Fiche technique Tomate – JP Courchinoux Décembre 2008 1 La culture de la tomate

Fiche technique Tomate – JP Courchinoux Décembre 2008 1 La culture de la tomate 1. Généralités La tomate est l'espèce légumière la plus cultivée en Afrique car elle entre dans la composition de nombreux plats traditionnels. Compte tenu des nombreuses attaques de maladies dues à des champignons (maladies cryptogamiques) sur le feuillage, la culture de la tomate est très difficile en saison humide et il est recommandé de la cultiver essentiellement en saison sèche. Les circuits commerciaux traditionnels africains proposent souvent des sachets de semences issues du commerce parallèle et qui contiennent parfois des variétés de semences habituellement utilisées en Europe ou en Asie et qui ne sont pas adaptées aux conditions climatiques tropicales. Quitte à les payer un peu plus cher, il est donc recommandé de se limiter à des variétés testées dans les conditions tropicales et commercialisées par des spécialistes des variétés tropicales. On peut citer en particulier les deux sociétés sœurs : TROPICASEM et TECHNISEM. A titre d'exemples, et compte tenu de l'autorisation bienveillante de la société, cette page présentera des liens relatifs aux informations variétales et techniques issues du site de TECHNISEM. Il existe deux types de variétés de tomates :  les variétés à port indéterminé, qui nécessitent des interventions de taille (on pince les gourmands) pour limiter la croissance et provoquer de nouvelles floraisons et qui demandent souvent un tuteurage, Fiche technique Tomate – JP Courchinoux Décembre 2008 2  les variétés à port déterminé dont le développement est de type buissonnant qui ne nécessitent ni taille ni bouturage. Il est évidemment plus simple, en culture de plein champ, d'utiliser des variétés à port déterminé. La faible résistance du fruit de la tomate aux chocs, à la chaleur et au stockage sans précautions incite à recommander le choix de variétés initialement prévues pour la production de tomates de conserve, c'est-à-dire de type “Olivette”, oblongues. Cependant, si la commercialisation ne comporte pas de transports sur des mauvaises pistes ou de nombreux transvasements avant d'arriver sur le marché, il est alors possible de produire des variétés plus adaptées à la consommation en frais, avec des fruits plus gros et ronds. L'expérience démontre que dans le cas où les maraîchers récoltent systématiquement les semences sur leur propre production, d'année en année, les caractéristiques de la variété se perdent ou évoluent, surtout si la variété de départ n'était pas fixée. Il est important de constater que si les pépinières sont réalisées avec rigueur, la répercussion du coût des semences sur le prix de revient du kilo de tomate est très faible, surtout si l’utilisation de variétés à haut rendement améliore sensiblement la récolte. Le lien du tableau Technisem indiquant les variétés dites de conserve : Les variétés de tomates type “olivette” de Technisem, En cas de besoin, le lien pour les variétés rondes dites “de bouche” : Les variétés de tomates rondes de Technisem Afin de ne pas gaspiller les semences et de limiter les achats au strict minimum, le tableau suivant indique le poids des principales semences potagères et les quantités nécessaires pour une plantation d'un hectare (diviser par 100) : Les caractéristiques des semences potagères Technisem Fiche technique Tomate – JP Courchinoux Décembre 2008 3 2. EXIGENCES * La croissance de la plante est meilleure lorsque les maxima journaliers sont supérieurs de 10°C (ou plus) aux minima, sans toutefois dépasser 30°C, * les plants sont plus robustes lorsqu'ils subissent des températures relativement basses au stade de la pépinière (10-15°C), * la croissance n'est pas trop contrariée par des températures élevées, si le temps est ensoleillé (étiolement par temps couvert), * une rotation sur trois années permet de réduire de façon intéressante les risques de prolifération des maladies bactériennes et cryptogamiques ; cette rotation doit concerner la tomate et toutes les autres cultures de la même famille : piments, aubergines, poivron (Solanacées). * la tomate exige des sols profonds, bien drainés et riches en matière organique. 3. SEMIS Selon les variétés, un gramme de semences contient + ou - 350 graines. On considère donc que la quantité de semences nécessaire pour réaliser un hectare de plantation est d'environ 250 à 300 gr, c'est-à-dire 2,5 à 3 gr pour une parcelle de 100 m². Il existe plusieurs techniques de production de plants:  pour la production de plants à racines nues, semis sur des planches de 1 mètre de large, bien préparées, et désinfectées par exemple avec du “métam-Sodium” (nom de la matière active), trois semaines avant semis.  