saint ANDRE (9) avec de nombreuses incursions vers le vieux village d’ECHIROLLES en période de crue. Ce bras se jetait dans l’Isère entre le jardin de l’Ile Verte (10) et l’actuel pont Marius Gontard (11). (9) A. Bouchayer - 1925 - « le Drac, histoire d’un torrent », Grenoble, revue de géographie alpine. (illustration) - copie du plan de A. Bouchayer, page 9 du bulletin n°11, pour ne pas oublier, les amis de la vallée de la Gresse et des environs Le pont et le port étaient-ils bien au point indiqué ? Le Drac ne passait-il pas aussi entre le Grand Rochefort et le Mollard ? (10)J. Barret - président de l’ASDI de 1990 à 2005 - Conférences « Risques Majeurs » du 22 janvier 1991 : protection de l’agglomération grenobloise contre les crues du Drac et de l’Isère. (11)G. Caillat - Exposé fait à l’occasion de l’assemblée générale des 3 et 17 avril 1982. 4 C’est à partir de 1378, que les consuls de GRENOBLE entreprirent la construction de la digue MARCELLINE (12), au pied des coteaux de CHAMPAGNIER, entre le lieu-dit « le pont des vannes » et le pont de CLAIX, au pied de la ferme ou domaine MARCELLUS (13), afin de contraindre le torrent à abandonner son « petit bras », le Draquet, et à passer uniquement entre le rocher de GRAND ROCHEFORT et le rocher de MOLLARD (14) et entre le rocher de MOLLARD et le rocher du jardin de ville de PONT DE CLAIX, actuellement coiffé d’un château d’eau désaffecté et à l’époque occupé par la vigne de Monsieur uploads/Ingenierie_Lourd/ histoire-as.pdf
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- Publié le Nov 10, 2022
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