On veillera à ne pas dépasser une densité de 200 plants par m².  pour la production de plants en mottes (confectionnées avec un presse- motte, en utilisant un mélange de terre franche, sable et compost bien désinfecté , semer 2 à 3 graines par motte et démarier par la suite au stade feuilles cotylédonaires. Cette technique nécessite d'adapter la quantité de graines à utiliser.  dans le cas d'utilisation d'alvéoles ou de pots en carton ou en plastique (pots de yaourt percés), utiliser la même technique que pour les mottes. Il est conseillé de protéger les planches, mottes ou pots grâce à une ombrière ou un film polyéthylène fixé sur des arceaux de fer à béton de 8 mm. L'ombrière est maintenue sur les arceaux par des fils de fer longitudinaux, qui permettent l'ouverture pour l'arrosage et pour l'ensoleillement progressif. La durée moyenne de la pépinière est d'environ 3 semaines. Fiche technique Tomate – JP Courchinoux Décembre 2008 4 4. CONDUITE DE LA CULTURE Il est conseillé de prévoir le repiquage en fin de journée, au coucher du soleil, après une bonne irrigation (20 à 30 mm). C'est au moment de la reprise que l'avantage de la pépinière en mottes ou en pots est mis en évidence (gain d'au moins 5 jours sur la poursuite de la croissance végétative). Les plants sont repiqués en lignes simples distantes de 1,5 mètre, avec un écartement sur la ligne de 0,4 mètre, soit une densité à l'hectare de 16 000 plants environ. La plantation est réalisée sur le bord d'un petit sillon. Les plants sont enterrés jusqu'au collet et bornés fortement (terre bien tassée autour du plant) pour permettre une bonne reprise. Le système de culture décrit dans le croquis joint à la page permet :  de localiser l'engrais à proximité immédiate du système racinaire, dans la butte ou dans la planche, les apports complémentaires d'engrais étant réalisés avant chaque buttage de chaque coté de la ligne,  d'éviter que les fruits ne reposent dans une zone humide, lorsque le plant s'est couché sous le poids de la fructification,  de favoriser la naissance d'un système racinaire fasciculé, à partir des poils du collet, apte à assurer à la plante une vigueur végétative supérieure, grâce à une meilleure utilisation des éléments fertilisants localisés dans la butte. Cette possibilité d’augmenter considérablement la capacité du plant de tomate à mieux explorer les ressources du sol en eau et en éléments fertilisants est rarement exploitée en Afrique. Compte tenu de la rareté de l’eau, les maraîchers plantent généralement les jeunes pieds de tomate dans une cuvette afin de mieux localiser l’irrigation et gardent cette configuration jusqu’à la récolte. Le buttage du pied de tomate permet pourtant de faire évoluer les poils situés au niveau du collet (limite entre la tige et la racine) en petites racines capables d’absorber l’eau et les éléments fertilisants. Ainsi la plante est mieux alimentée, elle développe une végétation plus importante et elle donne plus de fruits. Les sceptiques peuvent essayer les deux systèmes sur des plants voisins, ils seront convaincus … Fiche technique Tomate – JP Courchinoux Décembre 2008 5 5. LA FERTILISATION. La tomate réagit très bien à l’apport de fumier ou de compost bien décomposé réalisé avant la plantation. Attention toutefois aux germes présents dans ces apports naturels ! Ils peuvent contenir des souches de maladies sous forme de champignons microscopiques, de virus ou de bactéries. D’où la nécessité de veiller à utiliser des composts bien décomposés. L’utilisation d’engrais chimiques est toutefois recommandée, au moins pour restituer au sol les éléments fertilisants exportés par les récoltes passées. Les trois principaux éléments fertilisants sont l’azote (représenté par la lettre N), le phosphore (lettre P) et la potasse (lettre K).  L’azote (N) est surtout utile pour assurer la croissance des parties vertes de la plante. Attention : l’excès d’azote peut prolonger la croissance végétative et retarder ainsi la production des fruits !  Le phosphore (P) est source d’énergie pour la plante, il favorise notamment la croissance des racines et des tiges.  La potasse (K) est importante pour l’équilibre de la plante et ses besoins se font surtout sentir pour la formation des fruits, d’où l’intérêt d’apporter cet éléments juste avant la fructification. Les quantités d’engrais seront données ci-dessous en kilos et en bols pour une parcelle de 100 m², sachant que le bol utilisé pour les mesures au Nord Togo contient environ 2,5 kilos d’engrais. La première fertilisation doit avoir lieu avant la préparation de la parcelle, afin d’enfouir l’engrais dans le sol, en le uploads/Ingenierie_Lourd/ la-culture-delato-mate.pdf

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